Votre exemple est finalement assez typique des limites du système : l’éducation nationale est prise dans une double injonction : intégrer les élèves porteurs d’un handicap (ce qui nécéssite souplesse, décloisonnement, disponibilité des personnels) d’une part, et réduction drastique du coût de la scolarisation en général, l’état étant hyper surrendetté d’autre part.
Le décloisonnement est évidemment une nécessité si l’on veut que le mot « intégration » ait un sens. En effet, si la CLIS n’est qu’une « classe à coté des classes », elle n’a d’intégrative que le nom, et l’on reproduit ici un système discriminant au sein même de l’école.
La véritable intégration, c’est quand le jeune porteur de handicap se retrouve au milieu des autres jeunes dans la même classe, et non pas avec d’autres enfants handicapés dans une classe séparée. sinon, on ne fait que nourrir une « illusion intégrative » de par l’unité de lieu, mais parler effectivement d’intégration est un abus de langage, voire une tromperie.
Le problème réel est donc de savoir si l’état a aujourd’hui les moyens financiers de sa politique de scolarisation des enfants porteurs de handicap...
Je rappellerai aussi la diversité du champ des handicaps : physiques ou moteurs, sensoriels, psychiques, mentaux, et sociaux, et parfois même combinés (polyhandicaps). La diversité de ces formes nécessitant, on s’en doute, une diversité dans les adaptations de la scolarisation.
Enfin, à l’heure où l’on ne jure plus que par l’intégration scolaire « en milieu ordinaire de vie », il n’est pas inutile de rappeler que les conséquences du handicap peuvent être aussi telles que l’intégration peut ne pas être la solution la plus adaptée pour le jeune. Mais là, c’est encore un autre débat dont les tenants et aboutissants économiques ne sont pas absents non plus...