Outre les points soulevés justement par l’auteur : catastrophe des agrocarburants, conditions climatiques, changements des modes de vie, il ne faudrait surtout pas oublier les raisons liées au système global.
Un petit extrait d’un article de Libé d’aujourd’hui :
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L’orgie de spéculation
Confession, vendredi, d’un économiste à Washington : « C’est de la folie ! Le blé vaut de l’or ! » C’est un autre effet pervers de la crise des subprimes. Essorés par le marché des crédits, les fonds d’investissement placent leurs billes sur les matières alimentaires. Soja, blé, maïs, voilà les nouvelles valeurs refuge ! Le riz bondit de 31% le 27 mars, après l’annonce par quatre pays de la suspension de leurs exportations au moment où les Philippines réclamaient 500 000 tonnes. « Les fonds s’engouffrent, achètent, et stockent », dit un intermédiaire. Le sénateur démocrate américain Byron Dorgan flingue « l’orgie de spéculation ». Qui booste jusqu’à 10% du prix des denrées alimentaires. Walt Lukken, président de La Commodities Futures Trading Commission (CFTC), le gendarme des marchés des matières premières, s’en est même ému. A quand une (réelle) régulation ?
Les effets de la libéralisation
« On nous impose, nous, poids plume, de boxer contre les poids lourds sur le ring commercial », nous confiait, il y a six mois, Jacques-Edouard Alexis, Premier ministre haïtien démis samedi de ses fonctions. « Les politiques de libéralisation à marche forcée, prônées pendant des décennies par le FMI et la Banque mondiale, ont contribué à rendre les pays pauvres encore plus vulnérables », dénonce Sébastien Fourmy, d’Oxfam. Et les petits fermiers du Sud se sont vus laminer par les produits subventionnés exportés par les pays riches (poulet, céréales, etc.). « Victimes aussi de leur propres gouvernements qui n’ont pas dédié (ou pas pu) une part de leur budget à la paysannerie », ajoute un expert de la FAO. Malgré les promesses, l’aide au développement des pays riches accuse une baisse de 8,4 % en 2007 (-15 % pour la France). « L’aide dédiée à l’agriculture est 50 % moins importante qu’en 1984 », note Claire Meladed, de l’ONG Action Aid. La Banque mondiale veut doubler l’aide à l’agriculture en Afrique. Suffisant ?
Comme quoi, même là, les fonds spéculatifs n’hésitent pas à affamer des centaines de millions de personnes, pour réaliser des bénéfices : sympa, non ?