Je crois que c’est vous qui avez une mauvaise perception de Géronimo. Pour comprendre les relations complexes entre l’institution de la chefferie (et Géronimo n’était pas chef seulement aspirant-chef et pas chamane non plus comme il est parfois écrit) et la société indienne il faudrait parler des études anthropologiques de Pierre Clastres, aujourd’hui un peu délaissées.
Quoi qu’il en soit la société indienne est une « société contre l’état », une société où le pouvoir est sévèrement limité. Et de fait, la guerre est le moment des chefs, des guerriers, qui y trouvent leur raison sociale. Mais le plus souvent leurs entreprises pour entraîner le clan sont vouées à l’échec : hormis la célèbre attaque contre les mexicains qui le fera connaître, il ne réussira le plus souvent à entraîner qu’une poignée de jeunes hommes. Bien loin la légende de la résistance, même si ses retours étaient fêtés quand il n’y avait pas trop de casse.
Ce qui fait que d’une certaine manière il y a une identité entre Géronimo et Ben Laden : les deux étaient isolés dans leur monde, ils voulaient entraîner le groupe dans la guerre, mais le groupe les a rejetés.
Mais je ne sais pas si c’est la raison du choix de ce nom.