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Accueil du site > Tribune Libre > Coup de gueule d’une cancérologue

Coup de gueule d’une cancérologue

Je me permets de transmettre cette lettre incendiaire du Dr Nicole Delépine, cancérologue et hospitalière, à notre Ministre de la Santé.

Vous y découvrirez ce qu'est devenue l'administration hospitalière, avec ses dérives de rentabilité à tout prix, et la dénonciation des collusions multiples qui ruinent notre système hospitalier ainsi que notre pauvre Sécurité Sociale.

Pourquoi va-t-on toujours chercher des parasites comme Kouchner ou Douste-Blazy pour gérer le Ministère de la Santé, quand nous avons sous la main de telles compétences ? Il faut croire que la fréquentation des hopitaux et des patients prédispose moins à ce poste de responsabilité que celle des salons et des antichambres.

Pourtant, cet article prouve que nous ne manquons pas de ressources humaines ni de femmes de tête et de coeur.

Hommage à ce médecin éveillé et courageux.

 

Mardi 7 mai 2013

LA FIN DE L'HOPITAL PUBLIC ?

Lettre ouverte du Dr Nicole Delépine

à Mme le Ministre de la Santé

contre l’asphyxie accélérée de l’hôpital

 

 

Madame la Ministre,

Médecin pédiatre depuis plus de 40 ans à l’hôpital public, j’ai fait la nuit dernière ce rêve étrange et pénétrant d’un hôpital qui soigne, accueille, aime, cajole, réconforte, améliore, soulage, répare le patient, du petit au plus âgé, du moins atteint au plus handicapé, du plus faible au plus armé pour la vie, du plus riche au plus pauvre, du plus fou au plus normal, de l’illettré au savant, du bien tonique au mourant.

 Cet hôpital avait pour mission de soigner, guérir si on le pouvait et non pas de tuer .On n’avait pas encore imaginé la trouvaille de l’année 2013, formations multiples aux LATA, je vous le donne en mille : « limitations et arrêt de thérapeutiques actives ». Et les hérétiques qui n’accepteront pas ces nouvelles formes de « soins » seront jetés au feu comme tous les dissidents. Ils le sont déjà. Mais ce cri d’alarme contre l’euthanasie sera l’objet d’un autre plaidoyer qu’on ne peut limiter à quelques lignes.

Quand j’arrivai pour la première fois dans une grande salle commune de l’hôpital saint Antoine à Paris en 1965 en tant que stagiaire, je fus frappée par une grande chaleur humaine qui régnait malgré la promiscuité. La propreté aussi sautait aux yeux, le sol brillait ! Cela sentait bon l’eau de javel qui ne coutait pas cher et surtout l’amour diffusé partout. Chacun à son niveau se savait utile et ne mettait pas son ego à toutes les sauces.

La femme de ménage qu’on n’appelait pas encore technicienne de surface comprenait instinctivement l’importance de son office tant pour le confort que pour le bien des patients et leur guérison. On ne parlait pas de sécurité, mais elle existait et chacun en était garant. Le malade qui appelait trouvait un relais auprès du voisin pour interpeler l’aide-soignante qui ne se disait pas « attendez, je suis en pause » et ne se trouvait pas en salle de repos pour parler du dernier feuilleton télé avec les collègues. Pendant les heures de travail, on travaillait, c’est très bête évidemment et cette remarque me vaudra les gémonies de beaucoup, mais d’autres, à commencer par les patients seront d’accord avec moi pour dire que les infirmières dans le bocal (les locaux sont transparents quand des affiches multiples et variées n’ont pas cachées ce qu’on ne saurait voir..) cela suffit.

 Sous prétexte de transmission, de tâches administratives, de préparations etc., le malade doit toujours attendre et attendre. Certes le nom de « patient » ne date pas d’aujourd‘hui mais quand on dépense 13 % du PIB pour la santé on pourrait espérer ne pas redescendre au Moyen âge. La multiplication des cases à cocher sur le papier puis sur l’écran, des formulaires à remplir a désinvesti les soignants, médecins inclus, pour lesquels le respect des règles qui seront contrôlées par les multiples audits a remplacé l’obsession du patient par celle de la « réglementation ».

 

Que s’est-il passé ? comment en est-on arrivé là ? Dans mon rêve, une grande salle commune, d’innombrables lits serrés les uns contre les autres, des mamans serrant dans leurs bras un enfant hospitalisé et des soignants à l’écoute, des patients accueillis même s’il fallait mettre un lit supplémentaire. Bêtement à l’époque, les soigner paraissait plus important que les accueillir en client comme au Hilton et les laisser dehors si l’hôtel était plein. Personne n’eut imaginé refuser les malades graves sous prétexte de normes de qualité, de sécurité, de responsabilité etc. Personne n’eut imaginé que quelques décennies plus tard ce serait le directeur d’hôpital qui aurait l’autorité pour « admettre » les patients et menacerait les docteurs de sanction s’ils voulaient accepter un malade en plus du quota prévu. Et quels moyens pour échapper à ce diktat puisque tout un réseau « sanitaire » a été mis en place pour empêcher les docteurs de soigner ! Les empêcheurs de soigner en rond, flattés de leur pouvoir sur les médecins qui les dominaient depuis des lustres (avant la tragique loi de 1991), ont été créés à tour de bras : surveillantes dénommées cadre de soin, de pôle, directeur de soins de l’hôpital et du groupe, directeur du site et du groupe, chef de pôle, président de la commission d’établissement etc. L’APHP a de plus le privilège d’avoir un « siège » fort qui double encore ces mêmes fonctions.

L’autoritarisme règne en maître avec des incohérences permanentes au sein des établissements. Comment expliquer les si nombreux brancards dans les couloirs des services d’urgence de l’APHP et le refus dans cette même institution d’un lit supplémentaire en oncologie pédiatrique un vendredi soir même si une chambre est libre ? L’autocratie aveugle, subjective et partisane règne partout sans respect de l’intérêt des malades, les grands oubliés des bureaucrates gestionnaires.

Comment résister à cette soviétisation destructrice de l’hôpital ? Le malade vient consulter un médecin, mais entre eux deux qui devraient pouvoir bénéficier d’un « colloque singulier », les interférences sont légion, érigeant un mur de Berlin, entraînant le désespoir voire le renoncement de trop d’entre nous (rappelons que les suicides de médecins et soignants sont beaucoup plus fréquents que dans la population générale et qu’à France Télécom). Les inquisiteurs nommés des Agences régionales de santé (ARS) font régner l’ordre, leur ordre ; et leurs capos, les directeurs d’hôpitaux et leurs subordonnés jouissent de leurs petites prérogatives.

Comment résister, protéger les patients ? Impossible d’où cette lettre ouverte, seule issue visible pour un simple médecin des hôpitaux en dehors de l’abandon, de la fuite, ou du suicide.

Un seul exemple : j’ai reçu la semaine dernière par mail un ukase de la cadre de pôle exigeant que les médecins de l’unité annulent à 13 heures les malades prévus dans l’après midi (certains venaient de province). Ces patients devaient être hospitalisés pour recevoir leur traitement de chimiothérapie dont chacun sait (ou devrait savoir) que le retard à l’administration entraine des pertes de chance de survie. Ce mail m’était adressé en tant que responsable de l’unité et également à neuf cadres impliqués par cette injonction de ne pas soigner.

 Parmi eux au moins trois infirmières montées en grade, et qui en d’autres temps, eussent pris, pour quelques heures, le relais auprès des patients, de leurs subordonnés qu’elles sont censées encadrer. Quant au nombre d’administratifs qui se multiplient comme des petits pains, ils sont là pour gérer la pénurie (sauf la leur), imposer leur pouvoir qui satisfait leur ego et oublier le malade qui n’est qu’un gêneur encombrant.[1]

 Mme la Ministre, en quarante ans l’hôpital fut détruit ! Que s’est–il passé ?

Comme le reste de la société à partir des années Reagan, Thatcher, et Mitterrand en France, l’argent devint roi, le modèle fut le golden boy et l’hôpital devint entreprise. Comment imaginer il y a quarante ans que les mutuelles assurances seraient cotées en Bourse… que les médecins seraient sommés de tenir compte de la tarification à l’activité pour prescrire des actes supplémentaires invasifs et souvent inutiles, et raccourcir ou allonger la durée d’hospitalisation des patients en fonction des bornes hautes ou basses de la classification sécurité sociale permettant de rapporter plus d’argent à l’hôpital (et de couter plus cher à la sécurité sociale) … cherchez la logique du système !

 Ne croyez pas que j’exagère, tout le monde le sait maintenant ! Alors plutôt que de vous donner mille exemples[2] de cette dégénérescence de notre médecine au milieu de la destruction globale de la société, il me semble plus positif de vous proposer quelques sujets de réflexion voire quelques propositions susceptibles de redorer le blason de votre ministère et d’améliorer le sort des patients.

 Madame la Ministre, n’ayant pas le loisir dans une simple lettre ouverte de vous proposer un programme de restauration du système de la santé en France, je me contenterai ici d’aborder trois problèmes cruciaux dont la solution transformerait déjà rapidement le climat, redonnant fierté, estime de soi aux médecins jusque-là stigmatisés, dévalorisés, déprimés, ainsi qu’à leurs incontournables alliés auprès des malades, toutes les catégories de soignants qui subissent les mêmes tracas.

1) S’attaquer sans complaisance aux conflits d’intérêt qui ruinent l’image des politiques, des experts et ruinent le budget de la Sécurité Sociale

Je vous proposerai donc de vous attaquer sans attendre aux conflits d’intérêt entre l’industrie pharmaceutique, la politique et les leaders d’opinion universitaires.

SI la population toujours désinformée par les médias n’en a peut-être pas pris la mesure, vous ne pouvez pas ignorer que l’affaire Cahuzac n’est que la face émergée de l’iceberg et que les rapports incestueux des décideurs sont fort partagés dans le milieu des premiers cercles du pouvoir. Monsieur Cahuzac, loin d’être une exception représente le mode de fonctionnement de nombreux décideurs. Nous vous le démontrerons si nécessaire, mais vous avez surement conscience comme moi qu’une grenade dégoupillée vous menace et qu’il serait plus raisonnable d’aborder tout de suite ce dossier brûlant avant qu’il n’explose. à moins que vous ne le puissiez ?

Les économies engendrées par un choix impartial, sans influence de lobbys, des médicaments recommandés et autorisés par les agences (ou mieux le ministère lui-même) permettraient des économies de plusieurs milliards d’euros annuels. économies du budget de la sécurité sociale soi-disant recherchées mais ces gisements évidents restent oubliés.

2) S’attaquer aux agences sanitaires multiples et variées source de gabegie, de paralysie et d’inefficacité.

Dans un deuxième temps, je vous ferai quelques propositions pour assainir le pouvoir de décision en santé curieusement accordé aux multiples et une agences qui se permettent de faire la pluie et le beau temps en votre nom sur la vie et la mort des hôpitaux ainsi que sur celles des patients en imposant leurs démarches thérapeutiques et en diabolisant les autres voies possibles.

 Les économies rapidement obtenues par votre seule volonté politique seront la récompense au courage qu’il ne manquera pas de vous falloir pour affronter tous les bénéficiaires de ces petites combines organisées qui permettent aux hauts fonctionnaires de se recaser après un changement de gouvernement et aux fonctionnaires de bénéficier de salaires non limités dès lors qu’ils sont affectés hors du ministère.

 3) Abrogation de la loi « Hôpital patients santé territoire » promulguée par vos adversaires politiques et que vous maintenez en l’état malgré les « promesses de campagne » du président Hollande qui s’appuie pourtant souvent sur celles-ci pour faire passer des lois qui divisent les Français. Pourquoi cette promesse est-elle oubliée ? Pourquoi ? 

4) En conclusion, et avec ces quelques propositions que nous pourrions développer à votre demande, peut-être éviterions nous ensemble que notre hôpital public et nos patients ne subissent de fait une euthanasie au moins passive. Quant à la médecine de ville que vous maltraitez tellement pour des raisons qui paraissent obscures, ce sera l’objet d’une autre lettre probablement mieux rédigée par mes collègues qui la vivent tous les jours mais partagent avec moi cette sensation terrible de destruction rapide de notre système de santé malgré son coût faramineux, un des plus élevés du monde. Je vous conseille de suivre régulièrement leur actualité en consultant « les médecins ne sont pas des pigeons ». Cela vous permettra, Madame la Ministre d’éviter d’être coupée du monde réel comme le sont trop souvent les ministres. Je crains, Madame que vous n’y échappiez pas.

Je vous remercie de l’attention que vous ne manquerez pas de prêter à ces propositions raisonnables et rapidement applicables. Je vous adresse mes sentiments respectueux.

 

Dr Nicole Delépine

Pédiatre Oncologue

Responsable de l'unité d'oncologie pédiatrique de l'Hôpital Universitaire Raymond Poincaré Garches AP/HP.



[1] Le livre des pr Debré et Even « avertissement aux malades, aux médecins et aux élus 2002 avait déjà mis en exergue cette extraordinaire multiplication des administratifs (détournant de plus des soignants médecins et infirmiers formés pour en faire des « cadres »)dans les hôpitaux bientôt constitué d’une armée de colonels sans soldats au front. La situation n’a fait qu’empirer avec la multiplication des agences sanitaires , la création des pôles , le regroupement des hôpitaux qui reconduisent les hiérarchies en rajoutant une couche supplémentaire. Les économies doublées d’une efficience meilleure sont faciles à trouver en supprimant purement et simplement ces échelons .

[2] Vous trouverez toutes sortes de témoignages de patients d’associations sur internet tous plus poignants le sens que les autres démontrant que les accidents et incidents hospitaliers ne sont plus à la marge mais bien le résultat de politiques successives de normalisation et accréditation au service de l’argent roi servi par tous ceux qui ont un temps bénéficié du système mais se voient rapidement rattrapé par l’affaire Cahuzac . Pas assez vite néanmoins.

 


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48 réactions à cet article    


  • Jason Jason 9 mai 2013 10:50

    Votre article est courageux et le bienvenu.

    « Quand on n’a pas de génie, il faut de la méthode, » disait Camus. C’est ce qui se passe avec la gestion de la santé par notre magnifique Sécu et son ministère de tutelle. La fétichisation du chiffre, et avec cela l"élimination d’un revers de main, de tout ce qui n’a pas d’unité de compte. Car on ne peut pas comptabiliser l’attention, le soin, le conseil, le réconfort, etc. Alors, l’administration de la santé n’en parle pas.

    Il ne reste que le chiffre et l’accroissement pléthorique des bureaucrates et de leurs plans de carrière. Le résultat, c’est la production d’usines à soins, avec la polarisation entre cols blancs (les administrateurs) et les cols bleus (les médecins), et la sclérose qui s’ensuit. Et le pouvoir est du côté des bureaucrates, les médecins n’ayant qu’à bien se tenir.

    Voilà où on en est. Le temps du patient ? L’anxiété, le stress, l’angoisse même, ne se comptabilisent pas. Voulez-vous être guéris ? Alors subissez, et taisez-vous. Tel et le message d’une administration aveugle.

    J’ajouterai que certains médecins multiplient les actes. Par exemple, visite pour une auscultation, le dossier sur la pathologie existe. Le médecin ne la lit pas avant l’arrivée, sur rendez-vous, du patient. On décide de faire une échographie. Alors il faut revenir la semaine suivante, même si 2 heures de route aller-retour sont nécessaires au patient. Pour les dentistes, c’est pire, soins cadencés avec un maximum d’un quart d’heure par séance, etc. Sans parler des radios et d’autres tests que le médecin ne regarde pas. Il faut produire, que diable !

    Et comme tout ce gâchis coûte trop cher à la Sécu, elle se défausse sur les complémentaires santé (700 en France), dont les compte sont gardés secrets, et dont les marges avoisinnent les 40%.
     
    La privatisation est en marche et semble aller de soi pour tout le monde. Les soins dentaires et l’optique sont déjà un luxe en France, alors pourquoi pas le reste ?


    • jef88 jef88 9 mai 2013 11:00

      Une économie : le dossier du « patient »
      - je possède un dossier chez mon médecin traitant (fort incomplet d’ailleurs)
      j’ai eu des pb cardiaques donc :
      - un dossier chez ma cardiologue
      - un dossier au CHU
      J’ai des prothèses de hanche dans 2 hôpitaux
      - un dossier par hôpital
      - un dossier en maison de soins de suite
      elles m’ont valu une infection nosocomiale
      - un dossier chez 2 infectiologues
      cette infection a provoqué un diabète
      - un dossier chez un diabétologue
      TOTAL : 9 dossiers
      N’y aurait il pas un gain énorme en ne constituant qu’un seul dossier centralisé ????
      on y gagnerait en temps (pas besoin de recopies) et en efficacité !


      • gege061 gege061 9 mai 2013 11:05

        Bonjour,
        Le livre des Pr Debré et Even est excessif.....

        Je soutiens les propos de ce médecin. Aujourd’hui on soigne la « sécu » et on en est arrivé là parce qu’on a pas le courage politique de libérer le financement de la « sécu » et dire que nous sommes insidieusement entré dans la marchandisatioin de la santé.

        Classiquement on dit que si l’État payait ses dettes à la sécu celle ci serait excédentaire mais ce qui est « détourné » devrait être compensé par l’impôt 

        Quelques exemples anciens de non paiement
        Une partie des taxes sur le tabac : 7,8 Milliards
        Une partie des taxes sur l’alcool : 3,5 milliards
        Une partie des primes d’assurances automobiles : 1,6 milliards
        La taxe sur les industries polluantes : 1,2 milliards
        La part de TVA : 2 milliards
        Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés : 2,1 milliards
        Retard de paiement par les entreprises : 1,9 milliards
        Il faudrait a cela ajouter la baisse du coût du travail et donc des cotisations

        Le blog du bon sens http://papyencolere.over-blog.com/


        • foufouille foufouille 9 mai 2013 11:58

          « limitations et arrêt de thérapeutiques actives ».
          ca devient grave
          par contre le generaliste qui distribue du medoc a tout va, c’est bien


          • clostra 9 mai 2013 11:59

            Malheureusement il est difficile de traiter le sujet en quelques lignes, même sortant du coeur.

            La confiance exagérée de la population dans sa médecine a fait long feu.

            Il me semble que cette confiance exagérée est survenue avec la laïcité. Comme le disait un ministre récemment : la république est une religion avec ses rites. Jamais je n’aurais pensé qu’on puisse entendre ça - qui est la vérité - de façon aussi directe.

            Les premiers rites furent consacrés à la vie et à la mort, entre les deux à la santé.

            Voilà pourquoi l’Etat qui n’a rien à voir normalement dans ce schéma où rien de la santé ne passe dans ses caisses qui ne doivent y retourner, instaure une tutelle qui fait penser que la démocratie c’est l’accaparement de la solidarité naturelle des hommes entre eux, vers toujours plus de surveillance.

            La santé commence par l’intérêt qu’on lui porte et non pas par une délégation à une autorité pseudo parentale, encore moins à une autorité représentative.

            Dans ce courrier, il n’est nullement question d’émancipation, encore moins de gestion par les usagers de la santé, d’initiatives locales.

            Comme je pense qu’on ne peut aborder le sujet en quelques lignes, je vais m’arrêter là, en enfonçant un peu le clou sur l’hôpital et « les politiques » locaux, ses rapports obscurs avec la justice, la police, voire tout l’appareil successoral, qui n’arrangent pas les choses.


            • MdeP MdeP 9 mai 2013 15:49

              MdeP @ clostra

              Ce que relate le docteur Delépine est absolument vrai : l’autoritarisme administratif règne en maître dans les services hospitaliers. Et cela va même beaucoup plus loin que la gestion du coût/bénéfice « médical ».
              J’ai vu une cadre administrative hystérique monter une cabale contre un chirurgien !!! rendez-vous compte ! qui avait le malheur d’être d’origine marocaine. Elle était d’origine pied-noir.
              C’est vous dire que le pouvoir de ces administratifs va même jusqu’à mettre en péril la sécurité d’un service.
              C’est aux médecins de reprendre la main dans leurs services. 


            • clostra 9 mai 2013 19:43

              Il ne faut pas trop pousser sur ce terrain car vous auriez des contre exemples : nul n’est parfait et vous avez des directions intelligentes, tout comme vous avez des personnels médicaux et paramédicaux qui n’ont aucune notion de la gestion d’un hôpital : s’ils ne connaissent pas les médicaments pour ne les pas avoir étudiés, qu’en est-il de la gestion qui ne fait encore moins partie de leurs études...

              De plus, il y a des chefs de service racistes.

              Je persiste dans l’idée que la solution viendra des « usagers de la santé » lorsqu’ils auront - enfin - compris le système.

              Faisons un parallèle - pas tout à fait gratuit : « que ton premier remède soit ton alimentation » disait Hippocrate - avec l’alimentaire au sens large, qui dispose des mêmes instruments institutionnels, agences et autres...Ne voit-on pas poindre l’idée selon laquelle les consommateurs pourraient changer la donne (on pense aux AMAP par exemple).

              Alors, réfléchissons plutôt que de taper les uns sur les autres.


            • MdeP MdeP 9 mai 2013 21:45

              MdeP @ clostra

              Ce n’est pas que l’on pousse sur ce terrain mais c’est bien sur ce terrain que se situe le débat : le corps administratif pourrit l’âme de l’Hôpital. Et de façon perverse par le détournement d’intelligence, comme vous le faîtes, en suggérant qu’un médecin, notamment, ne saurait pas gérer un établissement : je souris. 

            • MdeP MdeP 10 mai 2013 10:52

              MdeP @ clostra

              Et d’ailleurs, ce détournement d’intelligence se fait aussi de manière matérielle et tout à fait constatable par quiconque ; le personnel administratif porte aussi la blouse blanche avec juste un petit liseré de couleur qui diffère selon le poste d’affectation. 


            • clostra 11 mai 2013 12:23

              @MdeP

              Vous le savez, ce terrain est glissant.

              Entendre des médecins « confesser » sans culpabilité que dans le contexte hospitalier actuel ils sont « obligés » de multiplier les actes « qui rapportent » c’est mettre le patient en danger, comme si, justement c’étaient aux usagers de la santé de se débrouiller avec leur système hospitalier.

              Sauf que avec le serment d’Hippocrate, ils sont tenus de n’en rien faire.

              Imaginez le scénario selon lequel, les médecins continueraient à respecter ce serment, que l’hôpital fasse faillite : oui faillite car c’est aussi une façon de prouver que ce système ne peut pas fonctionner. C’est plutôt cette solution appliquée dans tous les établissements qui aurait pu être fructueuse dans la prise de conscience, tout en respectant leur serment.

              Ceci ne dédouane pas les usagers potentiels (les actuels sont en demande d’aide) qui eux devraient souhaiter un système de santé à leur mesure.

              Maintenant, autre chose : 40% des députés seraient des médecins. Nous sommes dans une démocratie représentative. Nous sommes donc représentés par des médecins.

              Il faut prendre en compte cette chose-là qu’on retrouve dans l’éducation nationale : un médecin va vous dire qu’il est également un patient potentiel (sauf qu’ils ont souvent plus d’égards pour leurs congénères) alors qu’il y a un réel conflit d’intérêt.

              Je pense vous avoir exposé le fond du problème.

              Je soutiens que la santé ne souffre pas la représentation autre que de « même nature ».


            • MdeP MdeP 11 mai 2013 18:46

              MdeP @ clostra

              Bonjour.
              Quand un vent de folie meurtrière souffle sur un service hospitalier, je me demande avec effarement comment on a pu en arriver là. Car moi aussi j’ai connu l’hôpital des salles communes, l’hôpital qui soignait tout le monde, sans distinction du plus riche au plus pauvre. J’ai bien senti, enfant quand j’y allais visiter un proche, cet esprit bienveillant et plein d’humanité.
              Rien à voir à ce que j’ai pu voir fin 2009, non pas depuis un lit de malade mais depuis l’intérieur du service. Un service divisé dans une guerre sans merci, de revanche (effectivement) des plus faibles sur les plus forts même si du personnel soignant participait aussi à cette cabale contre ce chirurgien dont j’ai parlé plus haut. Et les plus « faibles » ne tirent pas à blanc, je peux vous le dire. C’est d’une violence inouïe. Jamais je n’avais vu autant de violence sur un lieu de travail. C’est insoupçonnable pour les malades. Et lorsque j’ai écrit que cette chef cadre administrative mettait en péril la sécurité même du service, des malades très précisément, je n’exagérais pas du tout. 
              Ce que je veux vous dire, c’est que le personnel administratif doit sortir des services médicaux. Que l’accès leur en soit strictement interdit : qu’une séparation géographique soit opérée entre les services médicaux et les services administratifs. Pas même un bureau dans un couloir.
              Deux ans plus tard, mal accueillie par des secrétaires pour une consultation, là, dans un autre service de ce même établissement, j’ai purement et simplement annulé une intervention bénigne programmée pour moi par le spécialiste : j’avais compris que dans ce service aussi, la sécurité, ma sécurité n’était pas assurée.
              Alors laissons de côté la représentation nationale et ses 40 % dé députés médecins. Laissons de côté l’hypothèse de la faillite de l’hôpital, sans gestionnaires de secours .. !! Laissons de côté vos associations d’usagers qui ne voient rien depuis leur lit d’hôpital et ne se doutent pas une seconde qu’un danger plus grand les menace que celui qui les a amenés là, n’est-ce pas...
              Il y a la guerre à l’Hôpital. Cela va jusqu’aux cachets restants, comptés et récupérés par le personnel administratif.

            • clostra 12 mai 2013 12:57

              @MdeP

              voilà bien où je voulais vous entendre, mais vous simplifiez à l’extrême (et j’ai aussi souvenir de ces « salles communes » avec des patients à la chemise uniforme non fermée dans le dos, et l’odeur caractéristique...j’ai souvenir qu’ils mourraient les uns à côté des autres, séparés d’un rideau, j’ai souvenir qu’on les traitaient sans leur consentement...« 

              Puis vint la médecine glorieuse, scientifique, lumineuse invitée par ces bambins qu’on allait sauver et, c’est vrai, ils furent nombreux, avec une problématique complexe qui allait nous projeter dans le monde de l’éthique...to be or not to be. Ces »vivants rescapés« appartenant désormais à ... leur sauveur, bientôt généralisé à tous ceux qui survivent grâce à un geste technique...Un monde finalement d’une violence inouïe, avec droit de vie ou de mort.

              Alors que se passe-t-il dans les hôpitaux ? non pas deux mais trois pouvoirs sont confrontés (oui, de front) à une problématique qui les dépasse.

              1 - Le pouvoir du savoir médical (que l’on peut contester puisque excepté le savoir des labo pharmaceutiques, des fabricants de matériel d’investigation, de soin souvent en test, parfois bancales - bancaux ? - ces connaissances ne serviraient qu’à faire un diagnostic, un pronostic, alors que »quelque part« - cherchez un peu - le patient est le seul spécialiste de SA maladie, raison pour laquelle ce sont également eux qui peuvent faire avancer la science avec sans doute moins de dégâts - je force le trait). Notez que le savoir appliqué à la clinique, soutenu par les connaissances des »investigateurs« devrait largement suffire à occuper le précieux temps de ces diplômés. Il y a sans doute là-dessous quelque chose qui nous échapperait.

              2 - Le pouvoir dit »administratif« bien souvent exercé par des paramédicaux qui ont longtemps exercé en tant qu’infirmiers, des techniciens et ingénieurs, dans le but d’accompagner les médecins dans leur diagnostic/pronostic/soins/prescriptions. Ce sont eux qui font le lien entre les médecins, le personnel paramédical et l’administration. Les directeurs d’établissement ont suivi un cursus qui vaut bien celui des grandes écoles (à Rennes) ainsi que les DRH, Compta et autres gestionnaires, les cadres hospitaliers cités ci dessus ont également suivi une formation à la gestion d’un service. Les cadres hospitaliers servent de putching ball, ils sont le défouloir, surtout lorsqu’ils rappellent chacun à ses devoirs (ponctualité, hygiène...). En règle générale, le personnel médical essaie de se les »mettre dans la poche« mais ils sont formés...s’ils y parviennent ces cadres entrent en guerre contre l’administration...

              3 - les »patients«  : ceux-ci n’ont acquis leurs lettres de noblesse que depuis peu (les années 90) et doivent être représentés (souvent par des tutelles des associations de famille...). Ceux-là peuvent être des »électrons libres" et entrer en confidence avec les uns ou les autres. Comme il est vrai que c’est plutôt du service (sortir au plus vite guéri) que ceux-ci vont avoir à se plaindre et que l’ambiguité est maintenue par le fait que les secrétariats sont tantôt pour les médecins, tantôt pour l’administration...Voyez ce que ça donne si l’image d’un service est celle de l’accueil du secrétariat, alors que - exemple anodin, surchargé le médecin responsable tarde à communiquer les dossiers...

              Voilà pourquoi le problème n’est pas simple. Les médecins se plaignent d’avoir trop de paperasserie, mettez-leur un administratif, il voudra le remplacer par du personnel paramédical...

              Il y a un 4ème pouvoir, obscur celui-là : le pouvoir politique qui ne peut supporter que son établissement hospitalier puisse avoir mauvaise réputation...et bien d’autres choses.


            • MdeP MdeP 12 mai 2013 18:44

              MdeP @ clostra

              Vous me répondez « vous simplifiez à l’extrême ». Si j’avais voulu simplifier, j’aurais écrit : « l’Hôpital est un bazar sans nom, rempli de fous furieux », ce qui n’aurait pas été totalement inexact mais pas le reflet de la réalité.
              Les deux services cités plus haut ne constituent pas, en effet, un épiphénomène de cet établissement hospitalier : j’ai également « testé » les urgences pédiatriques ainsi que les urgences adultes. Idem. Accueil particulièrement revêche, à presque minuit, aux urgences pédiatriques où je conduisais mon petit-fils : il me fallait justifier d’abord de son identité avant de le soigner. Il était plié en deux de douleur ! Je suis en colère rien que d’y penser. Très mauvais soins aux urgences adultes où je suis restée toute la journée avec le malade, de 11h du matin à presque 18h ! Mauvais produit pour la douleur en perfusion. Réclamation du scanner car le malade avait été « oublié » dans le box. Transfert vers 18h vers une clinique. Heure à laquelle il nous a été finalement dit, tout de go, que le service traitant ce genre de pathologies n’existait pas chez eux.
              Lorsque le Docteur Delépine écrit : « empêcheurs de soigner » pour qualifier le corps administratif, je pense que c’est effectivement la réalité à laquelle nous nous heurtons.
              L’hôpital, effectivement, ne veut plus du malade.

            • MdeP MdeP 9 mai 2013 13:11

              N’acceptez pas les LATA imposés par les administratifs hospitaliers : ALLEZ EN JUSTICE et attaquez-les pour exercice illégal de la médecine. Allez jusqu’au bout, jusqu’au Conseil d’Etat s’il le faut pour vous imposer définitivement.

              Si une loi favorable à l’euthanasie devait être proposé par un quelconque gouvernement, procédez de la même façon.

              • clostra 9 mai 2013 14:26

                qu’est-ce que les LATA, des LETHA ?

                Il y a je crois une autre nouveauté pour laquelle les médecins s’inscrivent librement en tant qu’experts...

                Religion plutôt inégalitaire d’ailleurs, droit de vie ou de mort...

                Je songeais à ces morts qui valent plus, certaines que les autres, des blessures idem.

                Songeons à ce que représente le champ de la protection des uns qui meurent pour les autres pour nous défendre, ce qui leur vaut les honneurs de la république.

                Si la république se mêle de la qualité des morts, elle est donc inégalitaire dans bien des cas.

                Prenez le cas des morts dus aux médicaments : pour la plupart des gens de bonne foi qui s’en sont remis à l’autorité pseudo parentale de la médecine dite officielle.

                Excepté les familles, vous en avez vu des personnes réclamer un enterrement digne de ce qu’ils ont fait pour la Nation (vider la sécu au profit des labos, prouver que le médicament n’est pas bon, sauver des vies qui l’auraient consommé dans le futur). Alors on entend « bon, on ne va pas en faire une affaire d’état : 25 morts par an pour la pilule et patati et patala, c’est mieux que de mourir dans les bras d’une faiseuse d’anges...certes (?), auxquels il faut ajouter les 2000 du médiator, les quelques centaines des COX, des MOX, des POX (small and big) : le compte n’est pas encore bon puisque les chiffres sont effarant : quasi les tués de la première guerre mondiale et peut-être même de la grippe espagnole réunis.

                On pourrait suggérer d’ériger un monument aux morts, avec sa flamme du malade inconnu (il doit en traîner quelques uns dans les réfrigérateurs...

                Dans mon histoire de la médecine personnelle qui regorge de détails croustillants, il en est un que j’aime bien citer, celui du fou dangereux chef de service de l’hôtel Dieu de Clermont Ferrant »dans le temps", qui prétendait n’avoir jamais vu ça en 30 ans de carrière : pareille varicelle et qui a suggéré à mes parents de me faire une broncoscopie (dans le temps c’était du solide avec des gros tuyaux rigides qu’on plaçait dans les bronches après avoir injecté au patient de la cocaïne) : j’avais 3 ans...et bien sûr, ça a mal tourné...

                Je lisais dans le Vidal que cet examen est interdit aux enfants...Serais-je fière d’avoir contribué aux avancées de la connaissances de cette religion scientifique, thomasienne pourrait-on dire (on ne croit que ce qu’on voit)


              • Roche 9 mai 2013 14:24
                J’ai vécu une histoire grave dans un de nos hôpitaux parisiens. Pour des investigations en hématologie, c’est dire l’importance de la pathologie que je risque de développer. J’avais un rendez vous pour un IRM avec produit de contraste à injecter. On m’a gentiment accueillie, puis demandée de me rhabiller pour m’accompagner vers la sortie en me disant que cet examen n’était pas nécessaire. Arrivée chez moi, j’ai contacté le services des usagers, excédée par la manière expéditive avec laquelle on m’a traitée, infantilisée, comme si j’étais bête au point de ne pas comprendre la situation. En fait, mon médecin prescripteur, avait requis deux IRM, un premier sans produit de contraste et le second avec, c’est en principe le protocole de base pour les investigations pour le cancer des os. Mais pour le second, je suis tout simplement tombée sur un radiologue soit étudiant qui disait ne pas comprendre la prescription. Il me suggérait de patienter le temps qu’il contacte « le médecin ». J"ai cru qu’il parlait du médecin prescripteur que j’avais vu en consultation, mais que nenni, j’ai eu à faire à un autre médecin que je ne connaissais pas. Ce médecin ne s’est pas foulé, en fait c’était aussi un radiologue, une chef probablement, Elle a simplement comparé les deux ordonnances et décidé de ne pas pratiquer l’examen, sous prétexte que les deux sont identiques. J’ai halluciné, et servait donc le produit de contraste  qu’on m’a demandée d’apporter ?? Pour celle ci, Il s’agirait d’erreurs émanant, d’une part de l’accueil en hématologie, autrement dit, il y a eu doublon. Je suis allée à l’accueil pour demander une explication, le secrétaire m’a renvoyée vers celle de l’hémato avec qui j’avais rendez vous la semaine suivante, alors qu’elle ne me connaissait ni d’Eve ni d’Adam... Finalement, je suis rentrée chez moi et sans réponse, angoissée. Seulement, après avoir envoyé ce message par mail auprès du service des usagers, le médecin que j’avais vu en consultation et prescrit tous mes examens, m’a contactée par téléphone. Je lui ai donc décrit la scène pittoresque que j’avais vécu, mais elle pensait que l’examen avait tout de même été fait. Dépitée, elle m’a demandée si je pouvais recevoir une ordonnance par fax afin de faire pratiquer cet examen en ville et le présenter a l’hémato avec les autres examens. C’était le 17, il me restait à peine deux jours avant de voir l’hémato le 22, et je n’ai trouvé aucun endroit pour faire cette IRM avant le 18 mai, dans une clinique. En principe, je dois refaire des prélèvements fin mai et revoir l’hémato en juin, mais je n’ai aucune confiance, je pense récupérer mon dossier et aller vers un hémato en ville, J’ai été contactée par un des représentants du service des usagers qui voulait plus de détails sur ce que j’avais vécu. J’ai demandé à ce qu’il me remettre en contact avec ce médecin radiologue qui m’a renvoyée cette explication démagogique, en reportant la cause sur le petit « personnel » qu’est le secrétariat .... je ne vais pas la rater, parce qu’elle n’avait pas envie de se casser la tête dès le matin, elle a choisit la facilité en prenant seule une décision sans même se référer au médecin prescripteur, et çà c’est grave je pense !!

                 


                • leypanou 9 mai 2013 15:03

                  Cette lettre dénonce une fois de plus les dérives dans la gestion de Santé d’une manière générale et des hôpitaux publics en particulier.

                  Que le gouvernement actuel s’est, jusqu’à maintenant, gardé d’annuler les décisions importantes de l’ancien gouvernement n’est guère étonnant : au niveau des domaines importants de la vie -santé, éducation, économie, etc, etc-, il n’a rien à envier à l’ancien. C’est déjà complètement stupide de considérer un hôpital comme une entreprise et géré comme tel, mais si on considère la santé comme un produit vendable uelconque, c’est parfaitement cohérent.

                  C’est donc l’idée d’origine qu’il faut combattre. Les écoles de commerce ont trouvé là un autre filon pour appliquer leurs idées de prétendue « bonne gestion » et la fameuse évaluation en fonction des résultats sous-entendre financiers.

                  Les hôpitaux publics sont volontairement asphyxiés au niveau financier sans avoir les moyens personnels adéquats, ce qui entraine l’obligation des patients d’aller dans les cliniques privées où les délais d’attente nettement plus courts et les tarifs en conséquence : les dépassements d’honoraires sont quasi-généralisés -le quasi est presque de trop.


                  • regul7 9 mai 2013 15:10

                    Chère Madame, J’admire votre courage, vous exprimer avec autant de franchise malheureusement je pense ne portera pas ses fruits. La France n’est pas une démocratie !! elle n’écoute pas son peuple et sans fou complètement.( voir le vote des mariages.) C’est une affaire du peuple et non d’une soit disant assemblée ? C’est une dictature déjà pour 2 raisons : 1) pas de proportionnelle au gouvernement = dicta.) 2) pas de possibilité de référendum par le peuple ou trop de signatures demandées fait exprès.) Voyez nos voisins Suisse, là vous avez une démocratie assez potable, faites en autant et vous serez un peu plus considéré par les autres peuples de l’Europe qui vous prennent à juste titre pour des rigolos. Avec tout le respect que je vous doit.


                    • Phi ka Sō Nathael Dunevy 9 mai 2013 15:59

                      Aux armes citoyen, la médecine a mal, et le mal a ses racines.

                       

                      Aux armes médecins, votre pays est mal,

                      et vos moyens sont mis à mal, c’est mauvais signe.


                      • clostra 9 mai 2013 19:53

                        On ne va pas s’entretuer tout de même...

                        Mais pour surfer sur vos suggestions, pourquoi ne pas créer de petits groupes citoyens pour faire de petits groupes médicaux et gagner - enfin - une certaine autonomie, des sortes d’associations (de mutuelles ? la mutualité, les citoyens connaissent) qui diffusent gratuitement la façon de dépister et soigner les petits maux de la vie courante et réfléchissent ensemble à la façon de soigner et prendre en charge les pathologies plus lourdes...


                      • gaijin gaijin 9 mai 2013 20:03

                        " pourquoi ne pas créer de petits groupes citoyens pour faire de petits groupes médicaux et gagner - enfin - une certaine autonomie,"
                        pourquoi ?
                        ben peut être parce que c’est interdit !


                      • clostra 11 mai 2013 12:46

                        @gaijin

                        ce n’est pas à proprement parler interdit*, pour autant, aucune mutuelle et encore moins aujourd’hui où elle devient obligatoire, ne lâchera son - énorme - pouvoir (celui de la mutualité française). On y voit cependant quelques innovations comme le remboursement de l’ostéopathie (timide) et quelques autres pratiques qui font réellement faire des économies à la sécu.

                        Bien que je connaisse vraiment très peu (aucun) parti qui ne délègue la santé à des médecins plutôt qu’à des usagers, généralement ringards dans leurs positions, entourloupés par l’aspect économique notamment des médicaments, mais également des « équipements lourds » (dont très peu savent se servir, paradoxe de notre civilisation, ce qui les met à la merci des fabricants, enfin, pas tout à fait : raison de plus pour exercer un contrôle), je reste persuadée que l’intérêt de chacun pour sa santé devrait encourager tout le monde à refuser sa confiscation.

                        Et c’est je pense ce qui commence à émerger. Certains médecins affirmant que certains de leurs patients arrivent avec leur diagnostic, leur auto diagnostic. Ils disent également utiliser Internet pour s’informer (se former). Un grand mouvement serait-il en marche ?

                        *à Evry où nous sommes désormais traités comme des imbéciles, en fin des années 70, début 80, au sein d’une association extramunicipale, nous avons « choisi » nos médecins, kinésithérapeutes, dentiste, qui ont oeuvré avec une association d’usagers jusqu’à ce jour. Nous avons également préparé l’ouverture de l’hôpital d’Evry - maintenant dissous dans l’hôpital sud francilien - sur un projet qui donnait sa place aux usagers. C’est dire que nous connaissons bien ces questions et les pouvoirs qui parfois s’entretuent.


                      • volt volt 9 mai 2013 16:09

                        cher doctorix, 

                        nos relations sont encore si jeunes et si fraîches, même pas 24 heures, que je me dois de risquer le tout pour le tout, car si je n’aime pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, je dois aider un aveugle mendiant dans la rue, et cette situation me fait pitié, vraiment.
                        d’abord reconnaissons que la formation médicale, quelque soit son excellence, ne prépare pas vraiment les médecins à reconnaître et comprendre qu’un ministre de la santé est très exactement : rien.
                        il est encore plus loufoque de lire une oncologue ne reconnaissant pas sa tumeur, et employant des moyens si dérisoires à lutter. 
                        or, ce n’est pas de la sorte qu’on vient à bout d’un cancer...
                        que se passera-t-il, à quoi servent les coups de gueule comme vous appelez ça ? 
                        à rien, non plus ; 
                        demain deux ou trois collègues féliciteront, 
                        et dans 48h à 72heures tout sera oublié, voilà.

                        or le corps médical existe-t-il ? est-il entièrement accaparé ? est-il acéphale ?
                        mais en ce jour d’ascension faudrait-il encore rappeler que les marchands du temple ne se sortent jamais qu’à grands coups de fouet ?
                        comment se fabriquer un bon fouet avec un corps acéphale ?
                        il suffit de considérer qu’on aura écrit ce papier avec sa tête, ni plus ni moins, qu’il est partagé par la majorité, que si on le résume en deux ou trois points, ou quatre, bien clairs, tout le monde serait prêt à faire corps (médical) pour bouder... jusqu’à pas céder sur ces justes exigences, si élégamment habillées d’eau de javel, au tout départ...

                        entre temps bien sûr faudrait méditer « ne jetez pas vos perles aux pourceaux », et piger au passage que l’image de notre oncologue posant le talon sur la nuque même de sa ministre n’aurait rien d’injuste, ou de saugrenu...
                        car qu’est-ce que cette idiote gouvernementale, au regard du service médical, comparée à la femme qui lui écrit ?
                        et le pire, l’inqualifiable ! c’est qu’elle l’appelle « madame », mais ne rions pas...

                        mais elle ne se doute pas un instant du mépris de quelques secondes avec lequel son papier sera reçu par l’énarque de service, elle va évacuer des décennies d’expérience en un tour de main, poubelle, et comme notre oncologue est gentille, et n’a pas compris que l’autre mérite la guillotine (là très sérieux on est, très), eh bien elle n’ira nulle part, et cette immense tumeur continuera son voyage, jusqu’à ce que plus une cellule saine pour dire quoi que ce soit des souvenirs d’eau de javel, et de chaleur, jusqu’à la mort clinique, après la mort de la clinique.
                        condoléances.

                        • Denzo75018 9 mai 2013 16:22

                          Dans quel monde vivez-vous ???
                          N’oubliez pas que tout ce que vous dépensez, les Français le gagnent à leur sueur !!!
                          Il faut bien faire de la médecine dans un certain budget même si l’on souhaiterait qu’il soit infini...
                          Mais le budget de la médecine est comme les capacités des médecins ou de la vie humaine, il est Limité !


                          • lulupipistrelle 10 mai 2013 02:04

                            Très bien, alors laissez-nous notre fric et on se débrouillera sans sécu... parce que figurez-vous que cette sécu n’est pas gratuite, et qu’on a le droit à mieux... 


                            Faire de la médecine avec un certain budget, soit, mais alors en nous laissant le choix. 

                          • oj 9 mai 2013 17:53

                            en effet le budget de la medecine est limité.

                            s’archarner a soigner un corps usé , agé et qui passe ses journées allongé sur un lit n’est pas toujours une bonne idée.

                            Quand aux couts, parfois je me pose des questions en particulier sur une visite chez le medecin a 23 euros et une chez un neurologue a 166 euros (25 minutes) soit 320 de l’heure soit 2560 pour une journée soit 12800 pour une semaine soit 51200 pour un mois !!

                             


                            • foufouille foufouille 9 mai 2013 21:00

                              prendre la tension et renouveler l’ordonnance = 23€


                            • MdeP MdeP 9 mai 2013 21:52

                              MdeP @ oj

                              Il y a aussi des gardiens de cimetières mais ils ne sont pas là pour empêcher les morts de ressusciter. Dieu sait comme leurs corps sont usés !
                              Pauvre tonnard : y’a pas que le budget de l’hôpital qui est limité.

                            • Alibaba007 Alibaba007 10 mai 2013 01:34

                              @ Oj

                              t’as raison, Il y a pénurie de soleil vert... vite !!!

                              Et puis si tu vas chez un plombier, ça te coûtera un peu moins cher.
                              Pour baisser encore un peu la facture, prends-en un Grec ...et au noir, tu pourrais t’en tirer pour 3 drachmes !
                               smiley


                            • chmoll chmoll 9 mai 2013 18:18

                              parait qu’on a la meilleur protection sociale , manque plus que votre santé soit protégée



                                • Fanny 10 mai 2013 02:00

                                  La société se durcit. C’est vrai pour tout, donc pour la médecine comme pour le reste. L’individualisme, la centralité de l’argent exacerbent les égo, au détriment de l’intérêt général, du souci de l’autre et de la communauté. Pourquoi, alors que nous sommes plus riches qu’il y a 40 ans la société est-elle aujourd’hui moins chaleureuse, moins conviviale ? Vaste question, mais cette question n’a rien à voir avec la médecine en particulier, bien que cet aspect des choses transparaît clairement dans la lettre du Dr Delépine. Un autre aspect de cette lettre est la gestion de spécialistes ayant, à juste titre, une haute opinion de leur art (médecins, chercheurs, ingénieurs …). Question délicate car ces spécialistes ne sont pas toujours motivés par la notion de rentabilité, devenue incontournable compte tenu de l’élévation du coût des soins, des recherches, des investissements dans de nouveaux produits (conduisant, dans le cas de la médecine, à de hautes performances : l’allongement important de la durée de vie). Cela me rappelle les débuts de ma carrière d’ingénieur dans l’industrie. Le Bureau d’Etudes était roi. Les gestionnaires étaient un peu méprisés, seul comptait le produit et les innovations que le Bureau d’Etudes avait conçues. Mais la concurrence a sorti des produits moins chers. Il a fallu alors se remettre en question, assez radicalement. Des ingénieurs se sont mis à réfléchir à la rentabilité, à examiner tous les processus de l’entreprise pour en réduire les coûts. Les ingénieurs de Bureau d’Etudes ont perdu de leur superbe : on leur a demandé d’innover avec le souci permanent de la rentabilité. Une petite révolution. La chance a été que ce sont des ingénieurs qui ont remis en cause leur métier, en devenant pour un temps gestionnaires avant de revenir éventuellement à la conception de nouveaux produits. Le ménage (une vraie mutation) a été fait en interne. C’était ça ou disparaître. Cela a pris des années d’efforts. J’ai beaucoup d’estime pour les médecins, pour la médecine française de haut niveau. Mais je n’ai pas le sentiment que les médecins aient assimilé cette culture qui oblige à chercher à gagner des centimes dans le moindre geste, dans la moindre décision. Cela se comprend car ils n’ont pas subi la concurrence internationale comme l’industrie. Mais il a fallu néanmoins réduire les coûts des soins au plan national. Alors les politiques ont introduit de purs gestionnaires issus des écoles de commerce dans les processus médicaux, et ce fut la catastrophe décrite par le Dr Delépine. Pas surprenant.  Pour réussir, il eut fallu que les médecins prennent en main eux-mêmes ce souci de rentabilité globale des processus médicaux. Malheureusement, ils ne l’ont pas fait, et chacun peut le constater lorsqu’il consulte un généraliste ou un spécialiste. Les médecins français sont en retard d’une révolution, et ils le payent cher. 


                                  • Christoff_M Christoff_M 10 mai 2013 04:39

                                    On a appliqué le taylorisme et la rentabilité a l’hôpital et l’éducation...

                                    On en voit les limites et les « accidents » de plus en plus nombreux tous les jours et une efficacité discutable avec des moyens mal utilisés et mal répartis...

                                    Depuis des années nous avons des bons baratineurs entourés d’experts et de consultants autour de nos politiques haut placés haut fonctionnaires décisionnels... des méthodes de chefs d’entreprises comptables appliqués à l’humain au savoir a la culture...

                                    Avec des normes Iso qui vont bien impossibles a mettre en pratique ( car faites par des cerveaux théoriciens et pas des gens de terrain...) on aboutit a des catastrophes une mauvaise ambiance et un absentéisme record...

                                    Pendant ce temps la les Minc Attali Kouchner Bachelot et autres passent sur les plateaux télés pour vendre des bouquins expliquant comment refaire le monde, en insistant sur la mauvaise volonté du français de terrain archaïque et qui refuse le « progrès »...

                                    Rassurez vous j’ai travaillé dans le prépresse dans les années 90 sont arrivées des génies des experts ( style Andersen pas du tout du métier) qui ont commencé a nous expliquer en étant plus jeune que nous comment bosser mieux et restructurer les services...
                                    résultats les ouvriers qualifiés expérimentés ont tous été viré, sans transmission sans succession, les postes ont été limité au minimum automatisés, division des salaires par deux, spécialisation alors que nous étions multitâches... procédures à tout va partout...

                                    Résultat une quarantaine de photogravure ont fermé dans les années 90_2000, perte totale de la culture et de la qualification dans ce domaine ( ou la France était parmi les meilleurs) et
                                    résultat des pages blanches, des parties de pages oubliées, des pubs en doublon, une ambiance de merde sans musique, un stress palpable, plus d’esprit d’équipe et une appellation Iso affichée encadrée à l’entrée de l’entreprise... quelle belle jambe !!

                                    Appliquez ces méthodes a de l’humain, des soins, ou de l’enseignement avec ce que j’appelle des gestionnaires de bouts de ficelles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez leur étage ou leur écran, et vous avez une idée de l’état catastrophique de nombreux services ou secteurs d’entreprises actuels qui ont payés des fortunes des coachs des experts des devins ( il y avait et il y a tjrs de l’argent mal utilisé) pour aboutir a l’impasse et l’incohérence actuelle,
                                    ou la responsabilité est diluée de plus en plus bas, et ou le péquin de base doit remplir tellement de tableaux et de saisies diverses, qu’il n’a plus que la moitié de son temps pour faire tant bien que mal un boulot déshumanisé, dans la course le stress, épuisant et pas valorisant, en un mot du travail bâclé par la volonté d’un système mis en place par des théoriciens coupés de la réalité et du quotidien des gens agissants sur le terrain !!!


                                    • Christoff_M Christoff_M 10 mai 2013 05:00

                                      Il faut s’indigner et se révolter mais je crois que nous sommes bien trop aimables et gentils et trop bien élevés dans ce pays...

                                      Nos quelques lignes ici permettent d’échanger et de prendre conscience de bcp de problèmes et de dysfonctionnements de la société française actuelle !!!

                                      Mais qui a envie d’entendre que ça va vraiment mal !! nos politiques font la sourde oreille depuis des années et laissent crever des secteurs entiers de ce qui faisait la grandeur de notre pays dans les années 70-80... on entend plus qu’un mot gérer efficacité gain de temps et d’argent !!

                                      Est ce qu’il n’est pas temps pour dire stop descendre dans la rue, gueuler un grand coup mais en dépassant les clivages d’orientations, de secteurs de couleur, de classes aussi, voir que l’état actuel suit des consignes européennes et ne lève pas le petit doigt pour défendre certains secteurs... faire comprendre qu’il y en a ras le bol des gestionnaires et des apprentis sorciers qui ne raisonnent plus en termes humains mais en tableaux et en chiffres...
                                      Et comprendre qu’il faut dépasser certains corporatismes, clivages de partis ou de syndicats, clivages qui sapent la force nécessaire de toutes les manifs et qui permettent a un pouvoir actuel de minimiser ou de relativiser les choses tout en diminuant systématiquement le nombre de gens qui descendent dans la rue !!

                                      Ras le bol de ce monde géré par des petits automates inhumains et individualistes et c’est vrai que c’est dur de travailler dans des ambiances de merde ou les gens sont fatigués et stressés quand on a connu de la complicité de la camaraderie de la convivialité au travail, moi j’ai connu la musique et les locaux climatisés plus des super postes de travail...
                                      Et en plus subir des contraintes des paperasses des procédures qui la plupart du temps amplifient un sentiment de malaise et de lourdeur déjà bien palpable à la base...et des encadrements qui vous compliquent encore la tache en vous rajoutant des notions de temps et de couts qui devraient être gérés a un autre niveau, mais ne pas interférer tous les jours en compliquant la manière de travailler de la plupart des gens plutot que de les aider ou les guider !!!


                                      • Christoff_M Christoff_M 10 mai 2013 05:18

                                        On a mis les cabinets d’experts les agences de certification ISO dans l’industrie...

                                        Les agences de notation et de stress test dans les banques et les organismes financiers, même dans les états, les régions et récemment les grandes villes ( sont elles mieux gérées ??)...

                                        On vous a mis des comité d’experts de sages et des agences de santé dans votre domaine...
                                        c’est une catastrophe depuis et ce n’est pas nouveau cela remonte a la cohabitation avec des ministres aux fonctions diluées sans réelle personnalité ( voir l’Éviction de Barzach...)...

                                        Nous dans le domaine de l’industrie et du prépresse un des plus modernes d’Europe sous Lagardère père, nous avons été laminés et revendus en dominos par les golden boys traders de Lagardère fils, qui passent plus de temps au Lagardère team ou a Roland Garros que dans les usines ( parallèle avec les gestionnaires qui gèrent les hôpitaux ou les ministères) !!

                                        Le constat est général nous sommes massacrés par les mêmes, des experts sans expériences, des gestionnaires plutôt de Bercy que du terrain et derrière des conseillers en com et des coachs qui confondent l’entreprise l’hôpital, l’industrie avec un mandat politique !!!

                                        Il est temps de dire un grand stop et un grand merde a ce cafouillage organisé qui nous fait perdre des milliards dans chaque secteurs chaque année ou chaque mois suivant... et de pointer du doigt une certaine « élite » administrative à la française, jamais responsable et toujours recasée ailleurs en cas de faillite ( voir la composition actuelle des conseils d’administration de grandes entreprises ou de grands hôpitaux !!! cherchez les médecins...


                                        • Christoff_M Christoff_M 10 mai 2013 06:06

                                          A l’auteur vous avez oublié de citer Bachelot et ses milliards de vaccins ( chiffres officiels ??!!)

                                          Mais surtout une majorité de ceux ci achetés a des laboratoires anglo saxons sous prétexte d’urgence et payés plus chers... aux dépends de nos laboratoires...

                                          Et surtout le problème d’une notable de province qui vient d’une grande famille de pharmaciens qui se retrouve a la tète d’un ministère quand on connait le lobbying dans les domaines du medicament et la santé et en France on peut parler malheureusement de république bananière....


                                          • lilas 10 mai 2013 06:58

                                            merci pour votre article et BRAVO au Dr Delepine dont j’avais déjà entendu parler pour son magnifique travail qu’elle réalise auprès des enfants et des familles. 


                                            • Latino Punk 10 mai 2013 14:20

                                              Merci pour cet article.

                                              Je souffre moi même d’un cancer. J’ai cependant la chance de bénéficier de soins appropriés, prodigués par un personnel médical (et j’inclus dans ce groupe les responsables de services autant que les « techniciens de surface ») tout à fait compétents, et sachant faire preuve d’empathie et d’humanité. Ceci dans au sein de structures publiques.

                                              Au final, d’un pronostic assez sombre il y a quelques mois, me voici aujourd’hui vers la voie de la guérison. C’était loin d’être gagné d’avance. Et aujourd’hui, mon seul souhait est de me remettre complétement sur pieds, et reprendre mon activité professionnelle, et aussi pouvoir en cela « rembourser ma dette » envers la société.

                                              Je me suis cependant rendu compte que cela est loin d’être le cas partout.

                                              En effet, j’ai aussi eu l’occasion pendant cette période de m’informer auprès d’autres personnes (dont des proches qui avaient connu des cas de cancer dans leur famille) des pratiques prodiguées dans d’autres établissements, certains étant très réputés. Avec des docteurs soi disant très compétents... et de grands amis des laboratoires pharmaceutiques. Des docteurs dont les connaissances sont certainement très élevées, et qui sont certainement bardés de prestigieux diplômes... mais des docteurs qui passent à peine dix minutes avec chaque patient, ne les écoutent pas (et n’essaient encore moins de lire entre les lignes), ne cherchent même pas à appréhender leur souffrance intérieure. Leurs amis des labos leur aura certainement déjà donné une solution miracle, à quoi bon se concentrer sur le patient ?

                                              C’est ainsi que la mère d’un ami à moi est récemment décédée, des suites des complications d’un cancer, dans un hôpital parisien réputé... alors que son pronostic de base était bien moins inquiétant que le mien. Et que de mon coté, les métastases régressent, voire disparaissent...

                                              Je sais ce qu’on va dire, d’autres éléments rentrent en compte. Il ne s’agit pas la de rentrer dans des éléments détaillés de comparaison, ce travail nous l’avons déjà fait, et nous avons vu de nos yeux le résultat entre une approche « industrielles », leadée par des médecins qui ne sont que la prolongation des labos, et une approche plus humaine, ou, tout en conservant une approche se basant sur des traitements médicaux de référence, on écoute le patient, on prend aussi en compte les dimensions psychologiques, nutritionnelles, etc.

                                              A la liste proposée par le docteur Delépine, j’ajouterais des modules de formation traitant de l’approche psychologique du patient souffrant d’un cancer, d’améliorer ceux-ci et d’en augmenter la durée pour le personnel en bénéficiant déjà (médecins inclus, que ces modules soient obligatoires !), et de le mettre en place pour ceux n’en bénéficiant pas

                                              J’ai une chance incroyable d’avoir eu accès à cette équipe et à ce service (il est communément admis qu’un chef de service détermine l’ambiance et le dévouement de ses équipes). Et je suis abattu de savoir que nous avons les moyens d’offrir ces mêmes services à d’autres personnes, dont beaucoup sont moins atteintes que moi, mais qui n’auront peut être pas les mêmes opportunités de survie.


                                              • Nuccia Nuccia 10 mai 2013 19:04

                                                 Très justes propositions !


                                                -La tarification à l’activité est une course perverse à la rentabilité mais nullement à l’efficacité du soin ni à la justesse du diagnostic . Pourquoi la maintenir ?
                                                -La multiplication des exigences en matière de traçabilité conduit en au paradoxe de « soignants » passant énormément de TEMPS à écrire ce qu’il serait judicieux et souhaitable de faire aux patients .....les petites croix sur l’écran témoignent de « bonnes pratiques » dont la plupart ne seront pas mises en oeuvre faute de ce précieux temps gâché à l’alimentation de la machine bureaucratique ! 
                                                La formation actuelle des soignants les prédispose d’ailleurs à cette activité de petits scribouillards enfermés dans les bureaux vitrés ....et distributeurs de médicaments dont la prescription est mal maîtrisée ! 
                                                Pourquoi ? Pourquoi cette dérive sinon parce que la médecine elle même s’éloigne de sa scientificité et de son but premier : soulager/guérir pour devenir une « offre de soins » face à une « demande » dans un marché concurrentiel .
                                                Un gouvernement qui se veut « juste » , « social » , aurait tout à gagner à lire cette lettre et en tirer les conclusions . 
                                                Nombre de professionnels hospitaliers vivent ces contradictions et tentent de sauver ce qui peut l’être .


                                                • mortelune mortelune 11 mai 2013 18:04

                                                  Un médecin m’a dit à peu près la même chose pas plus tard que vendredi dernier.



                                                  • gege061 gege061 12 mai 2013 16:58

                                                    Effectivement c’est un sujet qui ne peut se traiter en 2 mots.

                                                    Je souhaite apporter ma pierre à la discussion et j’ai mis sur mon blog un topo sur les différents systèmes de sécurité sociale et en particulier la Sécu. La loi HTPS, ou loi Bachelot de 2009 qui instaure les Agences régionales de santé (ARS), la création du conseil de surveillance et des Communautés hospitalières de territoire (CHT) est une petite révolution pour le monde de la santé et les ARS qui sont probablement à l’origine de bien des problèmes.
                                                    Comme il me semble qu’à travers les reformes et ces agences on cherche a soigner la Sécu plus que les malades il faudra parler du financement de la sécu ce que je ferais ultérieurement

                                                    http://papyencolere.over-blog.com/


                                                    • Denzo75018 13 mai 2013 12:10

                                                      Les Français sont égoïstes !
                                                      Ils dépensent beaucoup du budget de la sécu dans la bobologie ou bien en arrêts maladies abusifs, alors même que nous pourrions utiliser ce budget pour des vrais malades et dont les soins sont longs et couteux ...


                                                      • MdeP MdeP 13 mai 2013 12:33

                                                        MdeP @ Denzo75018

                                                        Face à la maladie, il n’y a que le médecin qui sait. Le médecin est irremplaçable. Et le médecin doit être consulté au moindre doute sur le « bobo ».
                                                        Je connais des parents d’une famille alliée à la mienne qui ont vu leur enfant mourir au petit matin de son diabète infantile : ils n’avaient pas voulu appeler un médecin de nuit au regard des frais engagés pour pas grand chose, pensaient-ils. Cela s’est passé il y a plus de trente ans, mais. 

                                                      • Denzo75018 15 mai 2013 15:46

                                                        Alors avec un tel raisonnement, c’est la mort de l’ensemble des assurés car notre système de soins n’y survivras pas ! N’oubliez pas que dans une société et même dans la médecine il faut pour sauver des individus que le système soit vivant et survive ...


                                                      • MdeP MdeP 15 mai 2013 17:36

                                                        MdeP @ Denzo 75018

                                                        Vous connaissez Comment parler de la société à un canard ? (creative commons)
                                                        Je vous en cite quelques extraits :
                                                        « Evitez absolument l’impératif ! »
                                                        « L’élitisme est à la connaissance ce que le capitalisme est à l’économie. »
                                                        « Je m’éveille.
                                                        Je m’émerveille
                                                        d’en savoir si peu
                                                        d’en avoir autant à prendre
                                                        je mange à tout va
                                                        je m’intoxique
                                                        de moi »


                                                      • gege061 gege061 15 mai 2013 09:56

                                                        Chose promise chose due ....
                                                        la suite du topo « sur le financement la Sécu » est sur le blog http://papyencolere.over-blog.com/

                                                        merci de vos commentaires
                                                        @+


                                                        • MdeP MdeP 15 mai 2013 13:21

                                                          Vais voir votre site de suite. Merci.


                                                        • L'enfoiré L’enfoiré 26 septembre 2013 09:32

                                                          Et un journal en plus sur le sujet


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