"...cela voudrait dire que cet élu
de la République française hiérarchise les souffrances..."
Absolument pas. Cela voudrait dire qu’il
hiérarchise les capacités d’assimilation - sans laquelle, les pays se
transforment en patchworks de communautés, indifférentes les unes aux autres,
comme cela se passe déjà largement en France, en dehors des phases de tension
les opposant les unes aux autres.
Laurent Joffrin le reconnaissait dans son éditorial
de « Libération » du 3 avril, consacré aux nouveaux avatars de
l’antiracisme :
"...le « nouvel antiracisme » que nous
décrivons pose plusieurs questions. D’abord parce qu’il est délibérément
communautaire. Les musulmans défendent les musulmans, les Noirs défendent
les Noirs. Ainsi chacun s’occupe de sa paroisse, de son clocher, de son
origine."
Mais les clivages vont déjà beaucoup plus loin, comme le disait Nadia
Rebmania, fondatrice de la Brigades des Mères, lors de l’émission "Ce soir
ou jamais" du 18 mars dernier, en rapportant les « hostilités
nouvelles » qui se développent entre Tunisiens et Marocains, Marocains et
Algériens, Arabes et Subsahariens.
Alors, dans un tel contexte, il n’apparaît pas opportun de rajouter des
couches d’Ivoiriens et de Camerounais, d’Erythréens et de Soudanais,
d’Egyptiens et de Libyens, de Syriens et d’Irakiens, d’Afghans et de
Pakistanais, de Sri Lankais et de Bengalais, sous quelque prétexte que ce soit.