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ddacoudre ddacoudre 13 janvier 2009 13:11

philippe

pour plus de compréhension de mon post je te joins un extrait d’un essai de 1999.

Pour comprendre cela, il faut, du moins pour l’occident, remonter jusqu’à la période mésopotamienne[1] où les hommes ne se percevaient que comme des serviteurs de dieu. Cette relation de serviteur à maître, nous nous la sommes transmise de génération en génération depuis des siècles, transformant seulement l’image du Dieu, et nos relations de servitudes,[2] comme énième reflet de l’image originelle.

C’est toujours cette relation qui nous lie, transmise au libéralisme par le protestantisme. Si le protestantisme fut un élément d’émancipation de l’individu[3], le libéralisme auquel il a donné naissance s’est transformé en un petit Dieu systémique qui n’accepte des autres que la soumission au nom d’autres dieux qu’il se fabrique inconsciemment (la monnaie), parce qu’il lui est insupportable d’être lui-même un Dieu ignorant et peureux.

Je m’en explique en remontant dans la préhistoire. L’homo sapiens sapiens a laissé son empreinte sur toutes les surfaces rocheuses des terres où il s’est installé. Cet « art visuel » donne une diversification progressive conceptuelle qui constitue un témoignage originel. L’art de ces peuples chasseurs permet de distinguer un processus d’analyse logique qui caractérise l’esprit humain, et leurs problèmes revêtaient un caractère existentiel et philosophique. Ils reconnaissaient le repas comme l’acte au travers duquel se réalise la symbiose entre la consommation de la viande animale et la force de vie qu’elle lui apportait, et qui concrétisait l’intégration de l’esprit de l’animal dans le corps de l’homme.

Cette relation là, nous la perpétuons au travers de toutes les représentations que les hommes lui ont données. Des représentations qui se caractérisent par toutes les figures des Dieux du panthéon Humain (la cène pour les chrétiens). Dieux qui revêtaient tour à tour la figure de ce qui caractérisait cette relation. Pourtant, la prise de conscience de l’importance de la pensé insaisissable qui se caractérise par un Dieu à l’identique, n’a pas fait disparaître la sensation de dépendance étroite, de cette relation matérielle et directe de complétude, où l’on acquiert la force de ce que l’on consomme. Aujourd’hui cette relation s’établit avec la monnaie de manière diffuse, et c’est cela que je veux souligner. De telle sorte que nous consommons de la monnaie, comme nos ancêtres leurs animaux. Vous comprenez mieux pourquoi dans et essai je n’ai jamais proposé d’appauvrir le riche, et qu’il ne faut pas espérer que les pauvres le resteront, qu’elles que soit les règles méritocratiques misent en places.

 

Aussi, quand nous observons notre monde nous y trouvons cette soumission, la soumission qui nous arrange, là où il n’y a qu’association dans l’intérêt de la préservation de l’évolution des espèces. Les idées d’altruisme et d’abondance nous effraient, nous n’y voyons qu’effacement de l’individu dans le groupe ou absence de motivation créatrice. Cela, ne résulte que d’un seul regard, car nous ne tenons pas compte du fait que nous avons une existence unique qui nous préserve du suicide altruiste.[4]

 

	

[1] 	Note de l’auteur. Dans les 	religions de la Mésopotamie, les divinités dominaient le cosmos 	avec les humains dont elles partageaient le sensible, sauf qu’elles 	différaient de l’humain par leur immortalité qu’elles 	s’étaient réservées. L’homme, deuxième élément du monde 	étaient défini comme un être mortel, et si les dieux avaient créé 	l’humanité, ce n’était que dans le but égoïste, de la 	substituer à eux pour se dispenser du travail, dont ils avaient un 	temps souffert les fatigues. Les hommes en retour attendaient de 	cette servitude, protection, stabilité et prospérité. C’est de 	cette région que sortiront les patriarches hébraïques fondateurs 	de la société judéo-chrétienne. Encyclopédie 	des religions.

	

[2] 	Durant la préhistoire les vestiges 	comme l’art visuel, non pas permis d’établir un ordre de 	servitude entre les peuplades, même si certain culte funéraire 	laisse penser qu’il existait un ordre social. Il faut arriver aux 	religions antiques du proche et du moyen Orient ou se structure les 	grandes traditions religieuses autour de pratiques cultuelles, pour 	qu’apparaissent les premiers comportements de soumission à un 	démiurge, ou à son représentant, et que s’élaborent des 	castes. Il semblerait donc, que c’est dans cette évolution des 	relations de l’homme et du dieu où apparaît le serviteur du 	dieu, le clergé, puis les serviteurs du clergé hiérarchisé, 	étroitement lié avec les fonctions économiques et politique, 	qu’apparaît « l’esclave ». Esclave qui désignait 	la notion d’étranger dans les codes juridique de Sumer, prouvent 	que « l’esclavage » existé dès le IV millénaire av. 	J.-C, et indique une origine essentielle. Cela avant de revêtir 	toutes les formes que nous lui connaissons dans les sociétés 	antiques qui dépendent étroitement du travail servile, et jusqu’à 	nos jours. Jusqu’à nos jours, car la notion de service fixe le 	cadre de bons nombres de nos relations économiques, même si une 	loi interdit l’asservissement, antique vestige d’un désir 	refoulé, et entretenu par des relations qui ont travesti leurs 	noms.

	

[3] 	Les églises protestantes de 1555 à 	nos jours par Jean-Paul Willaime. Encyclopédie 	des Religions. P 629 à 	643.

[4] Philippe Steiner. La sociologie de Durkheim. Éditeur La Découverte. 1998. P 54.


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