C’est avec intérêt que j’ai lu votre article avec lequel je suis
d’accord sauf sur sa conclusion. Sa conclusion déclare que l’on peut
encore empêcher la disparition brutale de l’homme. Or, ce n’est pas le
cas. Nous sommes déjà condamnés à mort.
Aujourd’hui on nous parle d’écologie tandis que l’industrie pétrolière,
loin de vouloir disparaitre, va faire main basse sur les réserves
iraniennes dans les mois à venir. Tout le pétrole sera relâché dans
l’atmosphère, jusqu’à épuisement total de celui-ci. Or, son impact sur
le réchauffement climatique sera bien trop marqué pour permettre tout
retour en arrière. D’ici la fin du siècle les températures dans le sud
de la France seront si insupportables qu’on peut s’attendre à des
départs massifs vers le nord. Mais la menace ne viendra pas de là.
Elle viendra des glaciers et banquises qui, en fondant, apporteront une
telle quantité d’eau douce dans les océans que les courants marins vont
ralentir jusqu’à s’arrêter. La fin des courants marins c’est la fin de
toute vie marine ne pouvant plus se nourrir convenablement. Cette
hécatombe marine émettra dans l’air un gaz de décomposition : le sulfure
d’hydrogène (ou hydrogène sulfuré). A de telles concentrations dans ses
voies respiratoires aucun être humain ne peut survivre.
Ce scientifique sait tout cela. Il a longtemps étudié les
micro-organismes marins et sait que leur mort massive entrainera celle
de tout ce qui vit ou presque. Nous sommes de toute façon déjà dans la
sixième extinction de masse des espèces vivantes. La plus brutale,
aussi. La raison en est une espèce dégradant particulièrement
l’environnement : l’Homo Sapiens.
Bien entendu, ces vérités sont insupportables à beaucoup. Alors on se
voile la face. « La fin du monde on nous a déjà fait le coup ». "Nos
politiques ou nos technologies vont nous sauver". C’est tellement plus
facile. L’espoir. Certains accusent le capitalisme, etc. C’est la nature
de l’homme qui est en cause, et son incapacité à juguler ses excès. Les
véritables responsables sont terrés dans leur luxe sans autre
préoccupation de profiter de tout jusqu’à leur disparition. Ils ne
verront pas la fin. Mais leurs enfants n’ont aucun avenir. Aucun argent
ne sauvera personne lorsque l’air sera saturé de gaz empoisonné. Il n’y
aura pas d’issue, pas de porte dérobée.
Bien sûr, ceux qui le savent parmi les dirigeants étouffent l’affaire
avec l’appui des médias. Aura-t-on droit à une interview de ce
scientifique sur TF1 ? Pourtant on devrait, si on est bien dans un pays
qui dispose de liberté des médias et d’expression... Cachez ces vérités
que le peuple ne saurait voir.
En attendant les 4X4 continuent d’arpenter inlassablement notre littoral
méditerranéen, côtoyant les camping-cars gouffre à essence et autres
bateaux de croisière. Haut dans le ciel les avions polluent
tranquillement. Les pêcheurs vident les mers des derniers poissons
survivants. Les centrales à pétrole américaines alimentent leur
industrie de l’armement dont il faut bien faire quelque chose. Quelle
chaleur ! Vite, un peu de clim. Un peu d’eau. Propre. Un énorme steack
dans l’assiette, qu’on ne finira pas. Poubelle. Un peu de Formule Un, de
Rallye ou de motocross à la télé pour digérer tout ça. De la pub. Y’a
de l’argent sur le compte, tout va bien. Un nouvel écran plasma fabriqué
en Chine. Usines lointaines que l’on ne saurait voir. Esclavage. Et
puis un jour, stupeur, tout s’arrête. Mais non mais non, renchérissent
les médias. Il faut que ça continue. A tout prix, jusqu’au dernier.
Oui, je crois que nos sociétés modernes se sont créées un Dieu Argent,
un fanatisme absolu. Les anciennes religions ont l’air saintes à coté de
la dévastation engendrée. 36 millions de morts de faim par an. 4
millions de victimes du paludisme. 1 million de suicides. 2 millions de
morts du sida. Les guerres. Les 800 millions de personnes dans les
bidonvilles. Un nombre incalculable de miséreux, au moins 2 milliards et
demi, en comptant selon les termes rabotés de cette chère Banque
Mondiale, pilier de l’ensemble donc vraisemblablement bien davantage.
Les patrons français gagnant 350 années de SMIC par an. Les cancers qui
se multiplient. Nous sommes face à un processus sans précédent en terme
de ravage. Des pays entiers livrés aux rapaces. Et on me dit que la fin
n’est pas proche ? Quel homme politique peut encore arrêter cette
manière de faire ? On me dit que le communisme a été un échec, en quoi
les 12.000 milliards de dollars qui dorment dans les paradis fiscaux
sont ils un succès du capitalisme ?
Si ce scientifique est aussi catégorique dans son affirmation c’est
parce qu’en plus de connaitre la microbiologie il connait l’homme et
l’économie telle qu’elle est, et sait qu’aucun changement ne sera opéré.
Jamais. Le capitalisme libéral sera le dernier des fanatismes humains.
Après...
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