Cité par Aline (19/12/07) : « En 1970, la ville de Niort connut une grave épidémie de poliomyélite bien que, comme les responsables du service départemental de la Santé l’avaient déclaré à un journaliste (Parisien Libéré du 13/12/69), les personnes âgées de 1 à 32 ans avaient été vaccinées à 90% ! »
En fait l’affaire fut très étrange (je suis du département de Niort). Il n’y a eu aucun cas à Niort mais on a appelé cela l’épidémie de Niort. De mémoire il y a eu environ 13 cas dispersés dans le département. A cette époque c’était le vaccin oral sur un sucre qui était en vogue à la suite d’une très intense campagne à la télé. Il y a eu d’abord quelques cas qui ont déclenché une campagne de vaccination dans tout le département (à partir de nov 1969). Il y a eu alors des cas apparaissant chez des adultes : 2 hommes de plus de 50 ans (Messieurs Lopez et Ingrand habitant à l’Absie si ma mémoire est bonne). Ils sont morts tous les 2 de la polio, l’un avait reçu une dose, l’autre 2 doses et étaient en attente des doses suivantes (campagnes en 3 doses s’étalant sur 2 mois). Si les journaux ont dit qu’ils avaient été vacciné, le ministère a retenu qu’ils ne l’étaient pas car ils n’avaient pas eu les 3 doses règlementaires :« 2 hommes de plus de 50 ans, non vaccinées meurent de la polio », (la polio, c’est la paralysie infantile). Imaginez l’effet dans la région...
Une religieuse décède aussi (pas de la polio) ainsi qu’un enfant habitant à 8 km de mon domicile, quelques jours après avoir été vacciné. Le médecin a dit à la famille que c’était la grippe, mais la mère disait « je sais bien de quoi est mort mon fils ».
Il y a eu beaucoup de cas ainsi, en plus des polios. On a alors dit que le département des 2 Sèvres était touché par une terrible épidémie de grippe. Ce fut le seul touché ainsi. Rien dans les départements limitrophes et la campagne de vaccination était limitée à ce département. Je travaillais à Poitiers, dans la Vienne qui est limitrophe. là, tout était calme, pas de grippe.
Moins d’un an plus tard, en octobre, une infirmière de l’hôpital de Niort, religieuse par ailleurs, me disait qu’on voyait soudain beaucoup plus d’enfants nés avec une anomalie comme par exemple un mauvais raccordement des vaisseaux au niveau du coeur, mais qu’on ne savait pas pourquoi. Le vaccin polio à virus vivant donné à une femme enceinte peut fort bien provoquer de telles perturbations. Or, en nov, déc, janvier, on avait vacciné ainsi beaucoup d’adultes du département dans une campagne de folie. Les durées pouvaient correspondre.
Que c’est-il passé ? On ne l’a jamais dit et je me le demande encore, mais difficile d’exclure a priori la vaccination orale avec les lots de vaccins qui avaient été attribué à ce département.