Je suis plus circonspect en la matière, les peines plancher c’est plus un gadget qu’une révolution, et ça me semble insuffisant pour prophétiser un changement d’ère. En soi il est assez difficile d’être contre le principe (je ne parle pas des modalités), mais je maintiens que c’est franchement light si le but est de rendre confiance en la justice.
Un des principaux problèmes est la justice à 2 vitesses, et je ne parle pas là d’un problème de localisation avec des peines différentes selon la région pour un même délit, mais bien d’un problème de dimensionnement des peines selon la gravité de l’infraction. Quand on voit des politiques écopper de prison avec sursis pour avoir détourné des millions d’euros et des jeunes prendre de la prison ferme pour avoir jeté un pavé dans une vitrine, on est en droit de se poser des questions. Je ne conteste pas que le jeune doive être puni, mais le politique doit être sanctionné à la mesure du préjudice subit par la société. Je prend l’exemple des politiques ici, mais les grands dirigeants c’est le même tarif, il suffit de regarder les peines données lors de l’affaire Elf, c’est de la rigolade.
Simple exemple, aujourd’hui un internaute qui télécharge un mp3 sur le net peut selon la loi être sanctionné plus lourdement que les plus grosses peines prononcées dans l’affaire Elf, que l’on ose dire que c’est normal ?
Tant que ce genre de chose perdurera, la justice ne pourra jamais avoir la confiance des français.
Une chose aussi qui est assez édifiante, c’est le fameux « Vice de procédure », l’arme fatale qui permet de transformer un coupable en blanche brebis immaculée. L’un des exemples les plus révoltant en a matière est l’affaire Tibéri, un vice de procédure et hop terminé le dossier n’existe plus. Il y a clairement quelquechose à changer de ce coté là, mais personne ne s’y attaque, pourquoi ?
Je suis d’accord par contre avec le fait de scinder votre profession en 2 entités, et d’ailleurs je suis pour toute initiative qui permettra de favoriser l’indépendance de la justice qui en a bien besoin. Par exemple je ne trouve pas normal les nominations politiques comme certaines ont eu lieu dernièrement, cela entraine une confusion des genres qui dessert la justice, celle ci devant être apolitique.
Pour finir, l’affaire Outreau a clairement posé le problème de la responsabilité des magistrats, et un certain nombre de chose furent mises en branle sous la pression médiatique, mais force est de constater qu’elles sont passées à la trappe avant l’élection présidentielle et que ces questions furent totalement occultées par les considérations de sécurité, donc quid à ce niveau là ?