Les sept juges sauvent la vie d’Yvan Colonna
Yvan Colonna vient d’être condamné, il va faire appel. On retiendra pour l’histoire qu’une juridiction d’exception donne rarement des jugements qui ne le sont pas. Et ce soir, c’est le moins qu’on puisse dire. L’accusation n’avait quasiment rien démontré concernant la participation, on peut en conclure que ce sont les molles dénégations des personnes déjà emprisonnées qui le condamnent à perpétuité.

Au-delà de la polémique qui ne va pas tarder et des explosions qu’on ne va pas tarder à entendre, on peut néanmoins remarquer une chose : les juges ont sans doute sauvé la vie d’Yvan Colonna en le condamnant ainsi, en en faisant un participant actif à l’assassinat du préfet Erignac. Ça paraît surprenant, mais l’analyse après coup de ce surprenant procès conduit obligatoirement à cette conclusion. La seule possible.
Car je serais Yvan Colonna, je me ferais du mouron, au-delà de la condamnation prononcée. Pas pour mes chèvres, qui attendront, désormais, mais pour moi-même. Je serais Colonna, je me méfierai en effet de ce qui a pu être dit pendant les audiences. Une seul phrase résume le problème, ce sont les propos sybillins d’Alain Ferrandi, déjà condamné, lui, à perpétuité pour le meurtre du préfet Erignac. L’homme n’y est pas allé par quatre chemins de guarrigue : "Je sais que tu es un homme d’honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe", a-t-il déclaré. La phrase a sonné comme une condamnation à mort pour Colonna s’il sortait libre du tribunal. Rien de moins : libre, Colonna serait abattu sur les marches même du palais par ceux qui revendiquent ce fameux sens de l’honneur corse, et ce pour ne pas avoir avoué sa participation au meurtre et sa solidarité avec les personnes déjà condamnées à perpétuité. Car ne nous leurrons pas, et tout le monde l’a bien compris de la même façon cette fameuse phrase : ou bien Colonna n’avait réellement pas participé et il sortait libre, ce soir, ce à quoi personne ne croyait, sauf lui peut-être, ou bien il était partie prenante du meurtre... mais n’avait pas d’honneur puisqu’il ne l’avait pas reconnu durant l’audience. Et devait donc, dans ce cas, disparaître, si on s’en tient à ce fameux sens de l’honneur. L’honneur corse était en jeu, surtout si la justice continentale en avait fait, elle, un innocent. Et ce d’autant plus que depuis le 21 mai 1999, Ferrandi, lui, n’a jamais donné un seul nom de complices aux policiers ou aux enquêteurs et s’est depuis accusé d’être le seul tireur... à deux pistolets, ce qui n’a pas été sans surprendre lors de ce procès étonnant. Colonna, qui n’est pas plus fou qu’un autre, a bien senti le danger en criant à la "protection" d’un autre homme que ses présumés complices. Un autre qui se cacherait encore, et qui serait encore plus lâche que lui, dans ce cas. Encore fallait-il le trouver, et c’est désormais un peu tard il semble bien. Selon lui, les personnes arrêtées voudraient donc le voir en prison à la place de ce mystérieux septième homme qu’ils auraient cherché à cacher... Mais personne n’a cru à cette hypothèse farfelue. Colonna a bien compris la sentence : mais ce n’est pas celle du tribunal, au fond qu’il s’attribue. Une condamnation à mort avait été prononcée, et elle ne provenait pas des juges, qui, ce soir, en décidant de l’enfermer, lui sauvent certainement... la vie. En le privant de liberté.
L’appel va donc lui permettre d’à nouveau tenter la chance, mais le scénario risque fort de se reproduire de la même façon : en niant sa participation, Colonna se fait les mêmes ennemis, en la reconnaissant, le verdit final sera le même. Un second procès pourra donc se tenir, à part que cette fois on en connaît déjà obligatoirement la conclusion. Sans en connaître pour autant le détail, ou à moins d’un aveu pur et simple. Tout avait déjà été dit par quelqu’un d’autre, aujourd’hui aux rênes de la nation en juillet 2003, lors de l’arrestation « d’Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac ». Un avis lourd de sens ce soir peut-être plus encore qu’il y a quatre ans. Mais qui n’induit pas nécessairement l’effet qu’on attendait. En France, ce soir, et c’est triste à constater, on peut ne pas mourir, et être à la place condamné à vie sans que l’on ait réussi à trouver de preuve véritable pour le faire. Ce soir, c’est la juridiction d’exception qui est avant tout à blâmer. Un jury populaire, que l’on dit pourtant si sévère, n’aurait pas condamné Yvan Colonna, c’est une certitude, et ça, le pouvoir en place le savait bien. A raison d’Etat, condamnation sans raison.
55 réactions à cet article
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"Comme prévu, au terme d’un procès équitable, mais peu éclairant...
QUE FAIRE DE CE JOURNALEUX !! Nous bassinez pendant des semaines....
Faut placer tout ce beau monde -Ministres serviteurs de l’Etat et les médias inclus devant les Cours Internationales ! Elles aussi ont drôlement changée...
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« »« ou bien Colonna n’avait réellement pas participé et il sortait libre, ce soir, ce à quoi personne ne croyait »« »
Ah bon ? Effectivement, la justice ne pouvait désavouer un personnage qui a proclamé que la police avait « arrêté l’assassin du préfet Erignac ». Mais la justice n’est pas une affaire de foi. Le problème actuel et futur, issu de ce jugement, est donc celui de la présomption d’innocence... ou de culpabilité.
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Vrai.
Encore une fois : « Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public... »
Qu’il l’ait fait ou non, je n’en sais rien ; vous non plus et le reste n’est que conviction.
Après celui du préfet, donc, le deuil des droits de l’homme.
Number One Galéjade.
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« ...L’accusation n’avait quasiment rien démontré concernant la participation, on peut en conclure que ce sont les molles dénégations des personnes déjà emprisonnées qui le condamnent à perpétuité... »
- Oui, oui... les molles dénégations... et pas les préjugés (c’est le cas de le dire). C’est mou mais ça tape fort, plus question d’ailleurs d’absence de preuves.
Belle botte en touche, sainte Nitouche !
Il en ressortirait donc qu’Yvan Colonna est finalement victime de ses compatriotes. Ces corses sont un peuple si pittoresque !
Je coche l’article interessant : j’ai failli mourir con.
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Morice très en verve en ce moment ! J’ai bien aimé « L’homme n’y est pas allé par quatre chemins de guarrigue ».
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Merci « la Taverne » : ce qui est à noter, c’est que personne à cette heure ne remet en cause l’argumentation selon laquelle Colonna aurait été condamnné non pas par la république, mais par ses pairs, disons. Je m’attendais à davantage de virulence. Serait-ce la bonne solution ? Je ne pense pas que les juges ne l’ont pas acquitté dans la crainte d’une hypothétique plainte... je pense qu’ils l’ont fait car ce sont des juges.. d’exception ! Ah on aimerait bien en effet avoir l’avis d’un plus grand spécialiste, que je ne suis pas. Je suis un simple citoyen qui a été profondément choqué par la phrase de Ferrandi, c’est tout.
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ACT écrit, en réponse à un autre article sur le même sujet : « Dans la procédure judiciaire pénale, la charge de cette preuve incombe uniquement à l’accusation. En l’occurrence, l’absence d’alibi de de Colonna que vous évoquez n’est pas une preuve, ni même sa fuite. Ce ne sont que des présomptions qui, si elles peuvent servir à interpeller et incarcérer préventivement un individu, ne sont pas suffisantes pour le condamner. Et selon l’esprit de la loi (il vaut mieux un coupable en liberté plutôt qu’un innocent en prison) consigné dans les principes généraux du droit, le doute bénéficie à l’accusé. »
Je souscris totalement à ces propos. Et j’ajoute que la justice en France est pour le moins paradoxale : si, dans l’écrasante majorité des cas, le doute profite effectivement à l’accusé dans les affaires de délits relevant de la correctionnelle, ce principe, qui devrait pourtant être intangible, s’efface trop souvent lors des procès d’assises derrière les fameux (et parfois fumeux) « faisceau de présomptions » et autre « intime conviction » alors que les accusés dans leur box risquent de très longues peines de réclusion criminelle.
Et que dire des manipulations qui peuvent s’exercer, de façon volontaire ou non, sur des jurés souvent influençables, par le président du tribunal, fort de sa propre conviction et abusant de son autorité et de sa dialectique, avec la complicité d’assesseurs muets parce hiérarchiquement subordonnés au porteur d’hermine (je connais, j’ai vécu cela de l’intérieur) ?
Et que dire d’une cour d’assises spéciale (avatar de la sulfureuse haute cour) composée de seuls magistrats professionnels quand on sait à quel point ces derniers sont soumis à des pressions politiques par la Chancellerie et le pouvoir politique central ?
Je ne sais pas si Yvan Colonna est coupable ou pas et s’il mérite une condamnation, mais, allez savoir pourquoi, j’éprouve de sérieux doutes sur l’intégrité du jugement. Et je continue à croire, contre vents et marées, que le doute doit effectivement profiter à l’accusé, quel qu’il soit et quel que soit le crime qui lui est imputé !
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« En l’occurrence, l’absence d’alibi de de Colonna que vous évoquez n’est pas une preuve, » pas dans mon texte en tout cas : « , »on peut en conclure que ce sont les molles dénégations des personnes déjà emprisonnées qui le condamnent à perpétuité« . Je ne parle nul part d’ »alibi Entièrement d’accord avec votre conclusion ce qui est dit aussi dans la formule : « A raison d’Etat, condamnation sans raison. » Aucune raison valable n’a été mise en avant pour une perpète : c’est donc bel et bien un abus. Et pas de langage seulement, que Colonna soit coupable ou pas, on est bien d’accord !
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Erignac est d’une dynastie de la Préfectorale disons de la Coloniale. Il a refusé dans un premier temps le poste de Préfet de Région. Colonna. Sa famille son clan est mêlé au Crédit Agricole la redistribution des indemnisations européennes et des indemnisations des Pied-noirs. Un cousin tient l’hôtel où descendent les continentaux Pasqua -Sarko a aussi été signalé pendant leur mission. Un mot pour tout celà la pègre.
http://www.rfi.fr/lffr/articles/093/article_1863.asp chêvre pour faire sortir les loups du bois ?
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Il y a une chose qui m’intéresse plus : pourquoi, dès qu’il s’agit de la Corse, est-ce que tout le monde perd tout sens commun ? Les juges jouent les barbouzes, les flics jouent les cow-boys, les préfets jouent au GIGN, les terroristes jouent au juge, etc.
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Brieli, là n’est pas du tout le sujet. Le préfet Erignac ou un autre, c’est malheureux à dire pour sa famille, mais c’est un représentant de l’état français qui a été lâchement abattu, point-barre. Si l’on commence comme ça, on finit en guerre civile. L’autorité de l’Etat, à un stade, n’a pas a être remis en cause de la sorte. La démoctratie permet d’autres voies, ne pas les utiliser est donc anti-démocratique. RE POINT-BARRE. Les symboles de l’état sont ce qu’ils sont, mais ils ne sont pas à être attaqués comme on attaque une Banque. C’est du grand banditisme sinon, qui n’a rien à voir avec une lutte militante. C’est bien d’ailleurs ce qui divise aujourd’hui les militants, au sortir même du palais de jusice. Essayons d’en rester là, car le débat, je le répète ne porte pas sur la Corse, mais sur un individu condamné très lourdement par un état sans que cet état aît réussi à démontrer sa culpabilité par des preuves formelles. On peut parler de tout, de pressions, qui ont bel et bien eut lieu, mais en l’occurence c’est à l’état de démontrer la culpabilité, rien d’autre. C’est aussi ça la république. Or là, visiblement, il y a une faille. Une sérieuse.
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colonna « chêvre » pour attirer les loups ok
coup de filet raté et il faut le protéger et pour celà il va rester dans les geoles de l’Etat
Pourquoi le Préfet Erignac en Corse ? Pourquoi le choix de Colonna ? Pourquoi cette méthode avec ces outils ? Au nom de quoi et qui en a décidé ?
En éthique il est difficile de comparer. Osons dans mon métier. Demain session du Parlement Européen. Il faut 6 lits de réanimation médicale lourde libres avec personnel. Et en plus on communique le risque gradué 6 à 6o lits. A toi l’interne d’agir sortie transfert ou couper le sifflet ou prélèvement d’organes... ou de refuser d’agir de filer le « bébé » à un autre qui va le faire. Ou tri des blessés aux avants-postes sur un champ de bataille ou une catastrophe d’aviation.
L’autorité d’Etat est bien dissoute. Qu’en est il de la Raison d’Etat ?
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« Agora Vox serait bien avisé de publier moins d’articles, mais de meilleure - bien meilleure ! - qualité » ben c’est vrai ça, on va attendre d’ailleurs le vôtre sur la question... Si je comprends bien, Mr Mage, un gars « juridiquement coupable d’aucun délit » (puisqu’on ne l’a pas rouvé) peut donc avoir la perpéte ? ah bon... voilà votre conclusion récente, celle d’un bien meilleur article pour sûr :
« M. Jacques Chirac n’est aujourd’hui juridiquement coupable d’aucun délit. Pourvu que sa première mise en examen soit le signe d’une nouvelle ère ».
On avance, avec des conclusions pareilles. Non ? Je comprends pourquoi vous me reprochez d’avoir de l’imagination, mr Mage. Beaucoup mieux.
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soit monsieur Colona n’est pour rien dans cet « activisme terrorisme » et son « honneur corse » fait qu’il va condamné les attentats de cette nuit
soit il ne les condamne pas et par consequence est bien le complice de ce terrorisme...
Toutefois , pas beaucoup d’illusions, rappellons que le « soit disant code d’honneur » consiste a agir cagoulé et tirer dans le dos des victimes
Même les pires terroristes style action direct ont le courage de leurs opinions et de leurs actes et revendique leurs actions
ce n’est pas le cas des terroristes corses..
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a l’auteur
ce n’est pas une juridiction d’exception mais un juré d’exception
ce qui n’est pas la même chose...
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Ces hypothèses fumeuses sont totalement gratuites et ne font même pas la base d’un scénario de série B.
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Juridiction d’exception : ils sont sept magistrats. Comment ça « un » juré ?
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« Ces hypothèses fumeuses » la parole d’un condamné à perpète ? Sincèrement, je ne le pense pas. Relisez attentivement la phrase de Ferrandi.. et trouvez-moi une autre interprétation !
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Relisez la déclaration de Ferrandi, Mage, au lieu de dire n’importe quoi. Et expliquez nous donc ce qu’elle signifie donc pour vous ! C’est trop facile, à la fin !
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Au mieux peut-on estimer que cette phrase met, peut-être, Yvan Colonna au pied du mur de sa conscience, sans plus. Bon, comme vous n’y voyez rien de spécial, on va dire que c’était une phrase comme ça, pour faire joli. Le problème, c’est que tous les jounrnalistes présents l’ont notée comme une phrase clé..
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pourquoi l’illustration de l’article reprèsente une chèvre ???
c’est ce qu’on va lui adjoindre dans sa cellule pour qu’il ne se sente pas seul ?????
ou bien c’est la seule qui aura un droit de visite au parloir ?????
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Parce que c’était son métier paraît-il. Quand on sait lire, on ne fait pas de remarques vulgaires. Mais on a déjà démontré qu’on ne savait pas lire. N’est-ce pas, Maxim ?
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Morice ,comme tous les mecs de droite,je suis con ,analphabète ,inculte,bref,je ne devrai même pas être sur Avox ,toi tu fais partie de l’élite ,tout le monde le sait,tu navigues dans ton monde ,un vrai petit poisson dans l’eau .... tu vois j’essaie de m’instruire ,je te fais même l’honneur de te lire ,parfois c’est penible ,mais il faut tout lire pour se cultiver ....
quand je quitterai Avox je ne claquerai pas idiot ,j’aurai lu du Morice ,tiens tu n’éditerais pas par hasard ???j’ai des trous dans ma bibliothèque ......
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Mr Maxim, on sent bien chez vous une frustration : plutôt que de vous en prendre aux individus, apprenez donc à argumenter contre eux, ça vous fera au moins grandir. Nous ne sommes pas là pour jouer à ceux qui savent, nous sommes là pour vous dire que vous vous trompez régulièrement avec vos jugements à l’emporte pièce. Soyez plus distant, moins impulsif, bref plus réfléchi et nous deviserons tranquillement un jour ou l’autre.Je ne vous demande pas d’être d’accord, je vous demande de rester poli et de critiquer les textes et pas les gens qui les écrivent. A partir de là tout ira bien... Lisez du Pennac, par exemple : un cancre comme exemple, c’est plutôt facile à aborder...
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Petite précision, ce n’est pas « L’homme n’y est pas allé par quatre chemins de guarrigue », ni « L’homme n’y est pas allé par quatre chemins de garrigue », mais plutôt « L’homme n’y est pas allé par quatre chemins de maquis » ?
Un languedocien ne pouvait pas laisser passer ça.
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Garrigue en corse, plutôt, pourquoi donc ? Ça va me faire devenir chêvre, ce dilemme..
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Ces corses parlent en langage codé. Ceux qui savent décoder comprennent peut-être ce qui vient d’être dit par Ferrandi. Moi, j’ai du mal à suivre, mais cette affaire Colonna est selon moi loin d’être finie.
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Désolé mais pour moi ça me paraît clair... « si tu avais fait partie tu l’aurais revendiqué ».... « SI tu étais un homme d’honneur » : le syllogisme veut que la seule conclusion possible soit...donc tu n’étais pas là. Maintenant pensez qu"il ne soit pas homme d’honneur... et toc. Le voilà lâche, pou sauver sa peau... mais pas son honneur auprès des siens. Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. http://www.lettres.org/files/syllogisme.html
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« »Je sais que tu es un homme d’honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe« , »
Donc, seul les gens ayant le sens de « l’honneur corse » peuvent se réclamer de cette « action », qui se trouve, par ailleurs, être un assassinat pur et simple d’une rare lâcheté, et peuvent faire partie du groupe.
Il fallait comprendre, pour paraphraser une célèbre citation : « Yvan, entre le déshonneur et la prison, tu as choisi le déshonneur et tu auras la prison ».
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« Je sais que tu es un homme d’honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe »,
Cette phrase est sibylline. Pour la décoder, il faut selon moi faire trois et seulement trois hypothèses :
Un : Ferrandi ne sait pas si Colonna faisait ou non partie du groupe. Pourquoi emploie-t-il le verbe ’confirmer’ ? Un continental aurait dit : j’en conclue.
Deux : S’il sait que Colonna est coupable : il faut interpréter cette phrase comme une exclusion du groupe, une condamnation comme dit Morice.
Trois : S’il sait que Colonna est innocent : Pourquoi cette formule alambiquée ? Pourquoi n’a-t-il pas dit simplement : « tu n’y étais pas » ?
Quelqu’un peut-il répondre à mes interrogations, notamment sur ce que sait ou ne sait pas Ferrandi à propos de la culpabilité de Colonna ?
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Il suffit de formuler ces hypothèses comme vous le faite et les relire pour touver la réponse. Surtout venant de la part d’un homme capable de formuler une telle phrase en plein tribunal. C’est pas une formule lancée au comptoir d’un bistot de Bastia ou de Cargèse. Chaque mot compte. Ce n’est pas une phrase qu’on improvise.
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On avance, on avance là...ce n’est pas un bistrot en effet et dans le prétoire tout le monde avait remarqué que Ferrandi avait lourdement pesé ces mots pour qu’on puisse les.. noter.
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JL : les « autres » avaient déjà dit au départ qu’il y était... pour se retracter après !
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Arturh et Morice, merci de ces précisions. Dont acte et mea culpa.
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Mais le doute subsiste : ne dit-on pas « à malin, malin et demi » ?
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ah je ne crois pas là, JL... Colonna s’est fait condamner deux fois à ce procès. Par ses juges mais aussi par ses anciens amis..
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@Morice
Sur l’honneur corse, je ne suis pas persuadé que Colonna risquait la mort en sortant du Tribunal libre. N’oublions pas que pendant 4 ans de cavale, il n’a pas assumé sa participation et les Corses savaient parfaitement ou le trouver. J’ai du mal à comprendre votre raisonnement, dans la première partie, vous partez du postulat que Colonna est le coupable, mais vous regrettez ensuite la condamnation. Je n’ai enfin pas les mêmes convictions que vous sur la décision qu’aurait prise un jury populaire. Tout ca c’est de la justice fiction... :<(
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« Justice Fiction »... on a là un phénomène de jugement fiction, surtout : aucune preuve formelle, des aveux dénoncés et quand même une condamnation. C’est une dérive. Grave. L’intime conviction a bon dos. 4 ans de cavale AVANT... la phrase terrible de Ferrandi, qui jusque là n’avait RIEN DIT. Les autres condamnés avaient eux DESIGNE Colonna comme auteur du crime, pour revenir ces dernière semaines sur leur oprinion. Avant donc la phrase, pour les Corses en général, Colonna est très certainement coupable, et n’a donc pas à être recherché avant par ses propres amis, sa fuite est une nécessité ! Ce qui fait TOUT basculer, ce sont ces propos solennels ! Je ne pars même pas d’un Colonna coupable. Je pars d’un Colonna en prison, qui clame son innocence, alors qu’un de ses anciens amis lui demande de choisir entre son honneur et sa vie. Il a choisi de vivre... mais il vivra en prison. Un jury populaire n’aurait pas eu la même attitude : vous n’avez peut être pas été juré, vous ne le comprenez peut être pas. Mais les jurés ne sont pas plus vindicatifs qu’une cour spéciale : leur réflexion n’est pas celle d’un état qui a déjà dit 4 ans avant avoir affaire à un assassin. Relisez tout le procés, et trouvez des preuves objectives de condamner Colonna. Il n’y en a pas. Sauf une conviction, et des aveux, depuis transformés tous en aveux fictifs. Qu’il y aît eu pression n’est pas le problème ici. Ici, c’est de réfléchir à quoi donc pouvait-on condamner Colonna. Au vu de ce qu’on a montré, à RIEN. C’est toute l’ambigité du procés ; : et je ne crois pas que la France se grandisse à montrer des jugements pareils et partiaux. Quel que soit la douleur de Mme Erignac et de ses enfants, que l’on doit aussi écouter . D’ailleurs, ce procès et ce jugement ne la satisfait pas non plus... relisez également ce qu’elle en dit. C’est ici : http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/12/15/01001-20071215ARTFIG00123-mme-erignac-nous-navons-eu-droit-qua-une-demi-verite.php Et admirons au passage la phrase « Cela dit, M. Colonna n’était pas encore condamné, je lui devais un certain respect ». Voilà aussi qui est RARE. Madame Erignac, au fond de sa douleur, représente davantage l’humanité que la justice de son pays. Contrairement, là encore à tout ce qui a pu être écit ici et là. Il n’y a pas désir de vengeance, mais le besoin d’explication n’est pas assouvi.Il ne l’est pas.
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Si on suit votre raisonnement, la Cour d’Assise Spéciale a finalement été plus indulgente qu’un jury populaire, car, selon votre théorie, la cour d’assise spéciale protège la vie de Colonna en le condamnant. Un acquittement, toujours selon votre hypothèse, équivalait à une condamnation à mort par se amis corses. En droit français, la preuve matérielle ou formelle n’est pas indispensable pour déclarer coupable un accusé ou un prévenu. Un faisceau de preuves indirects, comme des mises étayés par d’autre élements de fait, sont suffisantes... Cette règle ne choque d’ailleurs pas lorsqu’il y a des aveux. Je ne suis peut-être pas juré, mais je pratique régulièrement les tribunaux et connais beaucoup de gens qui ont du assumer cette fonction. Vous qui semblez n’avoir aucun doute sur sa culpabilité, qu’elle aurait été votre réaction en cas d’acquittement ?
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Je ne suis pas tout à fait de votre avis morice quand a l’éventualité d’une plus grande rigueur de jugement de ce procès en appel, les juridictions d’appel sont en général plus clémente dans leur décision, et puis, et puis, il lui reste sinon a se pourvoir en cours européenne de justice, c’est somme toute un risque mineur attendu du verdict délivré aujourd’hui. Quant au dénégation d’Alain Ferrandi et du reste de la bande, elle manquait pour le moins de convictions, il paraît que pendant le procès ils ont évité de se regarder dans le blanc des yeux, ce n’est pas une attitude, si elle se révèle vrai, a incliner les jurés dans l’intime conviction de sa non-culpabilité. Ensuite quatre ans de clandestinité n’est-ce pas un peu trop pour une prise de conscience, cela du peser lourd dans le procès.
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« Je ne suis pas tout à fait de votre avis morice quand a l’éventualité d’une plus grande rigueur de jugement de ce procès en appel », je n’ai jamais formulé cela, mr Vigie. Et où je ne peux être d’accord c’est le « elle manquait pour le moins de convictions »... relisez les journaux : quand cette phrase a été prononcée, tout le prétoire s’est arrêté. La phrase a été dite avec un rythme plus lent, pour bien marteler le sens. Elle était au contraire forte de conviction ! Les jeux de regards ont existé, car la condamnation prononcée par Ferrandi, et ç’en est une, était terrible ! références : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/commentaires/20071215.OB S0371/folies_nationalistes_corses_et_gachis.html http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200749/colonna-face-aux-siens_76626.html http://archives.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-985626@51-976955,0.html http://blog-justice-et-compagnie-tf1.lci.fr/article-200523-6.html extrait = « Cette phrase résonne à double sens. Celui qui est considéré comme le chef du commando s’exprime clairement et avec des mots choisis tout au long de sa déposition ». Je souligne = « LENTEMENT AVEC DES MOTS CHOISIS... »et donc avec ...CONVICTION.
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« la cour d’assise spéciale protège la vie de Colonna en le condamnant. »Non, vous confondez : ce n’est pas VOULU de la part de la cour, c’est un résultat inattendu. Le titre c’est vrai est ambigu, mais c’était exprès. La cour n’a pas souhaiter le protéger !« Vous qui semblez n’avoir aucun doute sur sa culpabilité, qu’elle aurait été votre réaction en cas d’acquittement ? » : je ne suis pas un juré, et il n’y en avait aucun, c’est une cour spéciale. En cas d’acquittement, je n’aurais pas eu de réaction spéciale. J’aurais acheté mon journal tous les jours, jusqu’à attendre de le voir en une, comme je vous le dit dans cet article. Mort. Colonna, dans ce procès s’est largement discrédité. Surtout aux yeux de ses amis. Déjà que beaucoup n’étaient pas partisans de cet assassinat...quand à savoir s’il a réellement participé je suis bien incapable de vous le dire. Il n’y a pas de preuves à cet égard, que les premières dénonciations. Toutes disparues lors de ce procès. Moi, je ne retiens que la condamnation : or, la pire, c’est pas celle qu’on vient de lui infliger. C’est celle de ses amis.
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J’avais déjà donné le verdict il y a 1 semaine sans hésitation et en privé j’avais même expliqué pourquoi ce serait perpète sans incompressibilité. C’était tellement évident... J’ai survolé les commentaires et c’est drôle. Chacun récupère c e qui l’intéresse dans ce qui a été dit et pas dit. Et je dois avouer que c’est vraiment tordant, particulièrement ceux dont le discours est clairement en faveur de la condamnation de Colonna, cet horrible terroriste Corse par surcroit, qui a lâchement tué un préfet de la République Française. Que de beaux et nobles sentiments surtout de tous ceux qui fustigent, comme je le fais moi-même, l’extrême lâcheté des assassins...Quel courage... Et la, les paroles de Ferrandi et de tous ceux qui mettent en cause Colonna deviennent paroles d’évangile. Ce que ces gens n’ont toujours pas compris, c’est qu’ils ne sont pas plus crédibles que Colonna en se contentant d’une justice a 2 balles qui n’a absolument pas pu apporter le moindre élément de preuve, ces mêmes éléments qui ont été apportés contre ceux qui ont déjà été condamnés et qui ont reconnu. Ceux que tous ces gens ne comprendront jamais (sinon ce serait déjà fait) c’est qu’il n’y a même pas un témoin qui soit en mesure de mettre en cause Colonna, au contraire, tous le mettent hors de cause et certains sans aucune hésitation et n’ont jamais varié dans leur déclarations ce qui en matière de justice est très usuellement un des éléments essentiel déterminant de la qualité d’un témoignage crédible.... Ce que ces gens ne comprendront jamais, c’est que pour la plus banale des affaires criminelles, tant la balistique que les transports de justice sont des actes très courants, hors même a ce sujet, la presse a largement participé a la désinformation jouant sur l’ignorance de l’immense majorité. Et puis comment une cour peut elle accepter qu’un expert en balistique refuse de témoigner dans un procès aussi important, surtout sous le simple prétexte qu’il est a la retraite ou n’exerce plus, ca c’est une chose qui est absolument impensable !!! Dans toutes les affaires criminelles les plus ordinaires, l’expert en balistique, des lors qu’il y a usage d’arme a feu, est tenu systématiquement de témoigner et dans n’importe quel tribunal, même correctionnel, le président l’oblige à témoigner, par la force s’il le faut, surtout si le refus est motivé tel qu’il l’a été. Je l’ai déjà dit et je le répète, Colonna je m’en tape totalement et de lui et de sa condamnation, par contre si pour certains (et ils semblent être nombreux)il est normal de condamner quelqu’un sur des éléments se limitant a des accusations de comparses qui ont reconnus les faits dans des circonstances plus que douteuses, comme l’avait montré un précédent jugement en appel, on voit la, la totale ignorance, d’une part de ce qu’est une justice équitable et surtout, une mauvaise foi qui démontre d’ailleurs, a elle seule, la qualité du jugement de la justice Française dans son ensemble qui n’a, a ce sujet, plus grand-chose ni a prouver, ni a perdre. Qui que soit Colonna, et ce qu’il représente, quand bien même serait’ il a 99% celui qui aurait tiré sur Monsieur Erignac, il y a encore 1% de chances pour que ce ne soit pas lui et la, C’EST LA LOI FRANCAISE QUI LE DIT ; « LE DOUTE DOIT BENEFICIER A L’ACCUSE... Hors, encore une fois ce n’est pas le cas, un pays qui refuse, que ce soit par ses citoyens ou par ses magistrats, d’appliquer ses propres textes de lois avec autant de légèreté, n’est pas un pays ni crédible, ni respectable et sa justice non plus. Avant d’envoyer quelqu’un pour 22 ans derrière les barreaux, c’est la loi Française qui le dit, il faut avoir de sérieux éléments de preuve et si en 10 années la police et la justice d’un pays comme la France ne sont pas capable de rapporter le moindre élément de preuve matérielle ou un témoignage indiscutables contre un prévenu, cette personne doit être relâchée et effectivement, c’est une mascarade a plus d’un titre que d’organiser un procès aussi couteux dans pareilles conditions. Surtout qu’il semble apparemment bon de préciser que c’est a la justice de faire la preuve de la culpabilité d’un prévenu et non pas au prévenu de faire la preuve de son innocence... Un pays a la justice qu’il mérite et ne serait ce que par la teneur de certains écrits de ce forum, on voit bien que cela s’avère parfaitement exact. Mais pour ce qui me concerne, je ne suis non seulement pas dupe, je connais les véritables raisons de cette vindicte, mais elles ne sont pas intéressantes. Le fait que l’assassinat de monsieur Erignac soit inqualifiable n’est même pas à souligner, tout assassinat, dans un pays civilisé digne de ce nom est inqualifiable et ceux qui ont tué Monsieur Erignac ne sont pas des gens intéressants, pas plus que tous ceux qui parlent d’honneur a l’envi, la plus part ne savent même pas que c’est une notion désuète parce qu’ils ne se regardent même pas comme il le convient dans un miroir. D’honneur cela fait bien longtemps qu’il n’y en a plus beaucoup si tant est qu’il y en ait encore. Cette affaire est minable et pue le déshonneur de tous les cotés, qu’il s’agisse des comparses, des flics, de la justice et des politiques et puisque certains essayent de stigmatiser, qui Colonna, qui les Corses, qui les flics, qui la justice, je leur rappellerais que puisque la Corse est Française et que la Police, la Justice et les institutions y sont Françaises, la France et ses gouvernements successifs et surtout l’actuel, ont peut être une très grosse part de responsabilité dans tout ca...en tous les cas, Monsieur Erignac lui-même semblait bien l’avoir compris, lui... Dans tout ca on nous a très facilement livré en pâture, un coupable tellement idéal qui semble en tous les cas arranger bien du monde, a commencer par Sarkozy, que bon nombre ne sachant même pas qui il était avant que la presse ne leur en parle ont déjà réussi a se faire une intime conviction sur sa culpabilité et ils voient en Colonna celui qui représente toute l’horreur de cet assassinat et lorsqu’ils parlent de Ferrandi et de ces « pauvres épouses terrorisées » on a l’impression qu’ils parlent d’innocents aux mains blanches...Je leur rappellerais que ces gens la ont eux reconnu sans ambigüité leur responsabilité et que leurs épouses ont beau jeu aujourd’hui de jouer les malheureuses, on ne vit pas, surtout en Corse avec un mari dans une maison, sans connaitre ses opinions politiques et ses actes et pourquoi ce qu’elles savent pour Colonna ne le sauraient elles pas au sujet de leurs maris, hors je rappellerais la encore que les points d’ombre dans leurs témoignages sont aussi nombreux... J’ajouterais que l’issue du procès en appel ne fait pas le moindre doute et que cela devrait satisfaire tous ces assoiffés d’une justice dont les jugements sont déjà tous faits...Pathétique !
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Warthogor : « donné ici » dites vous : on attendait un article, dans ce cas, vu la longueur de votre post. Il n’y en a pas eu. Vous dites en plus de 100 lignes ce qui se résume à : quand bien même serait’ il a 99% celui qui aurait tiré sur Monsieur Erignac, il y a encore 1% de chances pour que ce ne soit pas lui et la, C’EST LA LOI FRANCAISE QUI LE DIT ; « LE DOUTE DOIT BENEFICIER A L’ACCUSE..« C’est exactement ce qu’on dit ici, inutile donc de jouer au faux prophète »en public comme en privé". Vote conclusion est la même que celle de l’article, vous n’apportez donc rien qu’on ne sache déjà ou qui a pu être dit avant. Ça ne sert donc pas aux lecteurs, qui attendent des posts des éclaicissements et non le double de ce qu’ils ont pu lire ici et là. La prochaine fois, SVP, tentez d’être un peu plus synthétique et d’apporter des idées et non un avis général que tout le monde partage.
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@warthogor, concernant l’expert : il n’est pas tenu de témoigner dans la mesure ou son rapport est dans le dossier et qu’il est possible de le lire à l’audience et qu’il est sans ambiguité. Sur l’expert en question, du fait qu’il soit à la retraite, la loi lui permet de ne pas répondre à la convocation du président !
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« les juges ont sans doute sauvé la vie d’Yvan Colonna en le condamnant ainsi, en en faisant un participant actif à l’assassinat du préfet Erignac. »
Effectivement, tous ceux qui courent un danger devraient être mis en prison pour avoir la vie sauve. C’est au nom de ce principe que Lucien Léger a été maintenu en prison pendant quarante ans : le père de l’enfant du meurtre duquel L.L. était accusé risquait de le tuer. Ou encore, les accusés innocents d’Outreau ont été placés en prison trente mois pour éviter d’être lynchés.
A ce titre, on aurait dû mettre le préfet Erignac en prison pour lui éviter d’être assassiné.
Si c’est pour protéger M. Yvan Colonna qu’on l’a placé en détention, il serait peut-être bon de lui demander son avis auparavant.
vraitravailleur
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Au delà des doutes qui pèsent sur l’impartialité du jugement, ce que je retiens surtout c’est une remise en cause des principes de notre justice de « faisceau de présomptions » et de l’« intime conviction ».
Cette notion d’ « intime conviction » ressemble trop à celui de « jugement arbitraire ». Pourquoi ne pas envisager (et militer) pour la suppression de cette notion d’intime conviction dans la loi Française ?
Concernant le « faisceau de présomption », il me semble qu’il faudrait le rendre plus formel et explicite. Soit les juges/jurés estiment qu’il y a preuve irréfutable et la cause est entendue, soit ils s’appuient sur cette notion de « faisceau de présomption », mais ils doivent alors énumérés clairement l’ensemble des faisceaux favorables et défavorables à l’accusé (ce qui semble-t-il n’a pas été réalisé à ce procès).
Pourquoi ne pas imposer de valoriser chacun de ces faisceaux de -10 (alibi incontestable) à +10 (preuve accablante irréfutable) et d’additionner ces valeurs. Si il n’existe aucune preuve irréfutable, le principe des « faisceau de présomptions » s’applique, et, le doute devant bénéficier à l’accusé, cette somme devrait au moins atteindre la valeur 15 pour condamner l’accusé.
Qu’en pensez vous ?
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« Vrai travailleur », je cros que vous n’avez pas compris mon propos ; je n’ai jamais dit que les juges faisaient ainsi : pour Léger c’est un jury populaire qui l’a comdamné etl’homme a purgé l’intégralité de sa peine. Au japon, qund on tue un vieillard on hérite souvnt d’un peine plus lourde que celle pour un enfant : la notion de crime est relative, voyez-vous. Ne vous focalisez pas sur un crime d’enfant , on tombe trop vite dans le pathos et ça brouille le jugement. Ce que je veux dire, c’est que la peine la pire n’a pas été prononcée par les juges mais par les propres amis de Colonna, c’est tout. Sys, je ne suis pas juriste et ne peux en peser quoi que ce soit : je laisse ça aux spécialistezs , je ne suis pas là pur réformer les lois, seulement indiquer leurs dysfonctionnements. On ne peut pas tout faire, voyez-vous !
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@sys, Notre procédure française a choisi de ne pas exiger, pour fonder la déclaration de culpabilité, l’existence d’une preuve matérielle (ce que vous appelez « irréfutable »). elle avait déjà abandonné le principe selon lequel l’aveu suffisait pour aboutir à une condamnation. La non-exigence de preuve matérielle est-elle un bien ou un mal ? Personnellement, je conçois que la présence d’une preuve matérielle est un plus indéniable pour l’accusation, mais je pense aussi que, parfois, l’absence de preuve matérielle ne signifie pas innocence. A l’heure actuelle, la médiatisation tant des affaires que des techniques d’investigation permet aux délinquants de connaître les précautions à prendre pour éviter de laisser des « traces »... et, en tant que citoyenne, je trouverais choquant qu’un meurtrier s’en sorte parce qu’il a l’intelligence de ne pas laisser d’empreintes tant génétiques que papillaires....
Je ne suis pas non plus pour un recours aux mathématiques ou aux probabilités... Par contre, là où je vous rejoins c’est sur la nécessité de motiver les décisions. Cette motivation est légalement exigée pour les contraventions et les délits mais pas pour les infractions les plus graves que sont les crimes... Il est anormal que là où la privation de liberté est la plus grave l’interessé ne puisse pas connaître les éléments qui ont emporté la décision d’une cour d’assises, qu’elle soit spéciale ou non.
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Merci de votre réponse. Je comprends que se limiter strictement à la preuve matérielle est problématique. D’où la notion de faisceau de présomption. Mais pourquoi cette notion d’ « intime conviction » ? Qu’apporte-t-elle de plus sinon d’ajouter une sorte d’ « écran de fumée » ?
Concernant la valorisation, il ne s’agit pas en effet de probabilité au sens mathématique du terme. Je le reformule autrement : nous sommes d’accord pour dire que les éléments qui ont justifié la condamnation doivent être énumérés clairement. En parlant d’alibi, j’estime que la cour devrait aussi avoir l’obligation d’énumérer les éléments qu’ils ont jugés « techniquement recevables » mais qui iraient plutôt en faveur de l’accusé, car il y a souvent dans des affaires complexes quelques éléments accablants et d’autres au contraire disculpant l’accusé, sans qu’il n’ait été possible de déterminer les quels sont erronés. Il me semble donc impératif d’énumérer les arguments retenus dans les 2 sens. La question est alors comment qualifier ces arguments ?
Si la valorisation numérique pose des difficultés, pourquoi ne pas envisager de qualifier sémantiquement chacun de ces éléments retenus (en faveur et défaveur de l’accusé) : « Déterminant », « Majeur », « Secondaire », « Douteux »...
Pour résumer, je pense qu’énumérer les éléments à charge et à décharge sans les qualifier (ie expliciter le poids qu’il ont eu dans la décision finale) ne constitue que la moitié du chemin à parcourir pour rendre un jugement lisible et limpide.
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@sys, L’intime conviction est le pendant de l’absence de motivation. Je suis pour une motivation des jugements pénaux, qui serait identique à celle exigée en matière civile. Il serait normal quand on prive la liberté de qlqu’un, de motiver sa décision comme on le fait lorsqu’on alloue une somme d’argent. Mais, le pénal n’est pas considéré comme le droit noble par les juristes....
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Je comprends. Savez-vous si il existe des associations, des mouvements politiques qui militent en ce sens ?
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@sys, A ma connaissance non...
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@sevand Non expert du domaine et seul, je ne peux rien faire, mais si vous souhaitez promouvoir cette idée on peut y réfléchir et je peux aider pour mettre en place un site web ou autre... Pour me contacter : sylvain (.) spinelli (at) free (.) fr
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