Un cinéaste suisse, Frank Garbely, a réalisé un documentaire où Messmer évoque ces fameux massacres à caractère génocidaire dans l’Ouest du Cameroun. Ce documentaire a été diffusé sur la TSR mais nulle part en France, bien entendu. Le documentaire s’appelle « L’assassinat de Félix Moumié - l’Afrique sous contrôle ». Il est révoltant et montre comment la France gaulliste a utilisé les mêmes méthodes que l’Allemagne nazie contre ses alliés africains.
Pour votre gouverne, le Niger n’est pas une dictature mais une démocratie en construction qui a fait des bonds assez remarquables, malgré les rébellions et les mutineries. C’est chiant, hein, de ne pas pouvoir diaboliser un pays africain en faisant de lui une monstrueuse dictature dirigée par un satrape ?
Complètement d’accord avec vous, Michel !
Quand est-ce que la machine d’Epstein sera sur le marché ? Quelqu’un a-t-il une idée ?
Colin,
J’ai trouvé ce papier sur un site nigérien. Tout le monde ne semble pas content de l’arrangement signé « dans la précipitation » entre Areva et la ministre des Affaires étrangères du Niger. Un lien nécessaire : http://max1412.powweb.com/htdocs/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=1213&Itemid=2
L’Afrique, ce n’est ni une ville ni un pays. Votre lieu de résidence est vachement large !
Je pense que la démarche d’Avox et de la blogosphère, c’est d’éviter le type de disqualification haineuse que pratique la « grande presse » et de s’attacher au débat d’idées. En parlant des « toubabs », je tente de montrer à Vérité et Réconciliation (qui justement fonde comme principe l’incurie des locaux et la toute-puissance des autres) qu’il faut preuve de haine de soi et d’autoracisme. Je ne suis pas contre les intérêts étrangers (je suis moi même de nationalité française) mais contre les accords inégaux. Expliquez moi en quoi le parallèle entre la Côte d’Ivoire et le Niger est non pertinent ? Voici deux pays d’Afrique de l’Ouest déstabilisés par des rébellions qui leur enlèvent des marges de manoeuvre dans les négociations internationales, alors que la CEDEAO condamne justement les rébellions, ainsi que le droit international. Ou bien tenez vous au principe de la légitimation des rébellions au cas par cas. Expliquez vous. Sur Guy-André Kieffer, je continue de dire qu’il ne travaillait plus pour La Tribune quand il est arrivé en Côte d’Ivoire. Interrogez son comité de soutien si vous le voulez. Il avait même créé avec des amis une entreprise dans le café-cacao qui travaillait avec le gouvernement ivoirien, jusqu’à la rupture brutale de son contrat.
A Vérité et réconciliation,
En Côte d’Ivoire, des producteurs de cacao ont traduit leurs dirigeants devant les tribunaux. Ils ont gagné. C’est ainsi que le « patrimoine des luttes pour les droits des citoyens » se construit au quotidien. C’est ce que l’Occident a fait, c’est ce qu’une Afrique souveraine (donc seule responsable de ses turpitudes) doit faire. Cela prendra du temps, mais c’est la seule voie.
Vérité et réconciliation,
Le cacao et le café ivoiriens, historiquement, étaient gérés par la Côte d’Ivoire, à travers la CAISTAB. Puis, il y a eu libéralisation. Les multinationales ont eu le droit d’entrer directement sur le terrain. Puis, il y a eu quelques organismes qui font des ponctions (environ 20% du prix mondial) pour, théoriquement, constituer une épargne paysanne. L’épargne a été effectivement constituée, ce qui a permis aux Ivoiriens de redevenir des acteurs de l’exportation du cacao - 20% contre pratiquement rien il y a quelques années. Ceci dit, la bonne gouvernance a souvent manqué, et des associations alternatives le dénoncent. Elles battent le pavé, font des manifs, bloquent des convois pour faire entendre leur voix. C’est ainsi qu’on améliore un système. Ce n’est pas en capitulant en se disant qu’on est des incapables et qu’il faut donner le pays aux toubabs pour qu’ils nous le cèdent à nouveau après nous avoir formés. Cette idéologie que vous nous sortez a été celle qui a légitimé la colonisation. Vos contre-exemples. L’Afrique du Sud a planté l’arbre de la liberté, elle cueille aujourd’hui des fruits. Elle n’a jamais été aussi prospère et aussi bien gérée que sous un gouvernement non racial, en majorité composé de Noirs. Le Botswana va très bien, sans être backé par une puissance étrangère. Le Ghana gère son cacao très bien grâce un organisme public, le Cocoa Board, qui devrait inspirer les Ivoiriens. Abandonnez la haine de soi, elle est mauvaise conseillère. Sur Guy-André Kieffer, je persiste et je signe. Aucune preuve n’existe et si vous vous étiez rapproché du dossier, comme je m’en suis rapproché, vous auriez vu beaucoup d’incohérences. Une fois de plus, je dis que l’Histoire nous édifiera.
Le Monde a consacré un papier sur « l’arrangement » franco-nigérien à la suite de cette crise de l’uranium. Les prix ont été revalorisés, mais restent en dessous du cours mondial. Une grande négociatione est prévue pour 2008. Le deal tiendra-t-il longtemps ?
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-941898@51-940566,0.html
Vérité et Réconciliation, j’apprécie votre panache mais je déplore qu’au lieu de vous attarder sur le fond de mon développement, vous attaquiez ma personne. C’est d’ailleurs souvent une des faiblesses du débat d’idées en Afrique. Je ne prétends pas ne pas avoir d’opinion, sinon quel intérêt auraient mes prises de parole ici et ailleurs ? Je n’ai pas peur de dire que j’ai soutenu le président ivoirien Laurent Gbagbo quand il a été aux prises avec la volonté de puissance de Jacques Chirac - à qui ne revenait pas le droit de le dégommer. Cet enjeu historique me semblait plus important qu’une prétendue « impartialité » derrière laquelle les discours des puissants se cachent. De plus, ce n’est pas parce que Gbagbo dit qu’il y a des coups d’Etat salutaires qu’il a raison, et que cette seule affirmation devient une arme rhétorique pour ceux qui font l’apologie des rébellions - qui sont, de plus, autre chose que les coups d’Etat, les deux « maladies » étant à combattre. Je fais absolument le lien entre le Niger et la CI, parce qu’il s’agit de la même réalité : des rébellions qui naissent au moment où des accords historiques sont bousculés ou remis en cause. Dès lors qu’on glorifie une rébellion, on permet aux puissances étrangères de « rectifier » les choix des dirigeants, et donc de devenir des acteurs de politique intérieure. C’est mauvais. Si la Norvège décide de vendre son pétrole plus cher, personne ne lui foutra une rébellion. Ce qui veut dire que ce que je prône pour l’Afrique, c’est la modernité politique. On peut tout à fait se scandaliser de la gestion de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire, agir de manière citoyenne pour que les choses aillent mieux, sans pour autant cautionner des rébellions dont la caractéristique et d’ôter au départ le droit à la vie à des innocents. Je parle notamment de cette question dans un papier précédant sur agoravox : Pour gagner en Afrique, misez sur l’Africain. Et puis, l’éducation et les technologies à forte valeur ajoutée, c’est strictement la même chose (dans mon esprit). Le transfert de technologies, c’est de l’éducation. Pour créer des classes de primaire et de collège, les pays africains n’ont besoin de personne. Maintenant, pour développer leur industrie et les compétences de leurs cadres, ils ont effectivement besoin d’acheter des savoirs - d’une façon ou d’une autre. Mieux valoriser leurs richesses actuelles (les ressources naturelles) leur permettrait d’avoir une marge de manoeuvre supplémentaire pour investir dans l’éducation. Derrière votre rhétorique, se cache une sorte d’a priori selon lequel les pays africains, dès qu’ils gèrent eux-mêmes leurs ressources, les gèrent mal. Ce n’est pas vrai. Et mieux vaut faire des fautes et des erreurs et se faire recadrer par des forces sociales locales que d’être recadré par des intérêts étrangers qui ne songent qu’à enfoncer votre pays. Guy-André Kieffer n’était pas journaliste à La Tribune quand il a disparu en CI, mais homme d’affaires et informateur de La Lettre du Continent. De plus, rien n’a jamais prouvé qu’il a été tué par des proches du pouvoir qui voulaient cacher des choses. Ceux qui le croient doivent enquêter pour tirer les choses au clair. Les guerres sont également des guerres psychologiques, et tous les coups sont bons. L’Histoire nous édifiera progressivement sur celle qui s’est déroulée en CI.
J’espère que les Avoxiens liront l’article de prétendue légitimation de l’accord Etat-Trafigura, qui en réalité salue le militantisme de Greenpeace, relaie l’analyse du think-tank de Gbagbo et critique un ancien Premier ministre qui avait tenté de faire libérer les dirigeants de Trafigura sans la moindre contrepartie quand ils avaient été arrêtés. Par ailleurs, je prie M. Conte de nous donner un exemple dans l’Afrique contemporaine où des pollueurs occidentaux ont été condamnés à payer près de 200 millions d’euros après six mois de prison. J’attends.
Je ne sais pas pourquoi vous ne faites pas un lien sur l’article concernant les liens entre Victor Bout (fournisseur d’armes à Charles Taylor et à ses amis, dont les rebelles ivoiriens) et Al-Qaeda. Je ne prétends pas ne pas avoir d’opinion forte - sinon, à quoi bon écrire des articles d’opinion ? Aujourd’hui, même Le Figaro admet que Chirac a tenté de dessouder Gbagbo. Nous avions donc raison trop tôt. Par ailleurs, j’attends que Sarkozy se saisisse du « bombardement » de novembre 2004. Le lièvre qui sera levé sera plus gros que tout ce qu’on peut imaginer autour de l’affaire Borrel. Vive la déclassification des archives militaires françaises.
M. Conte, vous avez une vision nostalgique donc fausse. Le clientélisme d’Houphouët n’était pas éclairé du tout, sinon il n’aurait pas été réduit en cendres dès le début des années 80. Le FMI et la Banque mondiale ont réussi à imposer leur diktat parce que la fameuse « coopération franco-africaine » avait laissé en héritage aux nouvelles générations une dette colossale. L’hypercentralisation du système et la violence du parti unique sont à la base de toutes les névroses qui traversent aujourd’hui le corps social. Maintenant, est-ce une paix des prédateurs qui n’a aucune chance de prospérer ? L’économie de guerre entraîne toujours des réflexes de prédation, mais ce sont ceux qui font la guerre aujourd’hui qui feront la paix demain - c’est un classique dans l’histoire de l’humanité. Et dans un contexte pacifié, les exigences citoyennes deviennent plus fortes. Je comprends votre amertume en tant que Français, mais elle ne doit pas vous empêcher d’analyser plus finalement les faits. Arrêtez de jouer les prophètes de malheur et proposez comme vous le demande Isis.
Je ne comprends pas le voeu de Fouadraiden.
M. Conte, votre démarche est manifestement de mauvaise foi. Si vous trouvez mes articles tellement ridicules, envoyez des liens vers l’entièreté de ces articles et laissez les lecteurs d’Agoravox juger. En plus, faites attention, parce qu’il y a des articles qui ne sont pas de moi. Je n’en suis pas à mon dernier papier sur Agoravox, et les différents lecteurs se rendront compte que je ne suis pas le fou furieux que vous décrivez. En parlant d’Al-Qaeda... Les liens entre Victor Bout, fournisseur des armes à Taylor et à Compaoré pour mettre le feu en Côte d’Ivoire et Al-Qaeda ont été démontrés par plusieurs livres dont je reparlerai. L’arme des Français ayant comme vous quelques intérêts (y compris purement intellectuels) en Afrique est de diaboliser ceux qui décryptent la Françafrique en jouant du « couper coller » et en brandissant des phrases qui à première vue choquent. Je n’ai jamais dit qu’il n’y a pas de problème interne en Côte d’Ivoire. Mais ce ne sont pas les paysans dioula irrités par « l’ivoirité » qui ont acheté des armes en Ukraine pour organiser une rébellion. Ce ne sont pas eux qui ont convoqué la table-ronde de Linas-Marcoussis pour faire un coup d’Etat constitutionnel là où le putsch militaire avait échoué. Ce ne sont pas eux qui ont fait rédiger des résolutions onusiennes allant dans le sens de la mise sous tutelle d’un pays membre de l’ONU. Mon point de vue est clair : l’Afrique a ses propres contradictions, certaines héritées de la période pré-coloniale, d’autres de la période coloniale, d’autres encore de la période post-coloniale. Il n’est ni normal ni juste que des apprentis-sorciers à Paris ou ailleurs instrumentalisent ces problèmes pour les rendre encore plus complexes et se rendre eux-mêmes indispensables. Je suis tout à fait d’accord avec ceux qui estiment que les puissances étrangères, dont la France, doivent se retirer militairement de l’Afrique et la laisser écrire sa propre Histoire. Comme les Européens, les Africains s’entretueront, constateront que c’est vain, s’uniront... et un autre jour encore s’entretueront et se réuniront. Sans l’aide de personne.
Rue 89 revient sur les accords de défense entre la France et l’Afrique : http://www.rue89.com/2007/07/26/Les-accords-secrets-avec-l-afrique-encore-depoque Par ailleurs, la Licorne est sous mandat de l’ONU mais sous commandement français. C’est ainsi que, sans avoir consulté New York, Jacques Chirac a ordonné au général Poncet de détruire toute la flotte aérienne ivoirienne. Motif officiel : la CI aurait bombardé un camp français. Bon à savoir : l’enquête française n’avance pas, et les autorités invoquent le secret défense pour ne pas remettre les prétendues preuves condamnant Gbagbo à la justice. Bon à savoir aussi : l’armée française a tué de sang-froid 64 jeunes Ivoiriens durant ces jours, dans l’indifférence totale de l’opinion publique française. Sarko va-t-il moderniser les relations franco-africaines ? Il le prétend dans des interviews dans la presse sénégalaise. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/afrique/20070725.OB S8121/premiere_visite_de_sarkozy_en_afrique_noire.htmlnouvelobs.com,
Personne ne parle de l’ambassadeur suisse...
On ne peut pas comparer l’action des Anglais en Sierra Leone à celle de la France en Côte d’Ivoire. En Sierra Leone, les Anglais ont conforté un gouvernement élu face à une rébellion instrumentalisée par la France et ses pions (Compaoré, Taylor, etc...). En Côte d’Ivoire, la France a sanctuarisé une rébellion de toute façon instrumentalisée par ses alliés historiques (Compaoré, Taylor, etc...) Ainsi, Paris a freiné aux quatre fers les sanctions contre Taylor et a tenté coûte que coûte de faire sanctionner Gbagbo. A qui fera-t-on croire que Taylor est un bon et Gbagbo un méchant ? De toute façon, de qui vient la paix qui s’annonce ? D’un plan français ou d’un plan de Gbagbo ? C’est toujours facile de croire que la France vient en Afrique défendre le droit face à des tyrans sanguinaires. Déconstruire le financement et les appuis divers aux rébellions, c’est sortir de ce discours. Savez-vous que ce sont des organismes publics français qui garantissaient les exportations frauduleuses du cacao ivoirien par le Burkina et le Togo ? Demandons à Sarkozy et à son gouvernement d’ouvrir les archives africaines et nous verrons bien.
Arrêtez d’être aussi perméables à la propagande de vos médias dominants et essayez de vous cultiver par vous-mêmes. Quel est le rapport de forces qui vous permet de penser que les rebelles auraient gagné si la guerre avait eu lieu ? Et au lieu de vous focaliser sur le couple Gbagbo comme vos médias, posez-vous une question : qui a acheté les armes de ces fameux « rebelles qui sourient » ? C’est bizarre que la prolifération des armes légères, bien plus facile à arrêter que la prolifération du nucléaire, ne dérange pas les membres du Conseil de sécurité. Bref, les Français sont satisfaits de leur action en Côte d’Ivoire, mais les Ivoiriens le sont moins. Vous pouvez lire les résultats d’un sondage à ce sujet sur mon blog.
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