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Saul 24 mai 2014 14:06

Frédéric Oudéa (Président-Directeur général du groupe Société Générale), je le cite :

« Que se passerait-il ensuite dans une Europe où chaque pays retrouverait sa monnaie initiale ? Deux cas de figure. Soit l’idée est de se dispenser des efforts de compétitivité et de réduction des déficits, et de faire marcher la planche à billets. Cela veut dire que les Français seraient payés en « monnaie de singe », avec une envolée de l’inflation et un effondrement de la valeur de leur épargne. Cela impliquerait aussi une forte baisse de leur pouvoir d’achat. Car avec une monnaie en chute libre, nous paierions plus cher l’énergie et tous les biens que nous importons aujourd’hui. Cela déboucherait donc tôt ou tard sur une cure d’austérité d’ampleur sans précédent, puisque la seule issue serait de vivre en autarcie pendant plusieurs années.

Soit le retour au franc s’accompagne des réformes nécessaires pour améliorer notre compétitivité et financer nos dettes, sans faire fonctionner à plein notre planche à billets. Alors ne nous voilons pas la face sur les efforts à fournir ; ils seraient bien plus difficiles que ceux nécessaires aujourd’hui dans le cadre de l’Euro. Notre commerce avec nos anciens partenaires de la zone Euro (qui représente la moitié de nos échanges extérieurs) redeviendrait en effet soumis à l’arbitraire des dévaluations compétitives. La France ne bénéficierait certainement plus de taux d’intérêt aussi bas qu’aujourd’hui. »

D’après ce qu’il dit on en conclut qu’il faudrait une monnaie unique à la planète entière. Pourtant le fait que les pays qui ont une monnaie nationale s’en sortent mieux en moyenne que ceux de la zone euro moyenne est prouvé par les chiffres. Aucun des 19 pays de l’OCDE qui ont tous des monnaies nationales n’a de taux de chômage supérieur à 10 % contrairement à 7 pays de la zone Euro (la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la France et la Slovaquie). Il y a dans l’union européenne une dizaine de pays qui ont conservé leur monnaie nationale. Selon un site italien ces pays ont eu du 31 Mars 2013 au 31 Mars 2014 une croissance moyenne de 3,1 % contre seulement 0,9 % pour la zone euro (La zone euro hors Allemagne a seulement 0,2% de croissance).

http://www.investireoggi.it/economia/la-crisi-delleuro-non-e-finita-cosi-la-moneta-unica-e-a-rischio/

Même la statistique moyenne mondiale du taux de chômage, à 9,2 % en 2012 (lien ci-dessous) qui inclut, des pays du tiers monde à chômage énorme est nettement inférieure à celle de la zone euro à 11,8 %

http://www.statistiques-mondiales.com/chomage.htm

Relire : « Milton Friedman avait prévu la crise de l’euro » (en 1998). Milton Friedman expliquait notamment que le taux de change quand il peut varier pour différents pays, pouvait servir d’amortisseur de crise économique, et qu’avec l’euro, il était risqué de se passer de cet amortisseur car la zone euro ne remplissait aucune des conditions d’une zone monétaire optimale :

http://www.contrepoints.org/2012/07/31/92198-milton-friedman-avait-prevu-la-crise-de-leuro

Frédéric Oudéa ignore des données de base de l’économie pour défendre l’euro. Il n’est pas le seul. La France qui dans l’euro a trois boulets aux pieds. Elle est contributeur nette de l’union européenne de 7 milliards d’euros par an (ce n’est pas le plus grave), elle a une monnaie surévaluée pour son économie et ne peut plus utiliser les moyens de la souveraineté monétaire pour sortir de la crise (c’est le plus grave), les institutions européennes l’ont dogmatiquement forcée à abandonner le moindre zeste de protectionnisme qui est pourtant encore pratiqué par certains pays développés (c’est grave également).






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