Bonjour yann.
Tu fais un exposé de la situation très sociologique, car il s’agit bien d’un problème sociologique qui débouche sur des situations de violences que l’on pourrait, si elles étaient concerté qualifier d’insurrectionnelle. Pour l’instant nous bénéficions de la chance qu’ils n’ont pas encore acquis une conscience de classe sociale car il n’en ont pas les compétences intellectuelles, ni l’élément fédérateur, mais il s’agit bien d’une révolte contre l’institution républicaine qui n’est en rien responsable de leur situation, car cela dépend des choix politiques fait par les citoyens qui concourent sans le savoir à ces circonstances, alors qu’ils s’en croient les victimes, mais par leurs choix politique ils n’apportent pas de solution malgré la récurrence historique de ce type de révolte lié aux conditions économiques qui les engendre.
Ce ne sont pas les miséreux qui se révolte car la misère ne donne guère de moyens de se révolter, ils sont dans la pauvreté relative, celle qui ne permet pas d’accéder à tous les biens qu’ils voient au quotidien et auxquels ils n’ont pas accès, si ce n’est certains par des moyens illicites qu’ils veulent préserver.
Notre stratification sociale par le revenu, et le coût du logement relègue les moins chanceux de la compétition économique dans des zones en bordure des grandes villes. De tous temps il en a été ainsi avec plus ou moins de bonheur suivant si la croissance était porteuse d’emploi suffisant ou non (indépendamment des francs tireurs de toutes sociétés).
Il en découle une zonification constituante d’une zone « zoo anthropologique » où se développe des règles en marges de la société, dans laquelle ils sont immergés mais dont ils sont exclus par l’activité économique, et en plus s’y accole toutes les reconnaissances ethniques et communautaristes.
Il faut avoir en mémoire ce qui fut la source du développement de la conscience de classe en France avec l’industrialisation durant le 19e siècles.
Nous sommes exactement dans le même phénomène avec un nouvel paradigme bien sur, c’est pour cela que nous pensons que ce n’est qu’un phénomène de violence.
Pour deux raisons, celle que cela nous évite de nous remettre en cause et satisfait à la recherche de boucs émissaires pour notre besoin de justification.
La réponse de l’état par la violence publique si elle est utile pour rompre un processus d’emportement, qui ne cesse de lui-même que lorsqu’il a consommé toute son énergie, se contente d’être le droit de la force plutôt que la force du droit.
La nuance entre les deux c’est que l’on utilise le droit de la force pour contraindre les pauvres à conserver leur sort, la force du droit est celle qui régule la sociabilité des citoyens et rend donc leurs comportements sécurisants
Ainsi, nous voyons les plus riches et les plus développés qui se sont constitués sur des principes démocratiques, passer progressivement, en interne et en externe, d’une logique où prévalait la force du droit, à une logique du Droit de la force.
Cela conduit obligatoirement à d’autres développements qui ne manqueront pas de surgir.
Il faut être vraiment de mauvaise fois pour penser qu’un tel événement est pu surgir spontanément comme réponse à un accident regrettable, et considérer ces événements récurrents que comme un phénomène de violence.
Si il y a violence c’est celle d’une compétition effréné qui broie particulièrement les derniers.
Il est bien évident que si ces révoltés avaient une conscience structurée des sources de leurs conditions ils auraient choisi d’autres symboles à brûler.
Et ce n’est qu’un aperçu de ce que sera l’avenir si nous ne trouvons pas une sortie au tout marchand et pas de moyen monétaire, car d’ici trente ans nous allons passer à 10 milliards d’habitants, et même en mettant des barbelés aux frontières nous ne les empêcheront pas de passer, et ils irons là ou ils vont tous dans tous les pays du monde, s’entasser dans les banlieues des grande villes, ou sur les décharges.
Nous, nous en avons, qui font les poubelles avant, car nous n’avons plus de décharges libres. Si l’on apporte une solution à cela, il ne restera que les francs tireurs.
Je suis comme toi je comprends l’émotion que cela soulève chez les victimes, mais mon empathie ne me conduit pas à croire que traiter cela comme un fait divers ne soit pas une grossière erreur.
Cordialement.
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