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perlin 9 décembre 2007 08:42

@ l’auteur

Il y a quelques fausses vérités dans votre article. Je n’en citerai que 2 pour faire court.

Vous dites : « un fait divers grave, une effervescence médiatique, une profonde émotion dans l’opinion publique, une nouvelle loi pour aggraver les sanctions pénales. Et ce cycle se poursuit. Or, une loi devrait être le fruit de mûres réflexions, pas l’aboutissement de compassionnelles émotions. »

Je ne crois pas que le mécanisme d’élaboration des lois soit aussi simplet que cela et heureusement. Des parlementaires réfléchissent parfois longtemps à leurs lois, mais lorsqu’un événement survient qui va dans le sens de leur projet, il peut servir de révélateur ou de déclencheur. Je ne crois pas que l’événement émotionnel et médiatique génère la loi, je crois qu’il déclenche la mise en oeuvre d’une réfléxion antérieure. Ce que vous dites à ce sujet relève donc de l’apparence des choses et non de leur réalité.

Vous dites : « Si l’abolition de la peine de mort semble un acquis définitif (notamment par son inscription dans la Constitution en février 2007 ... »

Je ne pense pas que la peine de mort soit un acquis définitif et surtout pas pour la raison que vous citez car ce qu’un texte a fait un autre texte peut le défaire.

Pour le reste :

- je vois que vous faites appel à R. Badinter. Naturellement, dès qu’il s’agit du droit des coupables, c’est encore la meilleure référence.

- vous semblez craindre pour la présomption d’innocence et vous avez raison. Tant que l’on restera caché derrière son petit doigt, on aura beaucoup de mal à appliquer cette présemption dans le cas de flagrants délits ou dans des cas similaires. Et c’est bien dommage, car cette faiblesse de constitution de la présomption d’innocence, et je dis bien faiblesse de constitution car on a voulu en faire un standard universel, ce qu’elle ne peut pas être, cette faiblesse donc, nuit à son application dans les cas où elle est vraiment nécessaire, c’est à dire tous les cas où il peut y avoir doute.

- vous abordez avec objectivité me semble-t-il, la différence qu’il y a entre une sanction pénale qui conduit en prison pour punir et une détention socio-médicale qui isole de la société pour la protéger. Ce point me paraît plus important que ce qu’en dit R. Badinter. Ce grand magistrat confond en effet les deux statuts en un seul et en fait une double peine. Non, l’isolement n’est pas une peine pour la personne concernée, c’est une nécessité pour la société. De même qu’un sens interdit n’est pas une punition pour la moitié des automobilistes, c’est une nécessité pour la sécurité du trafic (je sais, l’exemple n’est pas à la hauteur du sujet, mais il est lumineux de simplicité).

- la question de la détermination par avance du risque de récidive me paraît la plus délicate. Il ne faut surtout pas compter sur les experts psychiatres qui pensent pouvoir fonder un diagnostic psychique sur la foi d’un savoir aussi empirique que la psychiatrie. Pour autant, il existe des psychiatres qui font bien leur travail, je parle de ceux qui se servent de leur intelligence. Le problème, c’est que personne n’est en mesure de faire la différence entre les premiers et les seconds (ils ont les mêmes diplômes). Ce n’est qu’à l’aune du temps que l’on peut connaître le bien-fondé du diagnostic. Trop tard donc. Là est le risque.

- les soins ne peuvent pas tout. Là aussi, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, les thérapies, la rééducation ont leur limite.

Pour finir, à bien regarder le fil de cet article, je n’ai pas le sentiment qu’il y en ait beaucoup parmi les commentateurs qui ont été victime un jour d’un de ces boureaux-malades. Qu’il en reste ainsi pour eux et leurs opinions seront bien gardées.


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