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Pour une liberté d’expression totale... et une critique lucide de Dieudonné

« La liberté de publier son opinion ne peut donc être autre chose que la liberté de publier toutes les opinions contraires. Il faut, ou que vous lui donniez cette étendue, ou que vous trouviez le moyen de faire que la vérité sorte d'abord toute pure et toute nue de chaque tête humaine. Elle ne peut sortir que du combat de toutes les idées vraies ou fausses, absurdes ou raisonnables. C'est dans ce mélange que la raison commune, la faculté donnée à l'homme de discerner le bien et le mal, s'exerce à choisir les unes, à rejeter les autres. »

Maximilien de Robespierre, Discours sur la liberté de la presse, 11 mai 1791 [1].

Commençons par ce qui devrait être une évidence mais qui ne l'est manifestement pas : défendre la liberté d'expression d'une personne (ou d'une organisation) n'est pas équivalent à défendre les opinions exprimées par celle-ci. Le fait que l'on doive sans cesse le rappeler montre que l'offensive contre ce principe éminemment démocratique et progressiste – la liberté d'expression – n'est pas sans efficacité.

Croyant sans doute détenir là un argument décisif, ceux qui veulent imposer des restrictions à la liberté d'expression s'efforcent de discréditer à la fois le principe et ses défenseurs en affirmant que ces derniers sont des admirateurs plus ou moins déclarés de la personnalité controversée. C'est ce qu'on observe une fois encore avec « l'affaire Dieudonné ».

Il est probablement vrai que la plupart des gens qui défendent la liberté d'expression de l'humoriste ont de la sympathie pour son travail, ce qui peut affaiblir leur légitimité en tant que défenseurs désintéressés d'un principe. Cet avantage rhétorique dont bénéficient les partisans d'une limitation de la liberté d'expression est de la responsabilité de ceux qui, sans être des adeptes de Dieudonné, s'opposent à toute censure mais... ne le font pas savoir publiquement.

Bref, il n'y a pas assez de voix critiques sur Dieudonné qui se font entendre pour défendre son droit à s'exprimer, et donc à faire ses spectacles. Si nous perdons du terrain dans le combat pour la liberté d'expression, c'est en partie à cause de ce silence. Cessons donc de nous laisser intimider par des apprentis tyrans qui ont la République et les droits de l'homme plein la bouche mais qui ne pensent que répression et interdiction. Refusons l'inversion des positions. L'ennemi de la démocratie et de la liberté, c'est le censeur.

 

Dieudonné et Soral : la « dissidence » ambiguë et folklorique

Les extraits des spectacles de Dieudonné que j'ai vus en vidéo ne m'ont pas donné envie de m'y intéresser davantage. Je n'ai trouvé ça ni drôle, ni fin, ni pertinent. La chanson « Shoananas » m'a laissé plus que perplexe ; quant aux propos sur Patrick Cohen – un journaliste médiocre et fat –, c'est au mieux de très mauvais goût. De mon point de vue Dieudonné échoue à la fois en tant que comique et en tant que satiriste politique.

En outre, je trouve sa contribution au combat antisioniste contre-productive ; c'est même une aubaine pour les zélateurs d'Israël d'avoir un tel adversaire auquel ils peuvent assimiler les militants pro-palestiniens sérieux, c'est-à-dire ceux qui ne se complaisent pas dans une approche ambiguë et folklorique.

La proximité de Dieudonné avec la bateleur d'extrême droite Alain Soral ou avec la SARL Le Pen ne m'incite pas à le prendre au sérieux en tant qu'opposant conséquent à l'ordre établi. Le Front national est un élément-clé du dispositif d'asservissement du peuple français, un épouvantail consentant au service du système. Quant à Soral, ce sophiste fiévreux, c'est un boutiquier de la « dissidence » qui conduit dans un ghetto politique de jeunes gens crédules. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que Soral ait fait alternativement la promotion du FN et de DLR (le parti du gaulliste du dimanche Nicolas Dupont-Aignan), deux des principaux leurres du paysage politique français.

Tout ce petit monde cherche à capter le mécontentement des Français, à capitaliser – symboliquement et matériellement – sur un rejet légitime du système, pour envoyer cette colère dans une impasse.

Certains admirateurs de Dieudonné diront qu'il a pris ses distances avec Soral et le FN. Cet entretien récent avec le journaliste belge Olivier Mukuna montre au contraire qu'il les ménage soigneusement, osant à peine formuler une réserve. Je ne fais pas partie de ceux qui considèrent que, pour des raisons tactiques, il faut s'abstenir de critiquer ceux qui sont attaqués par le système. Je pense au contraire qu'il est toujours souhaitable de sortir des ambiguïtés et de critiquer ce qu'il y a à critiquer. Que chacun juge ensuite sur pièces.

Dieudonné et Soral font beaucoup de tort à la cause palestinienne en France, et plus généralement au mouvement d'opposition radicale à l'ordre établi. Businessmen de la contestation, ils contribuent au développement d'une tendance très nuisible : le manque de sérieux et de clarté en politique. Proches en cela des médias et des partis installés, ils coproduisent avec eux une pièce de théâtre grotesque et indécente, complètement inadaptée à la situation grave dans laquelle se trouve la France.

Nous pataugeons dans le n'importe quoi pendant que le chômage et la pauvreté progressent. Les sujets importants – souveraineté populaire, indépendance nationale, démocratie, paix, progrès social – sont étouffés ou ridiculisés. En première ligne dans la guerre sociale et économique menée contre le peuple, les classes populaires souffrent dans une quasi-indifférence. La détresse sociale, l'inquiétude quant à l'avenir se répandent. Le fascisme financier domine toujours malgré sa faillite morale et sa nocivité économique. Nous nous enfonçons dans une dictature euro-atlantiste belliqueuse et liberticide (guerres « humanitaires », surveillance généralisée, etc.).

Bref, il y a urgence et cela réclame du sérieux dans le combat. Le contexte est certes différent mais on imagine difficilement les membres du Conseil national de la Résistance s'adonner à la pratique de la « quenelle »...

Il est plus que temps que des forces politiques (mais aussi associatives et syndicales) réfléchies et combatives contrecarrent l'influence des clowns exaltés de la « dissidence », surtout auprès des jeunes. On ne peut évidemment pas compter sur les partis installés pour cela, ils n'ont aucunement l'intention de mettre à bas un régime dont ils profitent. Ils ne feront pas dérailler la misérable petite routine qui consiste à s'effrayer de l'influence de Dieudonné et de Soral tout en continuant à ressasser les mêmes analyses erronées, les mêmes remèdes inopérants. Il faut rompre avec cette grande fabrique à impuissance.

Cela dit, je crois que l'on surévalue souvent l'emprise du soralo-dieudonnisme ; beaucoup de gens regardent leurs vidéos pour se défouler, se griser, sans adhérer pour autant à toutes leurs divagations. Une fois la cyberfulmination terminée, ils retournent à leur vie en se contentant de pester occasionnellement contre le « mondialisme » ou le « lobby sioniste ». Avec de pareils opposants, les dominants peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Dieudonné et Soral font avec l'antisionisme ce que le FN fait avec la souveraineté nationale. Ils rendent le sujet confus et sulfureux, ce qui sert à merveille les partisans du statu quo. Les gardiens du système se servent de Dieudonné et de Soral pour neutraliser le nécessaire débat sur Israël et le sionisme, comme ils se servent du FN pour neutraliser le débat (encore plus urgent et prioritaire) sur la souveraineté populaire et l'indépendance nationale. Le stratagème est habile, le piège efficace. Il faut refuser de tomber dedans et montrer à ceux qui se laissent séduire que tout ce que le soralo-dieudonnisme parvient au fond à accomplir, tout comme le FN, c'est à pourrir et à parasiter des sujets importants.

S'agissant de la « quenelle », c'est une variante du bras d'honneur, un geste rigolard censé témoigner d'une opposition au système. Le côté vulgaire et puéril de ce signe de ralliement suffit amplement à le discréditer, inutile de le fantasmer en « salut nazi inversé » (au passage, ce n'est pas à la LICRA ou au CRIF de décider arbitrairement de l'interprétation correcte, et encore moins aux médias de la relayer sans discernement). Le fait même que l'on discoure en longueur sur la signification de la quenelle montre à quel degré d'insignifiance le débat public en est rendu.

 

Pour une liberté d'expression sans limites

Je ne chercherai pas ici à déterminer si Dieudonné est réellement antisémite ou si son goût pour la provocation le conduit à une surenchère absurde (pour garder son public, il y est presque contraint) ; je n'ai pas la capacité de sonder son cerveau. Savoir ce qu'il pense vraiment est de toute façon sans importance en ce qui concerne la défense de la liberté d'expression. En effet, même si Dieudonné passait ses journées à tenir des propos ouvertement antisémites ou à faire des lectures publiques de Mein Kampf au Théâtre de la Main d'Or, cela ne changerait rien.

La liberté d'expression doit être totale, sans aucune restriction ; elle doit s'appliquer inconditionnellement, sans considération de la nature des propos ou de l'identité des personnes qui les tiennent. Il est également important d'insister sur la différence fondamentale entre les paroles et les actes. On ne peut mettre sur le même plan une parole et sa « transposition » (plus ou moins fidèle) en acte. En dehors du cas particulier des faux témoignages, la justice ne devrait s'intéresser qu'aux actes, pas aux paroles (ou aux écrits). Admettons l'exception traditionnelle pour les appels à commettre des actes de violence contre autrui.

Citons un autre extrait du discours de Robespierre : « Les lois peuvent atteindre les actions criminelles, parce qu'elles consistent en faits sensibles, qui peuvent être clairement définis et constatés suivant des règles sûres et constantes : mais les opinions ! leur caractère bon ou mauvais ne peut être déterminé que par des rapports plus ou moins compliqués avec des principes de raison, de justice, souvent même avec une foule de circonstances particulières. Me dénonce-t-on un vol, un meurtre ; j'ai l'idée d'un acte dont la définition est simple et fixée, j'interroge des témoins. Mais on me parle d'un écrit incendiaire, dangereux, séditieux ; qu'est-ce qu'un écrit incendiaire, dangereux, séditieux ? Ces qualifications peuvent-elles s'appliquer à celui qu'on me présente ? Je vois naître ici une foule de questions qui seront abandonnées à toute l'incertitude des opinions ; je ne trouve plus ni fait, ni témoins, ni loi, ni juge ; je n'aperçois qu'une dénonciation vague, des arguments, des décisions arbitraires. » Lumineux, n'est-ce pas ?

Comment combattre efficacement une idée, une opinion ? La censure et la répression peuvent fonctionner mais alors il faut reconnaître que l'on se détourne des idéaux démocratiques et progressistes. En l'occurrence, il est plus que douteux que les attaques légales contre Dieudonné diminueront sa notoriété et la diffusion de ses spectacles. C'est le contraire qui va se produire. De nombreuses personnes ont d'ailleurs vu leurs premières vidéos du Dieudonné post-Élie Semoun à l'occasion de cette mobilisation politique et médiatique délirante. Cette « affaire » est LE sujet de conversation de ces dernières semaines.

Si l'on se place du point de vue des adversaires officiels de Dieudonné, leur action est contre-productive, ils promeuvent ce qu'ils combattent et en augmentent la popularité. C'est une fantastique opération de publicité pour Dieudonné qui se trouve ainsi renforcé dans sa position d'artiste persécuté. Si l'on avait voulu étendre le mouvement de solidarité autour du « martyr » Dieudonné et accréditer chez ses admirateurs l'idée qu'il représente un danger majeur pour le système, on ne s'y serait pas pris autrement.

Si l'on aspire à une démocratie digne de ce nom, la censure et la répression ne devraient pas être des méthodes recevables pour combattre des idées. La seule façon rationnelle et pacifique de lutter contre une opinion c'est de lui opposer des arguments, de produire une démonstration qui la contredit. Il faut faire confiance au débat et au libre examen. Il y a derrière la volonté de réduire le champ d'application de la liberté d'expression une peur du peuple, on se méfie de ses « sautes d'humeur ». Une prétendue élite qui a peur du peuple ne mérite pas de le gouverner, ni même de le conseiller. La démocratie c'est aussi cela : faire confiance à la raison et au peuple.

Robespierre encore : « L'opinion publique, voilà le seul juge compétent des opinions privées, le seul censeur légitime des écrits. Si elle les approuve, de quel droit, vous, hommes en place, pouvez-vous les condamner ? Si elle les condamne, quelle nécessité pour vous de les poursuivre ? »

Le recours à la censure et à la criminalisation de certaines opinions peut légitimement être interprété comme un manque d'assurance dans les arguments que l'on a à leur opposer. C'est une faiblesse, elle sera d'ailleurs jugée comme telle par les partisans de la personnalité décriée, ce qui renforcera leurs convictions. Contrairement à ce qui est répété à l'envi, le racisme est bel et bien une opinion avant de pouvoir être qualifié de délit. C'est une opinion qui doit certes être combattue mais par des arguments rationnels, pas par le bannissement et la répression.

Si vous avez un ami ou une connaissance qui se met à tenir des propos racistes ou négationnistes, est-il plus pertinent – efficace – de le conspuer et de l'exclure de vos fréquentations ou de chercher à le raisonner par la discussion ? La réponse est dans la question. Ce qui vaut à cette échelle vaut à l'échelle de la société. Tout le monde devrait avoir le droit à l'erreur sincère du jugement, à l'égarement des opinions (il ne s'agit évidemment pas de valoriser l'irrationalité). Une condamnation – a fortiori si elle est indélébile – est là encore contre-productive.

Il va sans dire – mais disons-le quand même – que la liberté d'expression totale dont devrait bénéficier Dieudonné s'applique également à ceux qui le soutiennent et l'admirent. S'ils expriment leur solidarité, par exemple en se faisant prendre en photo en exécutant le signe de la quenelle, ils ne doivent subir aucune sanction professionnelle ou légale. Et bien sûr ils doivent être libres de pouvoir assister aux spectacles de Dieudonné, ce qui implique que ceux-ci puissent avoir lieu... La liberté de réunion doit donc elle aussi être pleinement restaurée.

 

La nécessité de vrais débats publics... et d'une gauche combative et rationnelle

La popularité de personnes comme Dieudonné ou Soral montre que lorsqu'un sujet est occulté, que l'on interdit qu'un débat public ait lieu – en l'occurrence sur Israël et le soutien que la France et l'Union européenne accordent de fait à son régime d'apartheid –, la frustration et la colère prennent des formes outrées et grotesques. La classe politique et médiatique dominante est responsable de l'émergence de « phénomènes » comme Dieudonné et Soral. Tant qu'il sera impossible d'avoir un véritable débat sur la politique de la France vis-à-vis d'Israël, ces formes extrêmes de contestation se développeront. Mais c'est peut-être là l'objectif des chiens de garde du sionisme : intimider les Français qui désapprouvent la politique israélienne et en neutraliser toute critique sérieuse et argumentée.

Quel que soit le sujet, c'est le manque de débat loyal et ouvert qui alimente la surenchère et les excès. Au lieu de jouer aux pompiers pyromanes, les médias devraient assurer leur rôle démocratique et organiser de tels débats. De même, il est anormal que tous les partis politiques médiatisés (FN compris) soient plus ou moins sionistes. Cela ne reflète pas l'état de l'opinion.

L'hystérie autour de « l'affaire Dieudonné » est par ailleurs le symptôme d'un climat politique délétère. Il est trop évident qu'il s'agit (aussi) d'une entreprise de diversion, Manuel Valls et François Hollande espèrent ainsi donner l'impression qu'ils font quelque chose. La classe dominante ne pouvant ni ne voulant répondre aux attentes du peuple et à la détresse sociale de nombreux citoyens, elle en est réduite à osciller entre polémiques secondaires (mariage homosexuel, Dieudonné, etc.) et bourrage de mou communicationnel.

Si la gauche continue à abandonner le terrain des luttes sociales et s'accommode de la disparition de la démocratie et de la souveraineté populaire (notamment en entretenant le mythe d'une « Europe sociale »), d'une part elle ne mérite pas le nom de « gauche », d'autre part elle s'affaiblira encore. Quand je parle de gauche, je ne pense évidemment pas au PS – et à ses satellites –, qui est en fait une droite complexée.

De même, si la gauche ne se réapproprie pas le combat pour la liberté d'expression et ne cesse pas de laisser le champ libre à des défenseurs plus que suspects tels que Robert Ménard ou le Bloc identitaire, les valeurs progressistes s'estomperont, les régressions liberticides se poursuivront. La gauche doit assumer l'héritage des Lumières et retrouver pleinement sa vocation : souveraineté populaire, égalité, progrès, paix, émancipation, justice, laïcité. Aujourd'hui la gauche française est inoffensive et elle ne s'interroge pas assez sur les causes de son impuissance.

 

« La liberté d'expression doit être entière et indéfinie, ou elle n'existe pas. »

Avec Robespierre – que je paraphrase légèrement ici en remplaçant « liberté de la presse » par « liberté d'expression » –, il faut réapprendre l'évidence : défendre la liberté d'expression des personnes avec qui on est en désaccord, c'est défendre sa propre liberté d'expression. Plus la défense est inconditionnelle, tous azimuts, plus le principe est protégé contre les attaques réactionnaires.

Si la liberté d'expression se réduit à la liberté d'exprimer les idées que l'on approuve, elle n'a plus de sens. On laisse alors la voie ouverte à des interprétations, à des exceptions. Lorsqu'on admet qu'il puisse y avoir de telles exceptions, qu'une limitation de la liberté d'expression est souhaitable, où s'arrête alors le processus de « détricotage » de ce principe salutaire ? Jusqu'où ira le travail de sape ?

Donc, oui, la liberté d'expression doit être totale. C'est le progrès, c'est la raison qui l'exigent. Cela implique qu'il faut aussi abolir les « lois mémorielles » (loi Gayssot, etc.). De même qu'il n'a pas à fixer la vérité scientifique, l'État ne doit pas légiférer sur la vérité historique et criminaliser certaines thèses, même lorsque celles-ci semblent absurdes ou scandaleuses. C'est faire un bien grand honneur à Robert Faurisson et aux autres négationnistes que de concevoir des lois spécialement pour eux. Soyons chomskyens ! Et robespierristes !

Terminons en citant une dernière fois le génial discours du citoyen Robespierre : « Priver un homme des moyens que la nature et l'art ont mis en son pouvoir de communiquer ses sentiments et ses idées, pour empêcher qu'il n'en fasse un mauvais usage, ou bien enchaîner sa langue de peur qu'il ne calomnie, ou lier ses bras de peur qu'il ne les tourne contre ses semblables, tout le monde voit que […] cette méthode est tout simplement le secret du despotisme qui, pour rendre les hommes sages et paisibles, ne connaît pas de meilleur moyen que d'en faire des instruments passifs et de vils automates [2]. »

 

Laurent Dauré

 

Notes

[1] Robespierre a prononcé ce remarquable discours à la Société des Amis de la Constitution, dont il était membre. Ce n'est pas trahir sa pensée que d'étendre à la liberté d'expression en général ce qu'il dit sur la liberté de la presse ; il précise d'ailleurs dans le même discours que « la liberté de la presse ne peut être distinguée de la liberté de la parole ». Pour lire le texte dans son intégralité, cliquer ici.

[2] Ce texte mérite d'être lu dans son intégralité, j'indique donc de nouveau le lien. Je profite de l'occasion pour vivement recommander cette conférence.


Moyenne des avis sur cet article :  3.54/5   (52 votes)




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197 réactions à cet article    


  • bernard29 bernard29 20 janvier 2014 11:01

    Pourquoi avez vous senti le besoin impérieux de dire que votre critique de Dieudonné est « lucide ». Parce que vous voulez vous convaincre vous-même ? En conscience vous n’y croyez pas vous même peut être ?

    De fait, si vous nous parlez de liberté d’expression, liberté de réunion, de pensée, actuellement, c’est bien parce qu’il y a l’affaire Dieudonné. Or si on suit bien vos arguments sur la liberté d’expression, que je partage,  vous serez obligé de soutenir la partie « Dieudonné » dans ses procès sur le fond, sur l’interdiction de ses spectacles. Parce que si vous ne le faîtes pas, votre beau plaidoyer pour la liberté d’expression ne sera que du baratin.

    Et c’est cela la question. Vos affirmations sur Dieudonné, que vous avez bien entendu tout a fait le droit d’avoir, sont donc tout a fait mesquines dans votre article puisque vous devriez remercier Dieudonné d’avoir permis d’ouvrir le débat sur les conceptions de la liberté d’expression qui vous semblent si chères.

     Le combat pour la liberté d’expression porte aujourd’hui un nom ; Dieudonné. (que cela vous plaise ou non).

      Lire les 36 réponses ▼ (de izarn, posteriori, bernard29, Senatus populusque (Courouve), take five, Laurent Dauré, yapamordom, Onecinikiou, Janus, Luc-Laurent Salvador, Augustule)

    • Robert GIL ROBERT GIL 20 janvier 2014 11:18

      Nous savons à qui en fin de compte cette danse du ventre est destinée. Dieudonné plus Valls ça donne Le Pen à la sortie. Car, Dieudonné et le calife Soral sont des vieux tapins du borgne et de sa fille, charger de racoler en banlieue, entre deux quenelles à cent balles et un stage de survie. Tout ça à force, ça fait un petit pécule et ça fait toujours des voix pour les Le Pen. Quant à Valls, il nous refourgue sa vieille martingale mitterrandienne. Faire mousser Dieudonné, c’est faire monter le FN, et ça en temps électoral ça nous promet des belles triangulaires…hein Manuel ? Toi, on pourra dire que t’auras mouillé la chemise pour les municipales !!!!!!!

      voir : Y’ AURRA PAS DE VALLS AVEC DIEUDONNE


      • take five take five 20 janvier 2014 18:30

        Beaucoup critiquent Dieudonné sans avoir jamais suivi ses spectacles , tout comme ces communistes qui n’ont jamais lu Marx et consorts et qui veulent parler de liberté et de conscience des peuples...


      • Philippe VERGNES 20 janvier 2014 11:48

        Bonjour Laurent DAURÉ,

        Je finissais juste votre article au moment où le commentaire de Bernard29 fut posté.

        J’allais vous faire exactement la même remarque que lui au sujet de la lucidité dont vous vous targuez.

        Il va de soi que l’on ne saurait longtemps tenir une contre argumentation à votre apologie de la liberté d’expression sans finir par se montrer doctrinaire.

        De même que vous avez également raison sur l’attitude contre productive qu’a pu avoir la médiatisation de cette affaire si l’on se place du côté de ses opposants. Mais concernant le cas Dieudonné, votre lucidité est très sérieusement voilée par tous les tenants de cette affaire dont vous ne tenez absolument pas compte. A ce sujet Hannah ARENDT avait pu écrire dans son livre La crise de la culture : « Les faits sont les matières des opinions, et les opinions, inspirées par différents intérêts, et différentes passions, peuvent différer largement et demeurer légitimes aussi longtemps qu’elles respectent la vérité des faits. La liberté d’opinion ets une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-
        mêmes qui font l’objet du débat. »

        Or quels sont les faits que vous éludez dans votre opinion sur Dieudonné ?

        D’abord il y ceux-ci : Dans le cœur de Dieudonné... (lire également les quelques commentaires).

        Ensuite, il y encore ceux d’une affaire dont je viens juste de proposer un article à la modération : Affaire Dieudonné - La décision du Conseil d’Etat fait (déjà) jurisprudence dont je viendrais remettre le lien s’il est publié.

        Ajouter à cela tout ce que l’on ignore encore, et vous pourrez comprendre qu’il vous est impossible de juger correctement le combat de Dieudonné de part les arguments que vous exposez ici.

        Pire encore, dans cette histoire, votre aveuglement (déni ?) fait le jeu des dictateurs contre lesquels lutte Dieudonné dont l’engagement va bien au delà de ce que vous montrez.

        Si cela vous intéresse vraiment, je mettrais des liens à étudier sous votre propre article pour que vous puissiez vraiment vous faire une opinion sur la base de faits que l’on ne peut plus nier. A moins que votre billet ne soit qu’une énième tentative de plus pour semer le trouble et la confusion tout en prétendant éclaircir la situation comme n’a de cesse de le faire Robert GIL ci-dessus dont les œillères qu’il porte le rend totalement complice du système qu’il prétend combattre.

        Lire la suite ▼
          Lire les 11 réponses ▼ (de izarn, bernard29, Laurent Dauré, Onecinikiou, Philippe VERGNES)

        • Maître Yoda Castel 20 janvier 2014 12:05

          Vous accordez à Dieudonné le droit de s’exprimer, mais vous n’acceptez pas son talent. Or, l’un ne va pas sans l’autre, le talent justifie le droit à l’expression.
          Je redécouvre Dieudonné depuis son interdiction et, contrairement à Bedos, il me fait marrer jusqu’au bout. L’autodérision est une arme puissante contre tout ce pouvoir qui se prend au sérieux.

            Lire les 6 réponses ▼ (de Laurent Dauré, Maître Yoda)

          • pens4sy pensesy 20 janvier 2014 12:18

            Je suis d’accord, qu’on aime ou pas Dieudonné, que chacun puisse s’exprimer.
            Perso, j’aime ses sketch, il me fait rire comme personne d’autre, je n’y vois pas de racisme ni de trucs nauséabonds, c’est drôle, point barre.
            L’interdire est glauque.
            C’est comme la preuve de ce qu’il dénonce.
             


            • BAKOYE 20 janvier 2014 12:52

              Voici donc un Monsieur qui avoue n’avoir vu aucun spectacle complet de Dieudonné. Seulement des extraits. Mais ça lui suffit pour se forger une opinion définitive sur l’humoriste. Je n’appelle pas cela de l’objectivité. Dieudonné est ostracisé parce qu’il dénonce des travers. Le dernier en date concerne la pédophilie des Puissants. Il ne fallait pas qu’on en parle alors ils ont sorti la batterie lourde pour le faire taire ... à tout jamais. Echec ! Mais il n’est que momentané. Alors n’affaiblissez pas le combat de Dieudonné en croyant ainsi mieux vous mettre en position de défendre la liberté d’expression. 


              • Laurent Dauré 20 janvier 2014 19:29

                J’ai vu suffisamment d’extraits pour me faire une opinion et ce que j’ai vu (et lu) ne m’a pas donné envie d’aller plus loin. Ça ne m’amuse pas, voilà tout, et je trouve ça souvent poussif et vulgaire (j’ai trouvé la dernière vidéo - « Asu Zoa - Premières dates !! » - particulièrement nulle).

                Je ne vais quand même pas me forcer à regarder l’intégralité du corpus humoristique de Dieudonné pour faire plaisir à ses fans...

                Encore une fois, l’évaluation du talent de Dieudonné est de très faible importance. C’est pourquoi il n’en est quasiment pas question dans mon article.


              • Loiic16 21 janvier 2014 13:30

                Ce que vous ne comprenez pas vous, c’est que l’enjeu n’est pas là...
                Cet article présente une posture intellectuelle qui a vocation à défendre la liberté d’expression de tous, quoique l’on dise... Que ce doit celle de Dieudonné, de Le Pen, de Besancenot, ou du citoyen lambda que l’on n’entend jamais non plus.

                Pour defendre cela alors, il n’y a pas lieu de s’intéresser en profondeur au contenu du ou des discours tenu par l’intéressé... L’article pose simplement comme principe que la liberté d’expression doit être totale et pour tout le monde.

                Le fait ici que l’auteur n’apprécie pas les spectacles ou sketchs de Dieudonné renforce sa position bien plus que ca ne l’affaiblit puisque justement, bien qu’il ne soit pas en accord avec Dieudonné il est prêt, véritablement à la défendre !
                A l’inverse, et c’est ce qui dit une autre personne dans un commentaire plus haut, vous, vous donnez la liberté d’expression uniquement aux personnes dont vous avez la prétention de reconnaître le talent ou l’intelligence... Cette attitude est la même que celle employé par Valls vis à vis de Dieudonné aujourd’hui... Ne vous en déplaise !


              • Kiosk Kiosk 20 janvier 2014 12:55

                Plusieurs bonnes pistes dans cet article, mais aussi des faiblesses.

                Tout d’abord, vous confondez en une seule liberté la liberté de penser et la liberté d’expression. Elles ne sont pas assimilables.

                Nul ne peut vous interdire de penser ce que vous voulez, sauf à utiliser des méthodes par exemple médicamenteuses pour troubler votre pensée. Votre pensée est toutefois limitée par vos connaissances, vos croyances, votre vocabulaire, votre époque, votre état physique et certainement par bien d’autres choses encore. Votre pensée, tant qu’elle n’est pas exprimée par la parole, l’écrit ou le comportement ne peut faire, le cas échéant, de mal ou de bien qu’à vous seul.

                Il en va autrement de la liberté d’expression, qui est une composante de la liberté d’agir : s’exprimer, c’est une action visite, au même titre que choisir une pomme plutôt qu’une poire chez votre épicier : vous exprimez votre choix et le mettez en œuvre. C’est autre chose que se dire in petto « je choisirais bien la pomme » et de repartir les mains vides. Choisir la pomme n’est pas neutre vis à vis d’autrui. La cliente d’à côté, influencée par l’expression de votre choix, peut aussi opter pour la pomme. Et le petit révolté du coin peut s’emparer d’une poire dans l’idée de vous contrarier. Il aurait pu se passer exactement la même chose si vous aviez déclaré : « Si je prenais un fruit, ce serait une pomme ». Faire savoir ce que l’on pense n’est pas plus neutre qu’agir d’une certaine façon.

                La plupart des gens seront d’accord sur l’idée que l’on ne peut pas tout faire, qu’il y a des actes interdits, que ce soit par la loi, l’éthique, la morale, la déontologie, le tabou ou par toute autre réaction de la société en réponse à l’acte commis, tenté...
                ... ou simplement exprimé ! Si l’on dit à Robespierre qu’un type caché derrière la porte a exprimé l’intention de le tuer dès qu’il franchira le seuil, je pense que ce cher Maximilien aura une idée assez précise de ce que cela peut signifier, bien qu’il ne s’agisse pour l’heure que d’une intention exprimée et non encore réalisée (si elle doit l’être jamais !)

                Donc, on admet qu’il ne faut pas tuer, que c’est très mal de violer un enfant, de réduire quelqu’un en esclavage, d’envoyer des gens à la chambre à gaz au prétexte qu’ils sont juifs. Et l’on admettrait que quelqu’un puisse en faire l’apologie ? Y compris lorsque cette expression risque d’être suivie d’effets parce qu’elle aura convaincu des peu-pensants ou des exaltés ? Le pousse-au-crime devrait rester impuni, et il faudrait attendre le crime lui-même pour ne sanctionner que celui qui le commet ?

                Autre faiblesse de votre raisonnement : vous mettez en vrac dans le même sac une simple opinion (« j’aime pas les gens à peau verte ») et une affirmation non démontrée mais présentée comme une réalité (« les gens à peau verte appartiennent à une race inférieure »). A mettre en parallèle avec le fait qu’une vérité scientifique ne saurait être statufiée. Désolé de vous le faire savoir, mais toute affirmation concernant en particulier la nature d’une chose nécessité qu’elle soit démontrée, et c’est encore plus vrai lorsque cette affirmation est fortement susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public, de diffamer, ou de faire du tort à autrui. On ne peut pas laisser quelqu’un diffuser de tels propos, sauf à être capable de les argumenter en suffisance. (Faurisson l’a tenté et l’on a pu constater la médiocrité de son argumentaire). Ce n’est pas limiter la liberté d’expression qu’exiger qu’elle ne procède pas par affirmations gratuites. Tout le monde y gagne : l’exprimant obligé d’étayer ce qu’il dit et le contradicteur ayant alors matière à objecter.

                Autre grande faiblesse de votre texte : votre point de vue anti-sioniste, qui n’avait rien à faire ici. Tout ce que vous écrivez semble être dicté par cela, alors qu’en taisant vos préférences vous auriez pu donner dans le consensuel. Vous nous sortez d’intéressantes réflexions d’ordre général sur la liberté, et subitement on s’aperçoit que votre appel à une totale liberté d’expression pourrait bien n’être qu’une légitimation de vos idées sur le sionisme ! Quel dommage !

                Pour finir, je précise ce qu’est une quenelle : c’est un aliment petit et tout mou. Essayez de le glisser dans un fondement -y compris bienveillant - et vous m’en direz des nouvelles ! Cela signifie en clair que la quenelle est un aveu d’impuissance de la part d’individus exprimant ce qu’ils aimeraient faire à autrui si la nature ne leur avait joué un vilain tour.

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                • izarn izarn 20 janvier 2014 13:52

                  Et vous, vous confondez le mot acte avec le mot parole. Ce qui meme juridiquement n’est pas la meme chose. Certaines jurisprudences, dont celles téléguidées par Valls mélangent les deux :
                  Il y a une énorme difference entre un acte antisémite et une parole antisémite.
                  Il y a une énorme difference entre interdire un acte et interdire une parole.
                  La liberté d’expression se fonde aussi juridiquement sur cette difference.
                  Prendre une parole pour un acte c’est tout simplement de la dictature, et au bout du compte hors la loi.


                • Philippe VERGNES 20 janvier 2014 14:46

                  Bonjour Kiosk,

                  Plusieurs bonnes pistes dans cet article, mais aussi des faiblesses.

                  N’y voyez là aucune ironie de ma part : Très belle plaidoirie Me Kiosk !

                  Mais elle coimporte elle aussi des faiblesses malgré un excellent argumentaire. Chose plutôt rares de nos jours et cette rareté vaut à mes yeux tout l’or du monde. Surtout en ces temps de tromperie universelle (en référence à Georges ORWELL).

                  Tout d’abord, vous confondez en une seule liberté la liberté de penser et la liberté d’expression. Elles ne sont pas assimilables.

                  Certes, toutefois elles ont pourtant un lien de causalité indéniable que l’on ne saurait ignorer au risque d’oublier que l’une n’est que la conséquence de l’autre et donc de se fouvoyer.

                  Nul ne peut vous interdire de penser ce que vous voulez, sauf à utiliser des méthodes par exemple médicamenteuses pour troubler votre pensée.

                  Oui, ce n’est qu’un exemple, mais il en existe bien d’autres comme, par exemple, détourner le sens des mots, etc.

                  Votre pensée est toutefois limitée par vos connaissances, vos croyances, votre vocabulaire, votre époque, votre état physique et certainement par bien d’autres choses encore. Votre pensée, tant qu’elle n’est pas exprimée par la parole, l’écrit ou le comportement ne peut faire, le cas échéant, de mal ou de bien qu’à vous seul.

                  En écrivant que tant que votre pensée n’est pas exprimée par la parole, l’écrit ou le comportement, vous rétablissez le lien de causalité indissociable qui existe entre pensée et actes (l’expression verbale étant également un acte, ou noème dans la phénoménologie husserlienne). Ce qui pour certains peu justifier le fait de les assimiler. Ainsi la liberté d’opinion (ou de penser), pour tenir un langage plus juridique, est un droit INALIÉNABLE de la DUDH qui stipule clairement à son article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». Un droit également inscrit dans le marbre de notre DDHC – article 10 – et dans la Convention Européenne des Droits de l’Homme – articles 10 et 11 qui dans la hiérarchie des lois s’impose au droit français.

                  Il en va autrement de la liberté d’expression, qui est une composante de la liberté d’agir : (exemple…) Faire savoir ce que l’on pense n’est pas plus neutre qu’agir d’une certaine façon.

                  Ici, vous dissociez une nouvelle fois, les notions de liberté d’opinion de celle d’expression tout comme vous le précisez dans la seconde phrase de votre commentaire qui était en fait un sophisme de paradoxe. Se faisant, vous pouvez dès lors aisément broder toute une argumentation comme seule la rationalité pratico-formelle a la capacité de le faire.

                  Tout le reste de votre argumentaire se tient aussi parfaitement, sauf que tout votre post est basé sur une prémisse erronée qui fausse tout le raisonnement comme en atteste les lois en vigueur en Europe et dans notre pays.

                  C’est ce type de raisonnement, pourtant très bien développé, qui représente le véritable danger pour nos démocraties et non pas la liberté d’expression que, semble-t-il vous souhaitez réprimer.

                  Il en résulte que l’auteur de cet article est parfaitement fondé de défendre cette liberté en invoquant MONTESQUIEU comme il le fait (et non pas lorsqu’il parle de Dieudonné).

                  Par contre, je serais véritablement curieux de savoir si, oui ou non, vous avez conscience du sophisme que vous avez produit pour justifier votre point de vue ou bien si vous en êtes totalement inconscient.

                  Bon… par contre, si je reconnais la subtilité de votre plaidoirie, votre conclusion sur la quenelle est aussi ‘molle’ que la chose que désigne ce terme. C’est comme qui dirait : « ça finit en eau de boudin ».

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                • Laurent Dauré 20 janvier 2014 20:17

                  Je vous remercie de m’avoir lu. Je répondrais volontiers à toutes vos critiques et objections mais je crains de ne pas bien les comprendre.

                  Il y a en effet des cas ambigus où la frontière entre parole et acte est floue mais cela n’invalide pas pour autant la différence très généralement constatée entre les deux. L’existence de cas limites n’annule pas non plus l’importance fondamentale de cette distinction d’un point de vue moral et juridique.

                  Vous en conviendrez, dire et écrire « Je hais les banquiers, il faudrait tous les tuer » et tuer effectivement tous les banquiers, ce n’est vraiment pas la même chose. Et c’est heureux.

                  Quant à mon antisionisme, je ne vois pas en quoi il affecte mon propos sur la liberté d’expression. Je ne suis pas non plus pour que l’on censure ceux qui disent du bien d’Israël et critiquent la cause palestinienne.


                • logan 20 janvier 2014 13:19

                  Contrairement à ce que laisse entendre l’auteur, il n’y a pas d’opposition entre le fait de défendre le principe de la liberté d’expression pour tous et le fait de dire qu’il y a des limites à la liberté d’expression.

                  Il existe une croyance depuis très longtemps, celle qui voudrait que les mots soient inoffensifs et que l’on ne puisse nuire aux autres que par les actes. Heureusement, et cela fait partie de nos progrès sociaux, nous avons compris que c’était une croyance fausse.

                  Nos ainés ont donc voté des lois qui nous protègent contre le harcèlement moral, contre la diffamation, qui protègent le secret de l’instruction, ou contre le racisme et l’incitation à la haine.

                  En règle général, et cela vaut pour toute liberté, il n’y a pas de liberté s’il n’y a pas de limite. L’absence de limite c’est toujours la porte ouverte aux abus et aux injustices.

                  Il serait bon que l’auteur y réfléchisse.


                  • Laurent Dauré 20 janvier 2014 20:28

                    Vous ne m’avez pas bien lu. Bien que je défende une version maximaliste de la liberté d’expression, je mentionne deux exceptions : le faux témoignage et l’appel à commettre des actes de violence sur autrui.

                    D’autres cas peuvent être débattus. Celui de la diffamation, par exemple. Dans l’état actuel de mes réflexions, je crois souhaitable de ne pas « criminaliser » la diffamation, notamment pour désamorcer l’usage abusif du procès en diffamation que les puissants font pour intimider et punir ceux qui critiquent leurs activités. Mais j’admets qu’il y a matière à débat sur ce point.

                    Les deux exceptions que je cite peuvent elle aussi être discutées, d’autres défenseurs « extrêmes » de la liberté d’expression ne les admettent pas en fournissant des arguments intéressants.

                    Je suis pour la liberté d’expression y compris sur la liberté d’expression.


                  • logan 26 janvier 2014 23:21

                    Vous répondez à côté.

                    Admettez vous que l’on puisse abuser de la liberté d’expression et que pour que tout le monde puisse jouir à égalité de cette liberté, il est nécessaire de nous protéger de ces abus ? oui ou non ?

                    Si oui, pensez-vous que l’incitation à la haine est un abus de cette liberté ?

                    Si non, pensez-vous qu’il faut dépénaliser le racisme et laisser les gens propager librement les idées racistes en France ?


                  • Kiosk Kiosk 28 janvier 2014 15:27

                    A Logan :

                    Le problème, en fait, c’est que beaucoup confondent liberté et licence. J’ai déjà expliqué ailleurs que la liberté d’expression ne peut de toute façon pas être totale, quand bien même 100% des humains seraient d’accord pour qu’elle le soit. Il faut donc préciser que l’on parle d’une liberté d’expression à laquelle on n’ajouterait pas de limites supplémentaires à ses limites intrinsèques.

                    Dans un monde parfait, rempli de gens intelligents, cultivés, bien informés et bienveillants, la liberté d’expression « totale » pourrait se concevoir. Nul ne chercherait à nuire à autrui par le mensonge, la diffamation ou le faux témoignage. Nul ne songerait à dire qu’un enfant de 6 ans violé par son père était consentant. Nul ne songerait à juger une personne comme inférieure au prétexte qu’ayant créé arbitrairement un concept de races cette personne appartiendrait à l’une d’entre elles, jugée inférieure et/ou méprisable.

                    Le problème, c’est que nous ne vivons pas dans ce monde idéal. Dans le monde réel, les malveillants, les haineux, les racistes, les aigris, les frustrés, les malhonnêtes sont légions. Dans le monde réel, nous avons tous des préjugés, bénins chez certains, dramatiques chez d’autres. Soyons pour une fois manichéen, histoire de simplifier un sujet en réalité bien plus complexe : le monde réel est fait de « bons » et de « méchants ». Quel usage les « méchants » font-ils de la liberté d’expression qu’ils sont les plus motivés et les plus bruyants à réclamer ? Évidemment, elle leur sert avant tout à cracher leur venin, à diffuser leur propagande haineuse. Ils voient la liberté d’expression comme une opportunité de se laisser aller, bref de s’adonner à la licence et non à l’usage raisonné de la liberté, d’en faire un usage négatif plutôt que positif.

                    Dans ces conditions, il est heureux que la loi limite la liberté d’expression. Force est, d’ailleurs, de constater qu’elle ne limite guère la liberté d’expression des gens bienveillants.
                    Cela ne dispense évidemment pas de veiller à ce que les limitations légales restent légitimes, sans tomber dans l’abusif. Frontière délicate à définir...

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                  • Mowgli 20 janvier 2014 13:31

                    Y’en a marre de ces tartufferies sur la liberté d’expression.

                    Parlez-nous plutôt du droit à l’expression.

                    Ah ! tout d’un coup, cela change ! Ler tartufferies remontent à la surface.

                    Il n ;y a jamais eu de liberté en République de Tartufferie.


                    • izarn izarn 20 janvier 2014 14:12

                      Surtout si on le démontre : La décision du conseil d’Etat peut etre invalidée par le Conseil Constitutionnel, pour jugement infondé et non prouvé.
                      -L’attaque soit-disant antisémite contre P.Cohen n’a pas été encore jugée.
                      -Il n’a pas été prouvé que les spectacles de Dieudonné mettaient du désordre public. Aucune violence n’a eu lieu, sauf par une association LDJ, qui devrait etre interdite pour appel à des ACTES de haine contre la liberté d’expression en démocratie. La LDJ agresse les spectateurs pacifiques de Dieudonné, au mépris de la loi, ce qui est un acte, et non de simples paroles agressives contre Dieudonné.
                      -Les jugements donnés contre Dieudonné (Chanson Chaud ananas) ne justifient aucunement une interdiction municipale, si celle-ci est éliminée du spectacle. De plus ce jugement est spécieux et parfaitement contestable. Interdire une chanson est-il constitutionnel ?

                      Le gouvernement français est dans l’illégalité totale vis à vis de la Constitution de la Vieme République.

                      Voila les faits incontournables. Ils seront jugés historiquement pour la postérité....
                      En MAL.


                    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 20 janvier 2014 14:12

                      « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 10, proposé par Boniface Louis de Castellane (1758-1837, emprisonné sous la Terreur) et Jean-Baptiste Gobel (1727 - mort guillotiné le 13 avril 1794).

                      « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 11, proposé par le duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (1743 - tué le 4 septembre 1792 par des volontaires qui faisaient la chasse aux aristocrates).


                      • mortelune mortelune 20 janvier 2014 14:12

                        @ L’auteur :Dieudonné échoue à la fois en tant que comique« 

                        Mettez un peu d’honnêteté dans vos propos en donnant vote avis et n’en faite pas une généralité.
                        On ne peut pas rire à tout le monde et les pleurnichards comme vous sont indéridables de naissance. Pour le reste votre analyse se tient par la barbichette et le premier de nous deux qui rira recevra une »tapette". 
                          Lire les 4 réponses ▼ (de Laurent Dauré, mortelune)

                        • Pillippe Stephan Uraniumk 20 janvier 2014 14:45


                          « Les extraits des spectacles de Dieudonné que j’ai vus en vidéo ne m’ont pas donné envie de m’y intéresser davantage. »

                          j’ai pas été plus loin

                          En général pour donner un avis éclairé mieux veaux avoir un maximum de données.

                          je n’ai pas vu les spectacles de ce personnage,par curiosité j’ai visionné « Les pygmées »
                          je ne me sentait pas vraiment bien à la fin,c’est une critique très acide de la société moderne
                          et de la méchanceté humaine c’est plutôt à en pleurer,peut-être quand groupe on arrive
                          à en pleurer de rire. ?

                            Lire les 5 réponses ▼ (de Pillippe Stephan, BAKOYE, Laurent Dauré, TARTOQUETSCHES, Aita Pea Pea)

                          • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 20 janvier 2014 17:05

                            «   Quant aux calomnies ordinaires, il y a deux espèces de tribunaux pour les juger, celui des magistrats et celui de l’opinion publique. Le plus naturel, le plus équitable, le plus compétent, le plus puissant, c’est sans contredit le dernier ; c’est celui qui sera préféré par les hommes les plus vertueux et les plus dignes de braver les attaques de la haine et de la méchanceté ; car il est à remarquer qu’en général l’impuissance de la calomnie est en raison de la probité et de la vertu de celui qu’elle attaque ; et que plus un homme a le droit d’en appeler à l’opinion, moins il a besoin d’invoquer la protection du juge : il ne se déterminera donc pas facilement à faire retentir les tribunaux des injures qui lui auront été adressées, et il ne les occupera de ses plaintes que dans les occasions importantes où la calomnie sera liée à une trame coupable ourdie pour lui causer un grand mal, et capable de ruiner la réputation même la plus solidement affermie.

                            [...]
                            je vous propose de cimenter la première base de la liberté par le décret suivant.

                            L’Assemblée nationale déclare :

                            1° Que tout homme a le droit de publier ses pensées, par quelques moyens que ce soit ; et que la liberté de la presse ne peut être gênée ni limitée en aucune manière ;

                            2° Que quiconque portera atteinte à ce droit doit être regardé comme ennemi de la liberté, et puni par la plus grande des peines qui seront établies par l’Assemblée nationale ;

                            3° Pourront néanmoins les particuliers qui auront été calomniés se pourvoir pour obtenir la réparation du dommage que la calomnie leur aura causé, par les moyens que l’Assemblée nationale indiquera.  » (Robespierre, même discours)

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                            • Donquichuchote 20 janvier 2014 19:28

                              Je lis cet article, et le trouve, dans une vue d’ensemble ambigu. La partie concernant la liberté d’expression est claire : vous êtes « pour » et justifiez cet absolutisme avec conviction, arguments et références. Je vous suis complètement sur ce terrain ce qui me conduit d’ailleurs à une profonde perplexité lors de la lecture de certains commentaires à mon sens exagérément savants dans lesquels on ne sait plus qui veut quoi à force d’user de subtilités. Votre analyse du rôle politique de Dieudonné et Soral me paraît par contre, confuse et fausse. Je vais vous donner un exemple simple et vivant, le mien qui, ce qui accessoirement relativise la grande finesse au final labyrinthique de quelques commentaires.
                              Avant, la polémique, Dieudonné, je n’en connaissais rien si ce n’est la période de son duo avec Elie S, La politique israélienne, j’en étais un grand défenseur, car d’emblée, je condamnais les poseurs de bombes, tout était dit, fermez le ban.
                              Valls m’a appris l’a persistance scénique de l’homme, et là j’ai commencé à être choqué : 1/unanimisme des condamnations médiatiques et politiques avec absence de droit de réponse. Je me demande alors si nous sommes en démocratie ? pas de pluralité d‘opinions, pas de débats, que du lynchage.
                              2/ Déni de qualité d’humoriste. Mais alors pourquoi a-t-il des fans et pourquoi s’en préoccuper s’il est si mauvais ?
                              3/ Annonce d’une circulaire d’interdiction pour trouble à l’ordre public. Ils n’avaient jamais existés mais à la suite de mes deux traumas précédents j’envisageais le pire : que le ministre de l’intérieur les créent. Ce fut chose faite avec la famille Klarsfeld à Nantes.
                              4/Un Conseil d’Etat validant en une petite poignée d’heures cette circulaire contraire à ses arrêts principes établis de longue date et jugée liberticide, non seulement par le quidam comme moi mais également par les spécialistes : c’est le pilier de l’ordre juridictionnel qui s’effondre ; Montesquieu est foudroyé et la démocratie n’est plus.
                              Et tout s‘articule :
                              -Après les caméras dans les lieux publiques, les données anthropométriques sur les pièces d’identité alliées aux logiciels de reconnaissance faciale (Facebook en a démontré l’efficacité et la rapidité d‘exécution pour les commerces) et le traçage GPS, la liberté d’aller et venir est soumise à la libéralité ou non de nos maîtres : l’hypothèque est de taille
                               -La surveillance de tout citoyen par la NSA et maintenant, en toute légalité avec la participation des services français (loi de programmation militaire 2014-...) élimine toute possibilité de communiquer, même à nos proches, nos pensées intimes dans l’hypothèse où elles pourraient faire l’objet d’une condamnation.
                              - Et là, l’affaire Dieudonné nous montre qu’est condamnable ce qu’ils veulent, que la justice, ultime recours du citoyen, est hors jeu, que traquer le propos condamnable n’est qu’un discours politiquement correct qui cache une chasse à l’homme.
                              Alors que vous le vouliez ou non les faits nous disent que liberté de penser et d’expression sont concomitamment menacés, et pas de finasserie avec les psychotropes, la pensée s’adresse à l’autre, fut-il soi même en attente d’un autre.
                              Que nous reste-t-il ? Les armes ? Nous n’en avons plus, loi après loi l’interdit est quasi total ; seuls les gangsters en ont. Et la Grande Muette ? Fini la conscription, une armée de métier que d’ailleurs on réduit au bénéfice de mercenaires privés dépourvus de valeurs de corps (loi de programmation 2014-...)
                              Nous sommes dans un Etat dont les institutions sont structurellement altérées afin de servir un Etat totalitaire lui même doté d’un appareil de propagande à l’étendue inégalé. Si nous rajoutons à cela le traité transatlantique qui termine de vider les organes de la république de tout pouvoir décisionnaire, alors je ne vois vraiment pas l’intérêt de cette débauche de rhétorique sur Dieudonné, de pinailler sur ceci ou cela. Que nous le voulions ou non, si nous nous couchons dans cette affaire, quel Dupont ou Abdul nous fera nous lever ?

                              Et enfin, en remarque accessoire, pour terminer sur la confusion politique et l’inefficacité supposée du discours de Dieudonné pour la cause palestinienne : si je suis toujours opposé à la politique de la bombe, j’ai été amené a profondément réfléchir et à m’informer sur l’horreur idéologique du sionisme, sur sa monstruosité factuelle, sur la manipulation de l’opinion publique à l’échelle internationale sur la base du mensonge et du chantage émotionnel dont la copie conforme a été réalisée dans le cas Dieudonné et j’en conclus que la qualité de victimes des arrières grands parents, , ne peut en aucune manière fournir un blanc-seing et encore moins être exploitée par des descendants pour justifier des oppressions mentales et physiques liberticides sur les peuples français palestinien ou autres.

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                              • Laurent Dauré 20 janvier 2014 21:03

                                Comme je l’écris, j’estime que l’émergence de « phénomènes » comme Dieudonné et Soral est très largement le produit de l’impossibilité d’avoir un débat public sur les questions de la politique israélienne, du sionisme et du soutien de la France officielle à ceux-ci.

                                La frustration et la colère provoquées par cette censure poussent à la surenchère, au dérapage. Le sentiment d’injustice dégénère en défi puéril et grotesque au système. C’est pourquoi je pense que celui-ci a intérêt à ce que les choses se poursuivent ainsi afin de discréditer ou d’étouffer la cause antisioniste et plus généralement la critique radicale de l’ordre établi.

                                Je critique le soralo-dieudonnisme pour ce qu’il est mais surtout pour l’utilisation que le système en fait.


                              • Onecinikiou 20 janvier 2014 23:44

                                Le Système juge lui infiniment plus dangereux le soralo-dieudonisme, la pertinence et radicalisme de sa critique de l’ordre établi, que tout ce que vous et vos semblables gauchistes incarnez. 

                                Les faits parlent pour eux. Ils sont irréductibles, incontournables. Ils balayent votre verbiage sans consistance. Ils démentent vos assertions. Et ruinent vos analyses.

                              • Laurent Dauré 21 janvier 2014 01:59

                                @Onecinikiou

                                Comme je l’ai dit plus haut, si le système craignait vraiment le soralo-dieudonnisme, il ne lui ferait pas une telle publicité.

                                Dieudonné, Soral et le FN sont les diables de confort de l’ordre établi, les épouvantails bouffons qui empêchent l’émergence d’une opposition sérieuse et sereine. À qui profite cette cacophonie, ce happening politico-médiatique ? Certainement pas aux classes populaires et à tous ceux qui souffrent de l’ordre économique et social existant.


                              • Dany romantique 20 janvier 2014 21:38

                                à l’auteur,

                                Vous démarrez bien, vous devenez confus, puis partisan, qui grosso modo balaye 90% des électeurs, donc du peuple. Le peuple vote mal ? il n’a pas bon goût ? qu’à cela ne tienne. Il défera ce qu’il a fait et renversera les acteurs de gouvernance, grâce à la liberté d’expression et au débat idéologique. Que dit Robespierre ? 
                                que la liberté d’expression est sacrée et non négociable. Et qu’il faut faire confiance à l’intelligence et au bon sens de chacun de faire la part des choses. Si on l’encadre, pour une raison ou une autre on ôte la légitimité de penser et son corollaire, l’expression.
                                Le parlement lui-même n’est pas sacré car il peut souvent manipuler l’opinion ou les idéaux. Ca se renverse.
                                Sur Dieudonné proprement dit vous le mettez de fait dans un corner. Votre bon goût contre celui d’autres. C’est inutile. Le goût et les couleurs ne se discutent pas. Ses dérapages n’engagent que lui et son public, donc son fond de commerce qui est soumis à sa popularité (talent supposé).
                                Un humoriste, comme tout caricaturiste est dans la subversion. Il prend ses risques. Pas très intéressant de savoir qui aime, qui n’aime pas ; c’est selon, comme pour se mettre en couple. 
                                Par ailleurs vous semblez lui reprocher ses fréquentations en l’alignant sur Soral, ou un autre. C’est son problème. Il a besoin de stratégie pour exister mais personne dans une équipe n’est incontestable. Il peut toujours au gré, réévaluer son entourage et se repositionner. Comme chacun.
                                Enfin vous faites passer comme label de « virginité » le soutien aux palestiniens, arguant que Dieudonné fait du tord à la cause par son mauvais goût, par son itinéraire. Cela reste aussi son choix de combattre ainsi le sionisme. Le seul problème pour l’artiste est qu’il choisit de militer pour un vote anti sioniste aux européennes. Dès cet instant il quitte son rôle d’artiste public pour des options partisanes qui le sortent du jeu de la culture grand public.
                                C’est un tropisme qui l’a fragilisé en régalant ses détracteurs (le lobby juif).
                                Il ne fait pas avec le militantisme l’économie d’être neutre, mais c’est un risque qu’il a pris à une époque. Ce parti-pris l’a conduit à restreindre peut-être son public et il en paye le prix. 
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                                • Laurent Dauré 20 janvier 2014 22:05

                                  Je ne suis pas sûr de bien comprendre le début de votre commentaire. En tout cas il faudra que vous m’expliquiez en quoi je « balaye 90% des électeurs, donc du peuple. »

                                  Concernant vos diverses critiques, comme elles recoupent assez largement celles qui m’ont déjà été adressées, je vous renvoie aux réponses que j’ai faites.

                                  J’ajoute une remarque au passage : je ne comprends pas pourquoi on répète sans arrêt une phrase aussi manifestement fausse que « les goûts et les couleurs, ça ne discute pas ». Il est très facile de constater (surtout sur les forums et rubriques dédiées aux commentaires...) que c’est l’exact contraire qui est vrai.

                                  Cela dit, je répète encore une fois que l’évaluation du talent humoristique de Dieudonné n’était vraiment pas l’objet de mon article. Et je pense que c’est assez clair pour quiconque le lit sans être dogmatiquement dieudonniste.


                                • Dany romantique 20 janvier 2014 23:40

                                  Je pense simple constat que vous n’êtes pas satisfait de la politique portée par les voix du PS/EEV (social-libéral petit bourgeois) ni par la droite (fascisme financier) ni par les voix sur le FN (sécuritaire populiste) ?

                                   A tous le moins vous êtes éventuellement en phase avec le FDG, LO, NPA, qui ne réunissent en fait que 10 % des voix et encore moins de députés. On peut le regretter ; mais la France est atomisée dans son électorat. A moins que vous revendiquiez une option pour l’un des trois grands parti précités qui réunissent 90% des tendances actuelles ? 

                                • Laurent Dauré 21 janvier 2014 02:11

                                  Non, je ne suis en phase ni avec le Front de Gauche, ni avec LO, ni avec le NPA, car ces formations politiques ne remettent pas en cause le cadre européen et elles entretiennent le mythe d’une « Europe sociale » qui ne verra jamais le jour (cf. le livre de François Denord et Antoine Schwartz, L’Europe sociale n’aura pas lieu).

                                  Vous oubliez le volume grandissant de l’abstention dans vos calculs. Le nombre croissant de Français qui ne veulent plus (à juste titre) des partis médiatisés, voilà l’espoir.


                                • TARTOQUETSCHES TARTOQUETSCHES 20 janvier 2014 23:05

                                  A l’auteur.


                                  J’ai apprécié votre article.

                                  Concernant Dieudonné, j’avais un apriori plutôt négatif de ses talents humoristiques. 

                                  Le lynchage mediatico politique systématique ainsi que les éloges d’un auteur quej’apprécie particulièrement (Alexandre Astier) m’ont décidé à visionner ses sketchs, totalement inconnus pour moi depuis son éviction des ondes de 2003.

                                  J’ai découvert un vrai talent d’acteur, d’imitateur et un humour tantôt absurde (le bureau des espèces disparues), cynique (le cancer), pertinent et corrosif (le dictateur africain, les pygmées, le voile islamique, les plus grands criminels...).il y rit de tout, y compris de « sa communauté », de toutes les religions, des bassesses humaines du machisme, du racisme...)

                                  Bref, un humour engagé, mais saint et intelligent, malgré la grossièreté assumés de ses personnages.

                                  Certes, il y a aussi ses propos idiots sur Cohen, ses propos douteux et gênants dans ses vidéos : « je suis pas antisémites, mais je me réserve le droit de le devenir »...simple provoc ou plus je ne sais, mais cela le dessert assurément.

                                   Je suppose que 10 de bannissement et de diabolisation peuvent expliquer qu’il soit limite, franchissant parfois la frontière entre critiques antisionistes nécessaires et légitimes et propos vaguement antisémites, dans lequel d’ailleurs ses ennemis sont ravis de le voir s’enferrer. 

                                  l’homme a du talent, son combat est juste, mais il est possible que celui-ci en devenant obsetionnel ne finisse par lui brûler les ailes ...Ne lui jetons pas la pierre pour autant, comment réagirions nous après 10 de coups tordus, de procès, et de diabolisation.



                                  Lire la suite ▼
                                    Lire les 9 réponses ▼ (de Laurent Dauré, TARTOQUETSCHES, Qaspard Delanuit)

                                  • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 00:17

                                    Dieudonné ne sait plus dire « juif » !
                                    Il prononce ce mot ainsi : « sioniste ».

                                    Sa prestation à la télé iranienne :
                                    http://www.youtube.com/watch?v=4aI2SgFtZ9I


                                    • smilodon smilodon 21 janvier 2014 21:12

                                      Forcément !.... Si pour vous ces deux mots ont la même signification !... Ca va être long de vous expliquer !... Ne serait-ce que pour vous faire rire !..... Appuyez sur RWD !... Laissez tourner la bande...Et revenez au départ !... Lancez la « LEC » !... Ecoutez mieux... Et trouvez les « nuances » entre ces 2 mots !.... Mais c’est un vrai travail, je vous l’accorde !.. Sauf que si on veut la faire, cette « différence », qui peut sembler assez « subtile », je vous l’accorde, il faut connaitre « l’histoire » !.. Désolé !.. Juifs et « sionistes » n’ont pas le même sens, ni la même « signification » !.... Apprenez un peu..... Si vous voulez ou si vous pouvez !... Adishatz....(Sinon, taisez-vous !).....


                                    • kalon 26 janvier 2014 12:09

                                      Entièrement d’accord avec « simodon », il existe autant de différence entre Juif et sioniste qu’entre racisme et xénophobie mais pour le comprendre, il faut ouvrir un dictionnaire ! smiley


                                    • Kiosk Kiosk 28 janvier 2014 15:37

                                      Je vous saurais gré de ne pas prendre les gens pour des imbéciles. Il est tout à fait clair que Dieudonné joue sur les mots et que c’est par calcul volontaire qu’il dit désormais « sioniste » à la place de « juif », y compris quand le sionisme n’a strictement rien à voir dans l’affaire.


                                    • logan 21 janvier 2014 00:55

                                      Des gens sont morts à cause de diffamations. Parce qu’ils ont tellement souffert qu’ils se sont suicidés, d’autres parce qu’on les a assassinés ou lynchés de vengeance, et parmi ceux qui ont su résisté il n’est pas rare d’avoir vu ces personnes tout perdre, emploi, amis, famille ...

                                      Les abus de procès sont un autre problème. Ils sont dans tous les domaines.

                                      Toutes les limites que j’ai cité sont justes. L’opposition que vous faites entre libertés pour tous et l’existence de limites est fausse. Votre tentative de faire passer la lutte contre le racisme pour une volonté de faire taire des adversaires politique est malhonnête.

                                      La vraie question c’est que vous voulez décriminaliser le racisme.

                                        Lire les 4 réponses ▼ (de Laurent Dauré, logan)

                                      • Raymundo007 Raymundo007 21 janvier 2014 02:01

                                        « De mon point de vue Dieudonné échoue à la fois en tant que comique et en tant que satiriste politique. »
                                        Sauf qu’a sa dernière représentation il y avait 3300 personnes et ça ce n’est pas une mince affaire !
                                        Vous n’aimez pas Dieudonné ? c’et votre droit ...moi je l’apprécie assez modérément mais laissez les milliers de gens qui veulent voir son spectacle et l’apprécient, y prendre plaisir librement et punto.


                                        • Laurent Dauré 21 janvier 2014 02:46

                                          Je vous renvoie aux commentaires que j’ai postés plus haut.

                                          Je ne nie pas le succès des spectacles de Dieudonné. Le fond de l’affaire et de mes critiques n’est pas là.


                                        • CATP 21 janvier 2014 07:40

                                          C’est un très bon article, je partage entièrement les vues de l’auteur sur la liberté d’expression. Je note que ce point de vue n’est malheureusement pas souvent mieux partagée par les dissidents que par les gens du système. Cependant j’ai pour ma part grand espoir en soral et dieudonné. On peut penser qu’ils court-circuitent une véritable opposition mais après tout, rien n’a empêché auparavant, avant qu’ils ne deviennent omniprésents, cette opposition d’advenir, ce qui ne fut pas le cas.


                                          • Laurent Dauré 21 janvier 2014 14:05

                                            Mais ils ne font pas que court-circuiter une véritable opposition, ils emmènent leurs troupes (pas aussi nombreuses que certains enthousiastes voudraient le croire) dans une impasse politique dont il sera très difficile de sortir.

                                            Et puis, s’il s’agit de rabattre pour le FN, c’est encore plus minable.

                                            On ne sait pas où mène le soralo-dieudonnisme. Quelles sont les analyses fondamentales ? les propositions ? Quel est le projet ? le positionnement politique ? Je sais que ce n’est pas un parti mais il y a trop de flou ; même un courant de pensée (s’il s’agit de cela) a besoin d’un cap, d’objectifs.

                                            Cette confusion participe du manque de sérieux et de clarté dont je parle dans l’article.


                                          • reneegate 21 janvier 2014 08:55

                                            Le premier commentaire est très pertinent, l’on sent chez vous un mépris profond du peuple, cette rhétorique usée dans les médias et chez les politiques de pouvoir consanguin.
                                            Autant j’adhère a votre analyse politique et à vos arguments, autant votre attitude bras tendu et nez pincé lorsque vous vous dédouanez, vous rend suspect des pires choses le moment venu.
                                            Vous tenez absolument à associer Dieudonné et Soral, sachez (grrâââce maîîître) que je connais l’un et pas l’autre, et que le peuple est capable de bien plus de discernement et de finesse que vous ne le supposez (je n’ai jamais lu cette morgue chez Robespierre). Que le CNR n’ai pas utilisé la quenelle certes, regretteriez vous que Dieudonné n’ai pas pris les armes ? Au mieux vous oubliez qu’il est un comique avant tout (résistant par la force des choses) et si vous n’avez pas le sens de l’humour ce n’est quand même pas sa faute ?


                                            • reneegate 21 janvier 2014 08:59

                                              vos réponses aux commentaires vous rachètent. Prenez donc mon message non pas comme une agression mais une mise en garde sur un point important que vous n’avez peut être pas vu sur cette affaire. L’expression populaire, simple et directe qui fait la force du comique.


                                            • Laurent Dauré 21 janvier 2014 14:19

                                              Je considère que Soral et Dieudonné mobilisent des forces et des énergies qu’ils ne méritent pas et qui pourraient être mieux employées. Est-ce méprisant ? Je n’ai aucun plaisir à voir des gens s’engouffrer dans une impasse politique. D’autant plus que, comme je l’ai écrit, il y a urgence.

                                              Dieudonné est certes un humoriste mais il est maintenant plus que cela, y compris aux yeux de ses admirateurs (qui fondent beaucoup d’espoir en lui, à tort selon moi).

                                              Comme je l’ai dit plus haut, le débat n’est vraiment pas dans l’évaluation de son talent comique.


                                            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 21 janvier 2014 09:44

                                              Ceux qui pensent que Dieudonné et Soral peuvent les aider, se gourent dans les grandes largeurs :

                                              « Pour ce qui concerne vos problèmes d’emploi, de sécurité, d’éducation ou encore de pouvoir d’achat, je n’ai absolument aucune solution à vous proposer, et pour être honnête, je m’en contrefous »
                                              Profession de foi de Dieudonné. Législatives de 2012

                                              Il dit clairement qu’il ne peut rien contre le système, sauf faire des quenelles, ce qui ne représente pas un bien grand danger.

                                              Dieudonné et Soral ont appelé au 2e tour à voter FN. Ce qui va sans dire, va encore mieux en le disant, ils sont en France, le râteau du FN.

                                              Lequel n’est qu’un Parti leurre, qui lui non plus ne fait pas peur au système, sinon il n’aurait pas son rond de serviette dans tous les médias.

                                              Dieudonné se présentait sous la bannière du Parti antisioniste, issu du Centre Zhara, mouvement musulman Chiite en France.

                                               Ce qui est bien leur droit, mais il faut éviter alors, de le présenter uniquement comme un humoriste. Lui et Soral sont clairement engagés dans le bras de fer entre Chiites et Sunnites au Moyen Orient. 

                                              Le gouvernement français, par notre soumission à l’ OTAN, se retrouve dans le camp sunnite, avec l’Arabie Saoudite, le Qatar et Israël. 

                                              Vals, en supprimant la séparation des pouvoirs, en jugeant à la place de la Justice, a fait le coup des bartavelles :

                                              * Il introduit des attaques contre les libertés, qui seront bien utiles quand on viendra vous piquer votre épargne pour renflouer les banques, ou pour contrer les euro-critiques.

                                              * Il dresse un rideau de fumée devant les Lois Hartz contre les salaires mises en place par Hollande. Ainsi que devant les accords transatlantiques et la mise en place des euro-régions, marquant la fin de la France en tant qu’ Etat- Nation.

                                              * Il règle son compte, ou du moins il essaye, à ce qu’il considère comme un ennemi d’ Israël et des sunnites au moment de la pseudo Conférence de Genève 2, sur la Syrie.

                                              En résumé, ni Dieudonné et le FN, ni encore moins Vals ne sont des ennemis du système, ils en sont les outils.

                                              L’affaire Dieudonné en fin de course a été immédiatement remplacée par un débat sur l’ IVG. 

                                              Chaque année, les anti IVG font une manifestation... en Janvier.

                                              * 25 janvier 2009

                                              * 17 janvier 2010

                                              * 22 janvier 2012

                                              * 19 janvier 2014

                                              Le gouvernement soudain veut modifier une loi qui fait consensus... le 18 janvier 2014. Là, il n’agit pas par ordonnance, d’où le débat en cours.

                                              Si vous ne comprenez pas que tous les sujets de société choisis par le gouvernement servent à mettre dans la rue l’extrême-droite, c’est que vous avez une peau de saucisson devant les yeux...


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                                              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 21 janvier 2014 10:02

                                                Pour ceux qui n’ont toujours pas compris que l’extrême-droite ne se résume pas au FN, voici la liste des organisations depuis 1945, dont le Parti antisioniste.

                                                Pour ceux qui n’ont pas compris quels sont les enjeux derrière la guerre en Syrie,
                                                « Géopolitique du gaz et conflit syrien »

                                                Pour eux qui ne comprennent pas pourquoi Vals s’inscrit dans des mesures liberticides «  Quand les signes précurseurs du krach de 1929 réapparaissent »

                                                Pour eux qui croient que le FN va les sortir de leurs problèmes :
                                                « Le FN un Parti leurre »


                                                • smilodon smilodon 21 janvier 2014 22:04

                                                  oli@fifibrindacier : Pour les munbicipales je vote UMP, non que ce parti me convienne, mais mon Maire est un mec bien, qui est UMP !.. C’est pour lui que je voterai !... Pour ma commune, pour mon « territoire », en « termite sur sa branche » !... Je veux continuer à vivre ici !... Ca me plait, et ce Maire est bon pour moi !.... Il me plait !.. Ailleurs, je ne sais plus rien !.. C’est trop « haut », trop « loin » !.. Et pour « ailleurs » le FN me semble mieux !... Donc, pour toutes les autres élections, c’est pour Marine que je voterai !.... Au moins pour que mon tout petit « pays » reste ce qu’il est !... Chez moi !.... Je sais, c’est nul !.. Je devrais faire venir tout le monde et n’importe qui ici !.. Mais j’ai envie de « paix » !... Pas de « bouleversements » !.. Dsl !..La délinquance, les trafics en tous genres, le « grand mélange », désolé... Pas envie !.. Notre « tranquillité » me va mieux !... C’est pas Marseille ici !.. Et ça me plait comme çà !.... Tant pis pour la « mixité » et tant pis pour le reste !... TRANQUILLITE !... Ca oui !...Pourvu que ça dure, et pour ça je voterai MARINE !... Désolé !.... Pas d’autre choix, sinon UMP à l’échelle locale !.. Je tiens à ma peau et à celles de mes enfants !... Pas compliqué la politique !.. Les citoyens veulent la PAIX , en PREMIER !... Pas compliqué !....S’il faut payer...On paiera !....Adishatz


                                                • aliante 21 janvier 2014 10:13
                                                  1. ,peu importe Dieudonné ou autres personnages,
                                                  2.  il est utilisé par le pouvoir en place pour appliquer la restriction de la liberté d’expression et ils ne savent pas comment l’annoncer à un peuple de moins en moins dupe des manœuvre de l’oligarchie
                                                  3. vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe des lois de surveillances généralisée dans un pays qui donne des leçons à la terre entière sur la démocratie
                                                  4. la loi de programmation militaire ,quand le pouvoir en place vous désigne un humoriste en le pointant du
                                                  5.  doigt c’est qu’il ne veut pas que vous regardiez les quatre autres qui sont pointés vers lui

                                                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 21 janvier 2014 11:09

                                                    Aliante,

                                                    Entièrement d’accord avec votre analyse.


                                                  • smilodon smilodon 21 janvier 2014 20:59

                                                    Ca doit être bien d’écrire sur ce site et de pouvoir se lire....Ou lire des « réactions » à ce qu’on a cru écrire !... Faites-moi savoir, si vous me lisez !... Jsais pas d’où ça vient, mais moi, j’arive jamais, ni à ma relire, ni à lire aucune réaction !.. C’est normal, docteur ??? J’envoie ma bouteille à la mer !.... Adishatz.


                                                  • Patrick Samba Patrick Samba 21 janvier 2014 11:16

                                                    Bonjour,

                                                    cet article, votre analyse, est remarquable. Vous ne publiez par beaucoup, et c’est bien dommage. Quand vous le faites c’est du lourd. (et peut-être un peu long, mais c’est très accessoire)
                                                    Forcément imparfait Robespierre, mais quel superbe défenseur de la liberté de... penser.

                                                    Néanmoins, tout aussi « forcément », quelques remarques :
                                                    Nous écrivez : "Cela dit, je crois que l’on surévalue souvent l’emprise du soralo-dieudonnisme ; beaucoup de gens regardent leurs vidéos pour se défouler, se griser, sans adhérer pour autant à toutes leurs divagations. Une fois la cyberfulmination terminée, ils retournent à leur vie en se contentant de pester occasionnellement contre le « mondialisme » ou le « lobby sioniste ». Avec de pareils opposants, les dominants peuvent dormir sur leurs deux oreilles.« Les dominants certainement, mais pas les opposants qui ont et auront à pâtir de l’influence du FHaine. Je pense au contraire que nombreux sont ceux qui adhèrent au discours de Dieudonné, et bien plus qu’à celui de Soral. La montée du FN, dont il a finalement fait la publicité, semble en témoigner.

                                                     » Dieudonné et Soral font avec l’antisionisme ce que le FN fait avec la souveraineté nationale. Ils rendent le sujet confus et sulfureux (...). Le stratagème est habile, le piège efficace. Il faut refuser de tomber dedans et montrer à ceux qui se laissent séduire que tout ce que le soralo-dieudonnisme parvient au fond à accomplir, tout comme le FN, c’est à pourrir et à parasiter des sujets importants." Et c’est bien là que se situe le nœud du problème. Comment échapper en effet à ce piège ? Certes avec le net, avec AgoraVox, là où l’accès à la liberté d’expression est moins déséquilibré, le moyen d’y parvenir est plus à la portée du citoyen lambda. Mais en réalité qu’est-ce qui fait encore l’opinion, celle qui en définitive vote ? Les journaux et la télé. Ces médias sont aux ordres de qui ? Vous avez bien traité la question dans votre précédent article sur AV.

                                                    En dehors des faux témoignages, des calomnies,des appels à commettre des actes de violence contre autrui, la justice ne devrait pas limiter la liberté d’expression rappelez-vous. Et le harcèlement, qui fait l’objet de sanction hors du contexte médiatique, doit-il être toléré dans les médias ? C’est reposer là bien sûr la problématique de la publicité. Or c’est bien de cela dont il est question avec Dieudonné, d’autant qu’avec lui il se pare d’une arme particulièrement redoutable : l’humour (ici, le soi-disant humour). Le sujet est forcément complexe, mais ne doit néanmoins pas être écarté. Sinon comment échapper à ce piège efficace ?

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                                                    • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 12:48

                                                      La référence à Robespierre est caractéristique : Robespierre suit Rousseau, il en est le bras armé. Rousseau exprime ses idées sur le papier et Robespierre les met en pratique (la vertu par la terreur). Voir sur ce sujet Hannah Arendt, dans « Essai sur la révolution » - 1963.

                                                      Que dit Rousseau ? « Commençons par écarter les faits »... (Début du second discours de Rousseau). Il refait ensuite un monde idéalisé qui ne repose sur rien puisqu’il ne tient pas compte du réel. On lui opposera avec profit Montesquieu, qui est quant à lui pragmatique et concret., analyste lucide et rationnel.

                                                      Robespierre suit Rousseau et cela aboutit au massacre que fut la terreur, au nom d’idées exprimées sans référence à la réalité des faits. Il en va de même avec l’idéalisation d’une liberté d’expression que rien ne devrait freiner, pas même ses conséquences concrètes.

                                                      Outre que la liberté d’expression est de toute façon illusoire car même la liberté de penser a ses limites (comme je l’ai montré dans mon post précédent), tenir compte des faits force à reconnaître que dans chaque pays le droit lui impose des limites, plus sévère ici, plus laxiste là. Les États ont ce droit légal de borner la liberté d’expression, c’est un fait incontournable, qu’on en soit d’accord ou pas. Ce n’est pas par hasard, c’est bien pour assurer une certaine paix sociale que le pouvoir législatif met en place des barrières de sécurité. Les complotistes, les révisionnistes, les racistes, les pédophiles et autres adeptes des atteintes au respect de la dignité humaine s’insurgent évidemment contre cela, tout comme les assassins et les voleurs s’insurgent contre la police qui les traque, qui s’en étonnera ? Ils n’hésiteront pas à dénoncer un pouvoir fascisant alors qu’ils sont, eux, le fascisme incarné.

                                                      Reste à savoir ce qu’il en est du droit. Est-il d’essence divine, auquel cas il n’y aurait rein à lui ajouter et rien à lui retrancher ? Nullement. Le droit reflète l’état et la volonté d’une société à un moment donné. La liberté d’expression est un sujet de droit, pas une affaire de transcendance. Il n’existe pas intrinsèquement une liberté d’expression, hors de l’homme, hors du temps et de l’espace, que des lois limiteraient illégitimement. La liberté d’expression, c’est ce qui existe une fois que le droit l’a déterminée et en a tracé les limites.

                                                      Le droit n’est pas immuable. On peut lutter contre ses abus, mais on peut lutter aussi contre ses manques, notamment s’il autorise de façon trop laxiste les abus de la liberté d’expression (ou s’il la bride à l’excès aux yeux d’une société jugeant selon l’évolution de ses valeurs cette bride excessive). L’important à l’arrivée, c’est l’adéquation d’une société et de son droit.

                                                      Bienvenue dans le monde réel !

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                                                      • Laurent Dauré 21 janvier 2014 17:51

                                                        Je veux bien discuter de Robespierre et de Rousseau mais on s’éloignerait du sujet. Je n’ai parlé que du « Discours sur la liberté de la presse » et ne me suis pas prononcé sur le reste de l’œuvre politique ou les actes de Robespierre.

                                                        Votre plaidoyer en faveur d’une limitation de la liberté d’expression n’est pas convaincant. Vous ne montrez pas en quoi il serait profitable, ou même seulement efficace, pour une société, de censurer et de criminaliser certaines opinions.

                                                        Il existe des idées qui sont en effet condamnables moralement, mais le peuple se charge de lui-même de les condamner, nul besoin de faire intervenir la loi.

                                                        Faites un sondage sur la popularité du nazisme. Vous verrez qu’elle est très basse. Et le fait que les propos d’inspiration nazie soient punis par la loi n’a rien à voir là-dedans.

                                                        Vous dites que les États ont le droit légal de borner la liberté d’expression. Outre le fait que c’est une affirmation très discutable (pourquoi n’auraient-ils pas le droit légal de faire l’inverse ?), cela ne nous fait pas du tout avancer dans la discussion. La bonne question c’est : est-il rationnel, utile et efficace de limiter la liberté d’expression ?

                                                        Les partisans d’une telle limitation n’ont toujours pas avancé la moindre preuve que la censure et la répression de certaines opinions concourent à la paix sociale (une « paix » qui peut d’ailleurs cacher bien des oppressions).

                                                        Vous écrivez : "Les complotistes, les révisionnistes, les racistes, les pédophiles et autres adeptes des atteintes au respect de la dignité humaine s’insurgent évidemment contre cela, tout comme les assassins et les voleurs s’insurgent contre la police qui les traque, qui s’en étonnera ? Ils n’hésiteront pas à dénoncer un pouvoir fascisant alors qu’ils sont, eux, le fascisme incarné."

                                                        Rassurez-moi, dans votre esprit, est-il concevable que l’on puisse défendre la liberté d’expression sans être pour autant un complotiste, un révisionniste, un raciste ou un pédophile ?...

                                                        Je n’ai pas écrit que la liberté d’expression était une affaire de transcendance. Je suis contre tout appel à la transcendance en politique. À mes yeux, c’est une question purement intellectuelle, morale et politique. Rationnelle aussi.

                                                        Si vous n’aimez pas Robespierre, que pensez-vous des arguments de Bertrand Russell ou de Noam Chomsky en faveur de la liberté d’expression ? Voilà des auteurs qui ne peuvent être accusés de faire appel à une quelconque transcendance.

                                                        Bienvenue dans le monde rationnel !

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                                                      • Flo Duflocon 21 janvier 2014 14:36

                                                        De toute façon, depuis que Desproge n’est plus, l’humour, le vrai, n’est plus.
                                                        Troll mis à part, je suis bien content de ne pas suivre les actualités, pour entendre parler de cet humoriste en carton. Se débattre sur des sujets aussi inintéressant, Dieudonné est-il raciste, comique ou blond ? Qu’est-ce qu’on s’en fout (enfin moi oui en tout cas). En parler c’est justement lui donner l’importance qu’il ne mérite pas.
                                                        Tout à fait d’accord avec toi, Laurent.

                                                        Quant au vrai sujet de l’article, tout à fait d’accord. Si on commence à censurer, filtrer ou avoir des tabous, la liberté d’expression disparait.


                                                        • Laurent Dauré 21 janvier 2014 18:04

                                                          Merci Florian.

                                                          Oui, vive Desproges ! Je me demande ce qu’il penserait de tout cela. Une parole comme la sienne manque, particulièrement en ce moment.


                                                        • Kiosk Kiosk 21 janvier 2014 15:28

                                                          Humour :
                                                          Le jour de leur libération, les petits juifs d’Auschwitz profitent de la liberté d’expression que les nazis leur ont laissé (en n’ayant pas eu le temps de les gazer comme des milliers d’autres enfants) pour répondre à la quenelle de Dieudonné :

                                                          http://a136.idata.over-blog.com/2/94/29/35/AuschwitzEnfantsliberesMatricules1945.jpg

                                                          Réponse à Laurent Dauré :

                                                          Je maintiens que l’affichage de votre anti-sionisme nuit à votre démonstration, qui du coup semble être un alibi à cet anti-sionisme. Et par contre-coup, votre charge contre Dieudonné, plutôt bien vue, sonne comme le dépit de voir un charlot défendre si mal votre cause que votre position s’en trouve affaiblie par un effet d’amalgame.
                                                          Que cela ne vous empêche toutefois pas de préciser si vous êtes contre l’existence d’Israël ou contre le colonialisme de l’extrême droite israélienne, ce qui n’est pas du tout la même chose bien qu’il s’agisse d’anti-sionisme dans les deux cas.

                                                          Réponse à Philippe Vergnes :
                                                          A sophiste sophiste et demi. Poser la liberté d’expression (ou toute autre liberté d’ailleurs) comme illimitée par essence, c’est un sophisme. Cela revient à dire que la liberté d’expression est illimitée parce qu’elle n’a pas de limites. Or elle en a, comme toute liberté, et pour une foule de raisons (nature humaine, limitations physiques, biologiques, intellectuelles, culturelles, etc., et bien entendu juridiques, donc sociétales).
                                                          En outre, vous déformez mon propos. Je distingue liberté de penser, de dire et de faire, mais en montrant qu’elles découlent les unes des autres et non en en faisant des entités distinctes, indépendantes. (Relisez-moi avec un peu plus d’attention.) Il en résulte que si l’on peut s’accorder à interdire le meurtre (acte), on est fondé à légiférer aussi sur l’appel au meurtre (expression) du fait du passage à l’acte qui peut en résulter. (Les études sur la prise de décision montrent bien l’importance de l’expression dans l’acte qu’elle précède.) La sanction ne sera évidemment pas la même. Quant à la pensée de meurtre, dans la mesure où elle reste cachée, on ne peut rien y faire, si ce n’est mieux enseigner les valeurs humaines (non, cela ne signifie pas interner les contradicteurs dans un camp de rééducation psychiatrique).
                                                          Dans un autre post, j’explique que la liberté d’expression est un fait de droit, limitable et borné par le droit. Hors du droit, je ne suis d’ailleurs pas bien certain que la notion de « liberté d’expression » ait un sens quelconque.

                                                          Nota : pour ce qui est de l’affaire Dieudonné, j’étais d’avis qu’il puisse jouer son spectacle, mais avec des magistrats assermentés dans la salle en mesure de le verbaliser en cas de propos antisémites, de la même façon qu’un motard peut très bien vous verbaliser sur le champ si vous enfreignez le code de la route.

                                                          Enfin, pour ce qui est de l’eau de boudin de mon dernier paragraphe, il aurait été plus judicieux de parler de peau de boudin, ne serait-ce que pour rester dans le sujet.

                                                          Lire la suite ▼
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Laurent Dauré


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