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Les Manuscrits de Sanaa
Quelle est cette fameuse toute miniscule polémique soulevée par l’orientaliste Gerd-Rüdiger (pseudo-islamologue bien intentionné) ?
De quoi s’agit-il en fait ?!!!
Je vous avais invité en haut à parcourir l’histoire de la naissance et de la concaténation du Premier Coran Ecrit, dit Coran d’Uthman, dont restent encore 3 exemplaires assez bien conservés (vous en avez vu éventuellement des photos). Et avait insisté sur la valeur du Coran dans sa forme orale (d’ailleurs Coran signifie lecture, élément lu), et l’importance de la mémoire orale collective qui permit de préserver le Coran dans le coeur des fidèles durant plus que 1400 ans, du vivant même du Prophète, jusqu’à nos jour ; des dizaines de milliers de gens connaissaient le Coran par coeur, aujourd’hui ils sont des millions.
Que sont les Manuscrits de Sana’a ?
Des travaux de recherche sur les fragments enluminés et sur les reliures ont montré l’intérêt exceptionnel de cette collection. Les autorités yéménites s’accordent également pour voir dans la collection un monument historique d’une qualité patrimoniale exceptionnelle. A leur demande, une mission de l’UNESCO s’est rendue à Sana’a pour examiner la possibilité d’inscrire un projet pilote portant sur ces fragments dans le cadre du programme "Mémoire du monde" .
Un comité national a été constitué, avec pour tâche de repérer les documents les plus pertinents. Un disque de démonstration portant sur un choix de manuscrits, dont des fragments coraniques, a été publié en coopération avec le Centre régional d’informatique et de génie logiciel (RITSEC) du Caire (Egypte). Ce CD-ROM contient une introduction à la calligraphie arabe illustrée au moyen des manuscrits yéménites et, en particulier, des fragments coraniques. Les descriptions et commentaires sont en anglais, en arabe et en français.
Source de la citation : Site de l’UNESCO
Voilà une série assez restreinte de photos desdits Manuscrits de Sana’a tirées d’une édition plus large publiée par l’UNESCO sur CD-Rom.
La petite polémique soulevée par Gerd-Rüdiger :
Ce chercheur, qui s’est autoproclamé islamologue, inventa une polémique sordide, selon laquelle il y aurait eut une autre version du Coran, différente du Coran d’Uthman, et ce en s’appuyant sur le simple fait qu’un seul feuillet, oui vous lisez bien, un seul feuillet des Manuscrits de Sana’a était UN palimpseste [définition wikipédia], càd un parchemin délavé dont on a effacé le texte premier pour reproduire un autre par dessus.
Il serait légitime que l’on puisse s’interroger sur le nombre de ces palimpsestes. En tout cas on ne retrouve qu’une simple photo mise en circulation sur le net. En effet, elle montre un palimpseste. [je ne me rappelle plus d’ailleurs du site qui précisait qu’il n’y en avait qu’un, je ne l’avais pas jadis noté sinon je l’aurais posté également]
Question : est-ce que la présence d’un palimpseste, voire de quelques uns de plus dans les Manuscrits de Sana’a prouverait que ledit coran serait différent du Coran d’Uthman ?
La réponse est nooon, et ce pour différentes raisons :
à l’époque le papier n’existait pas, on se servait de différents supports pour graver des textes, des tablettes de pierre, des feuilles de palmiers, des os d’animeaux... ;
se servir de parchemins était d’un grand et rare luxe ;
à l’époque on n’écrivait pas avec des stylos munis d’effaceurs comme aujourd’hui ;
dès qu’un parchemin était gâché par une erreur de transcription, tout le texte y figurant perdait de sa valeur, notamment s’il s’agissait d’un texte considéré comme sacré ;
ne restait donc au scribe qu’une seule solution : laver le parchemin, pour en effacer totalement l’ancienne écriture (impossible de laver juste une partie du texte), puis reprendre le texte corrigé ;
Or là encore Gerd-Rüdiger se joue de l’ignorance du lectorat occidental, car le Coran d’Uthman lui non plus ne contient pas de signes diacritiques, ni de points. Les points avaient été rajoutés aux copies existantes du Coran d’Uthman plus tard, du temps de Al Hajjaj (un gouverneur abbaside). Si vous avez jetté un coup d’oeil sur les photos du Coran d’Uthman, vous remarquerais lesdits point rajouté et marqués ultérieurement dessus par une encre rouge.
Quelqu’un qui maîtrise avec excellence la langue arabe, avec un peu d’effort peut lire ledit Coran d’Uthman ou les Manuscrit de Sanaa qu’ils portent des points ou non.
Quant aux signes diacritiques, sachez que dans les cycles d’enseignement en langue arabe lesdits signes sont enlevés dès que l’on dépasse le primaire (càd dès que l’on a maîtrisé les premières règles élémentaires de l’arabe). Prenez un journal arabe, vous n’y retrouverez pas de signes diacritique. Un hébraisant saurait lire la Torah sans signes diacritique, il en est de même pour la lecture du Coran.
Lectionnaire Araméen !
Enfin, pour terminer, voilà une autre pirouette effectuée par un certain Theodor Nöldeke : il tenta de lire le Coran en araméen, pour soit-disant prouver qu’il n’était qu’un lectionnaire d’origine araméenne, en s’amusant à altérer les sens de certains mots.
Répondre à une tentative aussi puérile est facile.
Theodor Nöldeke est très ridicule lorsqu’il tente de lire le Coran en araméen. C’est comme il s’agirait de lire l’original espagnol de Don Quichotte en italien, parce que les deux langues espagnole et italienne sont apparentées (ayant des racines latines) et ayant presque les mêmes consonnances phonétiques. Pfff. Plus académique que c’est pirouettes serait encore plus ridicule.
Comme le dirait Karl Zéro : ne vous fiez pas aux fausses polémiques (surtout celles pleine d’exotisme, dont vous ne pourrez vérifier l’inanité).
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