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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Lisez-donc « La génétique pour les nuls »


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 11 avril 2007 15:44

Une prédisposition génétique ne dit rien sur le fait que la maladie se déclenchera ou non car il y faut dans la plupart des cas des circonstances favorables dans lesquelles cette prédisposition pourra s’exprimer. Cette interaction entre prédisposition génétique et circonstances exogènes est telle que les symptômes de la maladie peuvent être très différents, voire partiellement neutralisés (même en ce qui concerne l’autisme) lorsque les circonstances sont défavorables, y compris les circonstances qui sont liées à la conscience éthique du du sujet et de l’image valorisante de soi qu’elle génère. C’est particulièrement vrai de la prédisposition au suicide ou à la pédophilie et la violence criminelle dont on connaît la sensibilité à l’expérience relationnelle et émotionnelle vécue dès l’enfance et surtout à l’idée de la valeur du suicide comme mode d’expression de soi.

Ce qui est donc en cause dans les propos de NS c’est son réductionnisme au « tout génétique » qui semble en effet condamner le sujet à n’être que l’effet impuissant de ses gènes, sans que des circonstances défavorables et sa conscience éthique puissent lui éviter de passer à l’acte.

Il y a une grande différence en effet entre une tentation ou une pulsion (génétiquement favorisée) et le passage à l’acte sous telle ou telle forme déterminée. La génétique s’exprime topujours, dans le cadre de comportement cognitifs et émotionnels sous l’influence sur-déterminante de facteurs symboliques, sociaux et psychologiques noués entre eux dans le cadre d’un système complexe qui rend tout prognostic mécanique impossible, surtout dans la cas du suicide et des conduites sexuelles ou violentes .

L’autonomie du sujet prend sa source dans cette complexité rendue plus oui moins consciente d’elle-même et de soi..

C’est cette simplification qui fait de NS un anti-libéral au sens précis du mot : il refuse aux humains la liberté de se construire d’une manière complexe et relativement autonome en donnant l’impression de n’en faire que les marionnettes de leurs gènes. Son apparent libéralisme économique n’est qu’un anti-libéralisme philosophique ; ce que sa vision purement répressive de l’intervention de l’état confirme sur le plan politique.


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