Bonjour à tous et merci pour vos interventions
Si j’avais titré mon billet (qui
s’apparente plus à un cours introductif sur la systémie)
« systémie », cela n’aurait intéressé que les connaisseurs. En
revanche, par l’adjonction de « crise systémique », qui apparaît au
second plan, cela parle à tous. Si j’avais voulu parler de la crise systémique,
j’aurais titré « la crise systémique pour les nuls ».
Mon projet, rappelé dans le
chapô, était de poser les bases de l’approche systémique, et vérifier que la
crise systémique était bien une crise des relations inter/intra systémiques. Le
but n’était donc pas de traiter la crise systémique, mais de donner les clefs
pour comprendre le sens de l’adjectif « systémique », et permettre à
chacun d’utiliser les outils de la systémie pour comprendre ce qui se passe.
D’autre part, dans de futurs
articles, j’emploierai le vocabulaire de la systémie, et je voulais poser les
références pour qu’on me comprenne bien.
Aux origines de la crise, il y a
donc un problème de timing conjugué à une disponibilité du capital sans
précédent, qui perturbe les relations entre systèmes. Naturellement, j’ai
oublié de le signaler, il y a des financiers qui s’appuient sur des modèles
mathématiques sensés les préserver du risque. Le problème est qu’ils ont oublié
que les autres systèmes tournent en même temps. Leurs modèles sont justes dans
un monde figé, et au moment où ils ont été conçus. Ils s’en sont donc remis
aveuglément à leurs modèles. Erreur systémique monumentale. En fait, il y a une
obsolescence des indicateurs qui ne permettent pas de rendre compte du réel. Pas
le temps de développer, mais les systémiciens me comprendront.
Je n’ai pas développé la
conclusion, effectivement simpliste, mais pas manichéenne. Je visais en plus le
court terme, soit à moins de 20 ans.
La solution qui, à mon sens, a
été retenue est la plus simple : un méta système fortement hiérarchisé,
que je qualifie de dictatorial. Peut-être est-ce le mot qui choque. Mais c’est
ce qui se passe dans à peu près dans tous les pays. Après un vent de liberté,
nous assistons à un vent de contraintes. Des systèmes ont pris ou obtenu plus
de liberté parce que cela était nécessaire pour le bon fonctionnement de
l’ensemble, mais cela est aujourd’hui jugé dangereux et inutile. Par qui ?
Pas forcément par quelqu’un ou par un groupe de personnes. Peut-être juste la
conséquence de l’auto-organisation.
Le repli des systèmes sur
eux-mêmes, c’est essentiellement la dislocation. Après avoir renforcé des
relations, celles-ci s’amenuisent.
Plus de liberté et plus
d’ouverture, c’est le libéralisme. Mais le vrai, pas celui dont on parle
c’est-à-dire en fait la liberté à une oligarchie, la contrainte aux autres.
En dehors de cela, je n’entrevois
pas d’autres possibilités à court terme.
Nightflight, vous avez abordé l’émotion
(via la souffrance), et c’est peut-être là que réside le facteur inconnu. D’autant
plus qu’on sait (en psychologie) que toute décision s’appuie sur une émotion,
pas sur la connaissance.