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Lounina Lounina 25 juillet 2007 19:47

Le secteur littéraire, à l’instar des autres secteurs culturels, a sans doute été modifié par la vague web. Faut-il pour autant s’en plaindre ? Comme l’article le souligne fort justement, internet est devenu une vitrine pour des manuscrits d’une inégale qualité et le vecteur de publication d’oeuvres parfois médiocres. Parfois... Car fort heureusement, dans cette masse, le lecteur (averti ou non) pourra trouver ça et là des perles qui n’auraient jamais passer le stade du comité de lecture et qui n’auraient jamais trouvé leurs lecteurs. Non ! Internet n’a pas tué le métier d’écrivain (si tant est qu’il en existe un) : il était déjà mort, mort et enterré par la concentration des moyens de publication, un état de fait bien antérieur à l’explosion de l’auto-édition ! Internet a uniquement favorisé la diffusion de ces oeuvres anonymes que les maisons d’édition balayaient d’un revers de main, car sans doute la publication du sens et de l’originalité est devenue, de nos jours, trop risquée. Internet n’a pas « créé » de vocations d’écrivains : il les a uniquement rendu moins anonyme. Et donc oui ! internet participe à la curiosité du lecteur. En ce qui me concerne, j’ai repris goût à la lecture des oeuvres de mes contemporains depuis que l’opportunité m’a été offerte d’apprécier par moi-même de la qualité d’une oeuvre, sans que cette tâche éminemment subjective ne soit laissée aux seules maisons d’édition. Enfin ! grâce à internet, il m’est possible d’apprécier des écrivains qui n’avaient d’autres prétentions que de déployer toute leur créativité dans des espaces dont « la masse » est insensible.

Ce n’est donc pas le présent vecteur de diffusion qui doit être mis dans la ligne de mire, mais bien plutôt les politiques éditoriales et plus largement, l’éducation relative aux écrits et aux livres. Dans un élan d’enthousiasme presque utopiste (car irréalisable ?), j’ajouterais même : tâchons d’adapter notre manière d’appréhender la lecture à cette nouvelle donne afin que chacun d’entre nous puisse devenir son meilleur critique.

Alors oui, évidemment oui, les librairies et autres bibliothéques demeurent des lieux privilégiés pour se rapprocher du « livre », dans toute son essence. Mais compte tenu de la politique éditoriale, et (malheureusement) des considérations parfois plus économiques qu’artistiques de la majorité des maisons d’édition (Dieu merci, certaines d’entre elles proposent encore des ouvrages de qualité), sans doute ce nouveau média doit-il être salué et le livre un tant soit peu désacralisé...

L’auto édition participe à la diffusion d’oeuvres parfois bancales au style parfois approximatif. Mais on leur pardonne parfois si aisément, car elles se veulent souvent modestes, originales, avec une âme et un véritable sens. Ne pas l’admettre reviendrait, selon moi, à mettre le métier d’écrivain sur un piédestal presque pédant et traiter les pratiques amateurs avec un certain mépris... parfois infondé !


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