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Commentaire de Hervé Hum

sur Qui a peur de la souveraineté ?


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Hervé Hum Hervé Hum 20 octobre 2015 15:36

@Le Canard républicain

J’ai écouté la conférence que vous mettez en lien, si les faits historiques qu’elle rapporte avec les citations sont instructifs, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut juger du présent seulement en considérant la réalité du passé. Cela veut dire, que Robespierre vivant aujourd’hui, conserverait sans doute les fondements de sa pensée, notamment sur le caractère universel des droits de l’humain, mais certainement pas son application à la réalité présente.

Il manquait certains éléments d’appréciations à Robespierre et plus généralement aux démocrates de l’époque, notamment le fait simple qu’on ne peut, au niveau du citoyen, poser seulement les droits, il faut impérativement aussi poser ses devoirs réciproques, sans lesquels aucun droit peut être respecté.

Si la monarchie conditionnait le droit au bon vouloir du devoir, la bourgeoisie fait l’inverse, elle conditionne le devoir au bon vouloir du droit. Mais pour le peuple, pour le citoyen, il ne peut mettre l’un en avant de l’autre, il doit s’appuyer sur l’équilibre entre ses droits et ses devoirs. C’est la condition de son émancipation au sein d’une société équitable et apaisée. Je vous invite à lire cet article et les autres données en ref dans l’article.
 
La confusion n’est pas entre peuple et nation, étant entendu que la nation est l’étage au dessus du peuple car pouvant regrouper plusieurs peuple en son sein. Mais cela reste accessoire, l’essentiel est de comprendre qu’on ne peut poser la souveraineté nationale face à l’universalité de droits humains, c’est une relation impossible, voué à l’échec. La souveraineté ne se base pas sur la coopération des peuples entre eux, mais dans son exact contraire, la concurrence entre les peuples. La coopération n’est jamais qu’une option et consistant surtout en des alliances en vue d’"affermir sa propre domination ou résistance.

Le principe, la raison d’être de la souveraineté est l’exclusivité sur la terre en question, interdisant toute ingérence étrangère, quelle que soit la raison.

Dès lors où vous posez la coopération des peuples avant la concurrence, alors, c’est que vous renoncez à la souveraineté en tant que peuple. Vous considérez qu’il existe une relation supérieure à la souveraineté des peuples, l’universalité de la condition humaine résumé dans la déclaration universelle des droits humains. Vous pourrez toujours parler de souveraineté culturelle, mais plus de souveraineté dans son sens absolu, celui de l’exclusivité de la terre.

La preuve, l’article 1 que Florence Gauthier cite à la fin de la partie 2 (31ème minute) n’est rien d’autre que cette supériorité de l’universalité de la condition humaine sur celui des nations. Sauf que la réalité de l’époque interdisait de la mettre en pratique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

En d’autres termes, si Robespierre garde la nation au centre de sa réflexion, c’est que la réalité de son époque ne lui laisse pas d’autres choix, mais les citations données par la conférencière tourne bien autour d’une supériorité du droit de chaque être humain, qui donc fait appel à l’universalité de la condition humaine, face à la souveraineté nationale qui elle se fonde sur son exclusivité et la négation du droits des autres peuples, donc de ses citoyens, mais seulement sur le rapport de force, soit la concurrence.

Je pense que si vous êtes sincère dans votre intention, vous êtes loin de maîtriser votre sujet...

La mondialisation vendu par les possesseurs de l’économie est celle que vous dénoncez, mais ne doit pas faire oublier que le principe de la mondialisation lié à l’universalité de la condition humaine, renvoi à ce que dit Robespierre sur la distinction entre biens de premières nécessités, que Rousseau appellera le contra social, et des biens accessoires, où la satisfaction de ces besoins ne peut donner lieu à concurrence, mais à coopération. Or, si ces besoins sont attaché à la personne humaine, alors, elle exige de s’affranchir des frontières et d’être une valeur, un droit supérieur à la souveraineté des peuples, parce qu’elle seule garantie le droit de tout citoyens de chaque peuple.

C’est cela respecter la pensée de Robespierre !


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