oui mais !
J’ai aussi fait mon service militaire (1985-1986), mais déjà à ce moment là il n’avait plus rien d’égalitaire.
Tout ce que ma génération comptait de ce que l’on appelait (à l’époque) fils à papa était planqué ou exempté, avec au choix un service dans la coopération ou une affectation pépère du coté de Toulouse Francazal (ceux du sud ouest comprendront), ne restait plus que la descendance des classes moyennes et des ouvriers à se « taper » un service militaire à l’ancienne.
Pour eux -histoire de les préparer à l’avenir- les joies des paras, infanterie, chasseurs alpins, génie... en un mot en chier, souvent bien loin de chez soi (200 km minimum avec 3 changement de train). mais je suis pourtant le premier à reconnaître que je n’ai pas perdu mon temps durant cette année, et il est vrai que devoir cohabiter avec des personnes que l’on a pas choisi reste une expérience à vivre (tout comme le combat de nuit, dormir dehors par - 10°, réveillonner en pleine montagne ou passer une semaine au trou ). Bref ce que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître...
Malheureusement, 4 ans plus tard repassant dans le coin, la nostalgie me prenant, je suis allé faire un tour du coté de la caserne et là force fut de constater qu’il n’y avait plus de mélange de population, de mon temps c’était black/blanc/beur et là il n’y avait plus que des blancs. Renseignement s pris, l’armée en avait marre des gars des cités (ou quartiers difficiles) et n’avait plus envie de les remettre au pas. Exemption pour eux aussi.