Bonjour,
Article intéressant, mais pourquoi ne suis-je pas surpris que deux informations importantes n’y figurent pas ?
Si le français est effectivement une langue à mauvaise régularité phonétique (environ 55% paraît-il), plus mauvaise que l’italien et l’espagnol, pourquoi ne pas mentionner que l’anglais est bien pire que le français, avec probablement la plus faible régularité phonétique au monde !
Par ailleurs, pourquoi ne pas citer l’extrême opposé, la langue dotée de la meilleure régularité phonétique (100% , c’est-à-dire une lettre = un son, un son = une lettre), l’espéranto ?
Vous rappelez, mais très brièvement, que le temps consacré au français à l’école primaire a beaucoup diminué au fil du temps, pour faire place à toutes sortes d’activités, dont l’anglais (obligatoire) qui est très perturbant pour les élèves un peu faibles en français, justement à cause de sa phonétique aberrante.
Sur cette hypothétique profonde réforme, elle me paraît tout à fait irréaliste, d’ailleurs, vous indiquez peu d’exemples réels : comment résoudre le problème des lettres muettes ? Le pluriel par exemple, l’espagnol prononce le pluriel (naranja, naranjas) et l’italien aussi (spaghetto, spaghetti), alors que le « s » et le « x » sont muets. Proposez-vous de changer aussi la prononciation des mots ? En outre, il faudrait un nouvel alphabet : cheval, chevaux deviendraient « ŝeval » et « ŝevo » ? Une pareille réforme est impossible en démocratie, trop radicale et elle changerait trop profondément le français, pas seulement sa graphie.
(Je vois à l’instant que vous avez partiellement répondu à un message sur le problème du pluriel)
On peut aussi appliquer quelques idées de nos voisins francophones, les excellents septante, octante et nonante, plus logiques et plus efficaces pour l’apprentissage.
D’ailleurs, vous mélangez le thème d’une réforme orthographique et celui de la grammaire et de la langue elle-même, pas seulement sa graphie :
« Son évolution se fait avec un décalage : le passé simple, par exemple, disparaîtra certainement de l’écrit, comme il a disparu de l’oral, mais il faudra attendre. »
C’est plutôt l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif qui sont menacés de disparition, pas le passé simple, qui est bien trop ancré dans tous les romans.
A mon avis, il faut s’en tenir à ce qui est faisable, c’est-à-dire que les locuteurs et les enseignants appliquent réellement la réforme de 1990, alors que beaucoup d’entre eux comptent actuellement comme fautives certaines graphies autorisées, et même conseillées !