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Ni vu, ni connu, la « Dame de fer » abandonne 80 pèlerins en gare de Lourdes

La réforme de 1997 a certes permis d’assainir la situation financière de la SNCF en transférant à RFF, créé pour l’occasion, la propriété de l’infrastructure ferroviaire ainsi que sa dette de 20,5 M€, mais elle s’est faite au prix fort de l’intérêt des usagers.

Car, si le coup de bluff du législateur a bien facilité la qualification de la France dans la zone euro, les insuffisances de la "Dame de fer" ont été grossièrement glissées sous le tapis.

Ainsi, la dette de RFF n’a pas cessé d’augmenter sous l’effet conjugué des choix d’investissement au profit exclusif du TGV et de la défaillance chronique des contributions de l’Etat.

Alors que le rapport de la Cours des comptes, présenté mi-avril par Philippe Seguin, fait un état des lieux sans concessions sur la situation respective des deux entreprises publiques (*), les incidents continuent à se multiplier sur l’ensemble du réseau national.

Hubert Falco, secrétaire d’Etat chargé de l’Aménagement du territoire, s’est exprimé à ce sujet le 27 mai 2008 lors d’une séance de l’Assemblée nationale : "Ces incidents font ressortir la nécessité d’une bonne information des voyageurs en cas de problème. La SNCF m’a indiqué qu’elle s’engageait à progresser dans ce domaine et qu’elle ferait porter ses efforts sur l’information et la prise en charge des voyageurs en cas de perturbation du trafic, afin d’offrir à ses clients un service répondant à leurs attentes."

Le gouvernement serait bien inspiré d’accrocher cet ex-voto dans la grotte de Massabielle (où la Vierge apparut à Bernadette Soubirou) pour profiter de l’intercession papale, puisque Benoît XVI vient à Lourdes du 13 au 15 septembre afin d’y célébrer le 150e anniversaire des apparitions.

Car l’optimisme de notre secrétaire d’Etat risque d’être nettement refroidi s’il prend connaissance des événements tels que je me propose de les relater ici.

Lourdes, nuit du 5 au 6 août 2008, le train Corail Lunéa n° 04 678 en provenance de Irun et à destination de Genève est attendu à 21 h 39.

L’atmosphère est pesante, à peine rafraîchie par de monumentales trombes d’eau qui viennent de s’abattre sur la ville au sanctuaire marial. Les orages ayant éclaté dans la soirée sur la chaîne des Pyrénées ont fortement perturbé le trafic SNCF. Pas moins de six heures vont être nécessaires aux moyens d’intervention de RFF pour dégager les branchages affalés sur les rails et les caténaires entre Coarraze et Lourdes.

Trouvant un confort de fortune sur les quais ou dans les halls d’attente des gares de Tarbes, Lannemezan et Toulouse Matabiau, les voyageurs vont attendre toute la nuit l’arrivée de leur train "couchette" bloqué sur la voie à hauteur de Coarraze et chargé de passagers guère mieux lotis qu’eux.

Ceux au départ de Lourdes, 80 pèlerins venus de tous horizons d’Europe et même d’Asie, vieillards et nouveaux-nés, valides et moins valides, incidemment handicapés pour la plupart par la méconnaissance de la langue française, pensent que la vieille Société nationale de chemin de fer leur assurera la continuité du transport vers Toulouse, Lyon ou Genève.

Naïfs sont-ils, puisque la majorité d’entre eux ne vont finalement bénéficier d’aucune prise en charge qui leur aurait éventuellement permis d’assurer leurs correspondances vers l’étranger, alors que cette prise en charge est normalement prévue en cas de perturbation du trafic.

Le 28 juin 2007, 80 voyageurs franciliens du RER B avaient fait également les frais d’une défaillance similaire à la station La Plaine-Stade-de-France, à Saint-Denis. Guillaume Pepy, directeur général exécutif de la SNCF, avait à cette époque rappelé à l’ordre l’ensemble de ses services sur la priorité à donner à la prise en charge des voyageurs (**).

Mais dans la ville des apparitions mariales, la moindre des prises en charge eut été qu’un agent d’escale apparût aux voyageurs, fusse-t-il ou non auréolé de lumière, pour les informer simplement de la situation.

Or rien de tout cela ! A peine quelques bouteilles d’eau sont-elles mises à leur disposition. Encore leur faut-il se déplacer pour les quémander dans le bureau du chef d’escale, sans pour autant exiger de l’eau bénite.

Pauvre chef d’escale, laissé seul en faction et livré à lui-même sitôt 19 h 25 passé, heure de la fermeture des services voyageurs d’une gare qui n’accueille pourtant pas moins d’un million de passagers par an.

Vite débordé et désabusé derrière son comptoir, se voyant refuser par le coordinateur régional, joint par téléphone, toutes ses demandes de prise en charge (transbordement, taxi, hébergement, restauration), réduit à la tenue de son registre, il passe la nuit à en noircir une à une les pages pour y consigner les faits qu’il vient d’observer et qui se succèdent comme autant de preuves de son impuissance.

Encore ne se plaint-il pas trop de son isolement lorsqu’il pense au sort réservé à son collègue agent de maintenance, seul lui aussi, dépêché sur la voie au milieu de la tempête.

Autrefois, en effet, le chef d’escale aurait facilement pu mettre en œuvre les solutions de prises en charge qui auraient suffi à satisfaire l’attente des voyageurs. Mais, aujourd’hui, il constate avec amertume la carence de son pouvoir décisionnaire désormais délégué aux centres régionaux.

De leur côté, les agents de maintenance seraient intervenus en nombre suffisant pour maîtriser les travaux à effectuer sur la voie. Mais, aujourd’hui, les équipes d’intervention ayant été démantelées suite aux suppressions massives de personnel, il revient à un seul agent la charge d’arpenter à pied les 10 kilomètres de voie en amont de Lourdes, à la lumière de sa lampe torche, pour identifier et tenter de la dégager dans l’urgence des arbres et des branchages qui l’encombrent.

Dans le grand hall de gare, l’humeur est à l’abattement. Bientôt une femme geignant en italien vient supplier le chef d’escale. Elle se rend à l’enterrement de sa mère, mais vient de comprendre qu’elle ne pourra pas honorer ce dernier rendez-vous. "Que voulez-vous que j’y fasse !" lui répond l’agent au costume bleu roi, aussi dépité qu’est grande l’envergure de ses bras levés vers le ciel.

Pendant ce temps, abandonnés à leurs sorts, les pèlerins récitent leur chapelet ; les vieux abattus plongent leurs yeux hagards dans le souvenir d’un temps plus heureux où la notion d’accueil avait encore un sens ; les jeunes découragés s’enlacent par couple au fond de leur duvet ; les mères harassées dorlotent leurs enfants endormis sur leurs genoux ; les pères désemparés font les cent pas, marmonnant dans leurs langues étrangères mille grossièretés à l’adresse de cette France si peu hospitalière, d’autres l’apostrophant carrément de vive voix.

Tous ne trouvent finalement de réconfort que dans le cercle dolent de leur cellule familiale. Barrière de la langue, crise de la générosité, mise sous l’éteignoir de ses propres résistances face à la pression d’un pouvoir déshumanisé, la solidarité semble s’arrêter à la porte du "chacun chez soi".

Cependant vers 2 heures du matin, une pétition circule. Elle diffuse l’odeur de l’espoir et éclaire les regards. Les cœurs et les esprits s’éveillent à nouveau...

Peine perdue, l’alerte était trop "téléphonée". Le contre-feux de la SNCF est cinglant, sournois et redoutable. L’agent d’escale qui vient de refuser de signer les dizaines de billets joints à la pétition, sort soudain de sa casquette les enveloppes intitulées "SNCF régularité". Or dans chacune de ces enveloppes, le voyageur est invité à glisser l’original de son billet composté et de répondre au questionnaire laconique qui y est associé. Le but étant d’obtenir pour le voyageur, lésé par un retard supérieur à la demi-heure, une compensation en bon de voyage d’un montant tierce de la valeur du billet.

Une fois le billet dans l’enveloppe, plus de preuve à faire valoir. L’hésitation des pèlerins n’est pas de mise, un vaut mieux que deux tu l’auras.

4 h 30 du matin. Le haut-parleur à la fausse voix féminine annonce l’arrivée du train pour Genève. Branle-bas ! Tout le monde embarque, ni vu, ni connu. Cette nuit, rien ne s’est passé...

Je le sais, j’y étais !


(*) Lire l’article très complet (le plus synthétique à ma connaissance) de Philippe Mühlstein à propos du rapport de la Cours des comptes intitulé "Le Réseau ferroviaire : une réforme inachevée, une stratégie incertaine" sur le site ATTAC France.

(**) Le lien vers la rubrique "Prise en charge" est la seule parmi la centaine de rubriques d’information du site infolignes.com appartenant à la SNCF à pointer sur une page blanche.

Documents joints à cet article

Ni vu, ni connu, la « Dame de fer » abandonne 80 pèlerins en gare de Lourdes Ni vu, ni connu, la « Dame de fer » abandonne 80 pèlerins en gare de Lourdes

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34 réactions à cet article    


  • Parpaillot Parpaillot 13 août 2008 16:43

    " Mais qui était donc au pouvoir en 1997 ? "

    Mais c’était Dieu mon cher Furtif !

    Bien amicalement !


  • Winst 13 août 2008 15:27

    Mais il fallait prier que diantre ! Je suis sûr que pour l’occasion la vierge Marie aurait envoyé un tgv avec le petit Jésus coiffé d’une casquette de contrôleur.

    Bon c’est vrai que quand ça arrive à des pélerins qui vont à Lourdes ça fait sourire, mais comme c’est pas vraiment marrant je vais m’auto-moinsser tout seul comme un grand.

    Sinon à part ça les apparitions de la vierge ne sont considérées comme des faits historiques que par l’église catholique, il conviendrait donc, par souci de crédibilté et pour empêcher maints haussements de sourcils amusés, d’utiliser une forme conditionnelle quand on écrit "où la Vierge apparut à Bernadette Soubirou".


    • Parpaillot Parpaillot 13 août 2008 16:38

      Merci à l’auteur pour son article !

      Votre témoignage confirme ce que je pense de la SNCF et de ses prestations : lamentables !

      J’en parle en connaissance de cause. Titulaire d’une « carte senior », j’emprunte souvent les lignes du réseau SNCF, et je pourrais comme l’auteur vous narrer nombre d’incidents qui ont émaillé mes déplacements. Dans tous les cas ou presque, « la SNCF et son service d’accompagnement vous présentent leurs excuses pour ce retard » - c’est la formule consacrée - , ceux qui empruntent leur réseau comprendront ! Il n’en demeure pas moins que la SNCF a un sérieux problème à résoudre et beaucoup de « pain sur la planche » si elle veut redorer son blason, regagner la confiance de ses usagers, des parts de marché et finalement sa crédibilité !

      Des expériences telles que celle décrite par l’auteur j’en ai connu plusieurs, la dernière date de la semaine dernière, du jeudi 7 août 2008 plus exactement. Ce jour-là j’ai effectué le trajet Tours – Genève avec le train « Corail intercités n° 4403 » partant de Tours à 8h45, via Vierzon, Bourges et Moulins, jusqu’à Lyon Part-Dieu où j’avais une correspondance pour Genève. Selon l’horaire, le train devait arriver à Lyon Part-Dieu à 13h24, ma correspondance pour Genève étant à 15h04, ce qui représente tout de même une attente de plus de 1h30 ! Eh bien notre train est arrivé à Lyon à 16h10 soit avec plus de 2h40 de retard, ce qui m’a fait rater deux correspondances, pour arriver à Genève avec quelques 3 heures de retard !

      Les raisons de ce retard nous ont plus ou moins été expliquées au cours du trajet par le biais des hauts-parleurs nasillards installés dans les voitures. Encore faut-il s’accrocher pour comprendre les explications, tant ces installations acoustiques sont vétustes et inaudibles ! Les raisons, telles qu’elles nous ont été expliquées, étaient dues aux intempéries qui ont frappé la région de Bourges cette nuit-là. On nous donne des explications supplémentaires : ce serait les installations de signalisation qui auraient été mises à mal.

      On veut bien, mais lorsque ce ne sont pas les intempéries, ce sont « les mouvements sociaux » car c’est ainsi que l’on appelle pudiquement les grèves en France ! C’est ainsi que le vendredi 10 mars 2006, je me trouvais dans la train circulant entre Lyon et Tours et que le convoi a été arrêté plusieurs fois, et pendant plusieurs heures, après Vierzon (à Saint-Aignan, puis à Bléré-La Croix) car des étudiants occupaient les voies en gare de Saint-Pierre-des-Corps (manifestations contre le « CPE ») ! Je ne sais pas si ce train est finalement arrivé à destination, car je suis finalement descendu en gare de Bléré où l’on est venu me chercher en voiture !

      Une autre fois, c’est sur le quai de la gare de Genève (gare frontière sur le réseau SNCF faut-il le rappeler), 5 minutes avant le départ, que l’on nous annonce que le train à destination de Lyon est annulé. La raison : à la suite d’une agression d’un agent SNCF du côté de Chambéry, une grève a été organisée et le train en question n’a pas été formé ! Même si j’éprouve beaucoup de compassion pour l’agent agressé, je ne vois pas vraiment le lien existant entre cette agression et la grève, ni surtout en quoi les voyageurs pris en otage, seraient concernés ?

      Je ne parlerai pas d’autres incidents plus mineurs qui m’ont fait raté plusieurs correspondances, tel cet aiguillage défectueux à l’entrée de Lyon par exemple, ni ces longues attentes des trains dans les gares sans que l’on donne la moindre explication aux voyageurs livrés à eux-mêmes.

      Ne parlons pas de la vétusté et de l’état de délabrement des voitures, banquettes crasseuses, tags, portes de WC qui ne ferment pas, WC sans eau, sans papier, et surtout très sales …

      Alors me direz-vous, c’est pareil ailleurs… Non ! J’ai beaucoup voyagé et voyage beaucoup en train dans la plupart des pays européens : Allemagne, Autriche, Suisse, Benelux, Espagne, Italie, etc., mais partout ou presque, avec un bémol pour l’Italie tout de même, cela fonctionne mieux : ponctualité, propreté et entretien des voitures, etc.

      Si le TGV n’est pas concerné par cette critique, la SNCF se devrait tout de même de ne pas laisser tomber en décrépitude les « Corails » et autres « TER », et surtout se remettre en question !

      Cordialement !


      • Parpaillot Parpaillot 13 août 2008 17:16

        J’ai oublié de vous parler de l’escalier mécanique qui dessert la voie "A" de la gare de Lyon-Part-Dieu. Il est en panne depuis décembre dernier (2007) et sa remise en état qui nous était promise pour ... décembre prochain (une année après sa mise hors service) a été avancée à septembre .... Si les travaux sont réalisés dans les délais, les usagers auront attendu 9 mois, et les bousculades pourront continuer en attendant ...

        Mais peut-être me dira-t-on que les équipements des gares ne concernent pas la SNCF ? Les usagers apprécieront ...

        Cordialement !


      • Peach78 Peach78 13 août 2008 17:59

        Ce que vous décrivez, c’est exactement ce que nous vivons dans les RER en Île de France (A pour ma part) = trains de banlieue. Ma branche est gérée par la RATP et non SNCF.

        Et dans mon cas personnel, les choses ne font que se dégrader mois après mois...

        Yaurait-il un désengagement économique et idéologique des transports en commun ?

        A moins que le point commun ne soit : le rail et donc Réseaux Ferrés de France


      • Yannick Harrel Yannick Harrel 14 août 2008 02:07

        Bonjour,

        Moi aussi pour avoir voyagé (et voyagerait encore) sur pas mal sur divers réseaux ferroviaire je confirme que la SNCF est très en retard sur ses collègues (et futurs concurrents) Européens. Le tout sans pour autant proposer des prix attractifs à la population active. Il faut soit souscrire à des abonnements tellement abscons qu’une dose de paracétamol est nécessaire après consultation de quelques fiches, d’autant que le résultat est rarement satisfaisant au final.

        Encore une chose (faut que ça sorte que voulez-vous...) : pourquoi dispose-t-on encore de ce fichu système archaïque de poinçonnage des billets !? Allez en Allemagne ou en Suisse, là bas le contrôleur vérifiera à coup sûr les billets.
        Oui je dis ça car je l’ai mauvaise suite à une contravention dressée à mon encontre il y a quelques années pour ne pas avoir eu le temps de chercher la machine à poinçonner (forcément aucune sur les quais ni dans le train ça aurait été trop simple) mais c’était ça ou louper mon train, surtout avec des bagages m’encombrant. Résultat, malgré mes explications pleines de bonne foi devant le contrôleur et le fait de lui avoir signifié qu’il n’était pas passé une première fois dans le wagon, je me suis pris une jolie amende qui m’est restée depuis au travers du gosier... Sanctionné comme un vulgaire délinquant alors que j’avais tout de même payé mon billet et que je n’avais aucune intention de resquiller.
        Si la SNCF veut paraître déjà plus moderne, ça passe aussi par ce genre de détails à régler...

        Un bon point tout de même : la politesse des agents dans les points de vente en ville (pas en gare je précise).

        Cordialement


      • Gasty Gasty 14 août 2008 12:28

        Evitons de prendre le même train que Parpaillot , il a la poisse.

        " Mesdames, messieurs, en raison de la présence du voyageur Parpaillot nous ne sommes pas en mesure de vous garantir l’horaire d’arrivée de notre train. Nous allons passer parmis vous et vous remettre des envelopes à retourner au service régularité de la SNCF , précisez bien le motif"


      • La Taverne des Poètes 14 août 2008 16:26

        "SNCF, à nous de vous faire préférer la voiture !"


      • Discrète 15 août 2008 17:13

        Vous devez être "maso" pour continuer à emprunter notre réseau SNCF ! Et pourquoi pas le TGV pour votre confort puisque vous dites que ces inconvénients ne le concernent pas. Alors pourquoi pas ? Je m’interroge.
        Cordialement


      • ZEN ZEN 13 août 2008 17:18

        Trés juste , cher Parpaillot !

        Je m’étonne seulement qu’un miracle ne se soit pas produit dans la gare de Lourdes...
        IL faudrait en référer à Dieu lui-même !


        • Parpaillot Parpaillot 13 août 2008 19:25

          Peut-être mon cher ZEN, mais je ne peux me prononcer car comme vous le savez, les voies du Seigneur sont impénétrables, surtout lorsqu’elles sont ferrées ...

          Par ailleurs et comme vous le savez également, n’ayant pour ma part aucun accès privilégié chez les ultramontains, je n’aurais pu intercéder en faveur de l’auteur, mais peut-être que votre Président, ... par la Porte de Latran ..., même si elle est étroite ...

          Qui sait ?

          Bien à vous !


        • hurlevent 13 août 2008 18:27

          Bonjour,

          Je suis cheminot à la SNCF et je voudrais ajouter quelques précisions.

          Je ne sais pas s’il y avait bien un seul agant de maintenance à Lourdes cette nuit-là, mais il faut bien comprendre une chose : a la SNCF, la main-d’oeuvre est très, très chère. Personne n’est payé au SMIC, les jours de congés c’est 28 jours + RTT, et les retraites sont très généreuses.

          C’est sur, les trains circuleraient mieux s’il y avait en permanence, 7j/7, 24h/24 une équipe de maintenance de 5 personnes dans chaque gare. Mais il faudrait augmenter le prix des trains. Et nous aurions d’autres personnes qui se plaindraient du prix des trains.


          • vieuxconCGT vieuxconCGT 14 août 2008 10:49

            @ hurlevent

            Vous n’avez de cheminot que le nom puisque, d’après votre présentation, vous êtes informaticien pour l’EPIC épique (et collegram).

            La politique du profit à tour prix fait qu’on utilise les même vieilles recettes que tous les autres : mise en place de filiales pour absorber les déficits, installation de distributeurs automatiques (souvent inutilisables), tarifs incompréhensibles et bien sur réductions drastiques du personnel. Dans une société de service, sans le personnel adéquat, pas de qualité de service !
            Pire, des employés peu convaincus et sans moyens matériels sont obligés de défendre une politique qu’il contestent par ailleurs et servent de têtes de turcs aux usagers légitimement excédés.
            Hurlevent, cadre privilégié et non roulant vous défendez l’indéfendable dans tous les post qui critiquent à juste titre les errements de la SNCF, vous menez un mauvais combat et dans le mauvais camp.


          • hurlevent 14 août 2008 18:24

            "Vous n’avez de cheminot que le nom puisque, d’après votre présentation, vous êtes informaticien pour l’EPIC"

            Heu c’est quoi le rapport ?

            "La politique du profit à tour prix fait qu’on utilise les même vieilles recettes que tous les autres : mise en place de filiales pour absorber les déficits, "

            De quelles filiales de la SNCF parlez vous ? A ma connaissance, aucune filiale ne résorbe un quelconque déficit. Pourriez vous donner des faits réels au lieu d’inventions pures et simples.

            "installation de distributeurs automatiques (souvent inutilisables), tarifs incompréhensibles et bien sur réductions drastiques du personnel. Dans une société de service, sans le personnel adéquat, pas de qualité de service ! "

            Je peux vous assurer que du personnel, nous en avons plus qu’il n’en faut. Il y a des surreffectifs importants à la SNCF, bcp de gens sont sur des taches peu ou pas utiles.

            "Hurlevent, cadre privilégié et non roulant vous défendez l’indéfendable dans tous les post qui critiquent à juste titre les errements de la SNCF, vous menez un mauvais combat et dans le mauvais camp. "

            Vous êtes manifestement prisonnier de votre idéologie. Je ne mène pas un quelconque "combat", j’essaie juste de démontrer la bêtise de vos propos. Et je ne pense pas qu’il y ait de bon ni de mauvais camp. Ni que ce soit à vous de désigner quel est le bon, et quel est le mauvais camp.


          • SALOMON2345 13 août 2008 19:00

            La SNCF file à l’anglaise (questionnez un revenant de l’ile, vous serez surpris de ce qui nous attend), elle fait maintenant des bénéfices triomphant que l’Etat ponctionne immédiatement ! Effectivement, si tu sépares le gras du maigre - le non rentable du rentable - il est alors facile de gérer, c’est comme de ne pas payer ses fournisseurs...
            Malgré toutes les critiques qu’elle reçu dans le passé, la SNCF et ses personnels - hors grèves - jouissaient d’une réputation de sérieux, de ponctualité, bref, on pouvait sur tout le territoire avoir confiance. Hier nous étions des "usagers" qui arrivaient à l’heure, aujourd’hui nous sommes des "clients" qui attendons le train sans être certain d’arriver...
            Il y a des types à la SNCF - disait-on et comme pour les routes - qui ont le complexe de l’aviation et le TGV, ce splendide train, leur donne du galon : ils sont des "ingénieurs" respectables qui ne veulent plus "s’emmerder" avec l’irrigation ferroviaire du territoire et "les congés payés" gâchent leurs existences : ça rapporte pas !
            Dans ma gare de province (sur PARIS-TOULOUSE) - avant qu’elle ne soit fermée comme beaucoup d’autres et d’invoquer ensuite le peu de fréquentation pour fermer la ligne - l’herbe pousse sur les voies ce qui est une première !
            Après la poste, les impôts, le tribunal, la caserne, l’hopîtal puis l’école...la gare a du mouron à se faire mais dès l’instant ou Marseille est à 3 h de Paris...vous vous rendez-compte de l’exploit et du progrès.....pour ceux qui habitent Limoges ou ailleurs ?
            Si Henri Vincenot voyait cela il foutrait le feu à St Lazare (siège des bureaux des milieux autorisés comme le disait Coluche) ou à l’Elysée... A ce sujet et si ma mémoire est juste il me semble que c’est sous Juppé II que les trains furent juridiquement séparés des gares et rails (SNCF et RFF).


            • Parpaillot Parpaillot 13 août 2008 19:39

              @ SALOMON2345 :

              "Si Henri Vincenot voyait cela il foutrait le feu à St Lazare ..."

              Henri Vincenot cet ancien cheminot, c’est vrai qu’il nous manque avec son bon sens ! Cela me donne envie de relire "La billebaude" ...
              Cordialement !


            • Marc Bruxman 13 août 2008 20:01


              Il y a des types à la SNCF - disait-on et comme pour les routes - qui ont le complexe de l’aviation et le TGV, ce splendide train, leur donne du galon : ils sont des "ingénieurs" respectables qui ne veulent plus "s’emmerder" avec l’irrigation ferroviaire du territoire et "les congés payés" gâchent leurs existences : ça rapporte pas !


              Non non ! Les TGV sont en moyenne très bien remplis et donc rentables. Ces types comme vous les appelez ne cherchent donc qu’a faire un service qui rendra effectivement service au plus grand nombre. Pour les services régionaux, à part dans les très grandes agglomérations, la voiture est souvent plus rapide que le train. Et donc personne ou presque ne le prends.

              Dans ma gare de province (sur PARIS-TOULOUSE) - avant qu’elle ne soit fermée comme beaucoup d’autres et d’invoquer ensuite le peu de fréquentation pour fermer la ligne - l’herbe pousse sur les voies ce qui est une première !

              En effet le budget manque pour entretenir à cause en partie du gouffre que représentent les TER. Cela dit on ne peut pas dire que l’état se désengage de Paris-Toulouse puisque une LGV est prévue et sera terminée avant 2020. Dés 2013 vous aurez déja la LGV intégrale jusqu’à Bordeaux puis la construction de Bordeaux Toulouse démarrera.

              Après la poste, les impôts, le tribunal, la caserne, l’hopîtal puis l’école...la gare a du mouron à se faire mais dès l’instant ou Marseille est à 3 h de Paris...vous vous rendez-compte de l’exploit et du progrès.....pour ceux qui habitent Limoges ou ailleurs ?

              Et bien dans le cas de Limoges justement :
              http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_à_grande_vitesse_Poitiers-Limoges

              Grace à ca, Paris <-> Limoges en 2 Heures.

              Les projets de lignes de TGV pourraient aller beaucoup plus vite si ils n’étaient pas freinés par des dépenses de lignes non fréquentées. Et effectivement, il y aurait alors moyen de parfaire la désserte vers les villes moyennes et les capitales européennes proches. Trajets actuellement faits en bagnole parce que si c’est pour prendre le train classique, la bagnole va souvent plus vite et est pratique sur place.

              A ce sujet et si ma mémoire est juste il me semble que c’est sous Juppé II que les trains furent juridiquement séparés des gares et rails (SNCF et RFF).

              Ben ca c’est juste pour séparer l’infrastructure par définition unique (chaque compagnie privée ne va pas construire SES rails) et permettre la concurrence.

              Parce que pourquoi ca merde en angleterre ? Justement parce qu’ils ont privatisés comme des glands et laissés des monopoles locaux se constituer en ne séparant pas le rail du transport. Résultat on passe d’un monopole à un monopole avec des actionnaires en plus à goinfrer. Alors que le but c’est d’avoir de la concurrence.


            • hurlevent 13 août 2008 20:34

              "elle fait maintenant des bénéfices triomphant que l’Etat ponctionne immédiatement ! "

              Oui, et c’est tant mieux. Je suis cheminot à la SNCF et je préfère être dans une boite qui gagne de l’argent plutot que dans une boite qui perd de l’argent. Contrairement à ce que vous écrivez, seuls 15% environ des bénéfices ont été reversés à l’Etat (normal, c’est lui l’actionnaire).

              "Effectivement, si tu sépares le gras du maigre - le non rentable du rentable - il est alors facile de gérer, c’est comme de ne pas payer ses fournisseurs... "

              L’infrastructure a été séparée du reste tout comme les aéroports sont séparés des compagnies aériennes et les routes sont séparées des compagnies de transport routier. C’est pareil pour le rail. Notez cependant que RFF perçoit des péages de la SNCF et des autres compagnies ferroviaires qui utilisent le réseau.

              "Hier nous étions des "usagers" qui arrivaient à l’heure, aujourd’hui nous sommes des "clients" qui attendons le train sans être certain d’arriver... "

              Sans être certains d’arriver ? Voûs êtes sûrs de ne pas en faire trop là ?

              "Il y a des types à la SNCF - disait-on et comme pour les routes - qui ont le complexe de l’aviation et le TGV, ce splendide train, leur donne du galon : ils sont des "ingénieurs" respectables qui ne veulent plus "s’emmerder" avec l’irrigation ferroviaire du territoire"
               
              Je vois pas pourquoi on s’empêcherait d’augmenter la vitesse des trains grace au TGV sous prétexte qu’il existe des lignes régionales. Le TGV représente un progrès certain. Il permet de relier plus vite deux villes éloignées. Et cela rend l’avion d’autant moins intéressant. Des millions de personnes utilisent le TGV et en sont très satisfaits.

              "Dans ma gare de province (sur PARIS-TOULOUSE) - avant qu’elle ne soit fermée comme beaucoup d’autres et d’invoquer ensuite le peu de fréquentation pour fermer la ligne - l’herbe pousse sur les voies ce qui est une première ! "

              Je vois pas l’intérêt de maintenir des arrêts grande ligne s’il n’y a personne qui monte ou qui descend. N’oublions pas que pour un arrêt de 2 minutes, c’est au total 5 minutes qui sont perdues (en raison du temps d’accélération et de décélération). Est-ce que ça vaut la peine de s’arrêter dans toutes les petites gares de Paris-Toulouse juste pour satisfaire une poignée de personnes ? En augmentant les temps de parcours, on dégoute les clients de prendre le train. Au total, maintenir des arrêts dans des gares très peu fréquentées fait baisser le nombre de personnes utilisant le train.

              "vous vous rendez-compte de l’exploit et du progrès.....pour ceux qui habitent Limoges ou ailleurs ? "

              Faut-il arrêter tout progrès ferroviaire sous prétexte que les Limougeaux ne sont pas satisfaits de leurs desserte ferroviaire ? Pourriez vous mettre en rapport la population de Limoges comparée à celle de Marseille ?


            • SALOMON2345 14 août 2008 12:32

              RENTABLE OU PAS RENTABLE AU LIEU DE UTILE OU INUTILE !!!
              Plusieurs dogmes nourrissent les pensées, développées ici et là : rentable ou pas rentable !

              - l’Armée Française est-elle rentable (sauf pour les Dassault et ses collègues) sans le secours d’alliés - bienvenus lorsque ça craint - et dont on rembourse les « frais » durant des décades ? Elle devient rentable, dans la mesure où elle nous aide à la victoire. Mais avec ses « très chers alliés », elle demeure encore moins gratuite qu’imaginé !

              - l’Ecole est-elle rentable ? Oui, puisqu’elle instruit et forme en partie, des « êtres » qui apporteront in fine, force et intelligence au progrès collectif (le gros mot).

              - La Poste de Magnac-sur-Cher doit-elle demeurer ouverte pour les quelques habitants encore vivants lesquels peuvent bien prendre leur vélo, tout de même, pour aller poster où recevoir leur courrier ; à 80 ans, ces gens de la campagne sont bien costauds et peuvent bien parcourir les quelques kilomètres montagneux aller-retour : ça ne va pas les tuer, tout de suite ?

              - Pour les casernes, tant pis pour les villes, elles n’ont qu’à chercher du pétrole, peut-être trouveront-elles des idées pour s’en sortir (comme le suggérait un ancien président)

              - Un juge se déplaçait hier au TGI, demain, ce sont 1000 justiciables qui feront le voyage vers le Juge, nouvellement muté, regroupée la photocopieuse : ça c’est du progrès, pour le budget mais pas pour les citoyens !

              - La péréquation - dans des temps moins sauvages aujourd’hui qualifiés d’arriérés, contraires à cet esprit de modernité, de réforme à la hache sans égard pour rien ni pour quiconque – était d’essence solidaire. Le territoire et tous ses citoyens recevaient moyens et services, irrigation intelligente que des hommes insoupçonnés « d’infection marxiste » - Napoléon 1er, Napoléon III, puis de Gaulle - eurent la volonté d’imposer, ceux-ci ayant de surcroît le sens de l’intérêt général ou plutôt du bien commun !
              Pour résumer, la notion de service public tombe devant les ordinateurs, depuis que l’on clone et mélange la gestion humaine avec de la gestion commerciale. Les p’tites postes fermées, c’est mieux pour les futurs actionnaires, les p’tites gares aussi, quand l’Etat vendra ses TGV et ses Grandes gares des Grandes Villes, pleines de monde et chaque jour un peu plus, terminé la vie aux champs ; les p’tits TGI, pareil, les voleurs seront partis eux aussi dans les mégalopoles. Les p’tites écoles, dans des villes de vieux, vous n’y pensez pas ? Et les p’tits hôpitaux iront avec….dehors ! Foutez moi donc tout çà à la corbeille, pardon à la poubelle, yzavéka habiter les grandes villes, m’enfin tous ces ploucs, et nos économies d’échelles alors, ils s’en foutent et pour eux,ya qu’les vaches qui comptent ! Qu’ils paient la CSG, le CRDS, la dette SNCF, tous les impôts et s’ils ne sont pas contents : qu’ils déménagent dans nos banlieues, les RER ne manquent pas ! Et vivent les jachères, vive l’ENA et le sapeur Camembert.
              CONCLUSION

              - J’invite tous les libéraux ayant mal lu la doctrine sur le libéralisme politique - qu’ils confondent ou font semblant avec le renard libre dans le poulailler – d’aller voir sur le NET la vidéo portant sur la privatisation de « l’EDF Américain » : s’ils sont honnêtes, intellectuellement s’entend, ils ne pourront plus alors confondre la liberté formelle d’avoir un couteau avec la liberté sans borne de le planter dans le dos de qui t’emmerde !
              Sur terre, il y a des gens bien et quelques salauds dont le verbe habile masque la sauvagerie : CQFD…





            • Emile Red Emile Red 14 août 2008 12:54

              Parfaite analyse Salomon.

              Nous ne sommes que de la racaille rustaude, le milieu rural ne vaut aucune messe, et certainement pas à Lourdes.


            • SALOMON2345 14 août 2008 15:06

              Si Paris-Marseille en train rapide est important, QUID des autres régions entièrement délaissées. Entendre dire que maintenir un service public à quelques personnes vivant loin de cet axe privilégié devient inutile est insupportable ! Un creusois ou berrichon qui contribue à ce splendide TGV rodanien à de quoi gémir dès qu’on l’invite, faute de train ... à reprendre son vélo s’il n’a pas de bagnole !
              Imaginons, dans le METRO, la ligne Vincennes Neuilly qui n’aurait plus que pour seules stations Chatelet puis Franklin Roosevelt, pour aller plus vite de Vincennes à Neuilly : que penseraient alors les parisiens voyant passer les rames sans s’arrêter, pour quelques sous économisés ? Qui préside à ces choix et au nom de quelle légitimité ? ON recrée des zônes dans notre pays ?
              Avant la guerre, les Cies privées de Chemins de Fer firent faillite.
              En 1938, l’Etat, toujours lui quand il y a le feu quelque part, eteignit l’incendie financier en privatisant ces "géants de l’industrie" et leur sauva ainsi la mise, chacune récupérant au passage, et malgré leur bérézina, un peu (beaucoup) de blé.
              En 1978, la sidérurgie également sauvée par l’Etat, ses actionnaires d’alors - tandis que les fonds publics réglaient factures en retard, dettes et impayés - recurent cependant des dividendes (lire à ce sujet le Canard Enchaîné de l’époque).
              En conclusion, et malgré les dénégations ou arguties irrecevables de certains, dans notre pays, on nationalise bien les pertes et privatisons toujours les bénéfices...voyez les autoroutes dont l’Etat se prive des recettes sans en comprendre le sens, jusqu’au jour où il faudra changer le macadam, alors là...au secours Bercy !
              Il en sera de même lorsqu’il faudra changer poteaux et lignes EDF (bientôt revendues au pote Bouygues), puis les tuyaux de flotte aux Communes que Vinci et autres marchands d’eaux refuseront de payer, invoquant alors : "Nous on vend de l’eau et pas des tuyaux, d’abord, ils étaient pas consignés, alors.... !"
              Un autre exemple de nos courageux investisseurs : les collectivités publiques financent l’installation d’antennes téléphoniques au profit de qui : des abonnés... baratinent Orange, SFR, BOUYGUES et toute cette bande de braves gens ? Moi je soutiens que c’est à l’avantage de ces compagnies - ce qu’elles masquent - et s’habillent en capitaines d’industries, dieux sans lesquels le monde serait mort, ne cessent-ils de chanter sur toutes les ondes et papiers journaux !
              Les grands transporteurs routiers - dans le même ordre d’esprit - ne se développent que grâce au réseau routier, PAYÉ par la communauté sans laquelle ils ne demeuraient (tout juste) que de simples artisans...locaux !
              Je crois qu’il est temps de changer la messe, d’abandonner le latin (pardon, l’anglo américain), et parler le français, avec tout ce que contient de symboliquement fort ce mot : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE....ET SOLIDARITE !!!


            • Emile Red Emile Red 15 août 2008 10:39

              Je réïtère, je plussoie et j’applaudis des deux mains et des deux pieds qui me sont bien utiles pour atteindre la première gare à 25 bornes où un TGV sur six daigne s’arrêter 1 minute.

              La petite reine n’a de champions que ruraux et ça se comprend si bien.... Pourtant les rois de la "pédale" économique sont bien citadins.

              Bientôt les villageois auront du 8M internet, la TV sera pour plus tard, pendant ce temps on fournit déjà du 100M aux citoyens de première classe que sont nos urbains choyés. 


            • Marc Bruxman 13 août 2008 19:42


              Ainsi, la dette de RFF n’a pas cessé d’augmenter sous l’effet conjugué des choix d’investissement au profit exclusif du TGV et de la défaillance chronique des contributions de l’Etat.

              Ben pas vraiment vu que le TGV est le seul produit rentable de la SNCF. Les investissements en matiére de TGV ont donc une chance d’être remboursés, eux...

              Après en matiére d’entretien, on paie justement le maintient de beaucoup de lignes quasiment pas fréquentées. Il y a peu de chances que vous lecteur d’AV soyez utilisateur de l’une de ces lignes vu que la stat c’est 40% des lignes qui receuillent 10% du traffic ferroviaire. Autrement dit, on parle bel et bien de lignes désertes. Mais qu’elles soient utilisées ou non l’entretien coute... La question est : doit on vendre un billet de train 10 € quand le cout du voyage est proche de 100 € et qu’il serait plus rentable de filer une Logan aux utilisateurs réguliers ?

              Si on fermait d’un coup les lignes plus vides, on aurait de quoi lancer un grand programme de restauration et de construction pour certaines lignes existantes déja saturées en voyageurs.

              Exemple : La LGV Paris <-> Lyon est actuellement saturée. Or demain, Le Lyon Turin Ferroviaire sera une réalité avec a plus long terme l’idée de la prolonger vers les Pays de l’est. Cela implique qu’il va falloir probablement doubler la LGV Paris <-> Lyon pour avoir un service de qualité. Service qui lui profitera chaque année à des millions de voyageurs.




              • hurlevent 13 août 2008 20:43

                Vos remarques sont judicieuses, mais mérites quelques précisions.

                "Ben pas vraiment vu que le TGV est le seul produit rentable de la SNCF. Les investissements en matiére de TGV ont donc une chance d’être remboursés, eux... "

                Le TGV est le plus rentable, mais n’est pas le seul. Les trains grandes lignes, les gares sont rentables. Le trafic TER est équilibré pour une raison que j’explique plus bas.

                "La question est : doit on vendre un billet de train 10 € quand le cout du voyage est proche de 100 € et qu’il serait plus rentable de filer une Logan aux utilisateurs réguliers ? "

                Vous mettez le doigt là où ça fait mal. Il faut toutefois rappeler que ce sont les régions qui gèrent le trafic régional. Sans le financement des régions, le trafic TER serait largement déficitaire. Ce qui se passe, c’est que ce sont les régions qui décident quelles sont les lignes à exploiter, avec quelles fréquences et quels matériels roulants. Elles peuvent décider de remplacer une ligne ferroviaire par un bus ou vice-versa. Elles peuvent également choisir quelle compagnie ferroviaire exploite quelle ligne. Depuis 2006, rien n’empêche une région d’attribuer une ligne à une autre compagnie que la SNCF ( comme le STIF le fait en Ile de France avec la RATP, la région PACA en Corse avec les CFC, etc...)


              • Forest Ent Forest Ent 13 août 2008 22:39

                Une autre précision :

                "la dette de RFF n’a pas cessé d’augmenter sous l’effet conjugué des choix d’investissement au profit exclusif du TGV et de la défaillance chronique des contributions de l’Etat" - "le TGV est le seul produit rentable de la SNCF. Les investissements en matiére de TGV ont donc une chance d’être remboursés, eux..."


                Les premières LGV - construites sur des axes à fort trafic - rapportent des sous en exploitation à la SNCF, mais elle n’a pas la charge de l’investissement, transférée à RFF comme le dit l’article. Au global c’est à peu près équilibré. Mais plus on construit, moins ce le sera, car on va vers des axes à trafic moindre. Il n’y a aucune chance de jamais amortir la LGV actuellement en construction, Dijon-Mulhouse, lancée pour récompenser l’Alsace d’être la seule région de droite. Quand aux LGV suivantes, elles devraient être construites en "Partenariat Public-Privé", c’est à dire que le contribuable se fera allègrement tondre sur le principe "recettes privées - pertes publiques ".


              • Forest Ent Forest Ent 13 août 2008 22:44

                Et aussi :

                demain, Le Lyon Turin Ferroviaire sera une réalité

                Je miserai plutôt sur après-après-après-demain. C’est un tunnel plus long que celui sous la Manche, et desservant des zones beaucoup moins denses. A vue de nez, sachant que Eurotunnel a carbonisé environ 15 milliards il y a 15 ans, je dirais que le LTF, s’il était fait aujourd’hui, carboniserait environ 25 milliards. Je ne vois pas qui va les payer.


              • hurlevent 13 août 2008 23:23

                "LGV actuellement en construction, Dijon-Mulhouse, lancée pour récompenser l’Alsace d’être la seule région de droite."
                 
                Enorme ! Jamais vu autant de mauvaise foi.

                "Quand aux LGV suivantes, elles devraient être construites en "Partenariat Public-Privé", c’est à dire que le contribuable se fera allègrement tondre sur le principe "recettes privées - pertes publiques ". "

                J’ai pas compris comment il pourrait y avoir des "recettes" sur une ligne qui ne peut être amortie.

                Après, si les entreprises privées font tout de même des bénéfices, je vois pas où est le problème. Du moment que l’on a une infrastructure qui fonctionne.


              • Marc Bruxman 14 août 2008 02:11

                Non Dijon Mulhouse ce n’est pas ce que vous dite. La ligne a deux intérêts :

                • Le premier, franco-français pour améliorer la desserte Lyon - Strasbourg qui sont deux grandes villes et que ce moyen de transport va rapprocher. D’autant que Strasbourg est une ville plutot dynamique en ce moment. (et Lyon bon ben c’est juste la deuxiéme ou troisiéme ville de France selon comment on compte). De même vous ferez Marseille Strasbourg en 3H ! ! !
                • La seconde importante à l’heure de l’europe c’est d’améliorer les liaisons entre la France et l’Allemagne ainsi que les liaisons France Suisse.
                Plus d’infos ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/LGV_Rhin-Rh%C3%B4ne

                Bref depuis le temps qu’on rale que les transports de province à province sont tout pourris en France, on ne va pas reprocher au gouvernement de les améliorer. En plus ca va permettre d’éviter des voyageurs en correspondance à Paris et de décharger les gares parisiennes de traffic inutile. (Et ce n’est pas comme si elles n’étaient pas déja saturées).
                A terme, une transversale Est Ouest est également à l’étude pour faire un truc genre Lyon Bordeaux en TGV sans passer par Paris. La encore, ca sera quand même super bien et puis du coup, vous pourrez faire Bordeaux Turin rapidement quand le LTF sera opérationnel.



              • Forest Ent Forest Ent 14 août 2008 04:20

                @ hurlevent

                Enorme ! Jamais vu autant de mauvaise foi.

                Oui, moi aussi j’ai trouvé ça énorme quand ça a été annoncé.

                J’ai pas compris comment il pourrait y avoir des "recettes" sur une ligne qui ne peut être amortie.

                Avec une subvention puis des péages garantis. Renseignez-vous sur les PPP, ils en valent le coup.

                @ Bruxman

                Depuis le temps qu’on rale que les transports de province à province sont tout pourris en France, on ne va pas reprocher au gouvernement de les améliorer.

                Je ne reproche pas, je dis que ça ne gagnera pas de sous. Mais on peut décider de faire des infrastructures pas rentables, ça a un sens. Et je dis que celle-là a été faite avant d’autres plus tentantes pour des raisons politiques. De toutes façons, toutes les LGV sont politiques : Paris-Lyon (Barre, Lyon), Paris-Lille (Maurois, Lille) Madrid-Séville (Gonzales, Séville), etc ...

                Vous pourrez faire Bordeaux Turin rapidement quand le LTF sera opérationnel.

                Vous n’en démordez pas. smiley Je regrette d’être trop vieux pour voir le projet enterré après 30 ans d’avant-projet.


              • Forest Ent Forest Ent 14 août 2008 04:28

                Et puis plus généralement, construire des infrastructures, ça peut être bien, mais il ne faut pas dire en même temps que les caisses sont vides, parce qu’à 20 millions du kilomètre ... Vous allez me dire que ça fait travailler des gens, mais ça fait surtout des bonnes marges chez Bouygues.

                Une autre preuve du fait que les LGV sont politiques : juste avant les régionales 2004, Raffarin avait promis une LGV Poitiers-Limoges (! !!). Comme Limoges a élu Royal, il a lancé Dijon-Mulhouse. Faut pas se biler, c’est comme ça depuis 170 ans.


              • Marc Bruxman 14 août 2008 11:39

                Et puis plus généralement, construire des infrastructures, ça peut être bien, mais il ne faut pas dire en même temps que les caisses sont vides, parce qu’à 20 millions du kilomètre ... Vous allez me dire que ça fait travailler des gens, mais ça fait surtout des bonnes marges chez Bouygues.

                Ben si, y’a une différence entre une dépense pour du social (tu files le fric au rmiste et c’est claqué) et la construction d’une LGV qui va avoir des répercussions économiques sur plus d’un siécle. C’est pas exactement la même chose.

                C’est comme pour un ménage, il y a une différence entre investir à long terme pour un logement (faire un crédit pour ca n’est pas génant) et faire des cofidis pour pouvoir se payer le dernier plasma qui sera mort dans moins de 5 ans et dévalué de moitié dans 2. Faire du social, c’est faire du cofidis, construire des infrastructures c’est investir. Et c’est sans compter qu’on peut faire des partenariats public / privé voir des concessions.

                Après tu rajoutes le temps gagné par les hommes d’affaires sur leurs trajets, la mise en valeur de certains sites touristiques et le bilan de tout cela devient très positif.

                Une autre preuve du fait que les LGV sont politiques : juste avant les régionales 2004, Raffarin avait promis une LGV Poitiers-Limoges ( !!!). Comme Limoges a élu Royal, il a lancé Dijon-Mulhouse. Faut pas se biler, c’est comme ça depuis 170 ans.


                Ca c’est pas faux, mais Poitiers-Limoges est toujours dans les livres de RFF et sera utile à long terme. Je pense cela dit qu’en dehors de toute considération politiques, le Dijon-Mulhouse du fait des liaisons GV entre Lyon et Strasbourg sera plus profitable dans l’immédiat.


              • Forest Ent Forest Ent 14 août 2008 16:45

                @ Bruxman

                la construction d’une LGV va avoir des répercussions économiques sur plus d’un siécle

                Bonnes ou mauvaises. Toutes les lignes que tu proposes de fermer plus haut ont été construites il y a 110 ans par décision politique. Un état peut comme tout le monde faire de bons ou de mauvais investissements.

                le Dijon-Mulhouse du fait des liaisons GV entre Lyon et Strasbourg sera plus profitable dans l’immédiat.

                GV dans l’immédiat ? Il faudra toujours aller de Lyon à Dijon et de Mulhouse à Strasbourg ...


              • TSS 14 août 2008 13:39


                En effet le budget manque pour entretenir à cause en partie du gouffre que représentent les TER. Cela dit on ne peut pas dire que l’état se désengage de Paris-Toulouse puisque une LGV est prévue et sera terminée avant 2020. Dés 2013 vous aurez déja la LGV intégrale jusqu’à Bordeaux puis la construction de Bordeaux Toulouse démarrera.

                à ducon@ bruxman

                quand on parle de Paris- Toulouse c’est par Orléans-Limoges -Cahors-Montauban(Paris Austerlitz) et non

                pas par Bordeaux !!

                c’est cette ligne qui est abandonnée(Souillac entre autre)et la région avec ,mais qu’en a t’on à foutre(à part

                les vacances)



                • effet de Fœhn effet de Fœhn 14 août 2008 16:16

                  Merci pour vos éminents commentaires. Ils sont d’autant plus instructifs pour moi que je viens d’écrire ici mon premier article. Je sens d’ailleurs que je vais prendre plaisir à renouveller cette expérience.

                  Cependant, je voudrai bien pouvoir améliorer mon ouvrage la prochaine fois. Par exemple, je ne maîtrise pas encore complètement les règles éditoriales, si tant est que j’ai su les trouver au détour des pages de ce site. Ainsi, je ne sais pas comment contacter le groupe des administrateurs pour leur adresser une demande de modification. Car si j’ai bien lu la consigne :

                  "Lorsqu’un article est publié en ligne, seuls les administrateurs peuvent le modifier. Son auteur doit donc demander à un administrateur s’il veut y porter des corrections."

                  ... il me suffit de solliciter un administrateur. Jusque là, très bien ; mais comment le contacter ?

                  Or il se trouve que j’ai souhaité illustrer mon article au moyens de 3 images sous copyright (2 appartenant à la SNCF, la troisième extraite du site http://concevable.net/blog). Or, ces trois images ont été intégrées à mon article sans que les légendes que j’avais préparées à cet effet y soient associées, notamment celle des amants sur le quai de la gare de Biarritz qui est sous copyright © Convenable.

                  C’est pourquoi, j’aimerai que quelqu’un puisse me dire comment faire pour alerter un administrateur.

                  Si je suis trop aveugle pour avoir passé mon regard dix fois sur le lien approprié, veuillez bien m’en excuser et me le signaler.

                  Merci





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