S’il est un océan que nulle pollution ne menace,c’est bien l’océan de
bienveillance attendrie qui baigne ,entoure et protège nos amis déclarés des
fleurs et des petits oiseaux.
Plus un seul de nos dirigeants,qui ne se penche avec une tendresse inquiète
et une douce sollicitude sur notre si jolie planète,qui n’évoque avec effroi le
réchauffement climatique et la fonte des glaces sur les terrasses de la
Croisette.
Même ceux qui jour après jour bombardent l’ Afghanistan ont la voix brisée
d’émotion en évoquant le sort des pauvres bébés phoques,il parait qu’ Hitler lui
même adorait son chien,ce qui nous rassure un peu sur la nature humaine.
La fable que l’on nous sert et qui fait les délices des plus crétins d’entre
nous,nous parle d’une très ancienne communion de l’ Homme et de la Nature,un
très ancien Paradis perdu où nous pouvions gambader librement au milieux des
gentils animaux et manger des fraises ou des racines,forcément biologiques.
Il semble,malheureusement,que le cours de l’histoire humaine ait été bien
différent que ce que l’on veut bien nous raconter et que nos ancêtres aient eu
quelques démêlés avec nos amis les bêtes et que Home ne fut pas toujours très
Sweet avec nous,n’en déplaise aux rebelles subventionnés.
Ainsi,selon certaines rumeurs répandues dans les milieux scientifiques,les
plus noirs soupçons pèsent sur nos ancêtres quant à la disparition du
mammouth,de l’ours des cavernes,ou du tigre à dents de sabre,il paraitrait même
que la plus grande partie des aurochs qui broutaient paisiblement l’herbe tendre
des grandes plaines de l’ Europe,auraient disparu dans les flammes des barbecues
néolithiques..
Nos si coupables ancêtres ont bel et bien chassé et traqué des animaux,pour
les cavernes,pour la viande,les os avec lesquels ces vilains fabriquaient des
armes et même les fourrures et les peaux avec lesquels ils protégeaient leurs
corps.
Si seulement ils avaient pu continuer à courir cul nu comme nos sympathiques
bobos du Lavandou,combien de vies auraient été sauvées et si seulement ils
s’étaient contentés de brouter ou manger des salades,le cours de l’histoire en
aurait été changé.
Dans leur révolte insensée contre l’ordre naturel,les hommes ont aussi
construit des villes et des villages,dans lesquels s’est développée la division
du travail,la spécialisation des taches,la lente accumulation du savoir
technique et scientifique et comme il fallait bien nourrir tout ce monde là,il a
bien fallu augmenter les rendements agricoles,le fatal processus menant à
l’apparition des OGM était ainsi initié.
Dans les campagnes,sans doute lassés de bouffer des racines et aussi dans le
but de constituer des réserves permanentes de nourriture,on s’est mis à
sélectionner les graines,à semer de manière préférentielle certaines variétés de
blés et à pratiquer la sélection,pas naturelle du tout,du mouton,du porc de la
vache et de tout ce qui pouvait fournir de la viande ou du lait.
Tout ceci était certes très nuisible à la variété biologique,mais très
pratique pour bouffer
Les Pharaons de l’ Egypte,comme tous les chefs des grands Empires,avaient
bien d’autres occupations que de chasser les Hébreux dans le désert,ils devaient
construire des digues ,aménager les rives des fleuves,construire des complexes
systèmes d’irrigation,constituer des greniers à blés,toutes choses qui répugnent
à nos libéraux et sauveraient pourtant 1 milliard d’homme de la faim
permanente.
Nous pourrions poursuivre avec les grands défrichements en Europe,expliquer
que la richesse des sols de la grande plaine européenne n’est pas une donnée
naturelle,mais le produit du travail accumulé de générations de paysans ,mais à
quoi bon parler à ces gens.
A quoi bon parler à ceux qui considèrent tous les fruits de notre
civilisation comme un héritage maudit avec lequel il faut en finir.
A quoi bon parler avec ceux qui considèrent que mourir à 30 ans dans la foret
équatoriale est le nec le plus ultra de la liberté,alors qu’eux mêmes ne
traversent le Sahel ou l’ Amazonie qu’avec une caravane de quarante camions
chargés de vivres et d’équipements
Quoi de moins naturel que la division de la société en classes,que
l’exploitation de l’homme par l’homme,que le règne sans partage de la loi du
profit ,que la soumission de toute décision ou action humaine au principe de la
concurrence libre et non faussée,à la loi d’airain du marché.
Pourtant,le libéralisme est l’horizon indépassable de ces gens là,les diktats
de l’ Union européenne sont la seule loi écrite à laquelle ils se référent et
qu’ils respectent avec la soumission tranquille qu’ils partagent avec le plus
vieil ami de l’homme.
Prenez le problème de l’eau avec lequel on nous rabat les oreilles,comme si
les moyens techniques de production d’eau douce n’existaient pas,comme si les
techniques de retraitement des eaux usées n’étaient pas parfaitement au point et
comme si surtout le seul obstacle à la mise en œuvre et au déploiement de ces
techniques n’était pas économique et financier.
Des millions d’hommes sont privés d’eau potable,tout simplement parce qu’ils
ne constituent un marché solvable,parce que le marché de la distribution de
l’eau est dominé par quelques grandes multinationales dont le contrôle a été
renforcé par les privatisations.
Il en faut du cynisme et une absence de tout scrupule pour nous conseiller de
prendre des douches et de moins tirer la chasse d’eau et il en faut de la
connerie humaine pour croire que l’on va sauver la planète en laissant flotter
ses étrons ou en les enterrant dans le jardin..
Que l’on veuille me pardonner,mais je ne crois pas en l’autorité morale ou
scientifique d’un champion de saut à l’élastique et d’un aventurier politique,je
ne crois pas en la compassion de Sarkozy ou d’ Obama pour les hommes ou pour les
bêtes,ni pour quoi que ce soit.
Je crois que l’humanité a un mode d’existence particulier qui repose sur la
transformation du milieu naturel,de la socialisation et la division du
travail..
Je crois au progrès scientifique et en la possibilité pour l’humanité de
parvenir à un monde libéré de la faim et capable d’offrir à chacun un travail
,un toit et un couvert..
Je crois qu’il existe,en Afrique et ailleurs,des millions d’hectares de
terres qui n’attendent que le soc de la charrue,les semences et les moissons et
l’eau des grands fleuves mise au service de l’irrigation.
Je crois que l’ouvrier français ou américain a le droit de vivre de son
travail et par son travail de produire les richesses dont le monde a tant
besoin.
Je crois que le rêve de Sarkozy d’un France sans usines et sans ouvriers est
un rêve de barbare et une menace contre tout ce qui fonde notre civilisation et
qu’il faut crétin comme un député socialiste pour ne pas prendre cette menace au
sérieux.
Je crois que toutes ces foutaises de développement durable ,de commerce
équitable ne sont qu’un masque et un prétexte,un leurre idéologique pour
justifier la destruction engagée de l’économie réelle et la subversion de tous
les droits sociaux..
Je crois que ceux qui veulent repousser à 70 ans l’âge de la retraite,qui
veulent fermer nos écoles et nos hôpitaux,détruire notre système de santé et
fermer nos usines,ne sont pas qualifié pour défendre les baleines,les otaries,ni
rien de ce qui vit et respire sur cette Terre.
Je crois enfin que l’humanité se trouve en état de légitime défense contre
ces Huns et ces Vandales et qu’il est temps de se battre pour la reconquête de
nos droits,pour le rétablissement de notre souveraineté,pour l’interdiction de
tous les licenciements et pour en finir avec les plus grands prédateurs que la
terre n’ait jamais portés.