La chaine judiciaire est truffée d’inégalités. Elle s’applique, cette chaine, avec plus ou moins de rugosité en fonction du statut de la personne visée. Dès le contrôle de police et jusqu’au jugement, la personne connue ou reconnue bénéficie d’un traitement de faveur par rapport à X.
Pour parler des maillons que je connais, que ce soit au niveau du langage (vouvoiement ou tutoiement)des policiers, de leur comportement, des égards des officiers de police judiciaire lors de la garde à vue, des lieux plus ou moins délabrés et odoriférants où se déroule cette garde à vue, toute personne dont le nom est célèbre ou la profession proche du pouvoir se verra appliquée une différence de traitement.
J’ai ainsi vu un des jardiniers de l’élysée qui, interpellé pour un délit routier, s’est vu dispensé de garde à vue sur ordre (scandale !!!) de l’état-major des officiers de police judiciaire concernés, alors que la garde à vue pour ce genre de délit constitue le fonctionnament normal.
Le pouilleux de base dormira en cellule de dégrisement quand on réveillera le magistrat de permanence pour abréger le temps de présence dans un local de police d’une star, même insignifiante, prise de boisson. Pour quelle raison sinon par condescendence et peur de possibles représailles de la part de quelqu’un qui peut-être connait « quelqu’un » ?
La séparation des pouvoirs politiques et judiciaire n’est, à mon sens, que foutaises. Chaque maillon de la chaine ayant une hierarchie qui souhaite faire carrière, et qui, pour cette raison, se verra plus encline à obtenir un passe droit pour toute personne susceptible d’accélérer la progression dans les échelons de l’évolution de carrière en remerciement. (cf : les livres des ex-juges eva joly et eric halphen)
Mais qui pourrait promettre qu’il résisterait à une telle pression s’il se retrouvait dans ce genre de situation ? Moi, pas. Et c’est pour cela que je ne me retrouve pas dans ce genre de situation.