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Le problème est posé :« Face aux enjeux géopolitiques à venir, il devient urgent d’orienter la campagne électorale sur cette question, même si elle n’intéresse a priori qu’un nombre restreint d’électeurs ».
A lire et compter les commentaires, il n’ y pas foule effectivement pour s’intéresser à la diplomatie.
Ce manque d’enthousiasme procède largement d’un aveuglement programmé des populations à tout ce qui touche l’international, le point de départ de ce programme étant l’abandon des guerres idéologiques (pragmatisme des gouvernants) et son terme actuel étant la PESC.
Le projet de traité européen, qui n’a pas été ratifié par tous les membres mais demeure d’actualité, prévoit la création d’un poste de ministre des Affaires étrangères de l’UE, défini comme suit :
Le ministre des Affaires étrangères de l’UE, également vice-Président de la Commission européenne, assure à la fois :
* le suivi de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) au sein du Conseil (ancien rôle du Haut Représentant pour la PESC) ;
* le suivi de la PESC et des autres aspects de l’action extérieure au sein de la Commission européenne (ancien rôle du commissaire européen chargé des relations extérieures).
Il est l’interlocuteur stable de l’UE face aux responsables nationaux des Affaires étrangères des pays tiers et renforce ainsi le rôle et la visibilité de l’Union sur la scène internationale.
Le Haut Représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune, M. Javier Solana, sera, à l’entrée en vigueur du traité, le premier ministre des Affaires étrangères de l’Union.
On peut s’étonner qu’avant l’entrée en vigueur du traité, le même SOLANA soit déjà en place. Une simple continuité donc pour ce faire valoir atlantiste.
Toujours dans les termes du traité, la présidence des formations du Conseil, à l’exception de celle des Affaires étrangères, est assurée par des groupes prédéterminés de trois États membres, composés par rotation égale des États, pour 18 mois. Chaque membre du groupe assure la présidence de ces formations du Conseil à tour de rôle. La présidence semestrielle, supprimée au niveau du Conseil européen, est donc maintenue pour le Conseil des ministres, sauf pour le Conseil Affaires étrangères.
Ces dispositions sont fixées par un projet de décision du Conseil européen annexé au projet de Constitution, qui doit être « automatiquement adopté le jour de l’entrée en vigueur de la Constitution ».
Douste-Blazy, alors ministre des affaires étrangères, disait lors d’une réunion de l’OTAN le 8 décembre 2005 :« Il faut poursuivre l’opération d’adaptation de l’OTAN engagée il y a trois ans au Sommet de Prague...Nous concevons d’ailleurs nos engagements dans l’Union européenne et dans l’OTAN comme parfaitement compatibles ».
La PESC est, pour l’essentiel, régie par l’unanimité. Des exceptions à cette règle existent, comme la désignation du secrétaire général du Conseil et haut représentant pour la PESC et des représentants spéciaux de l’Union européenne, qui peut s’effectuer à la majorité qualifiée. La recherche de l’unanimité et du consensus demeure cependant la principale voie par laquelle les partenaires européens prennent leurs décisions dans le domaine de la PESC. En pratique, les décisions sont prises par consensus et les votes sont exceptionnels.
Comment dès lors la France peut-elle faire valoir ses intêrets privilégiés, puisqu’ils sont indissolubles de l’UE ?
Jadis domaine réservé du Président, la politique étrangère de la France passe d’abord par l’Europe. A ce sujet, pourquoi finalement se doter d’un Président de la République qui désormais n’en possède plus que le titre mais plus la fonction ?
Plus inquiétant encore pour notre chère démocratie : ce pacte de « stabilité consensuelle » autour des décisions de politique étrangère, avec un haut représentant immuable et désigné par ses pairs, ressemble étrangement au Pacte de l’Otan.
Ainsi, pour tous les sujets touchant à la politique étrangère (en particulier l’immigration), la France n’est plus maître de son destin.
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