L’ intérêt de cette analyse est de montrer le lien entre le contexte économique et la dynamique de l’intégration. Le manque de vigueur du premier entraîne l’inertie du second..
Prolonger la malédiction de la non-intégration sur les 2è et 3è générations sous prétexte qu’ils gardent la religion des parents me semblent une aberration. Respecter les piliers de l’ Islam n’empêche pas de se considérer comme un citoyen français. Les Juifs de France qui pratiquent leur religion ne seraient-ils pas intégrés ?
il reste à définir ce qu’on désigne sous l’expression « non-intégration ». Et je crains qu’on n’ait qu’ une perception purement médiatique du phénomène. Celle-ci véhicule l’image du dealer, du casseur ou de l’intégriste religieux, ces clichés conduisent à penser que la population résultant de l’immigration est incapable de s’intégrer
car empêtrée dans ses traditions.
Mais on peut aussi observer les
jeunes issus de l’immigration qui étudient dans les lycées et au-delà, et qui obtiennent des diplômes, Devenus adultes, ils sont
embauchés ou qui créent leurs entreprises. Et on les retrouve à tous les niveaux du monde du travail, du livreur, de la caissière aux qualifications les plus pointues. Bien sûr, cette image de labeur de
l’immigration est moins payante en termes médiatiques ou en termes électoraux. Les gens sans histoire n’intéressent personne.
Et je partage bien davantage l’optimisme d’Emmanuel Todd sur le sujet :
« Tous les sondages d’opinion le montrent : les thématiques de l’immigration, de l’islam sont en chute libre et sont passées largement derrière les inquiétudes économiques.
La réalité de la France est qu’elle est en train de réussir son processus d’intégration. Les populations d’origine musulmane de France sont globalement les plus laïcisées et les plus intégrées d’Europe, grâce à un taux élevé de mariages mixtes. Pour moi, le signe de cet apaisement est précisément l’effondrement du Front national. »
Bien sûr, un pouvoir aux abois peut toujours nous servir ce plat réchauffé, accomodé à la sauce rom ou à la sauce sécuritaire.