RÉVISION DES LIVRES SACRÉS
C’est au VIème siècle avant notre ère, pendant la captivité que certains Juifs, au contact des lettrés babyloniens, se font littérateurs. Non parce que leurs œuvres soient originales, elles ne sont, d’abord, que la copie des œuvres féminines, mêlées aux traditions hindoues, chaldéennes, persanes, que l’on trouve mélangées aux textes hébreux. Tout cela devient une confusion d’idées et de mots.
On y substitue des noms d’hommes à des noms de peuples, on dit Abraham pour « Peuple de Brahma », on adopte le mot Adam pour désigner un premier homme, alors que l’adamique avait désigné primitivement « la vie végétale primordiale » : terre adamique, terre végétale.
C’est là qu’on conçoit l’idée de réviser le « Livre de la Loi » et de l’amplifier jusqu’à II Rois, 25, 29.
On révise tous les écrits depuis la conquête de Chanaan jusqu’à Salomon, c’est-à-dire toute la période du régime gynécocratique ; on y ajoute l’histoire des deux royaumes en donnant le plus beau rôle à Juda et en humiliant Israël. Et c’est alors que nous voyons les Juifs, ces infidèles de la Loi, accuser les Samaritains d’infidélité.
Ce travail finit avec le 21ème verset de II Rois, 25.
C’est en faisant cette révision des Livres que l’on y introduisit le dénombrement des peuples suivant la filiation paternelle, innovation qui n’avait pas été connue antérieurement. Jusque-là, la filiation maternelle avait seule existé, l’enfant portait le nom de sa Mère.
LES TARGUMS (ou TARGOUMS)
La langue hébraïque primitive, celle qu’avait employée Myriam pour écrire le Sépher, s’était tout à fait corrompue.
Le peuple devenu grossier y avait ajouté son langage vulgaire, et le sens intellectuel des mots lui échappait absolument, comme les idées abstraites, elles-mêmes, lui étaient devenues étrangères.
Après la captivité de Babylone, cette langue intellectuelle, cette langue des idées abstraites se perdit tout à fait. Ainsi donc, à l’époque d’Esdras, les Hébreux, devenus des Juifs, ne parlaient ni n’entendaient plus leur langue originelle, ils avaient perdu le sens des mots en même temps que la notion des idées. Ils se servaient d’un dialecte syriaque, appelé araméen, formé par la réunion de plusieurs idiomes de l’Assyrie et de la Phénicie, et assez différent du nabathéen qui, selon d’Herbelot, était le pur chaldaïque.
L’hébreu, perdu dès cette époque, cessa d’être la langue vulgaire des Juifs.
Les livres (le Sépher et les Prophètes) appelés Micra ou lecture, étaient lus dans les synagogues et paraphrasés ; c’est-à-dire que, après la lecture de chaque verset, un interprète le rendait en langue vulgaire et l’expliquait au peuple. On appelait ces versions les Targums. Et, on voit tout de suite combien cela prêtait aux libres interprétations.
Les Targums sont des versions ou des paraphrases faites dans l’idiome nouveau, le chaldéen ou l’araméen, qui devint la langue populaire après l’exil.
Elles n’étaient alors que des interprétations orales. Ce n’est qu’au 4ème siècle de notre ère qu’on les écrivit définitivement.
LA MASHORE
Le premier soin des Prêtres, qui donnaient tant de valeur à « la lettre », fut de créer une convention grammaticale qui posait les règles de l’écriture que, désormais, on allait employer. C’est ce qu’on appelle la Mashore.
Ces règles avaient plusieurs objets. Il ne s’agissait pas seulement de créer une grammaire, mais d’instituer une clef (une sorte de grille secrète) qui permettait de donner un sens nouveau aux phrases qu’on laissait dans le texte, parce qu’on ne pouvait pas tout changer.
On voit clairement que le but des Prêtres fut de dénaturer les mots pour en altérer la signification.
Les Massorètes remplacèrent les voyelles par des signes. En changeant la prononciation de ces signes, ils ont défiguré les mots.
Exemple : Hevah devient Haveh, qui devient ave, qui devient Eve.
La vieille langue n’avait qu’un temps pour le présent et le futur. Une nouvelle grammaire changea tout cela.
Le Talmud de Babylone, doctrine des Rabbins, dit que la Loi de Moïse passa des Prophètes à la Grande Synagogue. On appelait ainsi un conseil d’hommes chargés, dit le Talmud (Mishna), de fixer une barrière autour de la « Loi », et cette barrière, c’est la Massore, travaux et association de théologiens juifs (1).
NB : Tout le monde connaît la légende biblique du serpent et de la pomme, mais personne ne sait comment cette histoire a été inventée. Dans l’original du livre fameux, cette histoire n’existe pas. Elle a été introduite dans la version grecque faite deux siècles avant notre ère, on ne sait par qui, quoique l’on nous dise qu’elle fut faite par 70 docteurs, en réalité 72 (comme le nombre de grammairiens ayant révisé les poèmes homériques, œuvres originales de la déesse Hemœra), mais on préféra admettre un nombre rond, d’où son nom de Version des Septante. Il s’agissait de cacher sous un langage équivoque un épisode se rapportant à la vie sexuelle. L’original disait brutalement que l’ardeur sexuelle, qui régnait dans toute la nature, tourmentait les hommes. C’est de cela qu’on fera le serpent, l’esprit tentateur qui va séduire Eve et l’entraîner avec lui, vers ses œuvres basses. Mais tout cela va être retourné : c’est la femme qui sera la tentatrice, ce n’est plus l’homme, c’est elle qui va l’inviter à mordre à la pomme de luxure. Pourquoi cette pomme ? Parce que, dans le texte primitif, le péché de l’homme entraîne une déchéance morale, trouble son cerveau, l’incite au mal. Tout cela est exprimé en latin par le mot Malum. Ouvrez un lexique latin et vous verrez que ce mot signifie mal, péril, fléau, calamité, malheur, châtiment, peine ; malum habere (être puni du plaisir) ; tort, dommage, préjudice, faute, vice, pernicieux, funeste, etc. Mais, si malum veut dire tout cela, il signifie aussi pomme. « Malum punicum », grenade ; et en général graines, semence contenue dans la pomme (Malus, arbre, pommier).
C’est sans doute parce que cette graine, sacrifiée par l’homme, a été l’origine de toutes sortes de malheurs, que Malus (pomme) est devenu le symbole de la discorde, Malum discordiæ, mais aussi la source de la Mélancolie.
N’y aurait-il pas, éventuellement, un rapprochement à faire entre Habel ou Abel (de la légende de Caïn et Habel) et le mot pomme en anglais : Apple ?
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