La langue française malmenée par les journalistes
Traditionnellement, les fêtes de fin d’année sont des moments de convivialité, de repas plantureux, de déballage de cadeaux et de marronniers médiatiques. Sans oublier les bonnes résolutions que chacun se croit obligé de prendre pour la nouvelle année qui se profile. Parmi celles-ci, je souhaiterais que les journalistes et les animateurs de radio et de télévision aient à cœur de s’exprimer dans un meilleur français...

Les interventions des professionnels de nos médias audiovisuels sont effectivement trop souvent polluées par des approximations, des pléonasmes, des formules inadaptées ou pesantes, des contresens et autres atteintes à notre belle langue française. Les femmes et les hommes de médias, le plus souvent issus d’une filière littéraire, devraient pourtant en être des défenseurs convaincus, ce qui est loin d’être le cas de tous, leur temps d’études ayant peut-être été plus souvent consacré à la drague qu’à l’assiduité dans les amphis.
Les exemples de cette désinvolture, de ce relâchement, voire de cette incompétence dans l’usage de notre langue sont malheureusement nombreux, et quiconque est un assidu des programmes d’information a pu s’en rendre compte. En voici sept exemples pour illustrer le propos :
« C’était sans compter sur... » Apparue il y a quelques années, cette formulation, aussi pesante qu’inélégante, continue d’être régulièrement utilisée par les professionnels de l’audiovisuel. Certes, il ne s’agit pas d’une faute stricto sensu, mais pourquoi diable les journalistes ne disent-ils pas tout simplement « c’était compter sans... » ?
« Du jamais vu depuis... » Pas de formulation pachydermique ici, mais de quoi surprendre lorsque l’on entend dans la bouche d’un professionnel du micro le mot « jamais » allié à un laps de temps réduit, de type « 10 ans », ou « 5 ans », ou même « 3 ans », comme je l’ai encore entendu il y a quelques semaines : « Du jamais vu depuis 3 ans ! » Un tantinet ridicule, non ?
« Bon an, mal an ». Cette ancienne locution adverbiale, naguère utilisée dans un contexte conforme à sa signification originelle, du genre « bon an, mal an, la production de blé est équilibrée », est de plus en plus souvent détournée de sa signification en rapport au temps. Désormais, nombre de professionnels l’utilisent pour signifier « tant bien que mal », et cela parfois jusqu’au ridicule, comme par exemple dans ce commentaire, entendu récemment dans la bouche d’un commentateur sportif : « L’équipe bleue a, bon an, mal an, résisté à la domination de l’équipe rouge. »
« Pour ne pas le (ou la) nommer ». Quoi de plus agaçant que cette formule, très souvent ajoutée dans un commentaire à la désignation de celui (ou celle) que l’on vient précisément de nommer, style « l’ami de Copé, Ziad Takieddine pour ne pas le nommer » ?
« Coupe sombre ». Utilisée pour signifier que l’on effectue une coupe drastique – par exemple dans un budget –, cette expression est porteuse d’ambiguïté, voire de contresens. Elle trouve en effet son origine dans le langage professionnel des forestiers pour lesquels elle désignait une coupe limitée dans les frondaisons d’une zone boisée, d’où le maintien d’une ombre au sol. Á l’inverse, une « coupe claire » signifiait que l’on abattait plus massivement, en permettant du même coup une plus grande pénétration de la lumière dans l’espace boisé. La « coupe sombre » étant de facto, mais à tort, assez largement passée dans le langage populaire pour signifier une réduction significative, on comprend que les journalistes utilisent majoritairement cette formule pour être compris du public. Mais pas tous, loin de là. Résultat : une confusion qui pourrait être facilement évitée si les professionnels de l’audiovisuel parlaient de « coupe sévère » ou, comme nos amis québécois, de « coupe à blanc », facilement compréhensible par analogie avec l’expression « saigner à blanc ».
« Nominé ». Quel horrible mot ! Par chance, quelques rares journalistes et animateurs de l’audiovisuel utilisent malgré tout le mot « nommé », autrement dit le mot juste, au risque de paraître ringards. Tous les autres, ralliés depuis des années à une mode inepte mais branchée, ont oublié que le substantif « nomination » répond au verbe « nommer » et non à celui, inexistant de « nominer ».
« Pallier à... ». Désolé, mesdames et messieurs les professionnels de la tchatche à l’antenne, mais le verbe pallier était, est, et restera transitif : on pallie une absence ou un défaut, on ne pallie pas à quelque chose. Qui plus est, le sens de ce verbe induit une notion temporaire. C’est pourquoi la formulation « pallier le manque de poitrine par des implantations mammaires » est impropre. Sauf à avoir recours à des implants PIP.
Sans doute existe-t-il bien d’autres sujets d’agacement dans la manière dont est traitée notre langue par les gens de télévision et de radio. Ceux-là me sont venus spontanément à l’esprit, mais je ne doute pas que la liste puisse être aisément enrichie. Surtout si, comme l’a fait naguère ma belle-mère à mon égard, vous avez-vous aussi été surnommé(e) « point sur l’i » !
202 réactions à cet article
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Merci Fergus, si ce n’était que la langue
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Bonjour, Jako.
Vous avez raison, le fond est souvent pire que la forme ! -
Le fond va avec la forme et ce n’est pas innocent.
Ainsi des travailleurs qui devront « travailler plus longtemps » alors qu’ils devront plus objectivement attendre plus longtemps leur retraite... Cette attente se fait souvent au chômage mais il vaut mieux que l’auditeur n’y pense surtout pas ou sinon c’est de sa faute !
Ainsi des raz de marée désormais « stunami »... Les catastrophes restent ainsi des trucs qui sonnent exotique, c’est donc quasiment impossibles chez nous.
Et je passe sur l’usage du franglais = langage des élites et des vérités qui s’imposent.
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Bonsoir, Croa.
Merci pour ces pertinentes observations : le fait est que le choix des mots peut induire une représentation manipulatrice de la réalité.
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À l’auteur :
Quote
« Pour ne pas le (ou la) nommer ». Quoi de plus agaçant que cette formule, très souvent ajoutée dans un commentaire à la désignation de celui (ou celle) que l’on vient précisément de nommer, style « l’ami de Copé, Ziad Takieddine pour ne pas le nommer » ?
UnquoteObjection, votre Honneur !
Ce que vous dénoncez est une « prétérition » qui est parfaitement légitime.-
Bonjour, Jean-Pierre.
Vous avez raison. Toutefois, très peu de personnes ayant conscience qu’il s’agit là d’une figure de style, cette formulation prend toutes les formes d’une redondance coupable. Qui plus est, inélégante la plupart du temps dans le contexte d’emploi. -
« Pallier à... »
Et encore, l’impropriété est aggravée par le fait que pallier signifie donner un remède provisoire.et sommaire. En fait, il s’agit plus de dissimuler que de guérir. La racine est palliare : cacher, dissimuler. Pallier, c’est cacher la merde au chat.
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Bonjour, Ricoxy.
Effectivement, on parle là d’une solution par défaut.
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Bonjour ricoxy,
Savez-vous qu’il existe une compilation de toutes ces perles ?
Voir par exemple ce site. -
Bonjour Fergus,
Voilà, bonjour c’est tout, j’ai oublié de vous saluer. -
Bonsoir, Abou Antoun.
Je ne connaissais pas ce site. Merci pour ce lien édifiant.
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Merci tardif à vous deux pour avoir mentionné mon site.
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c’était sans compter sur Fergus - du jamais vu sur Agoravox… ce point sur l’i qui, pour ne pas le nommer, nous revint bon an mal an, faire des coupes sombres parmi les nominés, pour pallier à ce manque cruel…
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Bonjour, Volt.
Merci pour cet amusant commentaire.
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J’ose car l’article traite du rudoiement de la langue française : pallier ce manque cruel
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D’accord je suis hors sujet, j’avais lu les commentaires de bas en haut, honte à moi.
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Voilà, je viens d’entendre à l’instant, sur F.Inter : « les quatre »z« otages... »
Bonjour Fergus et tous,
Oui, l’oreille non béotienne est parfois blessée par toutes ces fautes de français, des centaines par jour hélas ! La liste serait bien longue.
Il faut aussi ajouter à ces approximations orthographiques et à ces non-sens, les sous-titres du télétexte télévisuel...
Mais, personnellement, ce qui me choque un peu, à chaque fois que je l’entends (et c’est très souvent) c’est l’expression : « tomber » enceinte. Comme si l’on pouvait « tomber enceinte » comme l’on tombe malade !!! « Je me suis retrouvée enceinte » serait plus judicieux.
Je suis bien consciente que chacun a ses observations, ses dégoûts et ses étonnements devant des expressions malvenues et récurentes. C’est le plus souvent agaçant, et quelquefois bien comique, heureusement (cent « z » euros par exemple).
Bonne journée.-
Bonjour cevennevive Fergus, et aux zotres ossi,
Et que dire de ces « assez extraordinaire » dont certains radioteurs nous farcissent les trompettes ?
Le mot « extraordinaire » suffit pour dire qu’une chose n’est pas ordinaire.
Le « assez » met cul par terre ce majestueux superlatif !
Pourquoi ne pas dire plus simplement « peu ordinaire », « peu commun » ?« récurrentes » voyons cevennevive, bon, ça va pour cette fois-ci
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Le cliché est le talon d’Achille du journaliste -
Bonjour, Cevennevive.
Chacun réagit effectivement un peu plus à telle ou telle atteinte à la langue.
D’accord avec vous pour « tomber enceinte » qui n’est sans doute la formule la plus heureuse, mais elle est dans la lignée de « tomber amoureux » (ou amoureuse) que l’on retrouve dans différentes langues, et notamment en anglais.
Parmi les sujets d’agacement que j’ai oublié de citer, j’aurais pu également faire allusion à ces commentateurs sportifs qui usent et surtout abusent de la locution « eh bien » employé en milieu de phrase ; le champion toutes catégories en est le petit-neveu de De Gaulle Jacques Vendroux : j’ai compté jsuqu’à une douzaine de « eh bien » dans une intervention de 1’ 30". Redoutable à écouter !
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Focalix, bonjour,
Rhoooo !
Je suis morte de honte ! D’autant plus que je ne l’avais même pas vu en relisant. Snif ! -
Bonjour, Focalix.
Malgré tous nos efforts, il arrive régulièrement que des fautes se glissent dans nos commentaires, et cela malgré la relecture, comme le souligne Cevennevive. Je suis moi-même assez souvent pris en défaut sur les « c » et les « r » des mots « récurrent » et « occurrence ».
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Fergus,
Juste pour rire :
« Tomber amoureux » est plus logique que « tomber enceinte ».
Tomber amoureux peut être considéré comme une sorte de « maladie », ou en tous cas, de faiblesse. C’est une faille dans la personnalité, un bouleversement moral qui donne un bonheur teinté de souffrance. Ne dit-on pas « un coup de foudre » ?
« Tomber enceinte » donne une image de déchéance physique, non ? Alors que c’est, le plus souvent, un grand bonheur.
Mais en fait, vous avez raison, tomber amoureux et tomber enceinte, sont tous deux des états qui procurent un grand bonheur ou un grand malheur. C’est selon...
C’est la notion de « chute » qui m’embête dans ce genre d’expression. -
Cevennevive,
« Tomber enceinte » vient d’une époque d’avant la pilule, d’une époque où se retrouver enceinte sans l’avoir voulu était une malédiction pour les filles (et les femmes). Oui, la conséquence, c’était bien une déchéance sociale, une chute.
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Bonjour, Colre.
Vous m’avez devancé de peu. Effectivement, « tomber enceinte » était la conséquence désastreuse pour les filles qui avaient « fauté ». -
Non !
y’a une règle pour la fin des règles...Lorsque le verbe tomber est suivi d’un attribut, il prend le sens de devenir. -
Cevennevive,
J’aimerais dire : « Monter amoureux », tant cela me met la tête dans les étoiles...
Mais d’accord avec tomber = devenir.
Fergus, merci pour ce rappel de la langue juste.
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Bonsoir, Hommelibre.
Merci à vous pour cette visite.
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J’ajoute quelques compléments sur le verbe tomber, car il est vrai que les deux expressions citées par Cevennevive m’ont toujours étonné.
Je prends souvent référence dans le cnrtl
Tomber est en effet abondamment cité pour désigner une chute d’un point plus élevé vers un autre moins élevé, par rapport à un référentiel connu. Mais dans ce sens il y a déjà des nuances. La nuit tombe : oui, mais où ?
On parle aussi de la chute des températures, qui ne baissent que par rapport à un type de thermomètre ancien où le liquide se dilatait dans un tube en cas de chaleur ou se rétractait par froidure, ce qui faisait monter ou baisser la marque du liquide dans ce tube. Aujourd’hui, dans un thermomètre numérique ou analogique, rien ne monte ou descend, sauf le nombre de degré, ce qui n’est qu’une convention et non un effet dynamique dans l’espace indiquant un mouvement d’un point vers un autre.
Symboliquement on peut aussi associer tomber à aller vers la terre, de poser, ou incarner.
Ce « petit » verbe tomber a aussi d’autres significations.
Exemple :
« Tomber sur. Il pâlit et chancela, son regard magnétique tomba comme un rayon de soleil sur mademoiselle Michonneau (Balzac, Goriot) »
Ce qui suppose une chute horizontale !
Et aussi : « La chaleur tombe épaisse comme une pluie d’orage (Giono, Colline) »
En imprimerie on dit : « un journal doit tomber à l’heure », et aussi :
« Tomber sur système. ,,Justifier les lignes ou les colonnes d’un tableau sur des fractions de douze (3, 6 et 9 points)`` (Comte-Pern. 1963). Tomber en page. ,,Rester dans le cadre d’une page`` (Comte-Pern. 1963). »
On dit aussi « tomber juste ».
Dans le sens cité précédemment pour tomber + attribut :
« Tomber + attribut.Faire une chute ou donner l’apparence d’une chute imminente, d’une tendance à s’affaisser à la suite d’une faiblesse, d’une émotion, etc. Tomber inanimé, ivre mort, (raide, roide) mort, pâmé. Tomber évanoui*. Fam. Tomber faible*.
[Suivi d’un compl. de cause introd. par de] Être dans un état de faiblesse physique ou sous le coup d’une émotion si violente qu’on a l’impression qu’on va tomber. Tomber de fatigue, d’épuisement, d’inanition. »Ajoutons : Tomber dans les bras ; Tomber de la dernière pluie ; Etre bien tombé ; Tomber pile ; Tomber en arrêt ; Tomber à bras raccourcis ;
« Tomber dans/sur.Se diriger (vers) ; aboutir (à) »
Et encore :
« Se retrouver dans tel ou tel état physique ou moral, sous tel ou tel aspect.
1. Tomber + attribut.[En parlant de pers.]
a) Tomber d’accord. ,,Convenir que`` (Ac. 1878).
Tomber enceinte (pop.). »Il est vrai que pour une fille non mariée, être enceinte était souvent un malheur. Mais pas pour les femmes mariées ; je privilégie donc la notion de « devenir » enceinte. Il y a aussi la notion de surprise : tomber amoureux, tomber enceinte, n’est pas un événement prévu à date fixe.
Bref, je ne vais pas prendre plus d’espace et vous fatiguer, mais je trouve intéressant. Merci Cevennevive d’avoir soulevé ces questions !
@ Fergus : Dans le français approximatif, il y a aussi l’expression « Au jour d’aujourd’hui », que je trouve peu élégante.
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Bonjour, Hommelibre.
Merci pour ce regard porté sur le mot « tomber » dont l’usage peut, en effet, peut donner lieu à des surprises.
L’emploi de la locution « au jour d’aujourd’hui » a déjà été évoqué dans d’autres commentaires. Par chance, cette formule, ô combien lourde et dénuée de tout intérêt linguistique, est en voie de raréfaction.
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Tomber du ciel après être tombée en pâmoison en quelque sorte ...
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Curieux mais chez les anglais on ’tombe’ aussi en amour (fall in love), expression que les Québécois pourtant si vigilants pour la défense du français, reprennent à leur compte telle quelle. Il semble bien que pour les uns et les autres l’amour soit un piège.
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Sans compter qu’à l’heur’ qui l’est...
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Bonjour, Txotxock.
Mon petit doigt me dit que la liste des griefs va s’allonger...
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Les journalistes ne sont pas les seuls à malmener la langue, mais il est vrai que par leur audience, ils devraient faire bien plus attention que les autres.
Pour qui travaille dans l’informatique, les anglicismes sont toujours utilisés, en raison sûrement d’une littérature anglo-saxonne dominante sur le sujet. Rares sont ceux qui font l’effort de trouver la traduction, souvent pourtant bien plus parlante et, pire, rares sont ceux capables de s’exprimer en anglais. Ils sont donc condamnés à utiliser un franglish du plus mauvais aloi tout en ne connaissant pas le sens réel des mots qu’ils emploient.
Côtoyant régulièrement journalistes et humanitaires, je constate régulièrement l’appauvrissement de notre langue au profit d’un verbiage creux. Mais comme le dit Jako plus haut, le fond s’effiloche, lui aussi, à vitesse grand V.
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Bonjour, Amipb.
Pour être pessimiste, votre constat n’en est pas moins lucide. Hélas !
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C’est aussi essentiellement la faute des lettres et de leurs instances représentatives. On ne peut pas exiger des scientifiques qu’ils trouvent d’un commun accord des traductions appropriées. Les grands succès de traduction tels qu’ « ordinateur » par M. Perret, philologue, auraient dû perdurer s’il n’y avait pas eu une absence totale des linguistes du milieu scientifique.
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Bonjour, Al West.
« Absence totale des linguistes dans les milieux scientifiques », en effet. A cet égard, il faut bien reconnaître que cela est en grande partie dû à la volonté de ces scientifiques de préserver leur pré carré en maniant un jargon incompréhensible aux non spécialistes. Ancien informaticien, j’ai bien connu cela et m’en étais amusé à l’époque en constatant les réticences du milieu à traduire des ouvrages techniques. Cela dit, on peut faire les mêmes constats dans d’autres milieux. -
« Les journalistes ne sont pas les seuls à malmener la langue, »
En effet les auteurs publicitaires sont pires encore !
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@ Croa.
Une différence toutefois : les publicitaires le font souvent de manière consciente, et par conséquent cynique.
Bonne soirée.
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Comptez le nombre de « en revanche » utilisé par nos journalistes, vous serez surpris.
Dans les anglicismes, j’ignore, et je ne veux pas savoir ce que le terme « podcaster » veut dire. J’ose espérer que dans notre langue un terme à la portée de tous ceux qui ignorent l’anglais est plus approprié.Ma vieille parano maladive me fait même supputer qu’il y a une volonté délibérée d’instaurer un sabir interplanétaire bien appauvri, pour n’avoir a traduire chez les « vulgum pecus » que des besoins très primaires. -
Bonjour, Caramico.
« En revanche » n’est pas incorrect. Il est même couramment admis que cette formulation est meilleure que « par contre ». Si l’on se réfère au sens premier des mots « revanche » et « contre », ce devrait pourtant être le contraire, une idée opposée à une autre relevant plus du contre que de la revanche.
Omniprésent sur les ondes, « podcaster » est en effet très agaçant. Mais j’avoue ne pas être capable de lui opposer une traduction française concise et correcte.
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Mais comme le dit Jako plus haut, le fond s’effiloche, lui aussi, à vitesse grand V.
Le fond est indissociable de la forme. -
Bonjour Fergus,
L’utilisation et la prononciation des anglicismes me gène parfois. La distinction entre voyelles longues et courtes, quasiment absente dans le français parlé, est primordiale en anglais, comme en allemand. J’entend toujours low coast pour low cost. La voyelle est la même, mais la première est longue, la deuxième courte.-
Boucherie low cost : boucherie spécialisée dans les basses côtes.
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@Kookabura
Ce qui est énervant dans le cas que vous mentionnez, c’est l’emploi totalement superfétatoire d’un anglicisme alors que la langue française comporte plusieurs locutions pour dire « low cost » : bon marché, à bas coût, à bas prix, peu coûteux, à prix réduit, etc...En quoi l’emploi de « low cost » ajoute t-il un quelconque contenu sémantique par rapport à ces locutions françaises, je me le demande ? !!! -
Bonjour, Kookabura.
Concernant les anglicismes envahissants, j’avoue être sur la même ligne que Docdory (que je salue). Très souvent, ce piège de la prononciation pourrait être évité si l’on avait recours à des formulations françaises, ce qui pourrait être le cas la plupart du temps. -
vous avancez en terrain miné, Kookaburra
, on frise la boucherie au low cost...
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Tout à fait d’accord pour l’utilisation inutile et affectée d’anglicismes, mais rassurez-vous : en allemand c’est pire. Pour être branché il faut placer un mot anglais dans chaque deuxième phrase. Rien n’est plus chouette, mais cool. Mais le sujet vaudrait tout un article.
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Entendu à la « messe de Minuit » (qui avait lieu à 19 h) de la part du curé (de campagne) : « N’oubliez pas de vous procurer le timing afin de dispatcher les flyers »...Vous ne serez donc pas sans ignorer que les journalistes ne sont pas les seuls à malmener la langue!!!
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« En quoi l’emploi de « low cost » ajoute t-il un quelconque contenu sémantique par rapport à ces locutions françaises, je me le demande ? !!! »
C’est là un langage d’élite. Le ’’bon marché’’ désigne la camelote alors que « low cost » fait moderne et signe un objectif obtenu par efficacité managerialle ou technique... Ce n’est pas vrai bien sûr ou pas obligatoirement vrai mais l’important est que ça en ait l’air. Bref le franglais c’est pareil que du français normal avec la réclame en plus.
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Caroline Courson
Vous trouvez pas qu’à notre époque il est normal de parler le patois des dominants .. ?Rome, la Grèce déjà, le François contre le latin .. ! le Franc-comtois contre l’Allemand ?Dieu parle Américain désormais, et délivrera ses prochaines tables par SMS ou sur tablettes..Encore heureux que, l’époque apportant un démenti - provisoire - à Léon Bloy, on soit exemptés de parler le patois carthaginois. -
Bonsoir, Caroline.
Voilà un curé de campagne branché. Manifestement il est prêt pour une paroisse bobo dans la capitale.
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C’est sur que des vols « cheap » refleteraient mieux la réalité que « low coast »...
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Bonjour Fergus et Kookaburra
Holocauste serait plus juste ....D’un point de vue économique .Je rajoute l’emploi à contre sens du mot « paradoxal » , devancé de peu par la superbe expression « au jour d’aujourd’hui » , elle même battue sans discussion par le mot « démocratie » dont tous les politiciens ont oublié le sens .... -
Bonjour, Sinique.
Le fait est que le mot démocratie est mis à toutes les sauces.
Pour autant ceux qui se raccrochent aux démocraties antiques comme seules « véritables » démocraties se trompent car nulle part l’ensemble d’un peuple n’a exercé le pouvoir.
D’autre part, dénier l’usage de ce mot pour désigner les systèmes politiques représentatifs n’est pas plus pertinent, les peuples modernes, composés de millions, et a fortiori de dizaines de millions, de citoyens ne pouvant exercer leur pouvoir que par délégation à des représentants. -
« N’oubliez pas de vous procurer le timing afin de dispatcher les flyers »...
Un truc à vous faire devenir intégriste. Comme disait l’ami Georges, sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde .. -
@ Abou Antoun.
Entendu ce matin à la radio dans la bouche de Raphaël Goldman le verbe « forecaster » en lieu et place de prévoir. Et cela non repris par le journaliste qui l’interrogeait. Lamentable !
Bonne nuit.
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Bonjour Fergus,
Attention…
vous allez attirer tous les nostalgiques un tantinet réactionnaires, dont l’Académie française est le parangon.
De mon point de vue (je suis très « Alain Rey »), la langue est vivante, comme un organisme, avec des mutations qui marchent, d’autres pas, des sélections qui font souche, d’autres qui meurent comme des branches mortes… la langue est foisonnante, avec ses inventions, ses effets de style, ses erreurs.
Le problème, évidemment, c’est que la langue parle à travers nous, pense à notre place (V. Klemperer, La langue du IIIè Reich). Elle manipule et fonde les normes. Qu’elle soit « incorrecte », ce n’est pas si grave, c’est un moindre mal.
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@ Colre.
Vous avez raison sur l’évolution de la langue, et c’est d’ailleurs pourquoi je ne suis pas très sévère avec l’usage de « coupe sombre » qui est en train d’abandonner son sens initial.
La même chose existe avec « faire long feu » (j’ai oublié de le citer dans l’article) qui, de nos jours, signifie très exactement le contraire de son sens initial pour la plupart de nos contemporains.
Dans les deux cas, l’usage majoritaire dans la population l’emportera très vite définitivement.
Bonne journée. -
Par Fergus (xxx.xxx.xxx.162) 26 décembre 13:08
« faire long feu » (j’ai oublié de le citer dans l’article)
Sans oublier : « Tirer les marrons du feu »... trop souvent employé à contresens.
La Fontaine, « Le singe et le chat ». -
@ Jean-Pierre Llabrès.
Merci pour ce rappel.
Bonne journée.
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Rassurez vous, progressivement, des textes viennent en aide au journalistes pour leur préciser le niveau de langue qui convient. Ainsi, une des mes sœurs revient d’avoir fait des trucs sur « une grande radio nationale ». Ils ont pour instruction écrite de ne pas dire « joyeux noël »mais bonne fête, autant que faire se peut. La Mairie de Paris donne l’exemple. Mais la question de la « correction » de la langue n’est malheureusement pas réservée aux journalistes. Ne doutons pas que tôt ou tard ce grand effort de « normalisation » s’entendra au commun des mortels.
D’ici, là, n’étant pas journaliste, et tant que cela ne tombe pas sous le coup de la loi, je vous dit Noël, Noël, un sauveur nous est né Hosanna au plus haut des cieux !
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Bonjour, Eric.
La tendance est en effet à la normalisation, et même au formatage. Jusqu’en politique où les « éléments de langage » sont devenus tellement incontournables que le résultat, des porte-praoles et des ministres perroquets, frise le ridicule.
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Bonjour, Brieli.
Blocher entarté, voilà une excellente nouvelle. Quand à Oskar F., cela faisait un bon moment que tu n’avais pas mis de lien sur lui ; voilà qui est fait.
Je ne connaissais pas la « Désencyclopédisation ».
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@ Fergus
Moi, les fautes qui m’énervent le plus, ce sont :1°) l’emploi de cette monstruosité grammaticale qu’est le « nous on » ( par exemple : « nous, on n’a eu que dix médailles d’or alors que les anglais en ont eu vingt ).Dans cette expression grammaticalement fautive, nous, qui est un pronom à la première personne du pluriel, entre en conflit avec on, pronom indéfini à la troisième personne du singulier . On devrait dire » nous, nous n’avons eu que dix médailles, alors que les anglais en ont eu vingt «2°) l’emploi abusif du : »c’est les« , à la place du : »ce sont les« . Pour rester dans un exemple sportif : »c’est les chinois qui ont obtenu le plus de médailles« , au leu de »ce sont les chinois qui ont obtenu le plus de médailles."-
@ Fergus
Désolé pour l’orientation bizarre des guillemets, que je ne suis pas parvenu à mettre dans le sens normal ! -
@ Docdory.
Oui, c’est agaçant d’entendre cela sur les antennes. Encore faut-il faire la différence entre les journalistes et les personnes interviewées, souvent non formées ou mal formées à la communication. Cela dit, dans les milieux sportifs, journaliste et athlète sont trop souvent à mettre dans le même sac de la médiocrité, y compris sur le fond des questions, d’une affligeante banalité ou d’une ânerie crasse, du genre « Vous allez tout donner dans cette finale, non ? » On rêve parfois que la réponse arrive sous cette forme : « Mais non, Ducon, je vais trottiner pendant que mes adversaires font le maximum pour décrocher le titre ! »
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En des temps éloignés, cette parlure plus délitable et commune à toutes gens (B. Lattini, Li livres dou trésor détourné) fut une femme si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aimait de toute son âme, et qu’on n’était jamais tenté de lui être infidèle (A. France détourné).
Now, well and wesh, cette vieille biaatch se fait trousser en mode verbal gangbang : sms-isée, slamée, twitée, franglée hardcore : NO outrance ne lui est épargnée : une langue has been incapable de s’updater : pas assez hi-tech ni vraiment hype et blacklistée dans le McWorld. God Save The Queen !
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Shawford34 26 décembre 2012 13:29Ce qu’est « génial », c’est que cette fois-ci je vais attendre qu’un clampin vienne chatouiller sa majesté des verbeux, et je vais prendre sa suite pour enfoncer le clou, pour te mettre 100% profond le caca dans ton égo hyptertrophié, Bad Guru !
Et le pire c’est que j’ vais pas avoir besoin d’attendre bien longtemps, c’est toi même alors que t’ en trian de me lire, qui va vouloir défendre ton égo blessé, avec un truc du genre, mais pourquoi MOI mon discipleu parmi les discipleux ?Et bien je vais te le dire pourquoi Dugland : parce que t’es le plus intelligent ici, celui le mieux à même de comprendre tout ce que j’ai dit et surtout ce que je t’ai dit à toi depuis quelques jours.Et toi, là tu me pisses à la raie, alors je te le garantis je vais pas te louper, GRAND CONNARD VERBEUX ! -
oops and sorry...c’était outrage qu’il fallait lire...quoique le combat soit à outrance...MONTJOIE & NO MERCY !!!
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Tss..tss…buddy, je ne te pisse aucunement à la raie : l’uro ne faisant pas partie de mon catalogue de perversions (pas plus que le scato, auquel ton usage du vocable « caca » semble renvoyer) : par contre si tu es branché golden shower, je peux te filer les coordonnées de Frau Barbarella, officiant du côté de Reumannplatz (t’inquiète, elle te fera un prix)…
Pour le reste, donc ton délire psychorwellien et tes pulsions égocidaires (dis-moi ils rediffusent The Prisoner du côté de chez toi ?) : je t’ai déjà répondu…visiblement, tu t’es découvert une nouvelle vocation, et as décidé de te révéler comme le Jim Jones de cette agora, une sorte de Saint Georges d’HP affrontant l’egosaurien nénétique.
Mon conseil : prends ta bouteille de Kool Aid et enfile-la toi aussi profond que possible (yeah, tu peux utiliser de la vaseline ou autre lube,tant qu’il y a un label bio sur la bouteille) : cela stimulera tes chakras, et peut-être éveillera ta kundalini : ainsi pourras-tu atteindre les satoriques cimes auxquelles tu aspires et fusionner par l’entremise de ton ultime egocide avec l’universelle conscience ou Pacha Mama…
Dernier conseil : pense à mettre un casque renforcé (un bon casque de vélo fera l’affaire) : en effet, entre toi et les célestes sphères : tu rencontreras le plafond…
p.s. : ce sera mon dernier message (destiné à ta personne) sur ce fil : je ne vais pas me laisser m’entrainer à pourrir ce fil en suivant ton délire du jour…
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Shawford34 26 décembre 2012 14:06Hummmmmmmmmm, quel délice.
Le « Maître » qui pète son câble !!Tu me répondras plus ?Le pied, je vais pouvoir à loisir conchier ta prose égotique imbuvable.
Merci d’avance, Bad -
Bonjour, Lord Franz et Shawford.
Merci pour ce savoureux échange !
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Shawford34 26 décembre 2012 14:18Ravi que ça vous plaise Fergus.
Mais je trouve pour ma part le Guru en petite forme, et je pronostique que ça va pas s’arranger dans les prochains jours.Je lui fais la formule lavement dans les grandes profondeurs
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honey, tu devrais sérieusement consulter : à ton âge une telle anale fixation me parait problématique : nous ne voudrions pas qu’à force de rétention, tu t’en foutes partout lorsque tu seras au paroxysme de ton satorique orgasme... (sinon, oui je te zapperai sous ce fil : ailleurs pas obligatoirement : mais comme dit, je ne vais pas pourrir ce fil juste pour que tu t’excites : sinon vas-y St Georges, lâche toi...rien de pire qu’une constipation qui dure : encore moins lorsqu’on doit affronter le Dragon.)
@Fergus : désolé pour l’aparté : je suis en pleine consultation : Jim Jones s’est réincarné, et a décidé de tous nous faire boire son Kool Aid amélioré...
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Shawford34 26 décembre 2012 14:26Yep, Sampiero, je laisse le Maître t’expliquer, et après quand je vais passer derrière tu vas vraiment te marrer.
Par contre fais gaffe à ce que le même traitement t’arrive pas à toi aussi un de ces quatre.Et pour comprendre ce que je veux dire par là, faut que tu suives ma prose depuis trois jours pour savoir où je veux en venir (en particulier mes échanges avec Hervé Hum). -
Shawford34 26 décembre 2012 14:30:—) Mais tu peux pas parler normalement, le verbeux ?
T’es pas capable d’être explicite dans le langage commun des mortels ?Ou alors , t’aurais peur d’être alors seulement juste un commun parmi nous mortels ?Ben désolé c’est le jeu, et c’est bel et bien le jeu que je vais t’apprendre, ou, s’il le faut, que je vais t’enfoncer profond dans le cortex.
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qu’elle est mignonne quand elle fronce les sourcils...brrrr....flippant....
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Shawford34 26 décembre 2012 14:45Hum, hum des tendances misogynes/homophobes chez toi Bad ?
Toi la lumière de la connaissance et de la « tolérance Wolrdwide incarnée » ?Tu files du mauvais coton très vite, je trouveProfite, si cette armée des ombres Agoranonymous se créé enfin, j’espère que tu te rends compte que tu seras la cible de choix prioritaire, et que ton chant du cygne sera rapide et définitif !Tu pourras aller te bourrer 2/24 tout seul dans ton coin, comme d’hab quoi.
Si tu savais comme on te sens isolé, dans ta tour d’ivoire.Rejoins moi, rejoins Nous
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Rejoins moi, rejoins Nous ...
Jim Jones...je confirme...sinon conseil, si un jour tu espères envoyer tes légions (hic et nunc purement fantasmatiques) d’egoless anonymes à l’assaut de ma tour, histoire de me libérer de l’ennui (rassure-toi mon ego et myself on s’éclate à foison) :
1) travaille ton sales speech (tu peux prendre exemple sur Hubbard, Rael ou le Temple du Peuple de ton ancienne incarnation)
2) modération quant au dosage de ton Kool Aid : rappelle-toi tu es en mode « recrutement » (phase 1) : le mode « extermination » c’est la phase 2 !
sur ce, je te retrouverai sous un autre fil...
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Shawford34 26 décembre 2012 15:15En fait t’as la comprenette déficiente, My Bad.
Je parle de créer un mouvement d’anonymes, et toi tu me parles Rael ?Bad, l’anarchisme ça te parle ?Et l’anarchisme ça consiste à ce que quiconque impose quoi que ce soit à un quelconque homme/femme libre ?
Or à part, prétendre avoir pu réfuter d’un trait de plume un mouvement Agoranonymous sur AV, en as tu vraiment débattu avec moi ou avec quiconque ici ?As-tu seulement jeté un oeil à nos discussions avec Hervé Hum sur le sujet ?
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/petit-vocabulaire-personnel-l-127854?debut_forums=100#forum3577400Ma foi c’est donc pas la logique qui t’étouffe, mais bel et bien ton égo, comme nous tous en ce bas monde ! -
Rien n’y fait________sous la burka les filles trouvent toujours un chignon.
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Shawford34 26 décembre 2012 15:33Tiens, un fielleux !!!
Des révélations à nous faire sur ce qu’il y a sous ta burka, ZEUS ? -
Oui, cela veut tout simplement dire que nous sommes en train de changer de langue.
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Constant danslayreur 28 décembre 2012 09:04Entendu à la radio d’un taxi du même nom à Alger, le taxi n’est pas tarrivé.
Jacques Chirac a fait des émules à Bab-El Oued... Depuis, les liaisons dangereuses se perdent hélas.Merci Fergus, j’ai beaucoup appris, même si je suis un peu déçu que nominé soit un anglicisme, j’aimais bien ça sentait bon sa Gomina à l’ancienne...
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Bonjour, Constant.
Je n’avais pas pensé à cela, mais vous avez raison, « nominé », cousin de « gominé » en termes de sonorité, a un parfum rétro.
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On devrait les marier ces deux là !
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Shawford42 30 décembre 2012 11:09Ça sent la chatte furtive à plein nez : sus les z’(a)mi(e)s
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En fait, je suis bcp plus sensible à la sémantique qu’à l’orthodoxie syntaxique. Or, c’est bien le sens qui parle le plus, et le style est à son service. Après tout, la langue véhicule un message. La correction grammaticale n’est pas significative du contenu du message mais du locuteur… C’est un marqueur social.
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Bonjour, Colre.
Désolé, j’avais oublié de vous répondre hier. Vous avez évidemment raison, la sémantique est plus importante que la syntaxe, l’important étant dans le fond du message et non dans sa forme.
Je note toutefois qu’en matière linguistique l’abandon de la forme au seul profit du fond finit par être préjudiciable à ce dernier car on écoute ou on lit avec moins d’attention ce qui est mal énoncé. D’où l’intérêt de privilégier l’un se détourner de l’autre.
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Fergus, bonjour, je découvre votre réponse,
Vous avez raison, et je me suis exprimée de façon trop simpliste. J’ai dit être « plus sensible à la sémantique », mais je ne voulais pas opposer formellement le fond et la forme que je sais indissociablement liés.
Je me plaignais plutôt de l’orthodoxie syntaxique, car elle s’attache au détail, à l’incorrection sociale et, pour tout dire, elle occulte l’intérêt d’une communication langagière. Cette soumission aveugle à l’académisme, hyper-courante, relève souvent de la posture de classe, bêtement réactionnaire, dominatrice et peu constructive.
Chercher à comprendre l’autre, avec ses difficultés d’expression ou son style, ou à l’inverse déchiffrer ses manipulations sémantiques, ses manoeuvres de propagande, m’apparaît comme un objectif important de la vie en société. -
Bonjour, Colre.
Vous avez raison : l’orthodoxie stricte peut s’apparenter à une forme d’aveuglement intégriste lorsqu’elle s’exerce, par élitisme intellectuel, au détriment de l’échange verbal. -
Bonjour à tous,
chacun y va de son petit couplet ?
Je signalerais : ’décimer’, qui littéralement signifie ’faire périr un sur dix’ et est employé à contresens, par exemple : ’décimer une population ’ pour dire anéantir.
Autre chose : à l’origine, l’expression ’a fait long feu’ désignait un explosif qui, au lieu de péter joliment, s’épuisait en brulant comme une vulgaire torche. Et son contraire, ’n’a pas fait long feu’ désignait par contraste, une belle explosion comme on les aime. Les journalistes n’emploient jamais la deuxième qui ne s’utilise qu’au figuré mais utilisent la première laquelle ne s’utilise qu’au premier degré, à tort et à travers ; par exemple : « tel événement (telle révélation, etc.) a fait long feu ». Le propre d’un événement n’étant pas d’exploser, il ne saurait faire long feu. On ne sait pas s’il faut comprendre que ses conséquences ont eu un effet durable et efficace, ou si au contraire, il a fait pschitt !
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Bonjour, JL.
J’ai fait allusion un peu plus haut à « faire long feu » en indiquant que cette expression est souvent utilisée à contresens, mais sans en rappeler l’origine ; merci de l’avoir fait.
Pour ce qui est de « décimer », il est parfaitement exact que cela consistait à tuer un adversaire sur dix. Mais près de deux millénaires se sont écoulés et seul l’usage moderne de « massacre de grande ampleur » a désormais cours. Et dans la durée, l’usage a toujours raison. Ce n’est toutefois pas une raison pour oublier les origines.
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Je ne me rappelle pas avoir entendu « ’décimer une population ’ pour dire anéantir. »
Par contre pour des tueries massives c’est souvent ! Comme ’’décimer’’ peut être une image pas forcément exacte c’est correct ou en tout cas ça devrait l’être il me semble.
Peut-être cependant qu’il y a des gens en effet qui l’utilisent pour anéantir (?) , je ne le nie pas et désormais je ferais attention !
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Ca qu’ est-ce que j’ aime bien dans la langue françoise c ’est le bout du
moment , comme si un moment avait un bout , et s’ il en a un il en aforcément deux .Par contre le couloir lui , a un bout , ne dit-on pas au bout du couloir ?Et le corridor qu’ a-t-il le corridor ?-
Bonjour, Capitaine.
Les deux bouts du moment, voilà un beau sujet de thèse scientifique.
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Bonjour Fergus et tous
La langue de Molière est bien souvent malmenée et par ceux-là même qui appartiennent au monde des lettrés, dont on devrait, pour le moins, s’attendre à ce qu’ils en soient les promoteurs !!!
Ce qui m’agace au plus au point est la formulation que vous avez relevée :
- « pour ne pas le nommer » ! et qu’ensuite l’auteur nomme... sans se rendre compte de l’ineptie !
L’on serait plus inspiré de dire et pour le nommer, le Sieur Tartampion !!!
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au plus haut point ! (coquille)
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Bonjour, Vipère.
Prétérition ou pas (voir post de JP Llabrès), cette formulation est effectivement insupportable.
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Les langues évoluent, et c’est normal. Déjà certaines tournures employées au XIXème n’ont plus cours. Qui parle aujourd’hui de preuves irréfragables ? Regardez les trésors d’anomalies et d’archaïsmes recensées par Maurice Grevisse dans « Le bon usage ».
Savez-vous qu’au XIIème siècle on trouvait l’orthographe « Ki » pour qui, et que le marqueur « s » employé pour le pluriel des noms aujourd’hui était utilisé pour le singulier ? Marie de France, décédée en 1185 parle d’un loup en disant « li louS » ou encore, dans la Chanson de Roland, on trouve « li reiS » pour le roi,« li murS » pour le mur, etc.
Le écarts de langage m’irritent tout autant que vous, mais c’est l’usage (raisonnable il est vrai) qui fait la langue.
Anecdote. J’entre dans un magasin de vêtements et je demande des « chemises sucrées ». On me regarde étonné. Je dis des « sweet shirts » déformation de « sweat shirts » ou chemises ou plutôt chandails pour y transpirer > d’où le mot « sweat » transpiration/sueur, prononcé « swête ».
Que restera-t-il de tout ça dans 100 ans et plus ?
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Bonjour, jason.
Vous avez raison, c ’est l’usage qui fait la langue. C’est d’ailleurs ce que j’ai écrit en réponse à JL à propos de « coupe sombre » et de « faire long feu », expression dont le sens populaire actuel est en train de détrôner le sens originel.
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Bonjour,
je profite de cette article sur la langue française pour exprimer mon ras le bol d`entendre le traditionnel « voila » a chaque fin de phrase lors d`interview, reportage etc.. Un peu coup de gueule en somme.
Une deuxième chose me choque malgré que cela devienne semble devenir d`usage, c`est le « Y a » remplaçant a tout bout de champs le « Il y a » . Journaliste mais aussi politique et bien d`autre font usage de cette contraction qui m`irrite les oreilles.
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Bonjour, Alison.
Comme je vous comprends ! Je suis moi-même irrité à chaque fois que survient ce « voilà », parfois utilisé pour conclure un propos, parfois (et c’est pire) censé contenir le développement du propos qui précède. Reconnnaissons toutefois que les fautifs ne sont pas les journalistes, mais les personnes interviewées, comme vous l’avez fait remarquer. A cet égard, la palme revient aux sportifs, y compris ceux qui ont pourtant suivi des séances de « média-training » (et zut, encore un anglicisme !).
Le « y a » est effectivement très répandu, toutes CSP confondues.
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Voilà pour conclure.
Mais il y a aussi, au début d’une réponse , le sempiternel Écoutez..., qui donne l’impression que l’interviewé cherche quelle réponse il va bien pouvoir donner. -
Le voila ponctue en effet les phrases de certains mais d’autres s’en servent pour ne pas les finir.
Il y avait aussi le « tout à fait » qui part un peu en quenouille mais a de bon reste en province où je vis. -
Si c’est un super article pour défendre une langue qui se meurt.
Bien sûr cela n’engage que moi, mais contrairement aux autres langues, suivez mon regard, ils ne payent pas grassement une « académie » qui passe son temps à inventer de nouveaux mots pour contrer ceux que le commun utilise déjà (baladeur vous avez dit ? ha ha ha !).Voyez vos enfants ils se fichent pas mal (et ils ont bien raison) de savoir si il faut 2c ou 2n et le genre de subtilités sémantiques évoquées ne font que freiner la création d’une langue unique et universelle. Pourquoi voulez vous imposer le français aux autres pays francophones, en même temps écraser les langues régionales au noms de je ne sais quel uniformité. Surement pas d’un quelconque respect des régions du pays.Vivement une langue universelle (qui sera bonne pour réunir les peuples) et que le francais devienne une langue dogmatique relégué au rang de folklore local comme le latin et autre grec .Bien cordialement.-
Bonjour, Laic.
Je ne suis pas partisan d’une langue universelle qui serait bâtie sur les décombres des autres. Chaque langue a son histoire et sa raison d’être, et chaque langue est le tout premier vecteur d’une culture. Détruisons les langues, et l’on détruira la culture associée. C’est d’ailleurs pourquoi je suis un fervent défenseur des langues régionales, celles-ci pouvant parfaitement cohabiter avec la langue dominante d’une nation, et continuer de véhiculer des cultures minoritaires qui disparaitraient sans elles.
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Vous n’est pas seul à souhaiter une langue mondiale unique, mais je partage pas cet avis. Ce serait une grosse perte culturelle.
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@ Kookabura.
Entièrement d’accord avec vous. C’est pourquoi toutes les langues (y compris régionales)doivent être défendues, au moins tant qu’il existe des locuteurs.
Bonne fin d’après-midi.
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Fergus, avoir manqué la pire des dérive, la préposition « sur » qui remplace toutes les autres, montre à quel point cette déviance à brûlé les cerveaux disponibles.
Proposition : Comme je travaille sur Paris, sur une société de presse qui a des succursales sur la province, je me rends souvent sur CDG pour prendre l’avion. Parfois, c’est sur le TGV que je vais sur les itw plus proches, en particulier sur la fin de l’année quand les vols sont surbookés. C’est sur, enfin... je n’en suis pas sûr.Très important aussi, remplace tes mots par des lettres qui ne signifient plus rien : en ce moment, je découvre avec bonheur l’itw de machin ou de truc ; la vie est plus belle quand on dispose de tant de micro secondes supplémentaires arrachées à l’infini par la contraction de la pensée qui nous ramène sur notre vraie condition. Qu’est-ce qu’on devient pointu sur la langue. Non, faire la liste des atteintes à la langue et au sens des mots, sans compter l’orthographe en totale perdition est une tâche probablement sans espoir, et je crains que les forums n’aident pas à garder espoir contre toute raison.-
Bonsolir, Bracam.
Bien vu ! J’ai effectivement manqué cette horripilante manie qu’ont certaines personnes de mettre le « sur » à toutes les sauces. Merci de l’avoir signalé à ma place.
Je crains moi aussi que la langue ne soit en grand danger de dénaturation accélérée. D’où l’intérêt de se battre pour sa sauvegarde. Ou du moins d’essayer...
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Dans le style horripilant est apparu naguère le « au jour d’aujourd’hui » ; trois fois le mot jour et 2 fois le son « aujour ». A gerber...
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Bonsoir, Confucius.
Exact. Par chance, cette manie semble avoir assez largement disparu.
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A ce florilège manque également le
« en charge de » au lieu de chargé de.
Je ne sais plus si c’est Bernard Pivot ou Alain Rey qui a expliqué qu’à sa connaissance il n’y a que les batteries qu’on met en charge....
jf.
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Bonsoir, Jacques.
Ce n’est pas la pire, mais le fait est que cette expression n’est pas française. En fait, elle est reprise de l’anglais « in charge of » qui désigne une personne chargée de...
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Oh oui, mille merci ; je la cherchais tout à l’heure (en charge de). Elle m’est si insupportable que je l’avais effacée de ma mémoire proche... Et là, pas question de lire ou entendre quiconque encore capable de dire simplement « chargé de ». Désolant.
Je suis certain que ce genre de discussion déclenche une raillerie assez générale. Ce que ne comprennent pas les zélateurs du tout à l’égout linguistique, c’est que l’appauvrissement des mots témoigne de ou implique celui des idées. Et que le fait de manger des mots macdo, rares et gavés d’huile de palme non académique, dénature la pensée et les moyens qui lui sont indispensables. Trois mots pour exprimer la vie, l’amour, la destinée humaine, le lendemain ? C’est très insuffisant.Autre fait majeur : les mots ont un sens, et vider le langage de certains d’entre eux pour les remplacer par d’autres répond à des impératifs cachés : qui se plaindrait de vider les poubelles quand l’éboueur est promu agent de propreté, ou de perdre des années de chômage quand il se trouve en situation de rebondir. -
@ Bracam.
Entièrement d’accord avec votre commentaire. Perdre des mots, c’est perdre sa langue, et perdre sa langue, c’est ne plus être capable d’échanger des idées ; avec, au bout du processus, le recours à la violence pour seuls arguments.
Si je n’aime pas ce qu’elle représente, j’apprécie beaucoup l’expression « tout-à-l’égout linguistique » tant elle est parlante.
Bonne nuit.
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Salut Fergus,
C’est vrai qu’à l’écoute des radio-télés, ont se demande parfois comment ces perroquets, souvent incultes, ont été recrutés ? (je me souviens d’une bonne :« le lama est un animal qui vit au Tibet »)
Moi, en ces lendemains de fêtes, je me venge de toutes ces incorrections en me mitonnant une langue de veau sauce ravigote et me délecte en ayant une pensée à chaque bouchée :« une pour TF1, une pour RTL, une pour BFM, etc.. »
La vengeance peut aussi se servir tiède !
Bien à toi.
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Salut, Alberto.
Excellente, l’histoire du lama !
Des lendemains de fêtes qui sont autant de... veilles d’autres fêtes. Dure période ! Et ces moments passés, TF1, RTL, BFM et les autres seront toujours là, et toujours aussi médiocres.
Bonne soirée.
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Certes, mais vous ne dites mot d’une des causes les plus fréquentes de charabia : l’excès d’anglicismes. Et cela ne concerne pas que les journalistes : ici même, sur AVox, combien de titres où l’on glisse quelques mots d’anglais, parfois sans aucune raison perceptible (par moi en tout cas !) ? Et pourquoi afficher le dimanche « best of » plutôt que le joli « florilège » ?
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Bonsoir, Krokodilo.
Les anglicismes ne sont qu’une partie de la dégradation de la langue parlée, et mon propos n’était pas d’étudier en profondeur les différentes causes de celle-ci ; je laisse ce soin aux spécialistes.
« Best of » est passé dans les habitudes par le biais des compilations musicales depuis déjà pas mal d’années. Difficile à traduire de manière concise en français, cela explique sans doute le succès de cette locution. « Florilège » n’est pas totalement fidèle en terme de traduction car ce mot s’apparente plutôt à des « morceaux choisis », mais pas forcément dans l’optique de sélectionner les meilleurs.
se traduirait plutôt par
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Désolé pour la partie de commentaire superflue qui s’est invitée.
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Bonsoir Fergus et félicitations d’avoir traité ce sujet apolitique qui devrait mettre tout le monde d’accord !
Comme d’autres ici je souhaiterais faire part ici d’une faute fréquente qui m’agace. L’âge aidant il est vrai que l’on manque de tolérance ...
Je veux parler de l’usage abusif du pluriel pour le substantif « personnel », alors qu’il s’agit d’un nom collectif.
A la radio et à la TV, on entend très fréquemment parler « des personnels navigant », alors qu’il s’agit « du personnel navigant », etc.J’ai recherché le bon usage de ce substantif collectif sur internet et voici ce que j’ai trouvé :
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Personnel : singulier ou pluriel ?
En 1998, la Commission du dictionnaire de l’Académie française s’est prononcée sur l’utilisation du nom personnel au pluriel.
Personnel est un nom collectif qui désigne toujours un ensemble d’individus. Aucun dictionnaire, aucune grammaire n’en mentionne l’emploi au pluriel, sinon Le Bon Usage de Grevisse, qui le signale comme fâcheux.
Il est fautif de dire l’ensemble des personnels pour l’ensemble du personnel, les personnels militaires pour le personnel des armées et, surtout, un personnel pour un membre du personnel.
Personnel n’est acceptable au pluriel que si l’on veut désigner plusieurs catégories distinctes d’individus, par exemple : les personnels civil et militaire des armées, c’est-à-dire le personnel civil et le personnel militaire des armées.
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
source : http://nadorculture.unblog.fr/2009/05/18/personnel-singulier-ou-pluriel/
Bien à vous !
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Bonsoir, Jean.
En voilà un que j’ai oublié et je le regrette tant il m’agace également. Ces « personnels » individuels sont arrivés sans crier gare il y a 10 ou 12 ans. Sans doute trouvait-on trop long de dire comme avant « membres du personnel ». Résultat : une belle confusion entre le personnel d’une entreprise et les personnels qui y travaillent. Puisse-t-il s’agir d’une mode périssable !
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Bonsoir Fergus,
Effectivement les journalistes parlent très mal la langue française mais hélas ne sont pas les seuls à la matraquer, il y a aussi les présentateurs et animateurs. Même des célébrités ou des politiques participant à des causeries télévisées ont un langage qui laisse souvent à désirer. Et ils se croient très intéressants !
Ce qui m’agace le plus est cette « mode » qui fait abstraction de la forme interrogative dans une phrase, en clair lorsque j’entends prononcer les fameux : "vous faites quoi, vous voyez quoi, vous pensez quoi"...et j’en passe. Ça leur écorcherait la bouche de dire à la place : "qu’en pensez-vous, que voyez-vous, que faites-vous" ? Et on voudrait que les enfants parlent correctement !!!
Il n’est pas besoin d’avoir fait de grandes études pour bien parler. Méditons sur cette citation :
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement – Et les mots pour le dire arrivent aisément (Nicolas Boileau-Despréaux) »
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Bonsoir, Intelle.
Vous avez raison, les journalistes ne sont pas seuls en cause, et c’est pour cela que j’ai également mentionné les animateurs dans l’article. Mais comme vous l’avez souligné les personnalités politiques ne sont souvent pas plus respectueuses de la langue alors que leur fonction devrait les contraindre à plus d’exemplarité dans ce domaine.
Je partage votre agacement sur les formes interrogatives, bien souvent dénaturées.
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Je ne suis pas un spécialiste mais que pensez vous de « bimbos » employé pour des femmes ?.
Ça devrait être « bimbe » au pluriel ou « bimba » pour le féminin.
Nom italien.Ensuite « l’exception qui confirme la règle » devrait être à mon sens « l’exception qui infirme la règle ».
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Bonjour, Volpa.
Si l’on s’en tient à la seule logique, vous avez raison. En réalité, il s’agit là d’une figure de style visant, paradoxalement, à montrer qu’il existe bel et bien une règle : il ne peut en effet y avoir d’exception s’il n’y a pas de règle !
Pour ce qui est de « bimbo », je suis comme vous : surpris que ne soit pas utilisé le féminin « bimba », mais démuni en termes d’explication.
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Autre manie :
On dirait que les pères et les mères n’existent plus. Une mère est invariablement une maman, un père un papa, un professeur un prof, un enfant un gosse, un élève un gamin. Certes, maman est affectif, et dans certaines situations tout à fait normale, mais on l’entend dans toutes les situations. Vous ne trouvez pas ?
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Bonjour, Kookabura.
Merci de signaler cet abus dans la mièvrerie qui m’agace également beaucoup. Parler de la « maman » d’un type de 75 ans est carrément ridicule.
Autre sujet d’irritation : qualifier de « jeune femme » une personne de 40 ans, ce qui arrive de plus en plus fréquemment. Certes, l’on vit plus vieux qu’avant, mais un ou une quarantenaire n’est plus un jeune homme ou une jeune femme, ou alors les mots n’ont plus de sens.
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Romain Desbois 27 décembre 2012 10:41Ce qui m’énerve le plus en dehors des anglicismes , c’est le « un espèce de machin ». J’ai même entendu plusieurs académiciens faire la faute.
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Bonjour, Romain.
Un grand classique ! D’autant plus erroné que l’on devrait dire « une espèce de... ».
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Romain Desbois 27 décembre 2012 12:03Bjr Fergui
Oui c’est bien ce que je voulais dénoncer.
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Salut Fergus.
Merci pour l’article.
A la décharge de nos journaleux il est cependant utile de rappeler que, ces dernières années, le mauvais exemple venait du plus haut sommet de l’Etat. Souvenons-nous de l’abominable Sarkozy, face aux ouvriers d’Alstom, en 2009, chatiant la langue :
« Si y’en a des qu’ça les démange d’augmenter les impôts y z’ont qu’à viendre... heu... venir... y z’ont qu’à venir le dire ici, hein ! » Lien.
Il n’a pas fait que massacrer les comptes publics celui-là.
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Salut, Peachy.
Le fait est que Sarkozy a réussi à faire entrer les fautes de français (et une grande variété d’insultes et d’injures) à l’Elysée. Une première dans un pays où, avant lui et après lui, les présidents ont toujours été des personnes très cultivées, le podium regroupant De Gaulle, Pompidou et Mitterrand. Sur le plan lingustique, Sarkozy a été un vermisseau à côté de ces trois-là !
Bonne journée.
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a.m.h.a.
dans cdlt ( cordialement)il y a une lampée de pousse-au-crime !!!Tavernier - 2 cordiaux - s’il vous plaît .Xondheit - Santé !!mfg ---- best regards-
Bonjour, Brieli.
Normal, le schnaps est le meilleur vecteur de la cordialité. Un bon petit « kaffee träsch », quoi de plus chaleureux ? Le meilleur que j’ai bu, c’était du côté du Stanserhorn sous la neige (près de Lucerne), un jour où la température avait subitement plongé au coeur de l’été.
Servus.
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DEHORS
Il vente à décorner les boeufs : « L’arbre à vent ® » a du plomb dans l’ L. Monsieur !
La matinée et plus à stériliser mon éolienne verticale avec des sacs de sable.
En effet
Le « Kaffi Träsch » de la vallée des (petits) bouviers suisses !! C’est du pur (80°) distillat de marc de poires... à poirée
Dans le genre compoté de poires : essaye en Suisse ou en Autriche de mettre le grappin sur de l’Eau de cormes
la « goutte » qui rend fou !
http://www.onpeutlefaire.com/forum/topic/9975-traite-du-cormier/
c’est le Speierling -Brand de cette page
http://www.obstbrennerei.de/wildobstbraende.html
il y a du magic, du mystic dans cette eau : même bouteille, même « gastronome » autre heure : cette « williams » devient orientale
frangipane - muscat-rose - encens ... et t’en es « bourré » pour des heures.
nb : la version alsacienne est ridicule
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@ Brieli.
Merci pour ces liens.
Je ne connaissais ni cette éolienne, ni l’eau-de-vie de cormier. Comme quoi, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre en matière de boissons distillées. Apprendre, mais avec modération dans les dégustations. Je note quand même le conseil pour un prochain voyage en pays germanophone.
Pour ce qui est du vent à « décorner les boeufs », à noter que le même est souvent réputé « décorner les cocus », certains parmi ces derniers étant pourtant nettement plus boisés du front que les bovidés.
Bonne fin de journée.
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Une chose vraiment très agaçante, c’est la « personnalisation » fréquente d’une expression quantitative approximative. Et cela confine le plus souvent au ridicule. Quelques exemples :
Une trentaine de personnes a été tuée
Une centaine de manifestants s’est succédé(e ?)
...-
Bonjour, Pjf971.
Cette question de l’accord avec un nom collectif a toujours suscité des controverses. Sauf erreur de ma part, il n’y a de faute ni si l’accord se fait avec la « trentaine », ni s’il se fait avec les « personnes ». Tout dépend de l’auteur : soit il veut mettre l’accent sur le collectif, d’où le singulier employé pour le verbe, soit il veut mettre l’accent sur les personnes tuées, chacune constituant un individu, auquel cas il emploie le pluriel pour le verbe.
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Et cette horreur, le plus souvent dans les publicités : Infoline.
C’est anglo-saxon, donc c’est chic.
J’ai ainsi entendu une journaliste nous parler de Omar Saï (Omar Sy).
Il y a 20 ans, combien de journaliste nous ont fait rigoler avec Maïkeul Gorbatchev !!!-
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@ Pfj971.
Cette manie d’angliciser le propos, et même les noms, à l’instar de Brice de Nice (Braïce de Naïce) est évidemment grotesque. Passe encore pour les publicitaires qui utilisent toutes les ficelles pour séduire les différents publics (des « cibles » qui, là aussi, deviennent de plus en plus des « targets »), mais c’est horripilant chez les journalistes.
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Romain Desbois 27 décembre 2012 18:10le dernier en date c’est sur BFM , un éconofumiste « les gens font encore beaucoup du offline ».
Il fallait comprendre : les gens font encore leurs courses dans les magasins et n’ont pas encore pris l’habitude de commander par internet.
je fulmine d’entendre ça. -
Bonsoir, Romain.
D’autant plus agaçant que le commerce se fait encore très majoritairement « offline », n’en déplaise à ce gugusse anglicisé.
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sur les « A(r)schliesle » ---- le « escheritzenbaum » en vo hochdeutsch : la rose à feuilles de hêtre ou le hêtre aux roses. Il va s’en dire que comme le vin, la bière, la cuniculture et lapins et les carpes , les moines ont manipulé et diffusé.
ailleurs dans l’ Est
Infect de l’arbre, il faut blétir cette pomme/poire.
En Hesse, cad Francfort on boit traditionnellement beaucoup de cidre (aeppelwoï), il y a la version renforcée bonifiée en tanins de « cormes » Déroutant et délicieux
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Bonjour, Brieli.
Merci pour ces nouveaux liens. Un peu tôt pour « s’en jeter un derrière la cravate », comme l’on dit trivialement.
A propos du cormier, ne pas confondre ce sorbier, en voie de raréfaction, avec le sorbier des oiseaux (ou des oiseleurs), fréquent dans les jardins.
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