La réalité, on y croit !
Comme des poissons dans l’eau, nous baignons dans les représentations collectives du temps présent. Nous les absorbons sans y penser et il nous semble tout naturel de penser que ce qui est du domaine de la foi n’est pas de l’ordre de cette réalité dont la science prétend nous dire le fin mot.

Rien n’est plus mensonger et pourtant c’est ce qui se dit et même s’enseigne ici et là comme une conquête majeure de l’esprit humain : le dépassement de la croyance par l’accès au savoir et à la connaissance.
Il y a dans ce discours une prodigieuse naïveté qui consiste à croire que le dépassement de l’imperfection et de la subjectivité des points de vue individuels par la méthode scientifique permettrait, très officiellement, de « toucher au réel » et de nous donner ainsi accès à des connaissances patentées, objectivées, vis-à-vis desquelles nous serions dans une relation de savoir et non de croyance.
Il faut y insister : ceci n’est qu’une croyance, non un savoir. Il n’existe aucune démonstration scientifique de la chose. Tout au contraire la philosophie de la connaissance amène à l’idée que la réalité ultime conçue comme étant au-delà de l’apparence ne peut pas être atteinte par ceux qui, précisément, n’ont accès qu’aux phénomènes.
N’étant pas dans « l’œil de Dieu », nous ne pouvons prétendre « toucher au réel » et détenir un quelconque savoir qui serait une représentation vraie de la réalité. Par conséquent, nous ne pouvons avoir que des croyances. Le fait que certaines d’entre elles — parce qu’elles sont collectives et méthodiques, c’est-à-dire, issues de la pratique scientifique — nous apparaissent plus valables que d’autres ne change rien à l’affaire.
Ce que nous appelons le « savoir » n’est, en dernière instance, que l’objet d’une croyance collective en la validité des données, représentations et modèles auxquels se réfèrent actuellement les scientifiques. L’efficacité apparente de ces représentations et modèles ne constitue pas la preuve logique ou nécessaire de leur vérité : nous ne pouvons venir à cette idée que par induction ou abduction mais pas par déduction. Dès lors c’est seulement par un raccourci de pensée que nous sommes portés à croire en (la validité de) ces modèles et ces représentations. Epistémologiquement, c’est une attitude complètement illégitime. Humainement, c’est la chose la plus naturelle du monde.
En somme, la réalité à laquelle nous croyons accéder grâce à la science est une construction sociale opérée par une communauté de chercheurs à une époque donnée, la nôtre. De sorte que l’effort présomptueux visant à dépasser la simple croyance pour accéder au savoir nous oblige, de façon assez schizophrénique, à fermer les yeux sur le fait que dans un mois, un an ou un siècle nous aurons remplacé la représentation actuelle à laquelle nous nous accrochons par une autre, plus... crédible :-). D’une certaine manière donc, nous ne voulons pas savoir que notre savoir n’est qu’une croyance du temps présent !
Comme nous l’a si bien fait comprendre le philosophe Karl Popper, les seules certitudes que la science nous offre, c’est la fausseté de telle ou telle conception après qu’elle ait été réfutée par l’expérience. Hormis cela, tout n’est qu’hypothèse plus ou moins bien corroborée mais jamais « prouvée ».
Songeons ainsi que nous ne savons toujours pas expliquer la gravitation. Nous avons certes des hypothèses, des modèles, nous pouvons étudier le phénomène avec une extraordinaire précision, mais nous n’avons pas mis le doigt sur sa cause.
Or, combien de scientifiques sont conscients de ce fait ? Combien pensent encore que la loi de Newton a réglé la question alors qu’à peine énoncée, des philosophes comme Locke savaient déjà pointer sa complète circularité ? L’idée d’attraction universelle n’explique rien en effet, elle n’est que le phénomène lui-même réifié en cause.
« Savoir » que les corps s’attirent en fonction de leur masse et du carré inverse de la distance est purement descriptif : le mécanisme nous échappe. Ceci illustre le fait qu’en matière de science, même si c’est désagréable à entendre, nous croyons savoir bien plus que nous ne savons car ce qui se peut désigner comme savoir ne saurait satisfaire nos attentes... d’explications.
Nous avons besoin de croire, c’est-à-dire, de nous penser en relation avec la réalité plutôt qu’avec l’illusion. Sous ce rapport, la science n’a fait que succéder à la religion : les scientistes sont les fidèles (ceux qui ont la foi) de la science : ils croient en la science, ils croient en la raison, ils croient ne pas croire, ils croient savoir, mais ils croient, quoi qu’il en soit, peu importe ce qu’ils prétendent « savoir ».
La position défendue ici est donc que croire en une réalité est un besoin tellement fondamental de l’humain qu’il fait feu de tout bois et se satisfait même volontiers des démarches qui pensent pourtant se tenir hors de l’espace de la croyance.
Le distinguo croyance / savoir est juste une coquetterie, une prétention illégitime qui se sert de la différence manifeste entre un point de vue individuel et un consensus scientifique pour donner accroire que ce dernier mène au-delà la croyance.
Encore une fois, cela n’est pas possible car vouloir connaître la réalité ne veut rien dire d’autre que vouloir croire en quelque chose, c’est-à-dire, chercher à sortir de l’incertitude, en finir avec le doute et, surtout, le sentiment d’insécurité qui l’accompagne.
La science est tout au plus une activité méthodique et collective de dégagement de ce qui vaut la peine d’être cru. Appeler cela un « savoir » c’est simplement jouer sur les mots : il s’agit toujours de quelque chose en quoi nous pouvons « croire ».
Pour le dire autrement et d’une manière qui semblera presque tautologique tellement cela paraît évident : ce en quoi nous ne pouvons pas croire n’a aucun intérêt. N’a de valeur que ce qui est « crédible ». Le savoir, précisément est crédible, on peut y croire. Un savoir auquel on ne croit pas est sans valeur, il est vain et ce n’est donc pas un savoir à proprement parler.
La prétention de la science (tue par les scientifiques, assumées par les scientistes) est de nous dire ce en quoi nous devrions croire. Le scientifique, supposément désintéressé, est censé être le prêtre « digne de foi » de cette quasi-religion.
Sous ce rapport, il est très clair que Ron Hubbard, fondateur de l’Eglise de Scientologie, n’a rien inventé. Il n’a fait que baptiser et assumer un schéma toujours-déjà présent au cœur même de l’activité scientifique.
Les scientifiques en blouse blanche sont à l’opposé et donc tout à fait semblables aux prêtres en robe noire : les uns et les autres se retrouvent pareillement dans la posture consistant à pointer « la Réalité » pour satisfaire les attentes du bon peuple qui ne demande qu’à croire.
Trois points peuvent illustrer cette similitude entre science et religion.
Le dogmatisme des sciences et de leur enseignement
Nous ne le savons que trop, à l’instar des religieux, les scientifiques peuvent aussi faire preuve de dogmatisme.
Si les chercheurs étaient seulement dans la quête de la vérité (supposément scientifique), ils se précipiteraient sur ce qui contredit leurs modèles, ils se hâteraient de reconnaître leurs erreurs, ils seraient heureux de voir leurs hypothèses et théories mises à mal ou à bas puisque ce serait pour eux le moyen d’apprendre quelque chose de nouveau.
Mais ceci est loin, très loin d’être le cas. De manière générale, les scientifiques défendent leurs conceptions mordicus et tentent donc, pour la plupart, d’en faire un dogme qui ne dit pas son nom, c’est-à-dire, quelque chose qui les rend sourds et aveugles aux verdicts de l’ « Expérience », quelque chose qu’ils renâclent à soumettre à la « Réalité », quelque chose qui, donc, en terme scientifique, relève de la croyance et non plus du savoir. CQFD.
Songeons au pauvre Wegener, géographe de son état, qui s’est fait recevoir comme un malpropre par la communauté des géologues. Ces derniers croyaient bien trop à leurs dogmes fixistes pour consentir à l’idée d’une dérive des continents. Après quarante années de traversée du désert, cette vérité méconnue autant que méprisée est enfin entrée dans la terre promise de la Science : le consensus. Elle est à présent tenue pour une réalité. C’est donc un savoir auquel nous pouvons (devons ?) croire ;-).
Ce dogmatisme est, comme le gaz, présent à tous les étages de la science et, en particulier, au rez-de-chaussée, dans les manuels scolaires, véritables missels de la doxa scientifique.
On nous dira que les « leçons de choses » ne visent pas tant l’acquisition de connaissances que l’éveil à la démarche expérimentale qui permet de développer l’indépendance d’esprit et la capacité de raisonnement et de réflexion critique. Si c’était le cas, pourquoi les scientifiques en herbe ne font-ils généralement que « reproduire » et donc mimer ce qui a déjà été fait ?
Ne sont-ils pas à l’école avant tout pour suivre les voies didactiques tracées pour eux et ne surtout pas poser des questions dérangeantes qui feraient apparaître les limites de la connaissance du « maître » et obligeraient ce dernier à sortir de la position dogmatique qu’il affectionne tant ? Qu’ils s’éloignent un tant soit peu de cette ligne de conduite et ils se feront vite rappeler à l’ordre !
Il en va de même en science et ce sera notre deuxième point...
La chasse aux dissidents
Le désir bien naturel des scientifiques étant de voir la position qu’ils défendent devenir dominante, il n’est pas rare qu’il soit à l’origine de tendances dogmatiques affirmées, en particulier, par un effort, parfois acharné pour affaiblir les opposants par tous les moyens à disposition et donc, bien au-delà du seul champ de l’argumentation.
La chasse au dissidents est donc une activité coutumière en science : ceux qui ne croient pas dans la doctrine officielle — celle qui a « pignon sur rue » ET un accès privilégié aux financements publics ou privés — se retrouvent assez rapidement sans le sous et, carrément, mis au ban.
L’histoire des sciences regorge de chercheurs maudits dont les idées auraient mérité d’accéder au débat scientifique mais qui en ont été empêchés de toutes les manières possibles. C’est tellement banal, nous y sommes tellement habitués que nous peinons à saisir à quel point nous nous trouvons là en complète contradiction avec l’idée d’une rationalité scientifique adossée, par principe, à un débat qui se doit d’être contradictoire.
Cela nous ne le savons que trop et je ne m’y attarde donc pas. Les commentaires j’imagine (et je l’espère) fourmillerons d’exemples plus sidérants les uns que les autres [1]. Ce qui importe à présent, c’est de prendre la mesure de ce fait, c’est-à-dire... d’en faire sens et d’y croire, suffisamment pour en tirer les conséquences, dont la première est de reconnaître la nature dogmatique (donc basée sur la croyance) de la science telle qu’elle se pratique en général.
Stratégie de l’autruche
Le dernier point à considérer découle lui aussi de cette volonté de puissance et concerne le fait que la science, pour continuer à croire et faire croire en son pouvoir d’accès au réel, se garde bien d’aller regarder de trop près ce qui va la mettre en échec.
On peut penser, d’une part, aux phénomènes dits surnaturels dont, pour certains, les constats abondent, sauf que pour LA science, bien sûr, il ne s’agit pas de preuves.
De mon point de vue, a) les phénomènes de conscience extracorporelle (avec cerveau sans activité, cliniquement mort ou simplement à distance ) comme b) les cadavres intacts, non putréfiés, de croyants, saints ou autres, dont des médecins ont pu attester constituent des exemples très convaincants.
Le fait que LA Science les ait fui comme la peste, de peur, peut-être, que le public ne soit porté à... y croire et prenne ainsi conscience de ses limites face à l’inexplicable me paraît, en soi, très probant de son caractère fondamentalement dogmatique et donc de la croyance qui s’y attache et que l’on entend préserver.
Malgré tout, des chercheurs, généralement à l’étranger, peuvent parfois s’intéresser à des phénomènes paranormaux, mais tout se passe comme si ils n’avaient, au final, d’autre choix que de conclure à leur inanité. Ne risquent-ils pas de passer pour des dissidents, des doux dingues, des « défroqués » de la Science ? Il n’est donc pas rare non plus qu’ils taisent purement et simplement leurs découvertes [2].
Didier van Cauwelaert qui a récemment publié un formidable Dictionnaire de l’Impossible voudrait penser que les choses sont en train de changer [3] et que la science « de l’impossible » va accéder à une sorte de reconnaissance officielle.
Pour ma part, je ne le crois pas. Même si ses livres peuvent sembler faire exception, la vulgarisation scientifique m’apparaît de plus en plus comme une propagande véhiculée par des médias adossés à des grands groupes ou des lobbies comme « Big Pharma », ceux-là même qui financent de plus en plus les recherches biaisées dont ils ont besoin. Il est vain d’espérer que la science marginale se retrouve dans les manuels scolaires ou seulement dans des émissions à caractère scientifique. C’est seulement les reportages à sensation qui les mettront sous les feux de la rampe. Mais cela restera du spectacle, pour longtemps encore.
D’autre part, toujours sous le rapport de la stratégie de l’autruche qu’adoptent en général les milieux scientifiques, on ne peut pas ne pas citer « L’illusion de la science » (The Science Delusion)[4] le récent ouvrage de Rupert Sheldrake dans lequel il évoque les quasi-mythes de la science que l’on a sacralisés. Prenant l’exemple ahurissant des fameuses « constantes universelles » de la physique, Sheldrake nous rappelle que rien n’est venu prouver leur nature de « constante » et qu’on peut parfaitement imaginer qu’elles soient variables au cours du temps et/ou de l’espace. Nous avons donc là un superbe exemple de la très pieuse foi avec laquelle nous recevons le prétendu savoir scientifique. En généralisant, nous pourrions dire que tous les postulats de la science sont des croyances, en tant que, précisément, ils sont posés et non pas le résultat d’une « démonstration. »
Deux citations me semblent ici à propos :
« [William] James peut sembler évidemment marquer un point important lorsqu'il souligne que les scientifiques ont aussi leurs articles de foi et qu'ils se comportent de façon arbitraire quand ils essaient de faire reconnaître les convictions de nature religieuse dont ils ont besoin pour la pratique de la science comme étant les seules qui soient légitimes : « ils disent qu'elle [la foi] n'est légitime que quand elle est utilisée dans l'intérêt d'une proposition particulière - à savoir la proposition selon laquelle le cours de la nature est uniforme. Que la nature suivra demain les mêmes lois qu'elle suit aujourd'hui, est, admettent-ils tous, une vérité qu'aucun homme ne peut connaître ; mais dans l'intérêt de la connaissance aussi bien que de l'action nous devons la postuler ou l'assumer. » »
Jacques Bouveresse (cité in Croyance)
« La Science est avant tout un système organisé de croyance, a priori nullement supérieur aux autres. »
Jean-Pierre Petit
Nous sommes des croyants, nous l’avons toujours été et nous le resterons. Comme disent les anglo-saxons : « There Is No Alternative » (TINA).
Conclusion
En toute (épistémo)logique donc, la réalité, telle que nous la concevons dans l’Occident moderne et sécularisé, ne nous est pas accessible. Il faut y insister : nous ne pouvons avoir à son sujet que des croyances. Nous pouvons toujours appeler « savoir » celles qui résultent d’une démarche collective, méthodique respectant les canons actuels de la science, mais il s’agira toujours de croyances puisque rien ne nous assure que nous verrons encore les choses ainsi dans un mois, un an ou un siècle.
Parmi ces croyances, la première qu’entretient celui qui croit en la Science est que cette dernière peut le mettre en lien direct avec « la réalité » pour, en somme, la lui dévoiler.
Seul le scientifique correctement formé à l’épistémologie se trouve sans aucune certitude quant à ce qu’il en est du réel. Constamment habité par un doute cartésien absolu, il se trouve réduit à croire seulement en l’authenticité de ses sensations élémentaires et de ses mesures.
Si tant est que de tels « positivistes » [5] aient jamais réellement existés [6], il est clair qu’on n'en a pas vu de spécimen depuis longtemps. La plupart des scientifiques sont férocement croyants en la réalité de la réalité qu’ils ont pourtant « construite », tout en pensant l’avoir seulement « découverte ».
« La nature se dévoilant à la Science » (Louis Ernest Barrias) [7]
Bref, l’immense majorité des scientifiques sont des scientistes (qui souvent s’ignorent comme tels), ce qui veut dire qu’ils sont autant dans la croyance que « le croyant » au sens traditionnel, religieux, du terme.
Dès lors, nul n’a de leçon à donner à quiconque et nous pourrions tous coopérer à la compréhension de la situation humaine sans condescendance ou ostracisme.
Mais encore faudrait-il qu’un espace de dialogue soit reconnu de part et d’autre. Pour ce que j’en sais, l’Eglise a admis la légitimité de la pensée scientifique dans le domaine que cette dernière s’est elle-même assigné. Par contre, à ma connaissance, la Science est toujours à nier « officiellement » la légitimité d’une réflexion qui sortirait de son domaine ou qui, pire, y viendrait en parlant d’ailleurs, en parlant depuis le fond sacré, religieux d’où l’humanité a émergé et dont elle n’est, heureusement, jamais sortie.
Je dis « heureusement » car, ainsi que le montrent à l’envi les œuvres de science-fiction, les utopies scientistes sont toujours des dystopies : l’Homme y est perdu, l’Homme s’y est perdu.
Essayons d’éviter ça, dialoguons !
[1] Les impatients peuvent déjà suivre les pistes médicales : Beljanski, vaccins, sida, etc.
[2] Il semble que ce soit la mésaventure arrivée à un adepte du prânisme (pratique qui consiste à se nourrir seulement de prâna, donc à se passer de boire et de manger (sic) qui s’était offert comme « cobaye » à un laboratoire en espérant contribuer à la reconnaissance de ce « phénomène » surnaturel). Voir à ce sujet l’excellent film « Lumière » de Peter Straubinger (qui a été disponible en ligne mais ne l’est plus actuellement) ainsi que le numéro d’octobre-novembre 2013 de l’excellente revue Nexus.
[3] Je recommande vivement d’écouter ce remarquable entretien de Didier van Cawelaert sur France Info
[4] Cette référence que je découvre à l’instant comporte un minuscule résumé dont la première ligne dit très exactement ce que je tente de dire avec cet article : « l’illusion scientifique c’est de croire que la science comprend déjà la nature de la réalité »
[5] Terme qui désigne ceux qui — pire que Saint Thomas qui ne croyait que ce qu’il voyait — ne croient que leurs sensations et leurs appareils de mesure.
[6] Au sens où ils resteraient positivistes même dans leur vie quotidienne.
[7] Lorsque j’étudiais à Paris V et qu’il m’arrivait de me trouver face à cette statue, j’étais à chaque fois séduit et amusé par la puissance suggestive de l’idéal de la Science ainsi véhiculé. Ah que la Nature est aimable lorsqu’elle se soumet à notre volonté ;-) !
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