• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Lounina Lounina 2 novembre 2007 19:32

« Quand la loi Pécresse réveille les étudiants »... Eh beh ! Qu’en aurait-il été si ladite loi avait vraiment abordé les questions de fond ! La plupart des commentaires en font d’ailleurs mention : une clarification et un cadrage du rapprochement entreprises/universités qui permettraient d’en mesurer et d’en apprécier les enjeux, les potentiels risques et les dérives mais aussi les éventuels bénéfices ; trouver des solutions pour réduire le monumental taux d’échec (en particulier en première année) ; éviter les orientations massives vers les filières sans ou avec peu de débouchés professionnels ; enrayer le délabrement de certaines universités... La liste est longue.

La sélection à l’entrée est régulièrement suggérée et abordée. Ce seul sujet pourrait faire l’objet de nombreux débats. Mais je pense qu’il y a un préalable à la réflexion sur la pertinence d’une sélection à l’entrée dans les universités : celui de l’orientation. En effet, on a beau jeu de pointer (assez justement, je ne le nie pas !) que les étudiants s’orientent (trop massivement ?) vers des cursus sans réelle perspective professionnelle. Mais quels sont les moyens existants, à ce jour, pour permettre à ces étudiants d’éviter cette situation ? Les services d’orientation sont obsolètes, inadaptés... et accessoirement sans moyens (ça serait pourtant un investissement rentable...).

L’article comme les commentaires amorcent un autre débat : celui de la fonction que l’on entend attribuer à l’université. Doit-elle être le prolongement de l’école républicaine (c’est à dire la construction intellectuelle d’un citoyen libre) ou n’a-t-elle qu’une fonction utilitaire (former à un métier) ? Les deux modèles co-existent d’ores et déjà : les filières professionalisantes (type licence pro) et les filières plus longues, généralistes. Ces deux modèles, comme à l’heure actuelle, doivent-ils s’exclure mutuellement ?

Sans ces indispensables remises à plat et sans une VERITABLE réforme de l’université, on risque de laisser se creuser une certaine dualisation des études supérieures en France entre écoles et universités.

Je souhaiterais pour conclure revenir rapidement sur le « sponsoring » dans les universités. Je suis sur ce point partagée entre méfiance et nécessité. Nécessité dans la mesure où, d’une part, nous ne pouvons rester sur un modèle financé à 100% par l’Etat pour des raisons de performance, et, d’autre part, pour insérer l’université française dans la réalité du marché du travail. Méfiance, car un financement trop dépendant des fonds privés reviendrait à tuer de nombrex champs de recherche jugés non rentables. Certes, l’entreprise doit rentrer dans l’université française, mais pas au prix de l’abandon de plusieurs sciences. A ce titre, il conviendrait de ne pas oublier et sous estimer les apports des sciences humaines.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès