Frédéric Oudéa
(Président-Directeur général du groupe Société Générale), je
le cite :
« Que se
passerait-il ensuite dans une Europe où chaque pays retrouverait sa
monnaie initiale ? Deux cas de figure. Soit l’idée est de se
dispenser des efforts de compétitivité et de réduction des
déficits, et de faire marcher la planche à billets. Cela veut dire
que les Français seraient payés en « monnaie de singe », avec une
envolée de l’inflation et un effondrement de la valeur de leur
épargne. Cela impliquerait aussi une forte baisse de leur pouvoir
d’achat. Car avec une monnaie en chute libre, nous paierions plus
cher l’énergie et tous les biens que nous importons aujourd’hui.
Cela déboucherait donc tôt ou tard sur une cure d’austérité
d’ampleur sans précédent, puisque la seule issue serait de vivre en
autarcie pendant plusieurs années.
Soit le retour au franc
s’accompagne des réformes nécessaires pour améliorer notre
compétitivité et financer nos dettes, sans faire fonctionner à
plein notre planche à billets. Alors ne nous voilons pas la face sur
les efforts à fournir ; ils seraient bien plus difficiles que ceux
nécessaires aujourd’hui dans le cadre de l’Euro. Notre commerce avec
nos anciens partenaires de la zone Euro (qui représente la moitié
de nos échanges extérieurs) redeviendrait en effet soumis à
l’arbitraire des dévaluations compétitives. La France ne
bénéficierait certainement plus de taux d’intérêt aussi bas
qu’aujourd’hui. »
D’après ce qu’il dit
on en conclut qu’il faudrait une monnaie unique à la planète
entière. Pourtant le fait que les pays qui ont une monnaie nationale
s’en sortent mieux en moyenne que ceux de la zone euro moyenne est
prouvé par les chiffres. Aucun des 19 pays de l’OCDE qui ont tous
des monnaies nationales n’a de taux de chômage supérieur à 10 %
contrairement à 7 pays de la zone Euro (la Grèce, l’Espagne,
l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la France et la Slovaquie). Il y a
dans l’union européenne une dizaine de pays qui ont conservé leur
monnaie nationale. Selon un site italien ces pays ont eu du 31 Mars
2013 au 31 Mars 2014 une croissance moyenne de 3,1 % contre
seulement 0,9 % pour la zone euro (La zone euro hors Allemagne
a seulement 0,2% de croissance).
http://www.investireoggi.it/economia/la-crisi-delleuro-non-e-finita-cosi-la-moneta-unica-e-a-rischio/
Même la statistique
moyenne mondiale du taux de chômage, à 9,2 % en 2012 (lien
ci-dessous) qui inclut, des pays du tiers monde à chômage énorme
est nettement inférieure à celle de la zone euro à 11,8 %
http://www.statistiques-mondiales.com/chomage.htm
Relire : « Milton
Friedman avait prévu la crise de l’euro » (en 1998). Milton
Friedman expliquait notamment que le taux de change quand il peut
varier pour différents pays, pouvait servir d’amortisseur de crise
économique, et qu’avec l’euro, il était risqué de se passer de cet
amortisseur car la zone euro ne remplissait aucune des conditions d’une zone monétaire optimale :
http://www.contrepoints.org/2012/07/31/92198-milton-friedman-avait-prevu-la-crise-de-leuro
Frédéric Oudéa
ignore des données de base de l’économie pour défendre l’euro. Il
n’est pas le seul. La France qui dans
l’euro a trois boulets aux pieds. Elle est contributeur nette de
l’union européenne de 7 milliards d’euros par an (ce n’est pas le
plus grave), elle a une monnaie surévaluée pour son économie et
ne peut plus utiliser les moyens de la souveraineté monétaire pour
sortir de la crise (c’est le plus grave), les institutions
européennes l’ont dogmatiquement forcée à abandonner le moindre
zeste de protectionnisme qui est pourtant encore pratiqué par
certains pays développés (c’est grave également).