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Céline Ertalif Céline Ertalif 18 juin 2008 00:00

Bonjour,

J’ai beaucoup de mal à me retrouver dans cet article et tout autant dans les commentaires.

Mon sentiment général est d’abord que regarder l’économie en permanence et exclusivement par la fenêtre du marché laisse des pans entiers du sujet à l’abandon. Dans ces conditions, il est difficile d’avoir une vue cohérente, y compris du marché lui-même.

Il y a quelques éléments essentiels à la compréhension du sujet que cet article ignore totalement :

1 - La décohabitation. Le nombre de personnes par foyer ne cesse baisser. La stabibilité matrimoniale des ménages est elle aussi en diminution constante.

2 - Il n’y a pas d’immobilier privé sans coûts publics. Il y a un problème de maîtrise de la mutualisation des équipements publics qui alimente la spéculation foncière : ce sont les coûts de voirie et de réseaux publics qui sont pris en charge par les contribuables.

3 - C’est dit dans l’article, mais de manière beaucoup trop partielle : il y a un problème de fiscalité et notamment comparativement à la fiscalité sur les autres actifs (je réhabilite Ricardo, non pas avec le vin et les draps, mais avec l’immobilier et le capital des entreprises !). L’immobilier est insuffisamment taxé : ce n’est peut être pas très populaire comme slogan, mais c’est sans doute aussi intelligent que de vouloir faire vivre une économie parallèle du logement social.

4 - Le coût de construction. Celui-ci est lié aux éléments précédents, décohabitation, charge publique et fiscalité. Il est lié aussi plus généralement à une évolution des conditions de vie en fait très diverses et notamment aux moyens de communication : modalités de transport, connexions électroniques (voir le cas des liaisons internet FTTH), coûts de l’eau (la récupération des eaux de pluie par exemple se développe...), énergies alternatives, etc.

L’immobilier est l’objet d’un immense gaspillage parce que les acteurs économiques ne sont pas rationnels. J’ai entendu bien souvent des élus locaux me dire qu’il n’était pas normal qu’une grand mère toute seule dans sa grande maison paie plus de TEOM qu’une grande famille dans une petite maison parce que la TEOM est basée sur la valeur du foncier bâti (contrairement à la redevance qui est fixée en fonction du service). C’est tout simplement oublier que la grand mère immobilise inutilement un gros capital pendant que la famille nombreuse qui paie moins de TEOM est (éventuellement) mal logée, et que cela constitue une immobilisation économique qui pourrait sans doute être bien plus productive ailleurs. Après cela, on peut passer à la philosophie et se demander si le problème essentiel de notre société est de savoir si chaque citoyen se comporte comme un acteur économique rationnel ou non. C’est le genre d’inepties qu’on nous serine à longueur de temps sur les grands médias, j’aimerais que l’on en doutât un peu de temps en temps.

 

 


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