• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


easy easy 2 décembre 2010 21:35
Peuples d’Europe, soulevez-vous !

Il ya toujours eu des exhortations au soulèvement. C’était toujours contre un tyran ou un groupe de tyran. Donc contre des personnes physiques.

Et voilà que depuis l’Acropole des acropoles, on lance aujourd’hui une exhortation à se lever, à s’insurger contre...non pas une personne physique...non pas une personne morale...mais contre un système bancaire tentaculaire, abusif mais indissociable de chacun de nous, du plus riche au plus pauvre. 




Il y a 60 ans, en pleine Glorieuses, tous les Bidochons d’Europe et d’Amérique réclamaient de pouvoir eux aussi voyager comme les charmantes hôtesses de l’air et prendre, comme elles, leur pied autour de toutes les piscines du Monde.
« Yen a marre de moisir sous les guitounes Trigano, passons au Club Med du même vacanciste »

Bidochon, pour la première fois de l’humanité, devenait assez riche pour se payer du superflu, des congés payés et surtout des voyages.

Dans sa cité, Bidochon était respecté, chacun savait que Bidochon avait la considération de son banquier et quelques avoirs.

Le problème, quand Bidochon a commencé à voyager et à sortir un peu le nez du Club Med, c’est que personne ne reconnaissait sa valeur faciale, pécuniaire, son crédit. « Franc ? pas connét missié »

Tous les Bidochons d’Europe avaient donc réclamé à leur banque de mettre rapidement en place un réseau international avec des guichets partout, des DAB partout et des lecteurs de carte bancaire partout.


Ah ces pubs, rappelez-vous, où l’on voit un aventurier en sueur au fin fond de l’Atacama, obtenir de la part d’un hôtelier, la meilleure de ses chambre rien qu’en posant sur le comptoir une carte plastifiée. Même pas de photo sur la carte, carrément. 


 

En quelques années, les banques ont réalisé une toile géante et ont permis que n’importe où dans le Monde, Bidochon puisse se faire ouvrir n’importe quel entrepôt, n’importe quelle échoppe et n’importe quelle chambre.

Ici et là, on croyait depuis l’aube des temps, aux colliers de coquillages, aux colliers de fleurs, aux griffes de lion, aux briques de thé, au corail et aux turquoises.
 
Mais Bidochon voulait que partout on se mette à croire au drachme, à la lire, à la livre, au mark, au franc, au dollar, à l’euro. Du papier imprimé en Europe par des Blancs devait devenir la contrevaleur de toutes les valeurs existant au Monde.

Quand une marchandise traverse les océans, qu’elle soit constituée de téléviseurs ou de canard laqués, de Rolex ou de statuettes de jade, elle devait se règler en monnaie occidentale, aujourd’hui en dollar ou en euro.

De plus, Bidochon voulait que la reconnaissance de ses avoirs soit effective en permanence, décalages horaires obligent. N’importe où et n’importe quand, sans délai ni tergiversation, un restaurateur servant du nid d’hirondelle à Bidochon dans la baie d’Halong, devait accepter d’être payé en papier imprimé quelque part en Occident.

Mais ce n’est pas tout. Bidochon considérait qu’il n’était pas normal qu’un tapis nécessitant 100 jours de travail d’un Indien lui soit cédé contre l’équivalent de 100 jours de son travail de garagiste, à lui, Bidochon.

En aucun cas, son morceau de papier gribouillé d’encre indiquant 100 F ne devait valoir moins que 10 000 piastres.

Le monde entier s’est incliné devant le marketing des banques qui ont fait la tournée de tous les hôtels lointains « Si vous acceptez la carte plastique marquée Visa, vous aurez des clients, sinon rien... »

Les hôteliers étaient payés en dollars reconnus partout et payaient leur personnels en dirhams de plus en plus méprisés. Bidochon le savait et trouvait ça très bon pour lui donc très juste. Ca faisait de lui un prince quand il sortait de sa cité, quand il flambait à Bangkok ou Médine. Il trouvait ça normal.

Bidochon avait fantasmé d’un réseau bancaire colossal faisant de lui un homme crédible partout sur la planète, et même plus crédible que dans sa propre cité. Les banquiers ont réalisé ce fantasme.


50 ans plus tard, partout dans le monde on ne marchande plus qu’en monnaies occidentales. Tout s’est aligné dessus. Le moindre coquillage vaut désormais plusieurs billets américains, le moindre service de pute vaut plusieurs billets européens et Bidochon se sent rabaissé au niveau où il avait laissé les autres croupir quelques décennies plus tôt

Plus exactement, sur 50 ans, ce n’est pas vraiment le même Bidochon qui vit les deux situations. C’est Bidochon senior qui avait vécu l’heureuse première période. Et c’est Bidochon junior qui subit maintenant la pénible seconde période, sans comprendre ce qui lui arrive ni pourquoi c’est ainsi.




Oui peuples d’Europe, levez-vous. Tuez ce tyran qui désormais vous opresse. Tuez ce monstre dont vous êtes le carburant et le comburant, l’arbre et le fruit, le sang et la moelle, le père, le fils et le saint esprit !



Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès