@ L’auteur
Merci pour cet article qui me parait des plus nécessaire concernant les dérives et amalgames.
Ce qui parait assez extraordinaire, c’est cette volonté affichée d’occulter la réalité de ce que dit Monsieur Courtillot par exemple.
Est ce que ce monsieur dit qu’il n’y a pas de réchauffement climatique ? NON
Est ce que ce monsieur dit qu’il ne faut rien faire et attendre de voir ? NON
Que dit ce monsieur ?
Il dit, qu’il faut se préoccuper en premier lieu, de la pollution dans sa globalité, des déchets, de la qualité de l’eau, de la démographie et de la faim dans le monde.
Existe t-il une seule personne, se prétendant préoccupée par l’écologie, qui ne soit pas d’accord avec cela ?
En s’occupant de la pollution (donc des processus industriels et agricoles et de leurs rejets), des déchets (donc de la durabilité voire de la modulabilité des objets, de leur coût environnemental et énergétique depuis leur création jusqu’à leur recyclage/transformation) de l’eau (donc des pollutions qu’elles soient atmosphériques ou « terrestres ») et de la démographie (donc de la surpopulation et des conséquences des regroupements massifs) nous agirons nécessairement sur l’impact anthropique environnemental.
Qui peut être opposé à cela ?
Mais de quoi s’agit-il réellement, quel est l’objet de cette cabale ?
L’objet est la création du clivage.
Pendant que nous nous opposons entre nous sur l’impact possible ou non du CO2 anthropique, ces messieurs, dirigeants de la planète, de groupes internationaux, de monstres financiers défenseurs acharnés du consumérisme le plus effréné, continuent encore et toujours d’œuvrer dans leur seul intérêt.
Pensez vous sérieusement que lorsque ces personnes parlent de taxe carbone et de limitation des émanations elles désirent s’occuper d’écologie ? Elles ne font qu’instrumentaliser les esprits, pour générer des positions de blocage. Si elles avaient la moindre volonté d’améliorer le fonctionnement de la société humaine, elles auraient profité de la crise des subprimes pour réformer et refondre le système. Au lieu de quoi, elles l’ont remis (pour un temps) sur rails en affirmant haut et fort qu’il était le seul système valide.
Que dit Monsieur Kempf ?
Il prétend, et affirme comme étant une vérité digne de la révélation, que les personnes qui doutent de l’origine anthropique du réchauffement seront les responsables des désastres à venir. Qu’ils sont donc des criminels en puissance, des criminels qu’il conviendrait de châtier par avance au vu des millions de morts dont ils seront responsables (quid de la responsabilité des industriels, des gouvernements, du système ultra libéral ?).
Nous voilà donc devant des criminels désignés d’un crime qui n’a pas été commis et dont malgré les affirmations les plus criardes, bien malin qui pourraient affirmer sans l’ombre d’un doute qu’il va obligatoirement devenir réalité. Si cela ne relève pas du crime par passivité, par intention ou par la pensée, qu’est ce donc ?
Le clivage, qu’il soit d’un coté ou de l’autre, fait le jeu des pollueurs. Il fait le jeu des financiers, des industriels, des gouvernements, de cet forme de capitalisme outré dont la nature criminelle ne relève que du constat et non de l’élaboration de théories plus ou moins pertinentes.
En accusant les gens, vous, moi, quiconque, d’être responsable par aveuglement des hypothétiques futures conséquences du réchauffement climatique, et en ne mettant pas le système dans son entier, sur le banc des accusés, Monsieur Kempf participe à la propagande des puissants. Qu’il en soit conscient ou non n’a que peu d’importance. La conséquence, aujourd’hui, est qu’ici par exemple, mais également ailleurs, des personnes qui sont toutes préoccupées par l’avenir de la civilisation humaine et par la préservation de notre environnement s’opposent de manière stérile au lieu de bâtir l’alternative.
Pour celui qui croit en l’origine anthropique du réchauffement climatique, l’ennemi désigné est donc celui qui n’y croit pas, ou qui, le plus souvent, est dans le doute.
Relisez vos interventions, regardez à quel point certaines saillies peuvent être virulentes, sans mesure, agressives.
Cela est la victoire des pollueurs.
Ils savent qu’ils ont déjà gagné, parce que nous n’allons pas nous attaquer au système mais nous battre entre nous.
La création du clivage est un moyen permettant le contrôle des masses, et nous devrions, nous français, en être d’autant plus conscient, que c’est l’arme de prédilection de notre Président.
Les jeunes contre les vieux, les salariés du privés contre ceux du public, les scientifiques contre « les manuels », les français de souche contre ceux qui ne le sont pas, les travailleurs contre les chômeurs, le chômeur actif contre le chômeur passif, l’assisté permanent contre l’assisté ponctuel, le persuadé de l’origine anthropique du réchauffement contre celui qui doute...
Ce n’est pas en nous affrontant que nous pouvons avoir un espoir que la situation évolue positivement. Au contraire, il convient de mettre en avant ce qui nous unis plutôt que de s’arcquebouter sur ce qui nous divise.
Mais en avons nous la volonté ? Il est tellement plus confortable de désigner un responsable plutôt que de reconnaitre sa propre participation au désordre et d’œuvrer soi même au changement. Il est tellement plus facile de laisser les autres penser pour soi et d’adhérer à des postures claniques et caricaturales. Il est tellement plus réconfortant de se convaincre de certitudes plutôt que se remettre en cause et de sortir de sa passivité.
Pourtant, en indécrottable naïf, résolument optimiste, je crois que nous pouvant mettre en commun nos différences en brandissant ce qui nous unis pour s’opposer à ce que l’on nous désigne comme inéluctable et créer l’alternative salutaire, nécessaire à la construction d’un demain, qui ne sera pas celui qui semble se dessiner.
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