Honnêtement, je crois qu’il y a eu une erreur stratégique, et une erreur théorique.
Une erreur stratégique, car en se focalisant sur le FN à Hénin-Beaumont, il a laissé de côté le reste du pays. De plus, il a montré que le FdG et le parachutage n’étaient pas incompatibles, que les calculs politiciens faisaient aussi partie du jeu du FdG. C’est dommage.
Mais aussi une erreur théorique. Car le FN est un symptôme, pas la cause de la crise politique.
C’est le symptôme d’une maladie qui provient d’une crise que l’on peut considérer comme voulue. La dette est un levier pour toutes les mesures anti-sociales, un scénario comme celui analysé par Noémie Klein (la stratégie du choc).
Certes, il a rencontré Syriza, mais, en s’installant dans une figure anti-FN*, d’une part il risquait d’en apparaître le miroir, de l’autre, il ne mettait plus l’accent sur ce qui a été son élan des présidentielles, le problème de la solution libérale à la crise, qui via l’austérité ne fait qu’accroître le problème.
C’est dommage, car le FdG est une composante essentielle pour pousser vers d’autres types de solutions, vers d’autres voix, que la doctrine économique orthodoxe.
De plus, je regrette une trop grande personnalisation. Une personne comme Jacques Généreux eut été très utile dans le contexte actuel. Un leader seul, sans intellectuels, sans groupe de réflexion, sans collectif qui définit des projets, est un peu une marionnette vide. Le temps de l’homme universel et providentiel, dans la complexité actuelle, parait archaïque.
Il faut au contraire apprendre à penser par soi-même, et donc pour un leader écouter penser l’autre.
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* : même si c’est un combat nécessaire, bien entendu.