Le « une quelqu’un » peut être compris comme « quelqu’une » donc pas de problème.
La revue JOINTURE (146 rue du Point du Jour 92100 Boulogne-Billancourt) vient de publier la première partie d’un dossier dédié à Nicole Louvier. La seconde partie fera partie du numéro d’automne 2012.
La difficulté principale que je rencontre en ce moment est d’obtenir de la légataire universelle, une dame fort courtoise, qu’elle ouvre un peu plus encore qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent la boîte à trésor qui contient les travaux de Nicole Louvier postérieurs à 1970 et qui ont été conservés.
Pensez-vous que désobéir au modèle parental est nécessaire ? Utile ? Irrespectueux ?
Parfois nécessaire, pas toujours utile ; peut être fait respectueusement mais perçu comme irrespectueux.
Ambiguïté de la question : « ne pas respecter les injonctions explicites ou implicites du modèle parental » est différent de « reproduire ou ne pas reproduire le modèle parental ». Il y a des modèles parentaux observables dans lesquels la désobéissance systématique est incluse...
Comment peut-on affirmer sa différence, sa liberté de ne pas penser ou vivre comme on l’a appris, et conserver des bonnes relations avec ses proches ?
En évitant l’apostolat, les ingérences, les justifications. En constatant le désaccord mais en n’en faisant pas un casus belli. A noter que pour conserver « de bonnes relations » il faut être au moins...deux. Face à un partenaire intransigeant ( « si tu votes à gauche/à droite, nous n’avons plus rien à nous dire ») la bonne relation ne peut parfois être maintenue. L’idée est au moins d’éviter la « mauvaise relation ». Pas question toutefois de se renier pour rester amis...
Comment avez-vous affronté le désaccord avec vos proches ?
Réponse générale impossible. Cas par cas. Souvent face à face, sans tiers présent. Quelque fois sur la base d’un mémo écrit. Pas au téléphone. Avec difficulté. Souvent avec ennui, n’aimant pas les conflits. En tentant de séparer le présumé fondamental de l’accessoire - encore que l’accessoire de l’un est souvent le fondamental de l’autre...
Quelles sont les limites à la transgression des règles établies
par les parents, et à plus forte raison par les autorités ?
Je ne comprends pas la question. Est-ce « à votre avis, quelles sont les limites... » ? Le concept de transgression implique pour moi que « quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites ! ». La trangression peut conduire à l’affrontement physique, aux coups et blessures, aux traumatismes psychiques (chez les deux antagonistes, d’ailleurs), etc.
Lorsque je soutiens une action de désobéissance civile, je transgresse. Lorsque je fais grève, selon les modalités, je transgresse plus ou moins. Et lorsque je vote blanc ?
Il y a d’autres images mentales possibles pour la transgression que le franchissement du sillon, à la Rémus, ou du Rubicon, à la Caesar : le pas de côté illustré par GéBé, le en dehors des clous cher aux libertaires, le changement de paradigme proposé par Morin...
Comment s’affranchir de la tutelle familiale sans se soumettre à d’autres conditionnements (modes, médias, publicités, web, etc.) ?
Non-sens ? D’une part , à l’expérience, la majorité des rébellions contre un modèle naissent de la séduction d’un autre modèle. D’autre part, quel que soit mon style de vie, il sera facilement intégré par les sociologues de service dans une catégorie sociale...Qui devient un jour « l’homme éveillé » espéré par Gurdjieff ? L’’approche (les approches...) anarchiste elle-même implique un modèle. L’ennemi du comportement adulte est pas la notion de modèle, mais l’incapacité à choisir de manière critique, la difficulté de l’exercice du discernement..
Je semble remplacer « conditionnement » par « modèle ». Mais au fond, qu’est le conditionnement sinon la mise en conformité avec un modèle ?
Dans une société de l’enfant roi, faut-il au contraire restaurer le respect de l’autorité familiale ? Comment ?
Quelle autorité familiale positive peuvent exercer des parents dirigés par leur état « Enfant » ?
Il y a plusieurs modèles d’autorité familiale. L’autorité familiale n’est ni un bien ni un mal en soi. Si elle se manifeste par des cris, des coups, des colères, elle ne peut que renforcer la royauté de l’enfant, centre d’un monde inharmonieux.
Donner à enfant un cadre de référence ne va pas sans heurts, certes, mais implique une réflexion antérieure « quel cadre ? ». Quand au « comment faire pour », c’est comme pour le management ou la gouvernance : le trop plein de méthodes.
71 ans. Aîné de sept enfants, père de trois.
Pensionnaire dès onze ans. A fréquenté une école de la mouvance « éducation nouvelle ».
Engagé dès seize ans dans des associations à visées éducatives.
Une vie professionnelle de cadre dirigeant puis de patron de TPE
- 1-Le mot fabrique a été choisi de manière réfléchie. Un fabrique est un endroit où des personnes travaillent ensemble pour produire. En mettant en œuvre le métier qui est le leur. C’est un mot concret, qui ne fleure pas trop la bureaucratie. Et puis il y a l’expression connue « mais qu’est-ce que vous fabriquez là ? »
-2-Les usines à gaz sont injustement décriées car l’idée de complication qui y a été associée est née d’une perception fausse. Un usine à gaz, une vraie, celle qui produit du gaz d’éclairage dit gaz de houille, est un système d’une très grande simplicité.
-3-le distique du camarade Boileau-Despréaux n’est pas du tout réaliste s’il s’agit d’une activité de production d’écriture. L’expérience prouve à tout écrivain que les mots justes n’arrivent que malaisément. Il résume le cahier des charges du lecteur : « je veux des textes clairs à mon entendement et dont les mots me soient aisés à comprendre ». Il ne décrit pas le travail du rédacteur. D’où le besoin ressenti par nous d’une fabrique d’idées conciliant deux aspects souvent antagonistes : le processus est collaboratif et le produit facile à lire.
Ceci dit, merci très sincèrement pour ces encouragements .
JPD alias Adamantane.
Erratum
C’est en 1964, et non en 1962 comme je l’ai écrit par erreur, que Nicole Louvier fut honorée du Prix Paul Gilson, me fait remarquer par courriel privé un lecteur. Qui a raison. Je corrige donc...
Paul Gilson [ 1904 – 1963 ], poète, essayiste, francophone militant et homme de radio, créa entre autres le petit conservatoire de la chanson et...le jeu des mille francs !
En effet trop bref passage de l’oiseau dans le ciel...
Comment avez-vous fait connaissance avec Nicole Louvier ? Vous vous en souvenez ? Nous cherchons des témoignages sur la trace du vol de l’oiseau dans le ciel...
Ecrire à [email protected]
Nicole Louvier a bien chanté cette chanson, peut-être une des seules du Nord qui soit connue dans d’autres provinces françaises, comme il lui est arrivé de prêter sa voix à Brassens, mais elle n’en est pas l’auteur.
Si elle a choisi de la chanter, reste à savoir la raison. Demande de son éditeur de disques ou inclination personnelle ? Vu son indépendance de caractère, je pencherais pour la seconde hypothèse, mais à vrai dire je n’en sais rien.
Cet article a été écrit et publié en conformité avec une des perspectives qui animent Agoravox et ses rédacteurs : déclencher des réactions, des réponses, des suggestions, voir des contre-propositions.
A cette heure, quatre lecteurs se sont manifestés à travers une évaluation.
Deux d’entre eux, soit la moitié, ont déclaré que ce papier n’est pas intéressant. C’est leur droit. Mais il serait utile et constructif de savoir en quoi il le jugent inintéressant. Le style, le sujet, la forme, les questions posées, la personnalité de l’héroïne, etc...
Car le fond de la question est là en ce qui concerne Nicole Louvier elle-même. Pourquoi tant d’auditeurs ont-ils fini par déclarer, il y a quarante ans, qu’elle "n’était pas intéressante" ? Et ont voté avec leurs oreilles sa disparition...
Je reconnais qu’en ces temps de crise, le souci du destin d’un poète peut sembler relever d’un luxe esthétique et mental déconnecté des réalités économiques et sociales. Mais qui sait ?
Mon point de vue personnel sur l’histoire est que tant qu’elle reste "événementielle" elle présente le même niveau d’intérêt que la description d’un phénomène météo ou du comportement d’un animal : elle fournit une référence ; il convient donc de valider les sources et de garantir :– ou évaluer – la véracité des faits en s’abstenant autant que possible de tout jugement de valeur. Ce n’est d’ailleurs pas un travail facile, car les témoins sont partiaux, les témoignages se contredisent, les traces sont devenues peu lisibles, certaines ont disparu ou été falsifiées.
La question est : pourquoi constituer cette base de données ?
Le désir de "savoir" et de "dire" n’explique à lui seul pas les efforts du chercheur. Ou il a une intention personnelle, ou il fournit des bases de raisonnement à d’autres, qui en ont une.
Les faits réputés historiques peuvent être mobilisés pour appuyer une thèse politique (ou économique, ou écologique, ou sociologique, ou polémologique, etc.).
Ils peuvent même être appelés au service de thèses différentes, voire opposées. Autrement dit, il convient d’additionner au moins deux facteurs : [fait réputé historique] + [interprétation du fait – seul ou associé à d’autres] pour avoir lepremier membre de l’équation sociodynamique à démontrer.
Pour conclure :
- que peut-on démontrer à partir de l’accumulation de faits énoncés dans cet article ?
- que l’auteur veut-il que l’on démontre ?
L’enfant qui dit à ses parents, même sans faire de commentaire "la petite soeur, eh bien elle a cassé deux assiettes en mettant la table" (je choisis volontairement pour exemple un événement bête, banal et bénin) ne se contente pas d’établir un fait. Aucun témoin d’une telle situation ne pourra s’empêcher de penser que cela est dit dans la perspective de déclencher une réaction.
En fait, l’équipe de direction de La Bougie du Sapeur ignore encore qu’un site existe au nom de leur titre...
C’est en rédigeant un papier de bienvenue à ce numéro 8 sur mon blogue personnel , où les personnages de Camember, Cosinus et Fenouillard sont de temps à autre appelés à la rescousse de mes élucubrations systémiques et libertaires, que m’est venue l’idée d’ouvrir www.labougiedusapeur.com
Histoire de constituer et publier une une revue de presse dont les délais de fabrication ne m’obligeraient pas à de trop lourdes contraintes de gestion du temps. J’ai commencé à scanner les unes, élaborer une typologie de leur iconographie...J’ai presque quatre ans devant moi pour achever ce travail.
Je songe à associer au même rituel saint Auguste et saint Gustave, réputés fêtés le 29 février, et déplore au passage que Christophe ait renoncé au doublé en prénommant le bon sapeur Gustave-Auguste...
Ce site m’a déjà valu des messages venus, entre autres lieux, de Belgique et du Canada, d’amateurs me demandant soit une iade pour la résolution de l’énigme sur les systèmes de numération, soit une aide pour l’achat du numéro 8. Je me suis donc mis à faire la tournée des libraires pour recueillir les invendus et les mettre sous enveloppe. Comme je n’ai pas le sens du négoce (les numéros anciens valent 20 € sur eBay...) je revends au prix coûtant.
WikiPédia et AgoraVox ont des points communs :
- ouverture aux contributeurs sans recrutement ni diplôme ni visa mental délivré par l’institution
- bénévolat des rédacteurs
- mobilisation des connaissances (sur les faits, les personnes, les idées,...)de tout un chacun, et il n’y a pas que les bac+n pour avoir des idées intelligibles, maîtriser des connaissances utiles et savoir regarder les faits en face
- relative liberté des réactions des lecteurs
- apparition possible de contributions hors sujet, voire franchement crétines ou même ouvertement malpolies, comme le montre ce qui précède dans ce fil de discussion.
WikiPédia et AgoraVox ont des différences :
- la technologie du Wiki favorise la traçabilité des apports
- AgoraVox évalue de manière hiérarchisée les commentaires
- Le texte d’article de WikiPédia peut être vandalisé, pas celui d’AgoraVox
L’expérience de M. Assouline a peu d’utilité de principe : une page de Wiki peut être modifiée par qui le veut quand il veut. Pas besoin de le démontrer. Son seul intérêt, à mon avis, est de permettre de vérifier que les contributeurs suivent les articles qu’ils ont déclaré suivre et réagissent aux modifications. Comme ils sont bénévoles, rien ne les oblige à faire ce travail dans les quatre heures... Je ne veux pas faire de procès d’intention à l’initiateur de la manip. Si ses étudiants font preuve de la liberté d’esprit qu’il est légitime de leur présupposer, ce travail les aura fait entrer, si besoin était, dans l’univers de la coopération. Je viens d’ailleurs d’ajouter à sa biobliographie sur Wikipédia le paragraphe qui suit :
Début 2007, il se fait remarquer en proposant comme travail pratique à certains de ses étudiants de tester la « qualité » de Wikipédia en vandalisant des articles pour mesurer la réactivité des rédacteurs. Il contribue ainsi à la notoriété de l’Encyclopédie, en faisant parler d’elle et suscitant des réactions visant à en améliorer encore le fonctionnement.
Nous verrons combien de temps cette addition, qui n’a rien de diffamatoire, subsistera. Ou comment elle sera reprise et agrémentée...
Longue vie à AgoraVox et à Wikipédia.
Adamantane
Il n’est pas interdit de penser que le déficit en débat du premier tour pourrait être utilement corrigé au second. Le face à face « traditionnel », avec ses règles de partage au sablier, relève hélas souvent plus de la concaténation de monologues que d’échange de points de vue.
Les enjeux d’une conversation politique entre SR et FB se situant plus dans l’avenir que dans le présent (je ne crois pas que beaucoup des électeurs de FB aient besoin de cet échange pour déterminer leur prochain vote, et je pense plutôt qu’il peut donner des informations sur la plate-forme économique et sociale du futur parti démocrate, en la situant pas rapport à celle du parti socialiste ) elle présente pour chacun une valeur ajoutée politique :
- FB commence à rôder la présentation de son projet
- SR se prépare et s’entraîne pour débattre avec NS.
Et pour une fois, cela se fera non entre deux portes ou au domicile d’un entremetteur, mais publiquement, ce qui n’est pas si mal.
J’attends pour entendre.
Bon, j’ai oublié de me connecter sous l’étiquette rédacteur...
Je partage votre désarroi.
Cette loi ne correspond à pratiquement aucun besoin, et elle est à peu près impossible à appliquer en l’état, et en l’État.
La problématique de l’article était : il est insensé que des citoyens sensés aient besoin de vérifier si une loi est sensée...
C’est tout simple ! Cordialement.
Je suis bien l’auteur de l’article initial. J’ai seulement répondu depuis un autre poste et une autre boîte à lettres...(déplacement). Mon hôtesse me le pardonne. Elle fera suivre.
Votre idée n’est pas sans intérêt. Et peut être connectée à d’autres mouvements en cours de développement Comment entrer en contact pour en parler plus avant ? Cet espace d’échanges n’est pas le meilleur média. [email protected]
Cher lecteur, vous rassurez en ces termes : « Je comprend votre anxiété non fondée due à une présentation incomplète et même inexacte de l’anecdote initiale. » Pardonnez-moi d’insister courtoisement sur le fait que l’anecdote initiale, sauf à penser que j’aurais inventé l’enchaînement de messages et d’enquêtes que je relate, même si je l’ai présentée incomplètement, ayant en effet résumé l’affaire, n’est en rien inexacte.
Je lis dans le Monde daté du 19 septembre, page 10, sur trois colonnes, un papier de Hervé Kempf titré « Jacques Chirac appelé au secours de l’ortie », qui reprend et le texte de loi qui nous a posé question,et l’information sur l’intervention de la DGCCRF vis à vis deM. Éric Petiot...
Moi aussi, je voudrais bien qu’il soit inexact qu’un texte de loi dispose :« toute publicité commerciale ou toute recommandation (je souligne »recommandation« ) ne peut porter que sur des produits bénéficiant d’une AMM. »
Je vous remercie de reconnaître, à titre personnel, que le reproche d’inexactitude est mal fondé. Ceci dit, bien d’accord avec vous sur la probabilité que ce texte devienne rapidement « inexact ». Il pourrait avoir le même sort que les articles d’une loi récente instituant le CPE... ?
Bien cordialement.
Cher lecteur, L’anecdote que je rapporte est (hélas) exacte. Je n’ai d’ailleurs pas écrit que la loi en question interdisait toute information sur un procédé utilisant des produits dépourvus d’AMM. J’ai écrit que quelqu’un s’était indigné de cette possibilité. Et le fond de mon article est à peu près : dans quel état d’abêtissement nous a-t-on réduits pour que nous puissions avoir besoin de vérifier la possibilité d’un non-sens aussi gros ?
Constater qu’en plus « c’est écrit » n’a rien non plus de rassurant...
Votre réaction a d’abord été la mienne : il serait possible que la commercialisation soit interdite, mais pas l’utilisation privée ni l’information de bouche à oreille sur ce procédé.
Les références fournies, les incidents relatés, la reprise de cette information pas des journalistes professionnels, en particulier dans Libération, vont dans le sens de la non-inexactitude du fait générateur de l’anecdote que j’ai rapportée.
Ceux des lecteurs qui ont consulté « les tables de la loi » ont fourni, en amont dans la discussion, la preuve que cette crainte a priori absurde était cependant fondée.
J’en suis aussi désolé que vous ! Bien cordialement.
Je ne vois pas où est la contribution de ce papier au débat pré-électoral. Sinon qu’il s’agit une fois de plus pour un sympathisant d’une orientation politique de dézinguer un candidat potentiel de la même orientation. Simulacre d’objectivité ou complexe du marigot ?
Voter ? Y aller ou pas ? Pour qui ou contre qui ? La question « avant la question » n’est peut-être pas :
- Vais-je être influencé dans mon vote ? (car toute décision contient une part plus ou moins grande d’influence, sinon à quoi bon les débats et les campagnes...)
- Mais pourquoi (pas : pour quoi !) faut-il que je vote ?
En effet, ne pas voter est tout de même un manière assez curieuse d’assumer sa responsabilité civique et un droit qui a coûté la vie à pas mal d’idéalistes. Personnellement, j’attends que le « renouveau des pratiques politiques » revenu dans les conversations depuis ce regrettable 21 avril, et qui est à nouveau d’actualité, contienne la prise en compte du vote blanc, séparé des nuls. Il conviendrait de définir avec clarté, non dans les textes, que pratiquement personne ne lit et qui sont appliqués un peu n’importe comment dans les bureaux de vote (d’ailleurs, pourquoi approfondir, blancs et nuls sont regroupés !) le vote blanc (éducation civique). Les abstentionnistes inciviques perdraient ainsi la possibilité d’apporter une justification politologique controuvée à un comportement qui relève au pire de la lâcheté, au mieux de la paresse coupable. Si le Président actuel avait été élu avec 35 % des suffrages exprimés, et non 80 %, et avait dû prendre en compte l’existence de 45 % de votes blancs, nul doute que les orientations et pratiques de son gouvernement eussent été différentes. D’autant plus que rien n’empêcherait alors que la loi électorale stipule que si les votes blancs arrivent en tête, c’est l’élection qui est « nulle » et il faut recommencer... Un acte électoral positif : le vote noir
Comment aller plus loin dans cette voie, qui voudrait conduire à inciter les citoyens à cesser d’arguer du fait -indéniable- que beaucoup d’élections sont légalement truquées pour s’abstenir ? Le truquage en question vient de ce que ce sont les partis politiques qui, au prix d’obscures combines, désignent le candidat censé porter leur programme, et qu’il est impossible de récuser le candidat tout en soutenant, fut-ce partiellemen, le programme. L’aspect le plus étrange de cette situation est qu’en droit l’élu est libre, ultérieurement, de ne pas appliquer le programme, de se désolidariser du parti qui l’a sponsorisé, d’adhérer à un parti voisin ou adverse. Certains ne s’en sont pas privé, d’ailleurs. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient.
Pour réduire les effets nocifs de ce détournement du suffrage universel, je propose le vote noir.
Je demande pardon aux anars, peu électoralistes par conviction intime, de détourner une couleur qui leur est chère pour, paradoxalement, clarifier le processus électoral.
Voter noir, ce serait mettre dans la même enveloppe
- le bulletin du candidat du parti dont le programme mériterait mise en oeuvre
- et un bulletin noir.
Signification claire : vos perspectives me vont mais son porte-drapeau ne me revient pas...erreur de casting !
Le votes noirs seraient bien entendu considérés comme exprimés, au même titre que les blancs doivent l’être, et mais viendraient en déduction des suffrages accordés aux partis (donc selon les cas à la liste ou au candidat) qu’ils auraient marqué. Les bulletins noirs, étant fournis par la République et tous identiques, ne pourraient en aucun cas être considérés comme signe de reconnaissance et provoquer l’annulation du suffrage exprimé, à la différence des ratures, gribouillis et autres graffitis qui, selon mon expérience du dépouillement ornent parfois les bulletins mis sous enveloppe et vont pudiquement grossir le paquet des nuls.
Les partis auraient donc ainsi une information valide sur la pertinence de leurs choix de femmes et d’hommes, et pourraient être incités :
- à organiser des primaires pour éviter trop de perte de suffrages,
- à éliminer de leur dispositif représentatif les incompétents notoires, les girouettes professionnelles, les combinards, les malhonnêtes, et autres profiteurs de la protection accordée aux élus,
- donc à faire ce qu’ils disent faire, car il serait politiquement incorrect de ne pas le dire, mais semblerait politiquement acceptable de ne pas le faire, à savoir écouter -un peu et de temps en temps-les électeurs.
Cher lecteur,
il arrive en effet que le vocabulaire utilisé par certains commentateurs me semble un peu excessif. Mais je mets ça sur le compte :
- d’une part, de leur envie d’exprimer leur pensée avec vigueur, même si je n’userais personnellement pas de cet artifice langagier un peu lassant et peu élégant,
- d’autre part, de l’exemple donné par un nombre non négligeable de citoyens ordinaires, qui ont tendance à hyperboliser leurs propos y compris dans les menues circonstances de la vie (ah qu’en termes galants ces choses là sont dites...).
Je cherche à éviter la confusion entre les processus démocratiques et les personnes qui les incarnent médiatiquement. Quelques unes de ces personnes n’hésitent pas à employer, dans leurs crêpages de chignon, les vocables dont vous relevez l’usage abusif. Nous sommes donc d’acord sur le rappel à l’ordre linguistique que vous émettez.
Les « extrêmes », eux-mêmes et même eux, parlent la même langue que celle des commentateurs dont vous relevez les excès. Mais parler la même langue est-il passer un accord ? Si trop de politiciens professionnels, voire amateurs, sont indéniablement suspects de pourrissement, qui les a contaminés ? Et surtout « comment faire pour les décontaminer » si tant est que le processus soit réversible ?
Je pense, comme vous l’envisagez, qu’il y a trop de lois : qui peut se targuer d’avoir tout lu tout compris ? Même parmi ceux qui ont à la faire appliquer. Je le constate au quotidien dans mon quartier, pour le seul et banal champ d’application qu’est le cadre de vie.
Le fait que certains commentaires soient un peu « courts », udifficiles à saisir, visiblement partisans (et alors ?), ne suffit pas à mon avis pour en conclure que ce forum risque de manquer de crédibilité. En revanche, il convient de se préoccuper de ladite crédibilité, et je vous remercie de l’avoir fait. Rédacteur (très) occasionnel à AgoraVox, je suis en effet sensible à ce qui peut améliorer l’intérêt de ce média collaboratif.
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