Je reproche au contraire à Ségolène Royal une campagne pas assez ouvertement féministe. Elle n’a cessé de mettre en avant sa qualité de mère de quatre enfant. Il me semble pourtant évident qu’elle n’a pas dû leur consacrer plus de temps que ne l’aurait fait un père poursuivant une carrière politique (Bayrou, par exemple). Je présume que son congé maternité a été réduit au minimum lorsqu’elle était ministre et qu’elle restait en lien avec son cabinet même à la maternité. Je ne lui reproche pas d’avoir fait ces choix, bien au contraire. En revanche, je trouve dommage qu’elle ne les aie pas assumés haut et fort. Oui, une femme, une mère, peut choisir de s’investir dans sa carrière et il faudra que le père, ou une nourrice compense et assure le « maternage ». Non, ces femmes ne sont pas de mauvaises mères. Elle ont souvent un regard sur leurs enfants qui les encourage à se dépasser, à grandir. Hélas, Ségolène Royal s’est laissée enfermer (ou l’a choisit délibérément ?) dans le rôle de la « vraie femme » que dénonçaient Simone de Beauvoir et Virginia Wolf : dévouée, compassionnelle, parfois violente si on touche à ses petits (les enfants handicapés) et bonne mère, forcément, c’est à dire bonne nourrice, bonne maternante. Lorsque les question touchant la situation des « femmes au foyer » (sic) a été abordée, elle n’a pas su souligner que le choix de se consacrer entièrement à ses enfants était respectable chez un homme aussi bien que chez une femme. S’il est vrai que certaines politiques endossent à tord un costume d’homme (c’est à dire l’image que la société a de ce que doit être un homme)elle s’est fourvoyé en incarnant trop souvent l’éternel féminin.
Et nous nous égarons dans la question « les hommes et les femmes sont différents » « non ils sont pareils ». Il y a peut-être des différences. Il en existe bien d’autres entre les individus. Lorsqu’une femme aura le courage de s’assumer en temps que personne - et peut être qu’elle fait cela parce qu’elle est une femme, ou pas, quelle importance - alors les choses avanceront. Evidemment, elle se fera dégommer, traiter de monstre (vous vous rendez compte, quand ses pauvres petits avaient la rougeole, elle allait quand même au conseil des ministres !) Mais enfin une politique aura dit tout haut ce que je hurlait ce matin à la directrice de la crèche : « Vous avez AUSSI le numéro de mon mari, servez vous en de temps en temps ! »
Bon, quand même, pas mal pour une première femme en position éligible à la présidence. On espère encore mieux la prochaine fois.
Ah, et aussi... Si la prochaine fois elle pouvait être à droite. Parce que je vote plutôt à droite