Pour répondre rapidement à quelques objections qui apparaissent dans les commentaires :
en ce qui concerne les brevets d’abord. Il faut savoir qu’il n’y a pas que les OGM qui font l’objet de brevets ou d’autres formes de protection intellectuelle, et que tout OGM n’est pas nécessairement brevetée.
S’il n’y a pas à l’heure actuelle d’OGM libre, développés dans un but humanitaire, c’est principalement parcequ’au lieu de financer la recherche publique sur le sujet, et le développement de filières alternatives et à visée non-lucratives (associations et cie), nous étions trop occupés à nous plaindre du fait que Monsanto et cie déposaient des brevets.
Il y a eu quantités de découvertes intéressantes faites dans le domaine public.
Qu’il s’agisse des peupliers appauvris en lignine, dont la transformation en papier est moins polluante, du riz doré, enrichi en vitamine A, de la résistance à la sécheresse, de la production de lipase gastrique, un médicament potentiel destiné aux myopathes (qui sont délaissés par l’industrie pharmaceutique, parcequ’ils ne représentent pas un marché suffisamment important) etc...etc..., tout a commencé dans la recherche publique.
C’est parceque ces projets se sont heurtés à une opinion publique fermée qu’il n’y a toujours pas de résultat applicables, voire que certaines techniques se sont retrouvées quasiment vérrouillées pa des dépots de brevets (de Syngenta, Monsanto et cie...).
Les peupliers appauvris en lignine de l’INRA ont été détruits par des faucheurs, un riz OGM testé par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) a été détruit en serre, ainsi que du matériel de recherche par Bové et cie, Greenpeace a investi 12 millions d’euros pour faire mauvaise presse au riz doré, dont le développement ne coutait alors que 340 000$, et la recherche publique sur les OGM résistants à la sécheresse notamment est quasi à l’abandon en France, alors que Monsanto approche de la phase finale de test et a déjà cumulé pas mal de brevets sur le sujet.
C’est un argument facile, de dire que les OGM, c’est seulement quelques grosses multinationales, quant on tue dans l’oeuf tout projet alternatif.
Si votre problème, ce sont les brevets, la concentration du secteur des semences etc...etc..., luttez contre ce qui vous pose réellement problème au lieu de choisir un bouc-émissaire : il n’y a pas un seul modèle de société qui exclue définitivement l’usage de la transgénèse.
Pour preuve, le projet Golden Rice a obtenu de Syngenta que le riz doré ne fasse pas l’objet de royalties pour les agriculteurs ayant moins de 10 000$ de revenu, la Chine au lieu de se laisser impressionner par Monsanto développe ses propres OGM, certaines entreprises indiennes font en toute impunité des croisements de variétés OGM de Monsanto avec des variétés locales, et les vendent sans leur verser un centime...
Autre point : la meilleure publicité de Monsanto, ce sont ses "anti". Grâce à eux, elle est devenu une des entreprises les plus connue au monde avec Coca-Cola et Microsoft. Alors qu’il s’agit pourtant d’une petite entreprise, largement plus petite par exemple que Nestlé, ou Danone, et qu’elle n’est pas même première de son secteur (mais troisième la dernière fois que j’y ai jetté un coups d’oeil).
Diaboliser quelque chose, c’est lui donner trop d’importance.
D’autant plus que vous n’êtes pas les clients de Monsanto. Les clients de Monsanto, ce sont les agriculteurs, et ces derniers ne sont pas sensibles à des arguments du type "Monsanto c’est la mort" : eux, ils voyent la réalité du champs, dont la majorité des anti-Monsanto sont loin.
De ce fait, les anti-Monsanto n’en font même pas une mauvaise pub.
Le film "Le monde selon Monsanto" n’est pas un reportage, ni une enquête, mais un film militant, fait par une anti-OGM qui n’a consulté QUE des anti-OGM.
C’est de ce fait un joyeux méli-mélo d’informations vraies, partielles, et même fausses.
Par exemple, on vous parle du problème du suicide des agriculteurs en Inde sans vous dire qu’il a commencé au début des années 1980, et qu’il est devenu problématique à partir des années 90, alors que les OGM sont arrivés en Inde après 2002.
On vous parle de la "contamination" du maïs mexicain d’Oaxaca en 2000 en omettant de vous dire qu’en 2004, on en trouvait plus aucune trace. Et on vous balance même une information fausse en vous montrant des plants de maïs mutants sois-disant OGM, alors que l’une des caractéristique du maïs d’Oaxaca est de présenter des taux de mutations très élevés.
On vous parle du procès de Percy Schmeiser en omettant de vous dire que c’est pas par simple flux de pollen et de graines qu’il s’est retrouvé avec des champs contenant plus de 95% d’OGM, mais parcequ’il a lui même sélectionné des plantes OGM pour en semer les graines, fait qu’il a avoué lors de son procès.
On vous parle de Pusztai et de Seralini en omettant de dire que leurs travaux contenait des erreurs que n’importe quel biologiste à bac+3 est capable de voir...
etc...etc...
Ce "reportage" est en fait une synthèse des "arguments" des anti-OGM et anti-Monsanto, ni plus, ni moins.
Et beaucoup d’entre eux ne tiennent pas la route.
Pour ceux qui veulent des infos plus précises sur certains points :
http://lemondeselonmmerobin.blog4ever.com/blog/article-195422.html
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