Qui se soucie encore des écrits de l’Abbé Meslier ? Il est certainement intéressant pour l’historien qui étudie l’évolution des idées mais que peut-il nous apporter aujourd’hui ?
Ses idées sur le Christianisme n’ont plus cours aujourd’hui et sont largement dépassées. Même pour son époque, il ne semble pas avoir une connaissance approfondie du Christianisme. On peut certainement déplorer la faiblesse de l’enseignement en théologie de quelques séminaires de province.
Les prêtes sont recrutés parmi toutes la population et sont quelque part représentatifs de cette population. Il est donc normal que l’on puisse en trouver quelques-uns qui ne sont pas en phase avec l’enseignement, d’autant plus qu’à l’époque, la prêtrise était synonyme de statut social et l’on ne pratiquait pas encore l’art du discernement. La foi était optionnelle. Il ya eu bien d’autres prêtres qui, comme l’abbé Boullan, ont diffusé des idées contraires à l’enseignement de Jésus. Quelques-uns ont été excommuniés, d’autres pas, mais ils ont tous en commun de ne pas avoir laissé une œuvre majeure à la postérité. Les réformateurs Luther et Calvin se distinguent par l’importance de leur postérité, mais les causes de disputes avec les catholiques qui avaient une véritable justification à l’époque se réduisent progressivement. Le mouvement protestant est également rempli d’individus qui ont créé leur propre église sur des idées personnelles. L’abbé Meslier n’aurait pas détonné dans ces groupes.
Pour l’auteur de cet article, le principal avantage de l’abbé Meslier est qu’il était à la fois anti-catholique et prêtre, ce qui donnerait une sorte de caution morale à son enseignement. Ses disciples aujourd’hui ne se comptent pas chez les cathos, alors qui se soucie de son statut de prêtre, sinon ceux qui veulent combattre le Christianisme ?