ClimateGate (2) : Nouvelles révélations toujours spectaculaires, premiers enseignements
Je vous ai évoqué Samedi la naissance d’un Climategate, à partir d’un fichier piraté au "Climate Research Unit" contenant des mels et des documents "chauds". Les sites qui exposent les contenus plus que litigieux des mels et de certains fichiers du CRU explosent. Les bloggueurs investigateurs se comptent par centaines, et nul doute que les jours à venir seront encore riches en nouveautés.
Afin d’éviter de faire du simple copier coller, je me contenterait d’en signaler les meilleurs extraits avec leur source en fin d’article. Je signale tout de suite le remarquable travail de l’équipe de Skyfal qui résume les mels les plus croustillants ici.
Juste quelques précisions liminaires
Je rappelle que les mels sont disponibles avec un moteur de recherche interne depuis cette page. La page Wikipédia du "Climategate" a été créée. Le terme "Climategate" renvoie 8000 résultats sur Google (dimanche matin), et l’expression Hadley Hacked renvoie 81 000 expressions, contre 44 000 samedi matin. A ma connaissance, seul le 11 septembre avait fait plus de buzz.
D’ailleurs signalons une erreur faite par la plupart des bloggueurs, moi compris : la "Climate Research Unit" de l’université d’east Anglia - Norwich (CRU) n’est pas le Hadley Center de la météorologie anglaise, même si ce deux entités travaillent souvent en étroite collaboration. C’est le CRU qui a été piraté, pas le Hadley. Les pratiques déontologiquement contestables contenues dans les mels sont imputables à des membres du CRU ou d’autres organismes mais aucun membre du Hadley Center ne semble directement impliqué, quand bien même certains sont destinataires en copie de certains mels. Dont acte.
Mais je voudrais revenir sur le tableau général que dressent ces révélations.
Débat sur l’authenticité
Tout d’abord, leur authenticité ne fait plus guère de doute. De nombreux journaux anglo saxons ont repris l’information dans leurs éditions de samedi ou de dimanche (voir annexe III) après avoir vérifié auprès de destinataires de mels extérieurs à la "coterie" de destinataires récurrents qu’ils étaient bien réels. Une liste partielle de grands médias ayant relayé l’information est collée en fin d’article.
Ajoutons qu’un si grand nombre de "fakes" d’un tel réalisme et pleins de "private jokes" difficilement inventables entre personnes travaillant régulièrement ensemble aurait été irréalisable dans un temps court.
Certains estiment que malgré tout, certains documents pourraient avoir été placés dans le fichier d’archive, ou modifiés, après le piratage. Possible, mais les mels les plus embarrassants ont été confirmés authentiques. Pourquoi ajouter des "truffes" à un contenu dont la partie authentique est par elle même suffisamment explosive ?
Au reste, ni M. Jones, ni aucun de ses collègues, ne semble vouloir contester l’authenticité des messages, et ont reconnu le Hack.
Karl Denninger, qui, avant d’être conseiller financier, était concepteur de logiciels anti-spam, et donc bien rodé à l’analyse technique de pièces informatiques, a regardé les métadatas des différents documents. Après analyse, il considère que ces mels ont la plus grande chance d’être authentiques d’une part, et surtout, qu’ils ne sont pas issus d’une sauvegarde automatique mais que la personne qui a constitué le fichier a fait une sélection volontaire. Se pourrait il qu’il s’agisse d’une sélection de fichiers faite dans le cadre d’une anticipation de demandes au titre du Freedom Of Information act ? Personnellement, je pense que le nom du zip (FOI2009.ZIP) pourrait le laisser penser. Denninger ne fait pas dire aux pièces plus qu’elles n’en disent, et c’est fort bien ainsi.
Contenu
Ce qui ressort de la lecture des différents mels, est qu’une coterie d’un noyau dur de chercheurs de plusieurs organismes, aux USA, en Grande Bretagne, en Nouvelle Zélande, s’est entendue durant plusieurs années pour tenter de construire des données de températures du passé biaisées afin de promouvoir l’idée qu’un changement de climat anormal était en train de se produire.
Naturellement, ce sont des scientifiques intelligents : les fraudes alléguées ne portent pas sur plusieurs degrés d’écart, car cela aurait été trop facilement démontable. Mais il n’en reste pas moins qu’il y a eu volonté manifeste d’une part de sélectionner des données "qui allaient dans le bon sens", d’utiliser des méthodes de traitement mathématique du signal biaisées, et de cacher aux équipes indépendantes qui auraient voulu vérifier certains calculs les données source, au mépris des lois sur l’information en vigueur. Cela fait beaucoup.
Un des extraits que j’ai cités Samedi est particulièrement révélateur de l’état d’esprit scientifique des protagonistes. Keynes lui même disait que "when facts change, I change my mind". La bande à Jones n’est sûrement pas keynesienne (mail n°1255352257 ) :
The fact is that we can’t account for the lack of warming at the moment and it is a travesty that we can’t. The CERES data published in the August BAMS 09 supplement on 2008 shows there should be even more warming : but the data are surely wrong. Our observing system is inadequate.
"Les données sont sûrement fausses, notre système d’observation est inadéquat". Si les données ne collent pas à la théorie, ne pas changer d’esprit, mais changer les données ! Telle est la méthode "scientifique" qui semble prédominer chez ces personnes.
Vu comme cela, le réchauffement climatique professé par Jones et consorts relève plus du fanatisme religieux que de la science construite patiemment par essais et erreurs successives.
Les protagonistes principaux de la manipulation : quelques sommités du GIEC
Les mels révèlent que participent à cette opération de désinformation continue les personnes suivantes, dont je rappelle ci dessous l’influence en matière de climatologie :
- Phil Jones, directeur du CRU, auteur important du GIEC, déjà cité dans cet article où j’évoquais certaines possibles fraudes, et également connu en France pour avoir refusé de donner des données au professeur Courtillot. On comprend mieux pourquoi...
- Michael Mann, Penn State University, animateur de RealClimate.org, fréquemment cité par le GIEC.
- Kevin Trenberth, cité comme "lead author" des rapports du GIEC 1995, 2001,2007.
- Raymond Bradley, auteur contributeur du troisième rapport du GIEC
- Malcolm Hughes, dendrochronologiste, co-auteur avec Mann et Bradley d’un article fondateur de la courbe en crosse de Hockey, démonté par la suite par McIntyre, entre autres, puis Moberg, Grudd, et Loehle. Cf. Conférence de Vincent Courtillot.
- Keith briffa, impliqué dans une affaire de "biais de sélection" sur des séries de tronc d’arbres, évoquée dans l’article sur les fraudes du GIEC déjà cité.
- Ben Santer, lead author du rapport du GIEC de 1995, et déjà accusé à cette époque par des scientifiques indépendants de retirer toute trace de doutes du rapport final...
- Tom Wigley , spécialiste du cycle du CO2 - Je rappelle que le GIEC a délibérément ignoré plus de 30 papiers peer-reviewed parus avant 2000 qui vont à l’inverse de ses assomptions sur la durée de persistence atmosphérique du CO2 (Segalstad et al)
- Tim Osborn (pas de fiche Wikipedia).
D’autres personnes sont parfois citées mais évaluer leur degré d’implication n’est pas évident, et je ne suis pas procureur. D’autres personnes sont citées mais ne semblent pas impliquées dans des manoeuvres répréhensibles.
Les travaux de ces personnes sont fréquemment cités soit directement dans les rapports du GIEC, soit dans des papiers dont ils servent de base et ensuite repris par le GIEC.
Autrement dit, certaines de ces personnes ont une influence déterminante sur la "coloration" des rapports du GIEC, lesquels ont toujours fait preuve d’un certain alarmisme...
Un audit des rapports du GIEC apparait donc indispensable pour évaluer leur pertinence, eu égard à ces révélations. Je n’ai aucun doute sur le résultat d’une telle démarche si elle venait à être entamée par des auditeurs indépendants : dissolution du GIEC et retour de la science climatique dans le champ universitaire normal. Mais rien ne dit que le bon sens, dans cette affaire, l’emportera.
Virer les opposants !
Un épisode particulièrement écoeurant montrant jusqu’où ces personnes semblaient prêtes à aller a été traduit en Français par le site canadien "école libre". Visiblement, La bande à Jones s’est entendue pour tenter de faire pression ou faire virer des relecteurs de revues scientifiques qui donnaient la parole à des sceptiques, ou se montraient sceptiques eux mêmes. Je copie colle (encadré rouge) un extrait de la traduction de "école libre" :
De : Phil Jones
Pour : "Michael E. Mann"
Objet : TRÈS CONFIDENTIEL
Date : jeudi 8 juillet 2004 16h30
Mike,
[...]
L’autre article par MM est simplement de la foutaise — comme tu le sais. À nouveau de Freitas. Pielke perd aussi toute crédibilité en répondant au Finlandais fou — fréquemment à ce que je vois.
Je ne peux concevoir comment un de ces articles pourrait figurer dans le prochain rapport du GIEC. Kevin et moi allons les rejeter, même si nous devons pour cela redéfinir ce qu’est le processus de relecture ! [« what the peer-review literature is ! », sic]
Salut,
Phil
Le « de Freitas » en question est probablement Chris de Freitas de l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande, un sceptique bien connu du réchauffement planétaire anthropogénique.
(...)
Ce genre de pression pour éliminer les sceptiques apparaît dans plusieurs autres messages. On assiste ainsi à plusieurs échanges où les collègues de Phil Jones et lui-même se demandent quelle est la meilleure stratégie pour éliminer les dissidents du processus de relecture par des paires. En d’autres mots, comment créer un climat scientifique où toute personne qui doute du réchauffement planétaire anthropogénique peut être considérée comme un excentrique dont les opinions sont sans importance. C’est le cas, par exemple, dans ce message (fichier 1047390562.txt) :
De : Phil Jones
Pour : [email protected],[email protected],[email protected], "Michael E. Mann" ,[email protected]
Objet : Transf : Soon & Baliunas
Date : mardi 11 mars 2003 08h49
[...]
Je vais écrire à la revue pour leur dire que je ne veux plus en entendre parler jusqu’à ce qu’ils se débarrassent de ce pénible directeur [scientifique] de la revue.
[...]
La cause en est que cette revue à un certain nombre de directeurs. Le responsable ici est un sceptique bien connu en NZ. Il a déjà laissé passer quelques articles de Michaels et Gray. J’en ai déjà touché un mot à Hans von Storch, mais ça n’a pas abouti. Un autre sujet de discussion pour Nice !
Un dernier exemple : le renvoi du professeur James Saiers comme directeur scientifique de la revue Geophysical Research Letters (GRL) qui avait accepté de publier un article sceptique signé par Sallie Baliunas et Wille Soon.
Voici ce que Tom Wigley aurait écrit à Michael Mann « Crosse de hockey » (dans le fichier 1106322460.txt :
Il est très difficile de montrer, ici, la mauvaise conduite. Si tu penses que Saiers est dans le camp des sceptiques pour ce qui est de l’effet de serre, alors, si tu trouves une preuve écrite de cela, nous devrions emprunter la voie officielle de l’AGU [American Geophysical Union] pour l’évincer.
Mann écrit pour sa part :
Salut Malcolm,
[...]
Je ne suis pas sûr que GRL puisse encore être considéré comme un arbitre impartial dans ces débats, et il vaut probablement mieux dans la mesure du possible désormais contourner GRL. Ils ont publié beaucoup trop d’articles anticonformistes entachés de nombreuses erreurs ces derniers temps. Il est inexcusable qu’ils aient publié les 3 articles de Douglass et l’article de Soon et coll. C’était de la foutaise à l’état pur.
Il me semble qu’il y a désormais un problème plus fondamental avec GRL, malheureusement...
Mike
Mann dans un autre courriel :
Merci Tom.
Oui, juste pour vous avertir qu’il y a peut-être anguille sous roche dans ce cas. Quel dommage ! Bon, perdre « Climate Research » est une chose. Mais on ne peut pas se permettre de perdre GRL. Je pense que ce serait bien si on commençait à monter un dossier sur Saiers et, probablement, Mackwell. (Je ne le connais pas — il semble être de mèche avec ce qui se passe ici).
Si nous pouvons accumuler assez de preuves que les choses vont de travers, on pourra les présenter à qui de droit. Je ne pense pas que toute la hiérarchie de l’AGU ait déjà été atteinte !
Mann à nouveau :
Bonjour à tous,
Juste un avertissement. Apparemment, les anticonformistes se sont introduits dans GRL. Ce gars, Saiers, a d’anciens liens avec l’Université de Virginie et le département des sciences environnementales qui m’a déjà causé des inquiétudes.
Je pense qu’on sait maintenant comment les divers articles de Douglass avec Michaels et Singer, l’article de Soon et coll. et maintenant ce dernier article ont été publiés dans GRL.
Mike
Saiers perdait peu après son poste.
Le pire est que ces gens ont accusé, dans un autre mel (1226451442), Steven McIntyre, leur bête noire, d’être un "self appointed Joe McCarthy". Mais qui est coupable de Mc Carthysme, en l’occurrence ?
Rétention de données
Ce mel 1226451442 mérite qu’on s’y penche. Ben Santer, un mandarin du GIEC, statisticien de haut niveau du Lawrence Livermore laboratory, y écrit à un certain Tom Karl (extrait) :
Par la suite, d’autre mels, ainsi que des documents figurant dans le Hack (voir annexe II), montrent qu’une véritable stratégie de rétension d’informations a été mises au point pour contrer les demandes d’information de McKitrick, McIntyre et d’autres. C’est sur ce mur de l’information que se sont heurtés Courtillot et Warwick Hughes.
La loi des conséquences inattendues a frappé les auteurs de cette stratégie défensive : cela a mis la puce à l’oreille de Courtillot, qui a donc décidé de creuser la question par lui même... Avec pour conséquence de donner une résonance inattendue aux opinions climato-sceptiques.
Pour ceux qui n’ont pas en mémoire les conférences du Pr. Courtillot, celui ci commence par exposer ses relations difficiles avec le CRU (refus de communication des données - on comprend pourquoi maintenant !) et expose ensuite, comment il a pu, en retrouvant les laboratoires "source" qui fournissent des données fragmentaires au CRU qui les agrège, trouver que les variations régionales du climat n’avaient rien à voir avec les courbes moyennes éditées par le CRU et figurant dans les rapports du GIEC.
L’affaire dans l’affaire
En France, fin 2007, a éclaté une controverse suite au premier article sceptique de Vincent Courtillot. Des scientifiques "concurrents" tels que Jouzel et Bard avaient répondu sur un ton inhabituellement agressif à ce qui n’aurait dû être qu’une controverse scientifique normale, et des "journalistes" scientifiques du Figaro et de Libération, MM. Foucart et Huet, avaient, disons, très fortement insinué que Courtillot était un incompétent velléitaire, dans des articles dont je relate l’essentiel ici.
Or, les mels du CRU en parlent. Skyfal a débusqué deux perles :
- Bard écrit à Jones pour de l’aide. Jones demande aux membres de Real Climate (Mann, Schmidt, Pierrehumbert) d’écrire à Science en faveur de Bard et Mann propose de rédiger un article sur Real Climate pour attaquer Courtillot. [Real Climate a effectivement critiqué de manière virulente Courtillot dans deux posts s’intitulant "les Chevaliers de l’Ordre de la Terre Plate" écrits par Pierrehumbert qui ont inspiré Libé et le Monde]. (1200426564)
- Jouzel écrit au même moment à Jones pour lui demander d’aider Bard en disant que "la situation est vraiment très mauvaise [pour Edouard Bard]". (1200493432)
La tactique du dénigrement systématique des opposants était donc partagée par des contacts français qui manifestement étaient au moins partiellement associés aux manoeuvres de la coterie des amis de la terre chaude. J’espère que M. Jouzel, qui se glorifie de son prix Nobel de la Paix reçu avec Al Gore, aura à répondre à des questions de la presse ou des parlementaires sur ces sujets.
Evaluation des dégâts
Les travaux du CRU, portant essentiellement sur l’observation des températures actuelles et la reconstitution des températures passées, ont été repris de bonne foi par nombre d’équipes dans le monde qui ont voulu étudier des corrélations entre températures et d’autres phénomènes, qu’ils soient climatiques, biologiques, physiques, etc...
Toutes les équipes qui se sont basées sur les résultats du CRU doivent aujourd’hui se demander ce que valent leurs conclusions et doivent s’apprêter à les reprendre. Certains travaux seront peut être malgré tout confirmés dans leur validité, mais certains devront être ajustés, voire pire, jetés à la poubelle. La fraude du CRU et de ses alliés dans le monde entier aura des conséquences coûteuses en terme de temps perdu et de travaux rendus caducs... Certaines équipes flouées vont elles poursuivre le CRU ? Ce serait assez intéressant à suivre !
D’autre part, la révélation de ce scandale va jeter un discrédit général sur la science, les scientifiques et les experts, auprès de l’opinion, ce qui est fort dommage, car la plupart d’entre eux sont des gens remarquables et leurs découvertes nous promettent continuellement d’élargir le champ des possibles de l’espèce humaine.
Enfin et surtout, les politiques promues en raison des peurs créées par la clique Jones & Co. auront d’ores et déjà coûté fort cher à l’humanité, au delà de notre petite taxe carbone et de notre gros Grenelle Français.
Rappelons nous de la flambée des prix des matières alimentaires en 2007-2008, parce que les pays industrialisés s’étaient mis à siphonner les céréales mondiales pour fabriquer des bio-carburants ? Rappelons nous des émeutes de la faim que ces hausses de prix ont provoquées en Afrique et en Amérique Latine ? Rappelons nous des menaces protectionnistes qu’Américains et Européens brandissent tout à tour au nom du "contenu carbone" des productions de certains pays pauvres ?
Sans parler de l’éclatement inéluctable de la bulle verte (en fait, il est déjà en cours), créée pour RIEN ?
Questions en suspens ?
Les découvertes liées aux fichiers incriminés ne font que confirmer des soupçons de fraude que des affaires précédentes avaient déjà révélés. Mais que feront les organismes de tutelle du GIEC ?
Le GIEC acceptera-t-il d’exclure les fautifs et de revoir honnêtement son travail ?
Est-ce que le président du GIEC, M. Pachauri, et ses prédécesseurs, dont Lord Houghton, savaient quelque chose au sujet des manipulations de Jones et Al. ? Cautionnaient-ils ? Etaient-ils donneurs d’ordre ?
Et M. Ban Kee Moon, secrétaire général de l’ONU, organisme de tutelle du GIEC, qui ne peut pas ignorer que l’ancien architecte de la création du GIEC, Maurice Strong, est compromis dans un scandale qui a éclaboussé l’ONU (Pétrole contre Nourriture, voir ce post), et qui ne pourra pas ignorer que des scientifiques vedette de cette institution sont fortement suspects de tricheries, osera-t-il prendre des décisions courageuses, comme faire auditer le GIEC, recommander de ne pas tenir compte des précédents rapports de cet organisme, voire mieux, reconnaitre que la politisation de la science par le biais du GIEC était une mauvaise idée, et recommander la dissolution du GIEC et replacer la recherche climatique dans les mains d’organismes scientifiques internationaux indépendants habitués de ce genre de rôle de coordination ?
Si après cela M. Ban Kee Moon n’adoptait pas une attitude de remise en cause sinon de la totalité des travaux du GIEC, mais au moins de ses méthodes et d’une partie de ses conclusion, cela pourrait être indicatif d’un niveau de complicité élevé de la tête dirigeante de l’ONU.
Juridiquement, j’ignore si des pièces obtenues par un moyen aussi peu orthodoxe peuvent servir de base à des poursuites en Grande Bretagne, et la réponse est certainement négative aux USA. Mais elles vont certainement modifier la perception que les enquêteurs et juges auront des protagonistes dans diverses affaires, et notamment dans les poursuites liées au refus de se plier au Freedom of Information Act qui vaut à Phil Jones quelques soucis avec les institutions britanniques.
Enfin, tous ces documents sont une source d’information exceptionnelle pour aiguiller les justices sur des pistes de recherche intéressantes. Nous verrons bien s’il en sort quelque chose...
Conclusion
En France, la pire crainte que l’on puisse avoir est que ces révélations soient superbement ignorées par la classe politique, et qu’une contre-offensive médiatique sans précédent des alliés du GIEC ait lieu, puis que rien ne change, taxe carbone, grenelle, et autres mesures liberticides et vexatoires se voyant promues comme si de rien n’était.
Or, malgré le succès soudain des posts consacré à la question (plus de 3800 visites pour le blog en un week end et plus de 6000 pages vues en deux jours, alors que samedi et dimanche sont traditionnellement des jours creux !), et le boom de son article miroir sur Agoravox (publié samedi en soirée, 350 réactions dimanche soir à 22 heures !), il est à craindre que cette affaire reste ignorée du grand public non internaute. Je suis preneur dans les commentaires de toute idée pour toucher d’une part la presse mainstream, d’autre part les parlementaires.
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