Merci pour cet article qui soulève des questions que je me également suis posée. Je crois qu’il y a de vrai problèmes à tous les niveau en matière d’orientation :
- déjà, il ya l’élève : on lui demande de choisir une voie pour sa sa vie entière... à 17 ans ! Que connait-on de la vie et du monde professionnel à 17 ans (à part peut-être des petits boulots au MC Do) ? Pour juger, choisir, il faut connaître. On demande à des jeunes, tout juste sortis de l’enfance de faire un choix qui les enchaînera leur vie entière. En outre, les gens changent avec les années, les goûts, les aspirations, les attentes évoluent. Pourquoi doit-on toute notre vie se retrouver prisonnier d’un choix que l’on a fait alors que l’on avait ni les outils, ni la maturité suffisante ?
- les conseiller d’orientation : de quelles compétences disposent-ils réellement ? La plupart ont suivi des étude de psycho, n’ont pas trouvé de boulot (car mal orientés) et se sont résignés à passé un concours... Je n’ai rien contre les conseillers d’orientation mais enfin, il faudra qu’on m’explique en quoi ce genre de parcours permet de connaître, au moins superficiellement, les voies et les métiers que l’on va conseiller aux jeunes. Beaucoup n’ont même jamais bossé dans le privé, et n’ont jamais mis les pieds en entreprise. Quelle est leur légitimité ? Au lycée, quand on ose les déranger pour leur poser une question, la seule réponse qu’on obtient c’est « Allez consulter les brochures, tout est dans les brochures ! » (sous-entendu « fichez-moi la paix »). Parfois, certains sont plus aimables et vous convient à un rendez-vous : « Vous voulez faire de l’art ? Ha... Il y a une école d’art, renseignez-vous là-bas, moi je ne connais pas, mais vous savez, l’art, c’est très aléatoire, c’est pas vraiment un métier... Sinon, la psycho c’est bien, ça je connais, ça vous dit ? »
- enfin, les recruteurs : ce serait bien que ces messieurs dames aient l’esprit un peu plus ouverts et se donnent les moyens de former des gens qui, à l’origine, n’ont pas forcément suivi LE cursus spécifiquement recherché. S’ils étaient moins tatillons sur les diplômes et les expériences, qui, s’ils ne correspondent pas pile-poil à leur cahier des charges sont d’offfice éliminés, il pourrait y avoir une plus grande fluidité, plus d’espoir pour ceux qui se trompés et qui pourraient peut-être apporter des idées nouvelles et non-formattées par les écoles spécialisées. C’est un vrai gâchi de voir des personnes capables, intelligentes, cultivées, ayant suivi de longs cursus universitaires mais sans débouchés, obligés de se retrouver à la caisse d’une grande chaîne de magasin. Tout ça parcequ’on le ne veut pas leur donner leur chance ailleurs, parcequ’ils ont des formations « trop généralistes ».
Heureusement qu’ils peuvent encore passer des concours de la fonction publique, seule bouée de sauvetage restante, mais qui sera malheureusement bientôt amenée à disparaître par les bons soins de la politique anti-fonctionnaires actuelle.
Pour revenir à l’ecole, il faudrait de vrais cours d’orientation, où l’on pourrait inviter des professionnels du privé comme du public à présenter leur metiers, les faire connaître (il y a des boulots très interessants complètement inconnus du grand public), en expliquer les difficultés, les avantages, les débouchés sur le marché de l’emploi. Au moins les élèves auraient une petite idée de ce qui les attends au lieu de nager dans le brouillard, de se baser sur des idéalisations ou des idées préconçues. Il pourraient intervenir, poser des questions, et ainsi choisir un peu plus en connaissance de cause. Et pas se jeter à l’aveuglette dans la fosse aux lions en priant d’avoir fait le bon choix, comme c’est la cas maintenant.