La France va mal : manque de civisme, absence de patriotisme, chacun pour soi, vérole néolibérale... La régression sociale et civique entraîne mécaniquement une régression morale et civilisationnelle : ainsi, en France, les mentalités sont de plus en plus arriérées et le niveau culturel dégringole.
Cette polémique de Dassault en est symptomatique. Elle est nauséabonde. Non parce qu’elle pose un diagnostic - discutable peut-être - sur l’âge de délinquence, mais parce qu’elle amène à une conclusion déclinée uniquement sur son mode négatif. C’est une autre caractéristique de la mentalité française aigrie : cette négativité.
Abaissement de la majorité pénale = reconnaissance d’une capacité de discernement ; Qui dit discernement dit donc capacité à exercité des responsabilités plus importante. Il y a donc un volet positif à envisager. Pas de médaille sans revers.
La logique la plus élémentaire amène donc, en raison de ce discernement admis des jeunes de 16 à 18 ans, à leur conférer aussi des responsabilités et droits nouveaux. Or de cela presque personne ne parle !
La proposition de Dassault est odieuse en cela. Je me permets donc de formuler les contreparties, et si le débat s’ouvre, j’invite les citoyens et en particuliers ceux de la tranche d’âge concernée à exiger une révision de leur statut qui reste, en France, particulièrement rétrograde. Je l’ai déjà écrit sur d’autres articles, je le refais ici. Pour un certain nombre d’actes les jeunes devraient agir seuls :
- Capacité à choisir soi-même et à signer sans le consentement de ses parents son orientation scolaire ;
- Abolition des lois napoléoniennes rancies et moisies qui incitent les parents, au nom de la surveillance, à ouvrir le courrier de leurs enfants ou à violer leur intimité.
- Respect de la vie privée aussi en ce qui concerne les fréquentations (selon une vieille loi pourrie, les parents ont le droit d’interdire de voir un ami au seul motif qu’il leur déplaît !)
- Liberté de conscience (choix de sa religion ou de ne pas en avoir). Selon les lois de merde actuelles, un juge à la con va déterminer à votre place votre religion si vos parents n’ont pas la même !
- Approfondissement des droits lycéens. Au-delà de la liberté associative (déjà acquise, même si c’est peu connu), instaurations de droits politiques au lycée.
-Capacité à demander soi-même son émancipation (actuellement, ce sont les parents qui la demandent au juge !)
Voilà quelques propositions de contreparties au sujet desquelles il faudrait aussi parler.
Certaines organisations lycéennes, comme l’UNL vont même plus loin et ont une demande déjà accordée dans d’autres pays. Comme par hasard, ce sont des pays où la mentalité avancée va de pair avec le civisme et le patriotisme. Je pense à nos amis suisses, en particulier ceux du canton de Glaris. Le 6 mai 2007, le jour de triste mémoire en France, ils ont aussi voté et obtenu cette revendication :
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