Un artiste qui « a la carte » : Daniel Buren à la Monnaie de Paris
« Avoir la carte » ou ne pas
l’avoir, telle est la question ! L’expression est de Philippe Noiret qui
l’aurait empruntée à son ami Jean-Pierre Marielle au sujet des connivences d’un
certain milieu parisien : « Il y a un
petit comité, disait-il, un jury
clandestin, composé de gens influents des médias, du Monde, de Télérama,
de Libération et deux ou trois
outsiders, qui distribuent des cartes, dorées ou pas, assurant aux porteurs que
quoi qu’ils fassent, pour leur plus petit pet, il y aurait de l’écho. Le coup
de projecteur sera là. »
Le milieu du théâtre et
du cinéma n’est pas le seul à être concerné. D’autres paraissent l’être tout autant, les
médias eux-mêmes, l’édition, ou les arts plastiques.
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Le Palais Royal
On ne présente plus les colonnes de Buren qui, de l’aveu même de Jacques Lang, dans son dernier livre d’entretien, « Demain comme hier » (1), ont servi surtout à chasser les voitures des conseillers d’État de la si belle cour du Palais Royal. Au moins ont-elles eu une utilité pratique de plots dissuasifs à défaut d’embellir les lieux. Leur inconvénient – on ne l’aurait pas cru – est leur vieillissement précoce. Elles ne sont plantées que depuis 1985 : or voici qu’elles doivent déjà faire l’objet d’une restauration à grands frais, comme on le voit aujourd’hui en traversant le Palais Royal. Elles ne rivalisent donc pas en pérennité avec les colonnes de Paestum, de l’Acropole d’Athènes ou de la vallée des temples d’Agrigente, dont 25 siècles dans les jambes ont si peu altéré le galbe. Mais sous climat tempéré, les rayures de zèbre doivent mal supporter les intempéries.
De même, en 2000, qui était invité à la Villa Médicis de Rome pour une mémorable exposition, dans le cadre de « la Mission nationale pour la célébration de l’an 2000 », intitulée « La Ville / le Jardin / la Mémoire » parmi une trentaine d’artistes, architectes, paysagistes et même, oui, « promenadologues » (sic) ? Mais Daniel Buren bien sûr ! Il avait eu droit à la cour d’honneur pour y dresser, autour de l’obélisque, face à la ravissante loggia Renaissance abritant une copie du "Mercure" de Jean de Bologne, de bien plats panneaux à miroir, zébrés, comme il se doit, puisque sa tendresse pour le zèbre est sa marque de fabrique.
Il avait appelé ça « Cabane éclatée pour un obélisque ». Pourquoi pas puisqu’il n’y avait pas de toit ? Quel autre abri peut d’ailleurs accueillir un hôte aussi encombrant ? Amusés, les hauts pins parasols eux-mêmes se poussaient du coude en se penchant pour se mirer dans les miroirs. C’est à peu près tout ce qu’on en a retenu. Mais, il faut l’avouer, cette « œuvre » était la moins insupportable de toutes, à côté des autres comme ce fagot insensé de tuyaux d’arrosage multicolores sous lequel disparaissait la délicieuse fontaine Renaissance, ou cet écheveau fou de « 9 kilomètres de cordelette », disait le programme, qu’ « une artiste » irakienne avait dévidé entre les troncs d’une dizaine de pins.
Depuis le 24 juin et jusqu’au 27 septembre 2009, c’est La Monnaie de Paris qui, cette fois, accueille l’artiste officiel et ses zébrures pour « un travail » dit « situé », appelé « Pergola », annonce la bannière sur la façade de l’institution, quai Conti. De quoi est-il question, à en juger par ce qu’on voit dans la cour ? D’une estrade assez ordinaire somme toute, sommairement couverte de vitres de couleurs posées sur une charpente aussi sommaire, composée de minces linteaux soutenus par d’aussi minces poteaux, aux couleurs fétiches alternées du maître, le noir et le blanc.
On dresse ce genre d’abri provisoire dans les foires en guise de corridor d’honneur menant à une tente de réception réservée aux personnalités. Le terme de pergola n’est pas impropre, sauf, que sauf erreur, ce genre de châssis squelettique ne sert que de support en général dans un jardin à des plantes grimpantes, comme une glycine, sous lesquelles, pour leur magnificence, il tend par vocation à disparaître. Ici, foin des plantes et gloire au châssis dans toute sa nudité et sa sécheresse que les couleurs ne tempèrent guère ! La bannière offre une perspective bien trompeuse pour tenter de donner à cette allée abritée fort banale une approche qui intrigue.
Non, comme avec les colonnes ou les panneaux à miroir, on s’en retourne, une fois plus, en haussant les épaules quand on est capable d’ironie, ou en serrant les poings, fatigué d’ être pris encore une fois pour un demeuré par des institutions et leurs artistes officiels qui n’ont rien à dire, mais qui ont « la carte ».
(1) Jack Lang, « Demain comme hier », éditions Fayard, 2009
66 réactions à cet article
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Vous êtes effectivement libre de serrer les poings ou de hausser les épaules, mais à titre personnel, donc de manière purement subjective (ou bien, précisez la qualification qui rend votre jugement « autorisé »).
Buren ne touche pas aux zébrures mais aux rayures, ce qui n’a AUCUN rapport.
Ne confondez pas art, artistes et « marché » de l’art quand vous pensez porter des coups. Sinon, vous trompant de cible, vous perdez toute crédibilité. Il ne reste plus alors qu’un petit goût amer.
Personnellement, si, face à un travail de Buren je ne ressens pas le même genre de « choc positif » que face aux travaux d’autres artistes, pour autant, je ne me permettrai jamais le type d’intervention que vous tentez là de vous autoriser.
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@ Karl Groucho
Je vois que vous êtes tendance Groucho, que, par culture, l’intimidation fait partie de votre arsenal et que l’argument d’autorité est votre mateau-pilon !
Eh bien si, Monsieur, je m’autorise et avance des arguments. Libre à vous de ne pas les trouver fondés. Encore faut-il les réfuter !
Votre délicate distinction entre rayures et zébrures est un bel exemple de votre ignorance. Ouvrez le Robert et vous apprendrez qu’une zébrure est :
1- une rayure sur le pelage (d’un animal),
2- marque allongée, raie sur une surface.
Apprenez le Français avant de venir vaticiner avec arrogance ! Paul Villach -
Tenez le pour dit monsieur Villach, il faut s’autoriser que dans les milieux autorisés.
Les parisiens sont dubitatifs facent aux colonnes zébrés ou rayés et trouvent la facture un peu salé pour une restauration.
Tout comme vous je trouve un peu cher les bornes de stationnement façon buren, et que dire de l’abri à vélo, que vous nous présentez aujourd’hui.-
@ cathy 30
Oui, vous avez vu comme un des sectateurs n’a pas tardé à dégainé ! Malheureusement, il donne des leçons de sémantique sans connaître le Français ! Quand on est au degré zéro de l’art, il est normal qu’on le soit aussi au niveau de sa propre langue ! Paul Villach
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Les colonnes de Buren sont des bittes (ni belles ni laides, mais totalement inutiles et un tantinet incongrues dans ce lieu) qui ne servent qu’à l’amarrage, l’été, de quelques touristes.
Quant à sa création de la Monnaie, elle a tout d’un abribus sans plan de réseau. Je lui préfère, et de très loin, la statue de Carolina, dans le square Pierné, à deux pas de là. Là on peut réellement parler d’art !
Des avis qui n’engagent, évidemment que moi !-
Il vous gêne Buren ?
Vous n’aimez pas Buren, comme sans doute 9 Français sur 10 qui ne le jugent que sur le souvenir de la polémique du Palais Royal sans rien savoir de plus que ce qui fut dit à l’époque : Rayures, Commande publique...Plus globalement, vous n’aimez sans doute pas l’art contemporain ?
Vous vous êtes arrêté où ? A la Renaissance italienne ? Aux impressionnistes peut-être, mais pas tous ? Picasso, vous nous l’avez dit, c’est non.Et pourtant que savez-vous de sa démarche artistique ?
Qu’est-ce qui vous autorise ce type de dénigrement ?Vous n’aimez pas et c’est votre seul argument.
Un peu court, non ?Pour ceux qui voudraient en savoir plus, lire par exemple cet interview de 2008 :
http://www.lexpress.fr/culture/art-plastique/daniel-buren-la-ville-est-devenue-mon-atelier_504889.html-
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Commentaire à mourir de rire.
Philippe D se croit à l’avant-garde parce qu’il aime un vieil artiste qui a fait sa première oeuvre il y a UN DEMI-SIECLE !
Et qui nous ressort son vieil argument que l’on connait depuis 50 ans : « si vous n’aimez pas l’art contemporain, c’est que vous êtes »arreté à la renaissance italienne".
philippe, vous sentez le vieux.
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« par culture, l’intimidation fait partie de votre arsenal et que l’argument d’autorité est votre mateau-pilon ! »
Je pense sincèrement que vous avez un problème : où voyez-vous la moindre « intimidation » ? À moins que vous ne puissiez souffrir la moindre contradiction ?
« Eh bien si, Monsieur, je m’autorise »
Étant finement observateur, j’avais bien remarqué.
« et avance des arguments. »
Ah ? Là, par contre, je ne remarque rien. Lesquels ?
« Libre à vous de ne pas les trouver fondés. Encore faut-il les réfuter ! »
Pour réfuter des arguments, encore faut-il qu’il y en ait. Donc, je réitère : lesquels ?
« Votre délicate distinction entre rayures et zébrures est un bel exemple de votre ignorance. Ouvrez le Robert et vous apprendrez qu’une zébrure est :
1- une rayure sur le pelage (d’un animal),
2- marque allongée, raie sur une surface.
Apprenez le Français avant de venir vaticiner avec arrogance ! »Je vous ferai remarquer que, question arrogance, vous en tenez une lourde couche, et que mon intervention, elle, n’était strictement pas arrogante, même si votre apparent délire vous pousse à penser le contraire.
Concernant LE LIVRE, sachez que le Robert, petit ou grand, ne contient pas fatalement « la vérité » dans son entier. J’admets que j’aurais peut-être dû préciser rayures « régulières », bon. Mais je maintiens. Un zèbre n’est pas un bagnard. Les rayures de Buren sont régulières et répétitives, les zébrures sont tout autres (Voyez Turing et Mandelbrot, par exemple).
Ensuite, lisant votre intervention suivante...« Oui, vous avez vu comme un des sectateurs n’a pas tardé à dégainé ! Malheureusement, il donne des leçons de sémantique sans connaître le Français ! Quand on est au degré zéro de l’art, il est normal qu’on le soit aussi au niveau de sa propre langue ! »
... Je vous remercie de me donner des leçons de français, je pense en effet que vous êtes tout indiqué. Ensuite, vous voyez en moi un sectateur ? De quoi, s’il vous plaît ? Vous êtes là en pleine projection, il me semble. De même que vos préjugés sur mon supposé degré zéro de l’art sont très mignons, et uniquement basés sur vos petits fantasmes (manque de pot, je suis plasticien). De même que m’attribuer un degré zéro de ma propre langue est bienvenu (je bosse également dans le livre). Modérez donc votre hargne, et répondez plutôt sur le fond, si vous avez le moindre argument. Ou allez consulter, puisque, visiblement vous souffrez beaucoup. Mais mordre les autres ne vous soulagera pas, je vous l’assure.
Je vous engage également à vous documenter sur ce qui fut nommé « Entartete Kunst », autrement dit « art dégénéré », sur ceux qui se permirent une telle qualification, et sur la lumineuse époque à laquelle cela correspond.
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@ Marx tendance Groucho
"Je vous engage également à vous documenter sur ce qui fut nommé « Entartete Kunst », autrement dit « art dégénéré », sur ceux qui se permirent une telle qualification, et sur la lumineuse époque à laquelle cela correspond".
Au moins, vous, vous êtes un rapide ! Vous venez d’atteindre le point Godwin en deux échanges ! Bravo ! Continuez ! PV
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Faites-vous plaisir avec le point Godwin (sauf que là, il y a bien un rapport direct, d’où ma mise en garde), ça ne fera de mal à personne.
Mais quid des arguments et du débat sur le fond ?
Toujours rien ?!
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Cher Paul Villach
Salutaire article qui vient à point pour dégonfler la baudruche de certaines formes d’art contemporain .Les réactions de « Karl Groucho » ( !! ) viennent à point pour nous démontrer que nous sommes-là devant un nouvel avatar du cléricalisme .En effet , l’argument d’autorité qu’il utilise ressemble à s’y méprendre à celui qu’utilisent les thuriféraires de la « religion RATP » ( religion d’amour, de tolérance et de paix ), lorsque le citoyen de base s’offusque du galimatias ultra-violent , misogyne et réactionnaire que constitue le texte coranique .L’argument qui est opposé dans ces cas-là est du genre « vous n’avez pas fait les études nécessaires pour comprendre le coran. Seuls les » savants musulmans « ( ceux qui, par exemple, ont fait des études dans une université de » sciences islamiques « sont à même de comprendre ce texte » !De la même façon, selon « Karl Groucho » , seuls les experts en critique d’ art ( parmi lesquels , à le lire , il semble se classer lui-même ) seraient à même de donner leur opinion sur une oeuvre d’art ( Ces experts étant formés dans les écoles des Beaux-Arts ou dans les facs d’histoire de l’art , par exemple ) .C’est un peu comme si l’on n’autorisait que les anciens étudiants du conservatoire ou de musicologie à donner leur avis musical sur le dernier tube de rap ou de tecktonik !Pour ma part , la principale différence entre Buren et les concepteurs et fabriquants de stores à rayure ( ou de n’importe quoi d’autre à rayures ) est que ceux ci gagnent beaucoup moins d’argent , et ne coûtent pas un seul centime à l’Etat français !A noter que « Karl Groucho » marque, dès le deuxième de ses commentaires, un « point Goodwyn » en faisant une magnifique ( bien que discrète pour les non-initiés ) « reductio ad Hitlerum » de ses opposants , en utilisant l’argument paralogique de l’ « entartete Kunst » , adaptation du célèbre aphorisme de la logique shadok :« tous les chats sont mortels , Socrate est mortel , donc Socrate est un chat » , pseudo-syllogisme qu’il adapte de la façon suivante : " Hitler et ses partisans disaient que l’art contemporain est un art dégénéré , vous critiquez Buren qui est un artiste contemporain , donc vous êtes un partisan d’Hitler !NB ce paralogisme Shadok est souvent utilisé également pour assimiler la critique de l’islam à l’antisémitisme et au racisme , et , naguère , pour traiter de fascistes tout ceux qui mettaient en doute les fondements idéologiques de l’URSS !Je ne saurais trop vous conseiller , si vous passez non loin de Rouen , d’aller au château de Vascoeuil voir une magnifique exposition de ce que l’on pourrait appeler de l’art contemporain alternatif : de magnifiques huiles faites par des artistes de grand talent, principalement en provenance d’ex- Europe de l’Est, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne sont pas limités par la technique ni par l’imagination ! ( NB les photos sur internet ne donnent qu’une petite idée de la qualité de ces oeuvres . )J’aurais déjà fait un article à ce sujet si j’avais pu , mais l’ordinateur de mon domicile est tombé en rideau !-
PS
Pour avoir beaucoup fréquenté , à une lointaine époque , le milieu des étudiants des beaux-arts , j’ai appris comment les étudiants étaient jugés lors de la présentation de leurs oeuvres . Des artistes inventifs de talents étaient blackboulés , alors que d’obscurs fabricants « d’installations » étaient reçus à l’examen sans problème .En effet , lors de la présentation de ses oeuvres , l’apprenti artiste devait faire un exposé sur sa « démarche artistique » , exposé qui était un élément essentiel de sa note . Ce n’était donc pas le meilleur artiste qui était jugé , mais le meilleur causeur ! -
Décidément...
Voici les mêmes méthodes que l’auteur...
Quel « cléricalisme » ?
Que vient donc faire ici « le texte coranique » ?(!)
Où avez-vous lu que je me « qualifierais » comme « critique » ?
Que savez-vous de ma formation ?
Que connaissez-vous du travail de Buren, de sa démarche, etc. ?
Où avez-vous lu que je pratique le syllogisme (que vous, vous pratiquez fort bien, comme l’amalgame, la projection, etc.) ? Je dis que les nazis ont rangé — pour l’opinion, car, eux, ont su procéder à de juteux placements à l’occasion — une bonne part de l’art contemporain de l’époque dans l’art dégénéré (principalement surtout l’expressionnisme, mais pas que). Et je mets en garde.
Puis voilà que vous revenez encore sur l’islam (vous avez visiblement un problème de ce côté, et vous nous en faites bien profiter).
Bref, vous développez préjugés et projections, avec la dose de mauvaise foi nécessaire.
Quant à vos préjugés sur les écoles d’art, vous rapportez des propos qu’on vous a rapportés (on sait ce que ça vaut), puis, sur cette « base », vois vous permettez de généraliser. C’est simplement malhonnête.Et si vous argumentiez sur le fond ?
Nous pourrons alors en reparler. -
Cher Docdory
Entièrement d’accord avec vous sur la stratégie de ces sectateurs ! Une remarque : je ne vous avais pas encore lu quand j’ai renvoyé le monsieur au point Godwin, qui est évidemment l’argument ultime de ceux qui n’en ont pas pas ! Ils sont indécrottables ! Paul Villach
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Vous écrivez sur « l’argument ultime de ceux qui n’en ont pas », libre à vous (encore une fois, si ça vous fait plaisir, après tout, vous en avez bien besoin !). Mais vous ne vous sentez pas légèrement gonflé, là ? Les vôtres, d’arguments, je les attends toujours, et je ne suis pas le seul.
Sortez un peu de la mauvaise foi, que diable !
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@ Le furtif
Le fait que je critique Buren ne va évidemment pas faire de moi un acheteur de néo-poulbots sur la place du Tertre à Montmartre ! -
@ Docdory
Merci pour les liens que vous nous indiquez.
A la vue de ceux-ci, je crois bien que nous sommes, vous et moi, irréconciliables en matière de goût artistique.Vous avez bien entendu le droit d’aimer ce genre de peinture, qui pour moi est tout sauf de l’art et en rien contemporain. Tout juste de la soupe ésotérique vue et revue 10 000 fois.
Je vous mettrais d’ailleurs volontiers au défi de distinguer parmi la 50 taine d’artistes présentés sur le site, qui a bien pu faire l’une ou l’autre de ces « oeuvres ».
Ce qui est montré sur le site me fait dresser les cheveux sur la tête et me ferait fuir plus sûrement qu’une charge d’éléphants.Comme Karl-Groucho, je ne suis d’ailleurs pas particulièrement sensible aux oeuvres de Buren.
Cependant je lui reconnais une grande cohérence dans tout son travail. Je ne connaissais pas son travail de la monnaie de Paris, mais en une seule photo je pouvais savoir qu’il en était l’auteur, ou que quelqu’un s’en était inspiré. Cette signature visuelle est déjà la preuve d’une certaine originalité. Son appropriation de l’espace est également très souvent remarquable, à mes yeux.
J’aime être étonné, au hasard de promenades dans les villes, par des interventions artistiques.
Je viens de faire un reportage photo sur les traces laissées par des artistes de la mouvance Street-Art avec lesquels je me sens plus en phase, ne serait-ce que par le côté spontané et éphémère de leurs réalisations.Bref nos sensibilités artistiques sont visiblement très différentes.
A priori, en art, personne n’a tort ni n’a raison, mais votre charge contre Karl-Groucho est absolument ridicule, tout comme l’article contre Buren et les réactions agacées de Paul Villach. -
@ Philippe D
Pour moi , le plus grand artiste contemporain reste HR Giger .Si cela était possible , je prendrais le pari avec vous : en 2500 , de quel artiste du XXème et du XXI ème siècle se souviendra t-on ? Giger ou Buren ?Pour moi , la réponse ne fait absolument aucun doute ! -
@ Philippe D.
« mais en une seule photo je pouvais savoir qu’il en était l’auteur, ou que quelqu’un s’en était inspiré »L’expertise n’est pas trop difficile ! La tendresse répétitive pour le zèbre est une signature qui n’est pas si répandue, qu’elle se manifeste sous forme de rayures ou de zébrures ! Paul Villach
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Docdory
Il nous sera effectivement difficile de valider votre pari, et même si je ne suis pas un fervent supporter de Buren, je miserais volontiers tout sur lui.
Parmi les artistes que j’aime beaucoup je peux vous citer Mark Rothko, et vous comprendrez que nous sommes à mille lieues l’un de l’autre.
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Paul,
Amusant ce que vous dites sur les rayures de zèbre.
Il y a 15 jours j’étais en Toscane, devant le Duomo de Sienne, tout en rayures de marbre Noir et Blanc, et je pensais à Buren, et aux soucis que lui valurent ses quelques colonnes.
Au 14° siècle les Siennois n’avait pas cette peur. -
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@ Philippe D
J’y étais moi même en juillet, ainsi qu’à Pise ou encore à Orvieto que vous connaissez peut-être, où alternent en effet les couleurs.
Mais ne trouvez-vous pas qu’il y a un abîme entre ces cathédrales et ces jeux frivoles de M. Buren ? Ce n’est pas qu’une affaire d’alternance de noir et de blanc, mais de créations d’édifices. Quoi de commun entre les colonnes de Buren et Paestum, entre sa « pergola » et les cathédrales romano-gothiques italiennes, entre le rien et le tout ? Paul Villach -
@ Philippe D
Je connais Rothko , pour moi ce n’est tout simplement pas de l’art . Barbouiller des carrés ou rectangles de couleur comme il le fait est à la portée du premier venu . N’importe qui pourrait en faire autant .Par contre , il n’existe qu’une personne au monde à pouvoir faire du HR Giger , c’est HR Giger . C’est toute la différence ... -
Paul,
A Florence je suis allé revoir les merveilleuses fresques de Fra Angelico au couvent San Marco et à Sienne j’ai admiré les fresques découvertes il y a à peine 10 ans dans le baptistère du Duomo. Absolument splendide et dans un état de conservation impensable.
Entre ce Duomo et Buren Il y a 6 siècles d’écart.
Il n’est pas question de comparer des réalisations si différentes, mais de trouver des influences, des similarités, des antériorités.
Croyez-vous que le premier architecte italien de la renaissance qui osa appliquer un parement en marbre rayé de noir et blanc, ne fut pas lui aussi pris pour un avant-gardiste incompréhensible de la plus-part de ses contemporains ?
Pourquoi ne faisait-il donc pas comme ses prédécesseurs ?
A quelle époque aurait-il fallu figer l’art ?L’écriture picturale évolue, les artistes ont le besoin, la nécessité d’explorer de nouvelles formes d’expression.
Encore une fois je n’apprécie pas spécialement Buren, mais votre critique m’incite à en savoir plus sur lui et sur sa démarche. Quand un artiste dérange à ce point, pour des réalisations somme toute assez classiques, c’est qu’il doit toucher un point sensible.
Pourquoi ces rayures inoffensives suscitent-elles autant de réactions de rejet ?
Buren est dans une recherche graphique d’économie de moyens. Il joue avec la géométrie, avec les contrastes. Il simplifie les formes.
Je conçois parfaitement que l’on n’aime pas ou que l’on soit insensible, mais ce rejet brutal, cette condamnation me surprennent. Il y a là une forme d’intolérance envers ce que l’on ne peut pas percevoir soi-même. -
Docdory,
Vous connaissez Rothko ?
Permettez moi d’en douter. Vous avez du apercevoir des reproductions format 13x18cm d’oeuvres qui mesurent plusieurs mètres de côté.
Vous n’avez pas vu la matière, le nombre de couches de peintures qu’il applique pour arriver au résultat final. la douceur de ses transitions, l’audace et la subtilité des juxtapositions.
Vous n’avez pas reçu le coup de poing que l’on ressent face à ses tableaux.
Il y a un musée à Bâle où vous pourrez tenter l’expérience si vous le souhaitez, par curiosité.
Vous n’aimerez peut-être pas plus après, mais vous ne direz plus qu’il s’agit de barbouille à la portée du premier venu. -
@ Philippe D
Buren ne me dérange pas ! Le rien ou presque rien ne saurait déranger.
En revanche, c’est l’accueil institutionnel qui me pose problème et me fait dire qu’il a « la carte » ! PV -
@Philippe D
Le rapport est quand même lointain, Paul Villach a raison
http://www.licencephoto.com/public/affichfr-72721-190-15-5328.html -
@ Nevenael
Merci pour votre appui face à ce qui apparaît comme une confusion intellectuelle dont beaucoup n’ont plus conscience. PV
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Nevanael,
Faites abstraction de la façade (qui comporte de superbes statues).
Le reste du batiment est beaucoup plus sobre.
J’ai fait de nombreux gros plans du parement : Le jeux des lignes horizontales, cassées par les nombreux angles des piliers constituent des graphismes simplissimes et très puissants.C’est justement parce que cet édifice est à mille lieues des réalisations de Buren que le parallèle est intéressant.
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Reneve
Vous faites l’âne pour avoir du foin ?
Ai-je comparé une oeuvre bâtie en plusieurs siècles par des milliers d’ouvriers et des centaines d’artistes à la réalisation ponctuelle d’un artiste vivant ?
Le débat ici me laisse un affreux goût amer tant vous semblez nombreux à vous permettre de juger sans appel un artiste (qu’encore une fois vous avez le droit de ne pas aimer) mais de là à dénigrer l’ensemble de son travail, travail que visiblement personne n’a vraiment pris la peine de chercher à mieux connaître ou à comprendre, voilà qui me laisse pantois.
La création artistique est par essence subjective, Docdory me cite des artistes importants pour lui qui ne me semblent que vulgairement mineurs. C’est mon avis, et uniquement le mien. Je respecte pour autant leur travail, il ne me plait pas. C’est tout.
Les chantres de la liberté se révèlent parfois être de fieffés censeurs.
Et des sacrés faux-culs.
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Hé philippe/pain grillé,
tu veux avoir l’honneur d’inaugurer le marché juridico-communicationel dont quelqu’un (warfff) t’a entretenu hier ? -
« my black eyed boy you should there’s nowhere else to go
you will find your own space sometime »... -
Chacun son combat Shaw.
Je respecte ton désir de plus de civilité. Je n’y crois pas mais je le respecte.
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C’est un début Philippe.
Par contre les questions de civilité ne se devraient pas d’être futiles. Par exemple pourquoi ici tu ne respectes pas présentement mon anonymat ?
« people couldn’’t believe what I’ll become... » -
Excuse me Future Custer Girl, comme tu sais quand on répond on n’a plus le post en face des yeux.
Et ton nom ne m’est pas encore familier. -
Et il ne te le sera plus jamais de toute façon
tant que t’auras pas appris par coeur le dictionnaire comme tout le monde -
@ Philippe D
Oui , j’ai déjà vu dans la réalité des tableaux de Rothko , je n’ai reçu aucun coup de poing , je n’y ai vu ni audace ni subtilité , juste un désintérêt total.
Qu’il dessine des quadrilatères colorés superposés avec de nombreuses couches de peinture ou une seule ne change rien à l’affaire : le résultat final ( des quadrilatères de couleurs ) ne m’émeut et ne m’intéresse pas plus que du papier peint sur un mur ...
Attention , je n’ai rien contre l’abstraction, bien au contraire !
Mais pour moi, les artistes abstraits les plus intéressants actuellement sont ces mathématiciens qui essaient d’utiliser les équations des courbes fractales pour en faire des oeuvres fascinantes , bien plus intéressantes que du Rothko ou du Buren
http://www.smashingmagazine.com/2008/10/17/50-phenomenal-fractal-art-pictures/
http://pagesperso-orange.fr/charles.vassallo/
Avouez quand même que c’est une forme d’art qui apporte bien plus à l’esprit que Buren ou Rothko !!!
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étrange ressemblance avec ceci :
http://www.archiexpo.fr/prod/five-stars-italy/pergola-en-aluminium-50937-124193.htmlceci étant j’avoue que le discours de P.Villach montre ses propres limites. Non parce qu’il aurait fondamentalement tort (je suis même plutôt enclin à penser comme lui au sujet de ces oeuvres, ce qui est une source évidente de la justesse du propos !) ; mais parce que sa critique ne concerne qu’un déscriptif larvé et blasé d’un visuel. De même qu’il décrit l’oeuvre de Buren :
« De quoi est-il question, à en juger par ce qu’on voit dans la cour ? D’une estrade assez ordinaire somme toute, sommairement couverte de vitres de couleurs posées sur une charpente aussi sommaire, composée de minces linteaux soutenus par d’aussi minces poteaux, aux couleurs fétiches alternées du maître, le noir et le blanc. »
puis « Ici, foin des plantes (personnellement j’ai adoré l’association foin et plantes, bravo ! ndlr) et gloire au châssis dans toute sa nudité et sa sécheresse que les couleurs ne tempèrent guère ! La bannière offre une perspective bien trompeuse pour tenter de donner à cette allée abritée fort banale une approche qui intrigue. »
il aurait pu parfaitement décrire l’oeuvre de Magritte comme ceci :
« De quoi est-il question, à en juger par ce qu’on voit sur le mur ? D’une toile assez ordinaire somme toute, sommairement couverte de touches de couleurs à l’huile sur support sommaire, composée de lin et de mince entretoise de bois, représentant, avec une technique simpliste, une pipe ordinaire, banal objet marchand avec pour titre trompeur »ceci n’est pas une pipe".
Bien évidemment on repliquera que l’oeuvre de Magritte est à regarder dans le contexte du manifeste du surréalisme ; que ceci n’est effectivement pas une pipe mais la représentation d’une pipe. Bref qu’il y a un travail intellectuel fort intéressant et que l’artiste à quelque chose à nous dire.
Ce qui manque donc à la critique de cet article c’est justement la critique de l’intention de l’artiste. Sa démarche ? Que veut-il nous dire ? Son message ?
C’est dans la vacuité de ces paramètres là qu’il sera permis de juger l’installation (ou travail, car oeuvre ça fait pas in) et non seulement dans un descriptif laconique digne d’una catalogue Leroy Merlin où la seule critique réelle concerne le manque de plantes et le sentiment de tromperie dégagé par l’affiche.
Comme il est difficile de démontrer et critiquer quelque chose qui n’existe pas, on peut néanmoins comprendre pourquoi l’auteur a pris le parti de la facilité.-
Le problème posé par l’art contemporain (qui produit parfois de bien belles choses) vient de ce qu’il privilégie presque systématiquement le concept à la beauté ou l’esthétique d’une oeuvre.
Une approche qui permet à des « installateurs » de sacs-poubelles suspendus ou de boîtes en plastique remplies de déchets genre tampax ou brosses à dents usagées d’occuper une place dans des musées comme la Tate Modern alors que l’accès en est refusé à des artistes de grande qualité qui ont le tort de travailler les formes et la matière de manière plus classique. Bref des ringards comparés aux innovants conceptuels !-
Je connais des sculpteurs de très grande qualité, tel François Hameury, qui n’ont pas l’ombre d’une chance d’être exposés dans la cour carrée du Louvre ou les jardins de Versailles. Dans le même temps Jeff Koons a accès aux prestigieux appartements du château avec son chien ou son homard. Cherchez l’erreur !
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« [...] l’art contemporain (qui produit parfois de bien belles choses [...] »
Le rôle de l’art est-il de produire « du beau » ?
Qu’est-ce que « le beau » ?
Qu’est-ce que « l’esthétique d’une œuvre » ?« [...] des sculpteurs de très grande qualité [...] »
Qu’est-ce qu’un sculpteur de très grande qualité ?
Pas si évident que ça de répondre à des questions si simples en apparence, eh ?
Ceci dit... l’art contemporain ne comporte pas que des artistes conceptuels, loin de là.
Quant à Koons, personnellement, je trouve que ce type mène une carrière (rien que ça, déjà...) purement marketing, et pour moi, le marketing n’a rien à voir avec l’art, autrement dit avec le fait de tenter de « créer » (et on peut continuer les questions dans les questions : qu’est-ce que « tenter de créer » ?).
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Sur Koons, entre autre :
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/PATAUD_CELERIER/16183
AtTeNtIoN : ne pas généraliser ! -
Il coûte combien au contribuable ce Buren ?
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La fine question qui tue...
Justement, tiens ! À propos de tuer. Et le budget de l’armée ? Il coûte combien au contribuable ? Sachant que si Buren « coûte quelque chose au contribuable », ça ne tient pas à lui !
Et, si « ça vous coûte », nul ne vous empêche de maintenir vos revenus à un niveau assez bas pour ne pas être imposable. C’est possible. Parce que « Résister se conjugue au présent », comme a dit Lucie Aubrac. -
@ Yohan
Excellente question ! Il semble que la simple restauration des colonnes de Buren ait coûté 3,2 millions d’euros au contribuable , ce qui est manifestement de l’argent jeté par les fenêtres !Il eut mieux valu laisser ces monstruosités glyptiques démodées et décaties mourir de leur belle mort , ou, mieux, les détruire et restituer à cette place son aspect originel !Il n’est pas inutile de rappeler ce que dit la déclaration des droits de l’homme et du citoyen sur les contributions :Article XIIIPour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les Citoyens, en raison de leurs facultés .On se demande en quoi l’édification , puis la réparation de ces colonnes représentent une dépense d’’administration ... -
Ça y est, me voilà rassuré ! Je ne vais pas mourir diot ! J’ai TOUT compris !
Finalement, le monde est simple :
Ce qui vous déplaît doit être détruit ! Et voilà ! -
@ Karl Groucho
A vrai dire , les détruire serait peut-être une dépense superfétatoire : elles étaient en train d’être tranquillement détruites par la providentielle action du climat .Et selon vous , tout ce qui vous plaît doit être financé ou reconstruit aux frais du contribuable ? -
Sachant que si Buren « coûte quelque chose au contribuable », ça ne tient pas à lui !
Et, si « ça vous coûte », nul ne vous empêche de maintenir vos revenus à un niveau assez bas pour ne pas être imposable. C’est possible. Parce que « Résister se conjugue au présent », comme a dit Lucie Aubrac.Celui là d’argument bidon, il vaut quand même son pesant de colonnes et de concept, en renchérissant, de plus, dans le cynisme !
Personnellement, je ne suis pas opposé à l’art moderne ; encore faut-il savoir ce que l’on met (comme on empile dans un sac) sous cette appellation.
Quand on pense que le brocanteur kitch Jeff Koons est, actuellement, « »l’artiste« qui se vend le plus cher, on a quand même de quoi se poser des questions sur les limites entre l’art, le marketing, et l’arnaque absolue.
Buren ; bof ; un petit faiseur sans autre intérêt que d’avoir ses entrées dans le monde officiel des faiseurs de tendance, quand tant d’autres vrais artistes, réellement créateurs, comme le dit Fergus, n’y seront jamais admis.
Pour Groucho Marx, je serais extrèmement curieux qu’il nous expose la »démarche conceptuelle« de Buren, et le situe dans l’histoire de l’évolution de l’art.
Faut-il rappeler que cette notion d’art conceptuel date de plus d’une cinquantaine d’années, et qu’elle a été illustrée par des artistes d’un autre talent que le pauvre Buren (les »ready made de Duchamp, puis Fluxus, voire Arman, Christo, etc, etc...)
Bref, à boire et à manger, comme dès qu’il s’agit d’une démarche « conceptuelle » justifiant n’importe quelle création.
Les véritables artistes, ceux qui font progresser effectivement l’art, n’ont aucun besoin d’une « démarche conceptuelle » ; c’est leur oeuvre qui fait progresser conceptuellement l’art, en lui ouvrant de nouveaux horizons, en faisant bouger ses lignes.D’autres essaient de venir caser leurs daubes, en profitant des « concepts » crées par d’autres, en s’alignant derrière l’étendard facile d’une « école », pour essayer de tirer les marrons du feu, malgré leur manque absolu de créativité ou de talent.
On voit tout le mal fait à l’art par le « marché de l’art »...
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Karl Groucho ; pardon...
Je m’y perds dans les concepts... -
Juste une légère différence.
Vous dites que ça vous déplaît. Et vous dites que ça doit être détruit.
De mon côté, je ne dis pas que ça me plaît (je dis même très clairement que ça me laisse relativement froid), et je ne dis pas que « ça doit être payé par le contribuable ».Donc cessez d’inventer ce qui arrange votre manque total d’argument.
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(À « sisyphe »)
Pour Buren, le plus simple est d’aller à la source :
http://www.danielburen.com/Pour Koons (et j’ai exprimé ce que j’en pense), voir le lien fourni plus haut. Pour Koons et pour les faiseurs de marché. Et nous sommes au moins d’accord sur un point : « tout le mal fait à l’art par le « marché de l’art »...
Vous écrivez : « Celui là d’argument bidon, il vaut quand même son pesant de colonnes et de concept, en renchérissant, de plus, dans le cynisme ! ». Au refrain : les affirmations assénées ne suffisent pas. Bidon ? Très bien, en quoi ? Du cynisme ? Où ça ?
Quant à votre « jugement » sur Buren... Prenez vos responsabilités et dites que vous n’aimez pas, mais à vouloir en faire « un petit faiseur sans autre intérêt que d’avoir ses entrées dans le monde officiel des faiseurs de tendance » sans le moindre argument, vous perdez toute crédibilité.
Et encore une fois, donnez-moi donc une définition de ce qu’est « un vrai artiste » (celui qui ne vous déplaît pas, très bien, mais encore ?).
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"Vous écrivez : « Celui là d’argument bidon, il vaut quand même son pesant de colonnes et de concept, en renchérissant, de plus, dans le cynisme ! ». Au refrain : les affirmations assénées ne suffisent pas. Bidon ? Très bien, en quoi ? Du cynisme ? Où ça ?"
Vous ne vous rendez même pas compte de ce que vous écrivez ?
Alors, reprenons :
Sachant que si Buren « coûte quelque chose au contribuable », ça ne tient pas à lui !
Et, si « ça vous coûte », nul ne vous empêche de maintenir vos revenus à un niveau assez bas pour ne pas être imposable. C’est possible. Parce que « Résister se conjugue au présent », comme a dit Lucie Aubrac.Vous conseillez donc de renoncer à une part de revenus, pour ne pas être imposable, et, donc, échapper au financement de l’installation des oeuvres de Buren : si, pour vous, ça n’est pas un argument bidon, c’est encore pire ; vous êtes totalement stupide.
Et, de plus, invoquer, pour cela, la « résistance » et le nom de Lucie Aubrac, c’est, effectivement du cynisme le plus vil, et le plus imbécile : si votre art ressemble à ce type d’argument de la plus crasse démagogie, je vous plains.
"Quant à votre « jugement » sur Buren... Prenez vos responsabilités et dites que vous n’aimez pas, mais à vouloir en faire « un petit faiseur sans autre intérêt que d’avoir ses entrées dans le monde officiel des faiseurs de tendance » sans le moindre argument, vous perdez toute crédibilité.«
Mes arguments, je les ai développés, en disant que Buren ne faisait que s’inscrire dans un mouvement : »l’art conceptuel" déclenché bien avant lui, par des artistes (que j’ai nommés) bien plus talentueux, alors que lui n’y a strictement rien apporté de nouveau ni de créatif.
Et encore une fois, donnez-moi donc une définition de ce qu’est « un vrai artiste » (celui qui ne vous déplaît pas, très bien, mais encore ?).
Vous ne savez décidément pas lire, mon vieux ; j’ai précisé que le véritable artiste était celui qui n’a pas besoin de s’inscrire dans une « démarche conceptuelle », mais que c’était son oeuvre qui faisait progresser conceptuellement l’art, en innovant, et en faisant bouger les lignes.Donc, je n’ai pas parlé de me plaire ou de me déplaire ; j’ai, contrairement à vous , avancé des noms et des arguments, autres que bidons et/ou cyniques.
Apprenez un peu à lire ce qu’écrivent les autres, au lieu de vous goberger de vos propres opinions ; ça vous fera faire un pas vers une position essentielle à l’artiste : l’humilité.Mes amitiés à votre pote Buren
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OK. les insultes, comme un vrai gros bas du front ? Ah, malheureux... Tout ce que vous ne comprenez pas est donc mauvais.
Diminuer ses revenus, c’est freiner ce système de merde (et pas « échapper au financement et gningningnin, contentez-vous de tenter d’argumenter sur ce qui est écrit, pas sur vos fantasmes), justement, et c’est une forme de résistance (& si je cite la Lucie, c’est que j’ai bossé avec elle, et justement sur cette phrase. Pile en 2002, quand un borgne prétendait devenir roi des aveugles). Donc, merci pour la plus crasse démagogie (bonjour les préjugés, une fois de plus. Quelle finesse).
Et votre charabia « le véritable artiste était celui qui n’a pas besoin de s’inscrire dans une « démarche conceptuelle », mais que c’était son œuvre qui faisait progresser conceptuellement l’art, en innovant, et en faisant bouger les lignes », chapeau ! Pour ce qui peut (?) en être compris, Buren passe dans l’« œuvre qui faisait progresser conceptuellement l’art, en innovant, et en faisant bouger les lignes. » (Ah, les lignes !).
Et si vous voulez bien calmer vos pauvres petits nerfs, et lire, vous pourrez peut-être tenter de me dire où je me « goberge de [mes] propres opinions ». Nul doute que ça me rendra service. Par la même occasion, vous pourrez aussi condescendre à me dire en quoi je manquerais d’humilité !Et Buren, je l’ai dit, n’est pas mon pote. Mais ça vous arrange pas mal de broder. Bof, beauf...
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P¨fouhhhh...
La démago, décidément, tourne à plein, en ùmélangeant tout : Lucie Aubrac, la résistance, la résistance au système, les impôts, les colonnes de Buren : fatiguant...Par ailleurs, si vous n’êtes pas capable de lire et comprendre des arguments clairement formulés, pas étonnant que vous aimiez trouver refuge dans de fumeuses « démarches pseudo-conceptuelles », dont vous vous faites le chantre.
Je n’ai, non plus, émis aucune insulte, et mes nerfs vont très bien ; rassurez vous, il m’en faut quand même un peu plus pour m’énerver...
Bref, vous continuez de rester sans le moindre argument, et de ne pas répondre à ceux formulés : bon vent, mon vieux...
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S’il faut préciser une phrase que vous ne semblez pas comprendre, soit :
"Les véritables artistes, ceux qui font progresser effectivement l’art, n’ont aucun besoin d’une « démarche conceptuelle » ; c’est leur oeuvre qui fait progresser conceptuellement l’art, en lui ouvrant de nouveaux horizons, en faisant bouger ses lignes.«Alors ; Giotto peint la perspective, et la face de la peinture en est changée
Kandinsky invente l’art abstrait, et la face de la peinture en est changée
Cezanne invente le cubisme, et la face de la peinture en est changée
Picasso bouleverse les schémas de la représentation graphique, et la peinture en est changée
Marcel Duchamp invente les ready-made, et la face de l’art en est changée
Arman invente l’accumulation, les inclusions, et ouvre de nouvelles perspectives
Cesar aussi, avec ses compressions et ses expansionsPlus proche de nous, Christo, par ses »emballages« , prolonge le land art, et fait bouger les lignes, permettant de voir les paysages, les bâtiments, l’architecture, sous un angle nouveau
Le Corbusier inaugure de nouvelles formes de construction, et l’architecture et l’urbanisme s’en trouvent modifiés
Ernest Pignon Ernest introduit ses sujets dessinés dans le milieu urbain, et une nouvelle perspective s’ouvre
Tous ces artistes ne sont pas dans la »démarche conceptuelle« ; ils ne conceptualisent pas leur création ; c’est elle qui permet d’introduire de nouveaux concepts dans l’art, élargissant ses horizons, ouvrant ses perspectives.
Buren s’astique les colonnes, et n’apporte strictement rien à l’art, d’aucun point de vue.
Tous les pseudo-artistes, s’inscrivant dans le mouvement de »l’art conceptuel« , en conceptualisant leur démarche, ne font qu’accrocher un wagon, et n’apportent strictement rien à l’art ; ils déclinent un aspect d’un concept, sans enrichir d’aucune façon autre chose que... leur portefeuille, s’ils sont reconnus ; démarche sans aucun intérêt, sur le strict plan de l’art.
Des rayures, des pois, des pots, la même figure géométrique reproduite sur tous les supports ; on n’est que dans le procédé, la posture, l’exploitation ad libitum d’un »truc« , d’un clou qu’on enfonce ; jamais dans la recherche, ou la création, propres à la démarche artistique.
Des produits marketing, à la merci des marchands et des critiques d’art, dont il ne restera rien, une fois l’écume dispersée.
Des produits du marché » de l’art, pas des artistes.
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@ Philippe Renève
Le perdreau qui n’est pas de l’année, hélas, n’en éprouve pas moins le besoin par moments de secouer le tapis, parce qu’il y en en marre de la confusion intellectuelle, tout en sachant raison garder ! Paul Villach
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Cher Paul,
Vous pouvez vous rendre compte que je ne connaissais pas Daniel Buren.
Alors, je suis retourné aux sources.
« économie des moyens artistiques » est-il dit.
L’économie de moyens se retrouverait donc de facto dans l’économie et dans l’air du temps.
Curieux, je continue.
« Manifestations très controversées »
Encore dans l’air du temps. Doit-on être controversé, pour être reconnu ? Réflexion type.
« frontières politiques et sociales du monde de l’art »
Là, cela devient troublant. Un OVNI ?
« la précision, la rigueur et la radicalité pousées à l’extrême »
On me rassure, ou quoi ?
« ses interventions rayées envahissent tous les supports »
Aurait-il eu un temps, des temps morts avec un pijama rayé comme souvenir ?
Non, il a eu le Prix Nobel artistique.
L’honneur est sauf, donc.
Une analyse d’un enfoiré, très probablement.
Rassurez-moi.-
Cher L’Enfoiré,
Soyez rassuré ! Je vous suis et même vous précède ! PV -
Qu’est ce que j’apprends ? L’Art serait soviétique ?
Lol. Personne n’a besoin d’un ministère de la Culture.
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En allant, donc, à « la source », on trouve ceci, particulièrement instructif :
Phyllis Rosenzweig : Pourquoi les rayures et pourquoi précisément 8,7 cm ? Cette mesure revêt-elle un sens spécial ?
Daniel Buren : Il n’existe aucune raison pour les rayures en soi ; elles sont le résultat d’un processus naturel qui a débuté vers 1964 lorsque mon travail s’est développé. Je faisais de grandes peintures qui étaient peintes exception faite des parties préalablement recouvertes de papier-cache adhésif. Lorsque le papier-cache était enlevé, il laissait de larges rayures verticales qui révélaient le support sur lequel le reste avait été peint. À l’automne 1965, en achetant des fournitures pour mon travail au célèbre marché Saint-Pierre à Paris, j’ai trouvé du lin à rayures qui était généralement utilisé pour des coussins et des matelas. Il était fin, c’était du coton très léger, et ressemblait aux stores utilisés pour recouvrir les terrasses des cafés et restaurants de Paris et du monde entier. Ce matériel ressemblait exactement à ce que j’avais essayé de faire de façon formelle avec la peinture pendant plus d’une année – quoiqu’avec moins de succès. J’ai acheté plusieurs mètres et j’ai immédiatement commencé à travailler avec. Les rayures sont devenues un modèle, un signe que j’ai plus tard appelé mon outil visuel.Ou comment découvrir l’eau chaude, et s’en faire une « marque de fabrique » ; démarche, comme on peut le voir, particulièrement artistique et créatrice.
Moi, pendant des années, je recouvrais des supports de petits pois, jusqu’à ce que je découvre, un jour, dans un vide-grenier, qu’il existait des tissus à pois ; depuis, j’en ai fait mon « outil visuel » ; et je compte, bientôt, recouvrir l’arc de triomphe de petits pois.
Chui un artissse conceptruel...-
« Ou comment découvrir l’eau chaude, et s’en faire une « marque de fabrique » ; démarche, comme on peut le voir, particulièrement artistique et créatrice. »
Qu’en savez-vous ? Vous êtes dans sa tête ? Buren, je l’ai dit, n’est pas ma tasse de thé, mais il y en a marre des jugements subjectifs et définitifs.
« Moi, pendant des années, je recouvrais des supports de petits pois, jusqu’à ce que je découvre, un jour, dans un vide-grenier, qu’il existait des tissus à pois » Ah ? Presque du Toroni ?
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Buren fait partie des 3 ou 4 artistes français d’audience internationale avec Boltanski et Messager.
Il expose mais aussi conçoit in situ des projets entre sculpture et architecture en France (un peu) , en Norvège, en Italie, en Allemagne, au Japon.
Il n’appartient pas au mouvement des artistes conceptuels, il s’est forgé un vocabulaire plastique clairement identifiable vers 1966 avec ses bandes colorées . C’est somme toute une démarche banale pour un artiste du XXème siècle, Soulages s’est imposé le noir, Pollock le dripping , etc...
La force de Buren est d’avoir su rester identifiable sans rabâcher. Le vieil artiste travaille encore beaucoup ( il expérimente le thème de la transparence depuis quelques années), il suffit de regarder avec attention le contenu de son site (par ailleurs très bien conçu) pour voir qu’il a accumulé une oeuvre déjà importante.
Comme d’habitude, Villach joue les enfonceurs de portes ouvertes, accumule les poncifs sur l’art contemporain, accuse sans rien prouver (je résume l’auteur : Buren est mauvais, il est choisi par une institution française, c’est donc qu’il est pistonné).
Ceux qui ont la malheureuse idée de le contredire se font vertement tancer à la manière de mauvais élèves .
Cet étalage de bêtise aigrie aura, au moins donné l’occasion à certains de découvrir le travail de Buren.-
@ Pie 3, 14
« Comme d’habitude, Villach joue les enfonceurs de portes ouvertes » !Merci d’abonder dans mon sens ! Car qui dit « enfoncer des portes ouvertes » dit « énoncer des évidences ».
Ce sont en effet des évidences que j’énonce sur Buren, ou du moins elles devraient l’être !
Mais on en est loin : les portes sur Buren ne sont pas si ouvertes que ça, vu la logorrhée de ses sectateurs !
Un peu de retour à la raison ne fait pas de mal de temps en temps !
Paul Villach -
Si énoncer des truismes suffit à votre bonheur pourquoi pas ?
Continuez à enfiler les Lapalissades et à étaler vos préjugés mais, de grâce abandonnez le mot « sectateurs » dont vous usez et abusez sans modération.
Voici quelques propositions : adepte, adorateur, affidé, fanatique, militant, partisan, propagandiste, prosélyte, séide, suppôt, zélateur, encarté... -
Bonjour,
Moi j’aime ! Je crois avoir compris qu’en utilisant l’exemple de Buren, l’auteur démontre l’injustice flagrante qui existe entre ceux qui ont « la carte » et ceux qui ne l’ont pas. L’éternel fait du prince... Pour être un artiste qui « marche » il faut : la santé, les bons contacts(amis, famille, relations, népotisme.....etc....) et surtout le CULOT, car pour oser proposer les « colonnes » et arriver à les vendre, croyez moi faut être « balaise » Le temps fera son travail et plus tard on oubliera ce « faiseur culoté et encarté »
F.
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