Mali, diplomatie et Grand ménage de Printemps : à quand l’ordre donné aux ressortissants maliens de quitter la France dans les 72 heures ?
« L’expulsion est une mesure qui ne se justifiera jamais, même dans les cas extrêmes (…). L’histoire diplomatique est là pour nous montrer qu’un renvoi brutal d’agent diplomatique a toujours provoqué des demandes de réparation, des voies de rétorsion, ou une situation internationale malaisée à rétablir » [Raoul Genet, Traité de diplomatie et de droit diplomatique, Paris, Pedone, 1931-1932, T. II, p. 452].[i]
« On ne peut arriver à un accord qu'en discutant. La bonne parole a le mérite de mettre fin à la mésentente et de tracer le chemin qui mène à l'amitié ».
Massa Makan Diabaté (1938-1988)
Note : le Mali est un pays magnifique que j’ai eu l’occasion de visiter à plusieurs reprises, que j'aime beaucoup et dont les habitants savent accueillir le visiteur qui leur témoigne intérêt, respect et affection. Les propos qui suivent ne sont que l’expression de l’analyse d’une situation pénible qui, n’en doutons pas, finira par un accord mais qui déjà pourrait bien empoisonner l'élection présidentielle de 2022 et ses suites.
La question est désormais posée : quel pays d'Afrique de l'Ouest acceptera de prendre le risque de donner l'image d'un vassal de la France en accueillant la Force d'intervention militaire Takuba du Mali ? Le Niger, le Tchad ? La réponse est complexe et révèle d'autres problèmes majeurs sur fond de coups d'Etat comme au Burkina Faso ou de risque de tentatives de putschs encore à venir, comme en Guinée Bissau, ce petit pays situé entre le Sénégal et la Guinée dont le dirigeant, le général M. Umaro Sissoco Embalo, a échappé à un coup de force militaire raté ce mardi 1er janvier 2022.
- Un très sérieux malentendu entre le Mali et la France
« Le gouvernement de la République du Mali informe l'opinion nationale et internationale que ce jour [...] l'ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale [et] qu'il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l'invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures », a annoncé ce 31 janvier 2022 un communiqué lu par la télévision publique.
Les autorités maliennes ont ainsi justifié leur décision par les récentes déclarations « hostiles » de responsables français à leur encontre. (On appréciera à cette occasion et à sa juste portée l’image comme la perception de la France avec la photographie mise en exergue).
Cette convocation gouvernementale malienne qui invite un CMD (chef de mission diplomatique) à déguerpir comme un intrus que l'on mettrait dehors sans aucun ménagement marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France, l'ancienne puissance coloniale engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013. Les relations n'ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020 la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une profonde crise sécuritaire et politique qui, sans l'intervention de la France (opérations SERVAL, MISMA et MINUSMA), aurait été balayé par l'insurrection et les offensives armées des groupes salafistes djihadistes et indépendantistes de la rébellion nordiste Touareg pro-Azawad.
Le 28 janvier 2022 sur la chaîne de radio RTL, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian avait notamment reproché aux militaires au pouvoir de manquer de légitimité. « C'est la junte [...] qui [a] pris le pouvoir et qui [a] fait un double coup d'Etat depuis août 2020 qui est illégitime », a ainsi déclaré le chef de la diplomatie française, reprochant au gouvernement malien sa volonté de reporter l'organisation des élections au nom de considérations sécuritaires.
Le ministre des Affaires étrangères avait également dénoncé des liens présumés entre le pouvoir malien et la Russie. « Il y a un autre aspect très préoccupant, [c'est] la rupture du cadre militaire, on voit le Mali faire appel à une milice privée russe proche de Poutine qui se sert directement sur les ressources propres du Mali », avait lancé Jean-Yves Le Drian, en dépit d'un récent démenti de Bamako concernant un déploiement de la société de sécurité privée Wagner.
Les tensions se sont récemment accrues entre Paris et Bamako. Le 26 janvier 2022, le ministre et porte-parole du gouvernement malien, M. Abdoulaye Maïga, a ainsi donné pour « conseil » (!) de se taire à la ministre française des Armées Florence Parly, après que celle-ci a accusé les autorités maliennes de multiplier les « provocations ».
Pour rappel, les relations entre Paris et Bamako se sont fortement détériorées depuis que les militaires au pouvoir ont décidé de repousser la date prévue des élections qui auraient ramené les civils à la tête du Mali. Ils ont fait valoir qu'il était actuellement impossible d'appeler les Maliens aux urnes du fait de l'insécurité persistante sur un immense territoire, (le second plus grand pays d'Afrique de l'Ouest après le Niger) avec 1 246 814 km², dont les deux tiers échappent effectivement au contrôle des autorités. Les militaires au pouvoir réclament le temps de mener à bien des réformes essentielles selon eux et d'organiser des élections incontestables. Outre la France, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) a réagi à cette décision, en infligeant de sévères sanctions au Mali.
On aura compris l’urgence de mettre un terme à un très sérieux dérapage continental qui requiert un examen comme un recentrage rapide des intérêts de la France et de l’UE dans un continent, l’Afrique, qui ne saurait plus longtemps encore devenir définitivement la proie d’intérêts économiques et financiers, géopolitiques et géostratégiques parfaitement contraires aux nôtres.
On n’omettra donc pas de mentionner dans un souci de clarté un ensemble de pays qui n’ont fondamentalement rien à faire en Afrique dans la mesure où chacun de ces Etats ayant pris pied sur le continent, plutôt que de nouer des relations harmonieuses avec les 55 Etats de l'Union Africaine (Burkina Faso et Guinée étant actuellement suspendus à raison de coups d'Etat survenus récemment) , continuerait à prendre le risque de pousser plus avant ses avantages en un impérialisme excessif par essence qui entrerait alors réellement en conflit avec la France et l’Europe à des degrés d'intensité différents : Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Turquie.
- Dérapage géopolitique
L’événement majeur qui vient de se produire entre le Mali et la France avec la décision prise par le Mali « d’expulser » l’ambassadeur de France désormais persona non grata (cf. infra) est beaucoup plus qu’une simple maladresse diplomatique. Mesure vexatoire et infamante par excellence, dépourvue de toute habileté politique dans la gestion d’une crise nationale et internationale qui déborde le Mali et les pays de la CEDEAO, « l’expulsion » du chef de mission diplomatique français traduit en réalité la volonté manifestée par la junte militaire de transition du colonel Assimi Goïta qui a pris le pouvoir au terme d’un double coup d’Etat à 9 mois d’intervalle avec un objectif d’une transition de cinq ans, de tirer prétexte d’une réaffirmation de souveraineté nationale pour, en réalité, nouer un tout autre type de relations avec d’autres puissances étrangères aux objectifs non officiellement reconnus mais en tout cas parfaitement clairs et déterminés : chasser la France et l’Europe de l’Afrique.
La détérioration des relations diplomatiques et militaires entre le Mali, la France et l’Union européenne (le Danemark ayant retiré son contingent militaire après avoir lui aussi été remercié par les autorités de la junte) avec en filigrane la nécessité de repenser sinon réajuster complètement le dispositif militaire Barkhane/ Takuba dont le but est la lutte contre le terrorisme djihadiste dans le Sahel tout entier devient ainsi, par voisins et proxies interposés, un double problème à l’échelle des pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la France en premier plan de l’Union européenne.
II.I -Sur le plan géoéconomique, le Mali est en effet désormais officiellement isolé depuis le 9 janvier 2022, les chefs d’Etat de la CEDEAO ayant décidé après le sommet d’Accra du 9 janvier 2022 de fermer les frontières terrestres et aériennes de leurs pays respectifs avec Bamako dont les avoirs financiers ont été gelés auprès de toutes les banques de la CEDEAO et de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).Les semaines à venir diront si le pari de voir exploser la situation économique et sociale du pays se réalisera ou non pour chasser la junte du pouvoir. On ne saurait se réjouir pour autant de la brutalité de cette méthode car les dégâts, déjà sérieux, ne pourront que faire souffrir et déstabiliser des populations déjà fragiles économiquement dans une sous-région qui n'a en réalité que faire de frontières administratives artificielles tant il est vrai qu'en Afrique on circule et se déplace beaucoup. On lira avec intérêt l’analyse passionnante que donne pour La Tribune Afrique[ii] le Dr Papa Demba Thiam, économiste international, expert en développement industriel intégré et spécialiste de l’intégration économique.
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220129-mali-quel-avenir-pour-la-force-antiterroriste-takuba
II.II-Sur le plan géopolitique et militaire où les opérations menées par la force française Barkhane et le groupement européen de forces spéciales Takuba dans la région dite des « trois frontières » - zone dite du Liptako Gourma-, car située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, entrent en conflit avec le non-dit pourtant bien réel des projections militaires discrètement diligentées par la Russie et la Chine.
Car le cœur du problème est bien l’arrivée des mercenaires de la société paramilitaire privée (l'une des private military company PMC) russe Groupe Wagner, « le secret le moins bien gardé de Russie », comme on le sait, qui illustre la « fuite en avant » de la junte au pouvoir au Mali depuis son coup d’Etat de mai 2021[iii].
- Texte cyrillique : Là où nous sommes, il y a la paix. La justice avant tout. Nous sommes contre ceux qui tuent des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Si l’on ne connaît pas officiellement (et pour cause) la teneur des entretiens récemment menés par les deux diplomates français MM. Christophe Bigot[iv] (« Monsieur Afrique », Direction Afrique et Océan Indien (DAOI) du ministère des Affaires étrangères) et Emmanuel Bonne[v] avec leurs partenaires russes et très probablement quelques responsables de la direction du renseignement militaire russe ( ГРУ /GRU/ Главное разведывательное управление ) pour tenter de démêler les lignes rouges à ne pas franchir au Mali, considérer comme le fait le Ministre des Armées Mme Florence Parly que "les apparences sont sauves" est un leurre dans la mesure où les mises en garde à l’égard de Bamako et de Moscou n’ayant pas fonctionné, la France est aujourd’hui aux avant-postes d'une manœuvre diplomatique complexe doublée d’un défi sécuritaire préoccupant.
La position ministérielle est inacceptable, Mme Parly ayant déclaré[vi] à propos du Sahel : "On ne peut pas rester au Mali à n'importe quel prix", propos qui annoncent déjà à mes yeux une capitulation devant une situation à laquelle il serait pourtant très facile de remédier pour peu qu’il soit décidé d’y faire face.
La difficulté majeure tient toutefois au fait que M. Macron et l'équipe encore actuellement au pouvoir en France n'ont plus aucune crédibilité internationale, notamment auprès d'interlocuteurs tels que la Russie et la Chine mais aussi de leurs partenaires africains sans doute lassés avec raison de traiter avec des gens qui ont perdu toute crédibilité.
Le fait est qu’à deux mois des échéances électorales présidentielles françaises la situation est délicate et requiert de manière urgente un réajustement de focale qu’il serait relativement simple d’effectuer pour peu que l’on prenne en considération des éléments fondamentaux et humains qui, comme toujours, ont été négligés sinon tout simplement ignorés.
Il est en effet particulièrement regrettable que la diplomatie française (et européenne) en cours au Mali (mais s’agit-il encore de diplomatie ? étant ici précisé que les représentants alliés de l’UE n’y connaissent manifestement strictement rien) ait pu être aussi brouillonne au point de multiplier les occasions ratées par simple méconnaissance des réalités du terrain - constat aussi surprenant que désolant mais pourtant réel-, à la différence des militaires disposant de l'expérience comme de l'intelligence de ces réalités pour s'y confronter quotidiennement avec un talent certain qui fait défaut aux dirigeants politiques, M. Macron au premier chef.
Rien n’est pourtant irrémédiable, fort heureusement, et l’on peut utilement imaginer qu’avec une nouvelle redistribution des cartes après l’élection présidentielle, des interlocuteurs différents, habiles, informés, bons connaisseurs de l’Afrique[vii], comme moi, par exemple, pourraient utilement renouer le dialogue avec le Mali comme les Etats de la CEDEAO et de l'Union Africaine et modifier positivement la donne.
Une solide base de départ serait déjà, par exemple, de prendre connaissance et tirer les conclusions utiles qui s’infèrent de l’analyse de la situation politique du Mali effectuée par cet excellent spécialiste de l’Afrique qu’est Bernard Lugan[viii] et que nous citons ci-après.
« Prenant pour prétexte le coup d’Etat du colonel Assimi Goïta au Mali, écrit B. Lugan, Emmanuel Macron a décidé de « transformer », en réalité il convient de lire « démonter » Barkhane.
Et pourtant, le coup de force de l’ancien commandant des Forces spéciales maliennes était au contraire une chance pour la paix. Ayant par ses fonctions une juste appréciation des réalités du terrain, ce Minianka, branche minoritaire du grand ensemble Sénoufo, n’a de contentieux historique, ni avec les Touareg, ni avec les Peul, les deux peuples à l’origine du conflit. Il pouvait donc ouvrir une discussion de paix en corrigeant quatre grandes erreurs commises par les décideurs parisiens depuis 2020, erreurs qui ont interdit à Barkhane de donner toute sa mesure.
1) En 2020, la lutte à mort opposant l’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara) à AQMI (Al-Quaïda pour le Maghreb islamique), s’exacerba.
L’EIGS qui est rattaché à Daech a pour objectif la création dans toute la BSS (Bande sahélo-saharienne), d’un vaste califat trans-ethnique remplaçant et englobant les actuels Etats. De son côté, AQMI est l’émanation locale de larges fractions des deux grands peuples à l’origine du conflit, à savoir les Touareg et les Peul, dont les chefs locaux, le Touareg Iyad Ag Ghali et le Peul Ahmadou Koufa, ne prônent pas la destruction des actuels Etats sahéliens.
Or, contrairement à ce que proposaient les responsables militaires français, les décideurs parisiens n’ont pas su profiter de cette opportunité politico-militaire.
2) Le 3 juin 2020, la mort de l’Algérien Abdelmalek Droukdal, le chef d’Al-Quaïda pour toute l’Afrique du Nord et pour la bande sahélienne, abattu par l’armée française sur renseignement algérien, donna leur autonomie au Touareg Iyad ag Ghali et au Peul Ahmadou Koufa, les libérant de toute sujétion extérieure. Comme les « émirs algériens » qui avaient longtemps dirigé Al-Qaïda dans la BSS avaient été tués les-uns après les autres par Barkhane, l’élimination d’Abdelmalek Droukdal marquait donc la fin d’une période, Al-Qaïda dans la BSS n’étant désormais plus dirigé par des étrangers, par des « Arabes », mais par des « régionaux ».
Or Paris ne voulut pas voir que ces derniers avaient une approche politique régionale, que leurs revendications étaient d’abord des résurgences enracinées dans leurs peuples, et que le « traitement » des deux fractions jihadistes méritait donc des approches différentes.
3) Dans ce contexte nouveau, un premier coup d’Etat militaire s’est produit au Mali au mois d’août 2020. Il a permis d’ouvrir des négociations entre Bamako et Iyad Ag Ghali, ce qui a ulcéré Paris mais amplifié encore davantage la guerre entre les deux mouvances jihadistes.
Pour la France, l’opération était donc entièrement profitable car cela lui aurait permis de fermer le front du nord afin de concentrer ses moyens sur d’autres régions. Voilà pourquoi, le 24 octobre 2020, j’avais publié, écrit encore Bernard Lugan, un communiqué intitulé « Mali : le changement de paradigme s’impose ».
Or, une fois de plus, Paris n’a pas pris la mesure de ce changement de contexte, continuant à parler indistinctement de lutte globale contre le terrorisme.
4) Alors que la liquidation de Droukdel avait permis de faire monter au premier plan des leaders, certes islamistes, mais de tendance ethno-islamiste, enfermés dans leurs postulats, et ne voyant décidemment pas qu’il y avait une opportunité à la fois politique et militaire à saisir, les décideurs parisiens ont catégoriquement refusé tout dialogue avec Iyad ag Ghali. Bien au contraire, le président Macron déclara qu’il avait donné comme objectif à Barkhane de le liquider et le 10 novembre 2020, Bag Ag Moussa, son lieutenant fut tué alors que, depuis plusieurs mois, les responsables français sur le terrain avaient évité de s’en prendre trop directement à la mouvance d’Iyad ag Ghali.
Contre ce que préconisaient les chefs militaires de Barkhane, Paris s’obstina donc dans une stratégie « à l’américaine », « tapant » indistinctement les GAT (Groupes armées terroristes), et refusant toute approche « fine »… « à la Française »...
Ces grandes erreurs reposant sur un refus obstiné de prise en compte par Paris des réalités du terrain pourtant bien perçues par la force Barkhane, ont donc conduit à une impasse dans laquelle la France s’est méthodiquement engagée. Le président Macron espère l’en sortir en annonçant un début de départ…et une relève « internationale » et « africaine ».
Espérons que ce désengagement, écrit B. Lugan, ne débouchera pas sur des massacres de grande ampleur qui seront ensuite reprochés à la France. N’oublions pas que si le génocide du Rwanda a eu lieu à partir du 6 avril 1994, c’est parce que, à la demande du général Kagamé, Paris avait retiré l’armée française à l’automne 1993 pour qu’elle soit remplacée par un volapük militaire onusien qui, terré dans ses casernes, demeura passif face aux massacres... Mais il est vrai que le grotesque rapport « Duclert » (https://www.ritimo.org/Le-rapport-Duclert-pour-quoi-faire) si cher au président Macron et au général Kagamé ne mentionne pas ce « détail »…
Peut-être pourrait-on encore ajouter à ce texte une autre réflexion pertinente du même Bernard Lugan qui écrit et démontre dans son ouvrage intitulé Les guerres du Sahel des origines à nos jours. que « les décideurs français ont, dès le départ, fait une fausse analyse en voyant le conflit régional à travers le prisme de l’islamisme. Or, la réalité est différente car l’islamisme est d’abord la surinfection de plaies ethno-raciales millénaires qu’aucune intervention militaire n’est en mesure de refermer. »
Bernard Lugan poursuit sa remarquable analyse en préconisant quelques solutions (et ici c’est moi qui parle) que les prochains décideurs en charge du « dossier Mali » pourraient prendre en compte.
Evoquant les décideurs actuels qu’il décrit comme « englués dans leurs a priori idéologiques, ces derniers, écrit-il, ne prirent pas la mesure du changement de contexte qui venait de s’opérer, et ils continuèrent à parler de refus de « négocier avec le terrorisme ». Prenant pour prétexte ce coup d’Etat, Emmanuel Macron décida de replier Barkhane, ce qui fut compris comme un abandon. Et, pour achever le tout, Bamako ayant demandé l’aide de la Russie, la France menaça, ce qui fut dénoncé comme étant du néo-colonialisme….
- Enseignements et décisions
D’où, désormais, ces quatre grandes leçons qui doivent être tirées de ce nouvel et cuisant échec politique africain[ix] :
1) L’urgente priorité étant de savoir ce que nous faisons dans la BSS (Bande Sahélo-Saharienne), il nous faut donc définir enfin, et très rapidement, nos intérêts stratégiques actuels et à long terme afin de savoir si oui ou non, nous devons nous désengager, et si oui, à quel niveau, et sans perdre la face.
2) A l’avenir, nous ne devrons plus intervenir systématiquement et directement au profit d’armées locales que nous formons inlassablement et en vain depuis la décennie 1960 et qui, à l’exception de celle du Sénégal et de la garde présidentielle tchadienne, sont incompétentes. Et si elles le sont, c’est pour une simple raison qui est que les Etats étant artificiels, aucun véritable sentiment patriotique n’y existe.
3) Il faudra privilégier les interventions indirectes ou les actions rapides et ponctuelles menées à partir de navires, ce qui supprimerait l’inconvénient d’emprises terrestres perçues localement comme une insupportable présence néocoloniale. Une redéfinition et une montée en puissance de nos moyens maritimes projetables serait alors nécessaire.
Ce point de vue mérite à mon avis d’être complété.
Je considère en effet (c'est moi qui parle) qu’avec une puissance navale française restaurée (obligation urgente car l'on pense ici à la nécessité de faire pièce au projet de base navale chinoise en Afrique de l'Ouest ), la présence terrestre française et européenne doit d’autant plus s’afficher et se repositionner qu’il ne saurait être question de céder encore la place à d’autres bases militaires comme cela est désormais le cas à Djibouti[x] avec la Chine en sus de la France et des USA.
On notera à ce propos le développement plus qu’avancé du projet de base navale chinoise en Guinée Equatoriale[xi], sur la façade Atlantique de l’Afrique, associé à d’autres développement possibles en Tanzanie Kenya ou Namibie, en attendant, pourquoi pas ? Madagascar, formidable support géostratégique dans le Canal du Mozambique et l’Océan Indien et où il serait plus qu’urgent et intelligent que la France reprenne pied, à Tananarive, Majunga, Tuléar, Toamasina (ex-Tamatave) et surtout Diego-Suarez (Antsiranana), par exemple, avec l’Inde et à l’exclusion de toute autre puissance.
Souhaitons que dans un acte de rémission qui le poussait à envisager de céder (et non rétrocéder) les Iles Eparses ( archipel des Glorieuses, Juan de Nova, Europa, Bassas da India et Tromelin, entourant Madagascar) . M. Macron puisse enfin réaliser l'urgence de réviser et consolider une position géopolitique exceptionnelle guettée attentivement par d'autres puissances telles que la Chine et l'Inde.Est-il encore besoin d'insister sur l'importance des Comores, de l'ile de La Réunion et du Mozambique ?https://legrandcontinent.eu/fr/2021/04/15/le-canal-du-mozambique-un-espace-geocritique/
Sans doute faudra-t-il aussi très vite envisager si ce n’est déjà fait l’ouverture aux PMC (private Military Companies) spécifiquement françaises, étant ici rappelé, contrairement à ce qu’indique un article auquel nous renvoyons[xii], « le dernier atout d’un groupe comme Wagner est celui de son impact informationnel voire de sa visibilité. A travers ses déploiements, il démontre une certaine puissance géopolitique russe, tout en mettant en exergue la solidité des liens intérieurs entre le Kremlin et les oligarques proche du pouvoir. »
Quant à la Russie en République Centrafricaine et au Mali, dont la présence est incontestable[xiii], nul doute qu’une position fermement affichée et une diplomatie intelligente pourraient convaincre la population malienne de choisir de continuer avec la France une histoire commune qui s’étend sur bientôt deux siècles plutôt que de préférer un aventurisme conflictuel. Le Député Vincent Ledoux qui s’exprime au nom de tous ceux qui tissent le lien humain entre la France et le Mali fait pour sa part preuve de sagesse constructive en déclarant : « Soyons l’aiguille qui coud plutôt que le couteau qui tranche ». Il a amplement raison.
4) Enfin et d’abord - laissons conclure Bernard Lugan-, nous devrons laisser l’ordre naturel africain se dérouler. Cela implique que nos intellectuels comprennent enfin que les anciens dominants n’accepteront jamais que, par le jeu de l’ethno-mathématique électorale, et uniquement parce qu’ils sont plus nombreux qu’eux, leurs anciens sujets ou tributaires soient maintenant leurs maîtres. Cela choque les conceptions éthérées de la philosophie politique occidentale, mais telle est pourtant la réalité africaine.
Depuis plus d’un demi-siècle, en Afrique, l’obsession occidentale des droits de l’homme conduit aux massacres, l’impératif démocratique provoque la guerre et les élections débouchent sur le chaos.
Plus que jamais, il importe donc de méditer cette profonde réflexion que le Gouverneur général de l’AOF (Bernard Cornut-Gentille, alias « BCG », c’est nous qui précisons) fit en 1953 : « Moins d’élections et plus d’ethnographie, et tout le monde y trouvera son compte »… En un mot, le retour au réel et le renoncement aux nuées. »
IV-Une occasion rêvée de régler deux problèmes parfaitement liés
Le Mali vient en réalité d’offrir à la France dans ce divorce conflictuel voulu par une junte que son extrêmisme condamne déjà à l'échec, une occasion rêvée de régler deux conflits d’ordre national et international.
IV-I- Rappeler la présence de la France dans ce qui doit être l’affirmation d’une chasse gardée face à de l’entrisme russe ou chinois, mais aussi américain, est désormais une impérieuse nécessité tant il est vrai que mettre éternellement en cause la « Françafrique » ne saurait pour autant se résumer à laisser la place toute chaude à des pays qui, eux, ne s’embarrassent pas d’états d’âme lorsqu’il s’agit de pénétration économique, financière, militaire et de présence territoriale « musclée ».
Il est en effet pénible de voir la France et l’Europe accusées de colonialisme, post-colonialisme (cf. à ce propos le carnaval académique[xiv] et la logorrhée des études dites « post-coloniales ») et autres manifestations d’hostilité permanente par tous ceux-là mêmes qui ignorent, ne voient pas ou passent sous silence l’existence d’un autre entrisme colonial qui, lui, ne s’embarrasse pas de faux problèmes et ne tolèrerait certainement pas les « expulsions » de ses diplomates.
De Djibouti au Soudan, au Mozambique, en RCA, à Madagascar avec la Chine et l’Inde (Diego-Suarez) aux paramilitaires turcs (Libye) et russes (Groupe Wagner[xv]), il est donc urgent que la France et les nouveaux dirigeants qu’elle mérite - et qui ont comme moi vocation à prendre la relève-, mettent un terme à une attitude d’abandon qui se résume à littéralement se faire « débarquer » de territoires qui lui appartiennent (telle la Nouvelle-Calédonie pour laquelle tout aura scientifiquement mis en œuvre pour la détacher de la France avec trois referendum de pseudo « indépendance » qui se sont finalement terminés par des échecs, au grand dam du pouvoir en place aussi bien en France que sur le Caillou), ou encore de territoires dans lesquels elle exerce une influence et une présence qu’elle ne saurait céder à quiconque et dans lesquels il est là encore urgent qu’elle revienne[xvi] eu égard à un contexte géopolitique qui est et demeurera encore pour longtemps instable et dans laquelle elle ne saurait accepter l’agitation subversive ainsi que la présence et l’intervention de bandes armées paramilitaires aussi efficaces qu’incontrôlables une fois installées[xvii].
IV-II- Mise au point immédiate et nouvelle donne
De manière pratique il conviendrait de rappeler rapidement au Mali ce qu’est la France : un partenaire et un allié patient, généreux, solide et fiable au regard des relations internationales, mais avec lequel il ne fait pas bon plaisanter dans les circonstances actuelles et futures.
Il conviendrait que le président de la République prenne sans tarder les mesures suivantes :
1) Repli complet de nos troupes sur bases opérationnelles au Mali et cessation de toute activité, le temps de laisser la junte militaire se débrouiller toute seule sauf demande expresse aux seules forces françaises, à l’exclusion de toutes autres forces étrangères, pour mener des opérations coup de poing par drones ou frappes aériennes. Outre la possibilité d’empêcher une situation s’envenimer (cf. l’article de Bernard Lugan précité ainsi que l’entretien TVL[xviii]), ce repli offrirait aux populations le temps de comprendre que la nouvelle junte militaire au pouvoir ne fera rien pour les protéger et améliorer leur situation. On veillera naturellement dans le cadre d’accords bilatéraux qui ne sauraient menacer les intérêts de la France comme ceux de l’UE et encore moins ceux des pays de la CDEAO, à interdire de manière expresse tout flirt (et donc toute présence sur le territoire du Mali) avec toute autre puissance étrangère[xix].
- M. Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
2) Interruption de tous les transferts financiers vers le Mali et arrêt du flux de « remises » migratoires.
On rappellera à ce propos que selon la Banque mondiale, le Mali décroche la 9e place des pays recevant le plus d’argent de sa diaspora, et la 3e place des pays francophones – derrière le Sénégal et la République démocratique du Congo –, avec 900 millions de dollars (812 millions d’euros) en 2018, contre 1,059 milliard de dollars en 2017, soit 6,7 % du PIB national. Sur ce total, 245 millions d’euros provenaient des 120 000 Maliens vivant en France en 2016. Ces données sous-estiment les sommes envoyées à l’origine car elles n’incluent pas les coûts de transfert ni les circuits informels difficiles à capter, et dament le pion aux 473 millions d’euros d’aide publique au développement accordés par la France entre janvier 2013 et septembre 2017[xx].
3) Interruption des visas en faveur des ressortissants Maliens.
4) Gel des subventions et de l’APD (aide pour le développement).
5) Obligation de quitter le territoire français dans le délai de six mois des 120 000 Maliens travaillant et résidant en France, mesure assortie, passé ce délai, du gel de leurs avoirs financiers et de la vente de leurs biens immobiliers, rappelant à ces 120 000 ressortissants Maliens que pendant que leurs concitoyens manifestent contre la France à Bamako des militaires français se font tuer pour eux et que les pertes militaires françaises au Mali et au Sahel sont, au 30 janvier 2022, de 58 militaires (57 hommes et 1 femme), dont 8 officiers, 3 officiers mariniers, 17 sous-officiers et 30 militaires du rang.
6) Fermeture et interdiction des entreprises et exploitations commerciales exercées en France directement ou indirectement par des ressortissants Maliens.
7) Interruption des études et gel avant leur suppression des bourses et autres subventions accordées par la France aux ressortissants Maliens venus étudier en France.
8) Etudes payantes dans les établissements universitaires en France avec garanties financières payées d’avance par l’Etat malien dans une banque française.
9) Suspension de la Convention générale du 12 juin 1979 et des Protocoles annexes entre le Gouvernement de la république française et le Gouvernement de la république du Mali sur la sécurité sociale, le régime d'assurances sociales des étudiants et l'octroi aux ressortissants maliens des prestations vieillesse non contributives de la législation française.
Ainsi pourrait-on repartir effectivement sur de nouvelles bases de discussion avec le Mali[xxi], en conjonction avec les autres pays de la CEDEAO et avec ceux des pays de l’UE qui accepteraient de reprendre des relations respectueuses et de jouer le jeu d’un redéploiement géostratégique, géopolitique, géofinancier dans le cadre d’un partenariat complètement rénové de fond en comble avec les pays d’Afrique désireux de repenser un avenir commun pour le XXIè siècle.
Note :
A propos de l’expulsion en matière diplomatique
Comme l’explique Jean-Paul Pancracio, professeur émérite à l’université de Poitiers, spécialiste et fin connaisseur de la pratique diplomatique que nous citons ici[xxii], « il n’y a ni dans le droit diplomatique ni dans la pratique diplomatique de procédure d’expulsion d’un ambassadeur, pas plus d’ailleurs que de tout autre diplomate de rang moins élevé. Cela n’existe pas. Une expulsion est une mesure humiliante, voire infamante, de reconduite manu militari jusqu’à l’échelle de coupée d’un avion ou à un poste de frontière terrestre. S’agissant d’un ambassadeur, chef de mission diplomatique, tapage médiatique aidant, la mesure n’en serait que plus dégradante, non seulement pour lui mais aussi pour son pays et son propre chef d’État. Mais aussi au risque que la réciprocité, tant pratiquée en diplomatie, vienne faire subir le même sort à son homologue en résidence dans l’État visé par cette mesure. De plus, cela supposerait que l’on ait décidé sur place, unilatéralement, de priver ce haut dignitaire de son immunité diplomatique qui impose de n’exercer sur sa personne aucune mesure de contrainte, ni aucune atteinte à sa dignité, quelles, quoi qu’il ait pu faire. C’est pour cela que la convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961) n’évoque l’expulsion d’agent diplomatique en aucune de ses dispositions mais uniquement la procédure de la déclaration de persona non grata. Une façon aussi délicate que possible en une période supposée de grande tension, de notifier à un chef de mission diplomatique qu’il cesse d’être agréé et qu’il cesse de ce fait d’être un interlocuteur officiel du gouvernement de l’État accréditaire, auprès duquel il est affecté.
La déclaration de persona non grata impose alors à son État accréditant, son État d’origine, de le rappeler sans tarder dans un délai qui ne saurait excéder 48 ou 72 heures.Il doit partir certes, mais la tête haute, librement, dans la voiture de l’ambassade qui le conduira à l’aéroport, toujours protégé par sa puissante immunité. Le terme de « rappel » utilisé en de telles circonstances n’est pas anodin : il souligne que même devenu persona non grata, le diplomate, en sa dignité, est considéré comme rappelé par son pays. Il y a ici le jeu subtil de deux des dispositions essentielles de la convention de Vienne : les articles 9 et 29.
Article 9 : « L’État accréditaire peut, à tout moment et sans avoir à motiver sa décision, informer l’État accréditant que le chef de la mission ou tout autre membre du personnel diplomatique de la mission est persona non grata (…) ».
Article 29 : « La personne de l’agent diplomatique est inviolable[xxiii]. Il ne peut être soumis à aucune forme d’arrestation ou de détention. L’État accréditaire le traite avec le respect qui lui est dû, et prend toutes mesures raisonnables pour empêcher toute atteinte à sa personne, à sa liberté et sa dignité. »
[i] Cité par Jean-Paul Pancracio, Professeur émérite à l’université de Poitiers, Les expulsions d’agents diplomatiques étrangers, ILERI, 20 avril 2018, https://www.ileri.fr/expulsions-agents-diplomatiques-etrangers/
[ii] Ristel Tchounand, CEDEAO : « Il faudrait éviter que le blocus sur le Mali ne porte un coup fatal à l’intégration économique en Afrique de l’Ouest », La Tribune Afrique, 24 janvier 2022, https://afrique.latribune.fr/economie/strategies/2022-01-24/cedeao-il-faudrait-eviter-que-le-blocus-sur-le-mali-porte-un-coup-fatal-a-l-integration-economique-en-afrique-de-l-ouest-902604.html
[iii] Mathieu Olivier, Putin's crescendo.Russia/Africa : Wagner, an investigation into Putin’s mercenaries, The Africa Report, 28-29 July, 2021, https://www.theafricareport.com/112649/russia-africa-wagner-an-investigation-into-putins-mercenaries/
[iv] Christophe Bigot, https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200423-christophe-bigot-pressenti-monsieur-afrique-quai-dorsay. Et https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042138469
[v] Emmanuel Bonne, Conseiller diplomatique du président de la République, https://www.mesp.me/2019/05/27/emmanuel-bonne-a-lelysee-un-specialiste-du-moyen-orient-aupres-du-president/
[vi] Sahel : "On ne peut pas rester au Mali à n'importe quel prix" déclare Florence Parly, France Info, 29 janvier 2022, https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/sahel-on-ne-peut-pas-rester-au-mali-a-n-importe-quel-prix-declare-florence-parly_4933793.html
[vii] Sami Utique et Nicolas Bouchet, Laurent Bigot : Les institutions françaises s’éloignent de l’Afrique, IC Publications, 8 mars 2021, https://magazinedelafrique.com/petrole/international-petrole/diplomatie-international-petrole/entretien-les-institutions-francaises-seloignent-de-lafrique/
[viii] Bernard Lugan, Barkhane, l’analyse de Bernard Lugan, ASAF, 12 juin 2021, https://www.asafrance.fr/item/barkhane-l-analyse-de-bernard-lugan.html
[ix] Bernard Lugan, Les causes de l’échec politique de la France au Sahel, Le Blog officiel de Bernard Lugan. Actualité africaine, 18 décembre 2021,https://bernardlugan.blogspot.com/2021/12/les-causes-de-lechec-politique-de-la.html
[x] Jean-Luc Martineau, « Djibouti et le « commerce » des bases militaires : un jeu dangereux ? », L’Espace Politique [En ligne], 34 | 2018-1, mis en ligne le 22 juin 2018, consulté le 01 février 2022. URL : http://journals.openedition.org/espacepolitique/4719 ; DOI : https://doi.org/10.4000/espacepolitique.4719
[xi] Michaël Tanchum, China’s new military base in Africa : What it means for Europe and America, European Council on Foreign Relations, ecfr.eu, 14 decembrer 2021, https://ecfr.eu/article/chinas-new-military-base-in-africa-what-it-means-for-europe-and-america/
[xii] Martin Desbiolles, Le groupe Wagner, outil géopolitique à risque pour Moscou ? Eurasie, Institut Open Diplomacy, 3 novembre 2020, https://www.open-diplomacy.eu/blog/russie-poutine-gru-pmc-wagner-desbiolles
[xiii] Aanu Adeoye, Russia’s presence in Mali raises concerns, 14 December 2021, https://www.chathamhouse.org/2021/12/russias-presence-mali-raises-concerns
[xiv] Yves Gounin, à propos de Jean-François Bayart, Les études post-coloniales. Un Carnaval académique, Paris, Karthala, Coll. Disputatio, 2010, 126 p., https://www.iris-france.org/note-de-lecture/les-etudes-postcoloniales-un-carnaval-academique/
[xv] A propos de Группа Вагнера / Wagner Group. Work & Travel. Qui sommes-nous ? Там где мы, там мир.
Справедливость превыше всего/Là où nous sommes, il y a la paix. La justice avant tout.
https://ecfr.eu/article/russia-wagner-group-and-mali-how-european-fears-weaken-european-policy/
https://euobserver.com/world/153653
[xvi] Pedro Canales, The eruption of the Russian Wagner Group in Mali shakes up the geostrategic balance in North Africa, Atalayar,Between Two Shores, 9/16/21, https://atalayar.com/en/blog/eruption-russian-wagner-group-mali-shakes-geostrategic-balance-north-africa
[xvii] AT Editor, Lavrov defends Russia’s role in Sahel, confirms Wagner plans, 26 september 2021, https://africatimes.com/2021/09/26/lavrov-defends-russias-role-in-sahel-confirms-wagner-plans/
[xviii] Bernard Lugan : La vérité sur la guerre au Mali - Le Zoom – TVL, 22 mars 2021, https://www.youtube.com/watch?v=rZuTwX-gYNE
[xix] Philippe Chapleau, La France redimensionne son dispositif au Sahel, Ouest-France, 24 novembre 2021, https://www.ouest-france.fr/monde/mali/reportage-la-france-redimensionne-son-dispositif-au-sahel-b424c4b0-45f1-11ec-96ae-982a92adf433
[xx] Paul Lorgerie (corresp. Bamako), Les transferts de fonds des Maliens expatriés augmentent avec la crise, Le Monde Afrique, 15 décembre 2019, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/15/les-transferts-de-fonds-des-maliens-expatries-augmentent-avec-la-crise_6022955_3212.html
[xxi] David Baché, Mali : quel avenir pour la force antiterroriste Takuba ? RFI, 29 janvier 2022, https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220129-mali-quel-avenir-pour-la-force-antiterroriste-takuba
[xxii] Jean-Paul Pancracio, Sur de prétendues expulsions d’ambassadeurs, Observatoire de la Diplomatie, 5 novembre 2021, http://observatoire-de-la-diplomatie.com/pretendues-expulsions-dambassadeurs/
[xxiii] Quoique l’on rappellera très opportunément à ce propos le fait que l’Algérie nouvellement indépendante se soit rendue coupable d’un crime imprescriptible qu’elle n’a jamais réparé - crime d’un Etat voyou sans doute ignoré de M. Macron lui-même ou en tout cas soigneusement éludé et tu -, avec l’assassinat, le 17 juillet 1962, de Jean-Marcel Jeanneney ambassadeur et haut représentant de France en Algérie (juillet 1962 - janvier 1963), le premier après l'indépendance, dont le cadavre dénudé fut retrouvé sur la plage de Sidi Ferruch après avoir été enlevé et sodomisé par le FLN. Cf. http://algerazur.canalblog.com/archives/2016/07/17/34091529.html
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