Requiem pour une liberté de penser perdue
La loi Taubira porte gravement atteinte à la liberté de penser (d'opinion ou de conscience) car elle abolit un concept, celui d'une union républicaine destinée à rendre public l'engagement d'un homme et d'une femme à se devoir respect et fidélité pour fonder une famille. Ce concept d’union républicaine sur lequel reposait le renouvellement des générations au sein de la famille a désormais été interdit d’expression par une loi qui lui confisque son nom au profit d’un autre reposant sur la prépondérance donnée au sentiment amoureux et aux libertés individuelles au détriment de valeurs plus essentielles à fondation d’une famille (fidélité, respect des droits de l’enfant,…). Faisant fi au passage du caractère privé de la relation amoureuse et de l’intimité des relations sexuelles, l’institutionnalisation de ce nouveau concept qui ne fait plus référence à une quelconque procréation naturelle et à sa dimension sociale en matière de renouvellement des générations, accorde plus d’attention aux droits des époux qu’à leurs devoirs et ouvre en particulier la voie à des modes de filiation artificiels qui n’ont pas l’intérêt supérieur de l’enfant comme objet de considération primordiale.
Je revendique la liberté de penser et d’exprimer des concepts que la loi républicaine rejette indûment, ainsi que le droit de défendre les valeurs que me dictent ma conscience, même et surtout lorsque cette loi les bafoue.
Je revendique le droit d’exprimer le concept républicain d’union entre un homme et une femme pour assurer une filiation, sans encourir le risque d’être condamné pour propagation d’idées à caractère homophobe.
Je revendique la liberté élémentaire de penser, avec le mot qui l’exprime depuis 1791 au regard de l’état civil laïc et républicain, le concept d’union entre un homme et une femme pour assurer une filiation.
Je revendique le droit d’attendre de l’État républicain qu’il n’abandonne pas aux seules religions le monopole de la légitimation et de la concrétisation sociale du concept d’union entre un homme et une femme pour assurer une filiation, sans être pour autant accusé d’homophobie.
Je revendique le droit d’attendre de l’État républicain qu’il reconnaisse la spécificité de cette union, sans être accusé de discrimination à l’égard des personnes dont l’orientation sexuelle est incompatible avec ce concept sur lequel repose le renouvellement des générations, et dont seule la portée sociale indiscutablement importante justifie la concrétisation publique dans un acte civil solennel engageant mari et femme à se devoir mutuellement respect, fidélité, secours et assistance pour assurer ensemble la direction morale et matérielle de la famille, pourvoir à l'éducation des enfants et préparer leur avenir (Code civil, Titre V, Chapitre VI, Des devoirs et des droits respectifs des époux, Articles 212 et 213).
Je revendique donc le droit d’attendre de la République qu’elle puisse, sans être pour autant accusée par les homosexuels de discrimination à leur égard, désigner l’union par amour mutuel de deux personnes de même sexe pour mener vie commune, d’un autre mot que celui exprimant le concept d’union entre un homme et une femme pour assurer une filiation.
Je revendique la liberté, sans être accusé d’incitation à la discrimination à l’égard des homosexuels, d’élever mes enfants dans l’idée que tout enfant né ou à naître ne peut pas être privé délibérément d’un père ou d’une mère, dans le seul but de combler le désir d’enfant légitime d’adultes responsables, dont la satisfaction naturelle est néanmoins biologiquement impossible en raison de leur orientation sexuelle.
Je revendique la liberté, sans être accusé d’incitation à la discrimination à l’égard des homosexuels, d’élever mes enfants dans l’idée que les amours homosexuelles sont tout autant respectables que les amours hétérosexuelles tant qu’elles relèvent comme ces dernières de la vie intime de chacun, que les unions ayant pour seul objet de reconnaître un amour mutuel entre deux personnes pour mener vie commune et garantir les droits respectifs de chacun, sont des actes purement privés, mais que l’union d’un homme et d’une femme pour fonder une famille est d’une toute autre nature, ni supérieure, ni inférieure, mais simplement différente, qui seule peut justifier l’utilité d’une consécration publique nécessairement civile en France, avant de pouvoir être religieuse.
Je revendique la liberté élémentaire d’éduquer mes enfants dans le respect de ces valeurs morales qui sont les miennes et celles de leur mère et qui ont fondé notre union, sans leur demander d’enfreindre une loi de la République qui leur impose de rejeter ces valeurs en abolissant le concept même d’union entre un homme et une femme pour fonder une famille, afin de le remplacer par un autre concept prétendu nouveau d’union qui ne distingue pas les sexes l’un de l’autre.
Je revendique le droit pour tous les Français d’exercer des fonctions d’élu de la République sans avoir à renier leur conscience en célébrant le mariage de personnes de même sexe pour le seul motif qu’elles s’aiment et souhaitent mener un moment de vie ensemble, et accéder ainsi au droit à l’enfant via le mécanisme de l’adoption.
En attendant l’alternance républicaine susceptible de revenir sur cette loi qui prétend supprimer un concept auquel la majorité en place n’adhère pas, en changeant le sens du mot qui l’exprime, je revendique en tout cas, pour tous ceux qui adhèrent au concept républicain d’union entre un homme et une femme pour assurer une filiation, la liberté d’exprimer en tout lieu et en toute occasion ce qui le différencie de celui d’une union consacrant des amours homosexuelles, sans être pour autant accusés d’homophobie.
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