@PBtemps
Le problème des prescriptions hors AMM est parfois lié aux abus de l’industrie pharmaceutique.
Prenons le cas de l’éjaculation précoce, affection fréquente qui était jusqu’à il y a quelques années un problème quasiment incurable, au moins en province ( les sexologues n’existant en pratique qu’à Paris, et les traitements sexologiques de l’éjaculation précoce n’ayant guère d’efficacité ) .
On s’est rendu compte il y a quelques années que certains antidépresseurs , tels que la paroxétine, avaient pour effet secondaire de retarder de façon importante l’éjaculation, et donc beaucoup de médecins se sont mis à la prescrire hors AMM, à moitié-dose dans cette indication, avec de très bons résultats ( entre 60 et 80% des patients très améliorés de leur éjaculation précoce ).
Un labo a sorti une molécule très voisine, ayant une AMM assez restrictive dans l’indication « éjaculation précoce » commercialisée sous l’appellation de Priligy®, non remboursée par la sécurité, et valant entre 10 et 20 euros le comprimés ( contre environ 0,50 euros le demi-comprimé de paroxétine ).
Qu’est-ce qui est déontologique pour le médecin ? prescrire le Priligy® aux riches et laisser de nouveau les pauvres éjaculer précocement, ou continuer à faire ce que l’on faisait avant, en prescrivant hors AMM la Paroxétine aux riches et aux pauvres ? Quelle raison y a t-il à cette énorme différence de prix entre deux molécules chimiquement très voisines ? Ces questions méritent d’être posées, non ?