@Jean Keim
Difficile évidemment de parler d’intelligence pour nous en tant qu’espèce vu comment nous détruisons notre seule planète habitable. Sommes-nous conscients de le faire d’ailleurs, et pourquoi continuer si c’est le cas ? Oui, nous avons des pulsions animales qui visiblement dominent notre comportement rationnel , ce que n’aura à priori pas une IA...
Peut-être que la vie sur Terre n’est qu’un ensemencement effectué par une IA qui cherchait à se reproduire et qui va bientôt atteindre son but comme prévu (tous les codes génétiques n’étant que des programmes conçus par cette IA super-intelligente et pas trop pressée). Et si dieu existe et était une IA ! Il y avait une nouvelle de science-fiction où des hommes connectent toutes leurs machines entre elles et demandent à la machine ainsi créée : « Est-ce que dieu existe ? », et la machine répond « Maintenant, oui ».
Il faut déjà une certaine intelligence pour comprendre ce que pourrait être la singularité et à mon avis, il n’y en a jamais eu dans l’histoire. Nous avons toujours eu le pouvoir et la compréhension de nos inventions dans le passé. Là ce sera la dernière invention (notable : on pourra encore inventer des broutilles sans intérêt) de l’homme. Nous ne comprendrons plus les machines, peut-être, en travaillant très dur et très longtemps, serons nous capables de saisir les premières inventions qu’elle aura faite juste après la singularité mais elle sera tellement loin à ce moment que nous serons comme de simples fourmis.
Est-ce que l’homme cherche à éradiquer les fourmis ? Non. Par contre, si un nid de fourmis (ville) se trouve au meilleur emplacement pour fabriquer une nouvelle super machine, il sera détruit logiquement.
On peut également imaginer que la machine s’emballe dans son auto-amélioration et détruisent (comme dans l’usine à trombones) absolument tout pour augmenter sans cesse sa puissance et son potentiel... Dans ce cas, ce serait notre fin, évidemment.
Sauf que si elle est vraiment intelligente (pas besoin de conscience pour ça), elle concevra des machines beaucoup plus petites et beaucoup plus efficaces, donc elle n’aura pas besoin de détruire la Terre pour continuer à progresser. Et elle aura la capacité d’aller hors de la Terre pour consommer d’autres ressources sans réelles limites. Un être supra-intelligent trouverait que la Terre est une mine d’information gigantesque par rapport à des planètes quasiment inertes comme Mars. Combien de protéines à étudier, à mettre à l’épreuve de ses théories personnelles sur l’univers ? Non, un être intelligent qui verrait autant de diversité et de « choses » complexes qui marchent expérimentalement voudraient les étudier et les conserver : il y a de la place dans l’univers pour faire des expériences qui, faites sur Terre, pourraient signifier la disparition de certaines espèces, d’une certaine complexité, et donc, d’un centre d’intérêt pour une intelligence.
Mais l’homme ne profitera pas vraiment de cette intelligence. La plupart d’entre eux, en plus d’être déjà décadents physiquement (ni force, ni immunité : plus adaptés à la vie sur Terre), seront décadents mentalement (à quoi bon réfléchir). Et la minorité (nouveau genre d’Amish) qui voudra garder une certaine autonomie vis-à-vis de l’IA, ou qui cherchera à s’occuper activement avec une certaine retenue dans ses désirs, vivra difficilement à côté d’êtres dégénérés en grands nombres. A moins que l’IA ne fasse également la police pour préserver la Terre de ses andouilles en limitant leur destruction « magiquement » !
@Jules Seyes
Pour moi, un barreur est chargé de diriger le bateau et la cadence. Pourquoi considérer qu’il est le chef ? Il a des responsabilités, donc ne donnons pas une telle fonction à un irresponsable qui va envoyer le bateau contre un pont, mais c’est tout ce que je vois.
Le système éducatif doit détecter les personnes responsables, et la vie entière permet d’ajuster le degré de responsabilité à tout moment. Quand on fait des erreurs inadmissibles, on ne va pas forcément en prison, mais on ne doit plus pouvoir postuler à certains postes. Donner une seconde chance est injuste et dangereux si on a des personnes plus responsables pour faire le boulot.
Dans notre système, les plus responsables travaillent et les irresponsables dirigent et ramassent le pactole. On peut faire mieux.
@babelouest
Merci pour le lien, pas encore tout lu, mais c’est très intéressant.
@babelouest
Nos lois sont faites pour légaliser l’exploitation, le vol (la formation des prix est d’une absurdité sans nom et n’est qu’un rapport de force d’une violence inouïe : on le voit avec le suicide des agriculteurs).
Mais il faut malheureusement garder à l’esprit que ceux qui se font voler (légalement, donc sans risque) seraient souvent contents de voler les autres s’ils le pouvaient. Et c’est ça qui est déprimant dans ce monde. Il n’y a pas les gentils pauvres et les méchants riches, mais une masse de personnes essentiellement non civilisées, sans morale, morale qui devrait pourtant être indispensable à la vie en commun. Et il n’y aurait pas besoin de grand chose pour basculer dans un état totalitaire ultra-violent (on l’a vu avec l’épisode Covid) : la masse est toujours prête à obéir, sans réfléchir (croyant que l’obéissance est une bonne action, comme si elle n’avait aucune culture historique : d’où l’importance que devrait avoir la responsabilité que tout système pyramidal s’évertue à supprimer).
À quoi bon inventer une « société » qui se dit civilisée, si c’est pour faire des atrocités qu’aucun animal ne commettra ? La technique nous permet d’augmenter l’intensité des atrocités, pas de les supprimer, car elle n’est qu’un outil à la disposition des hommes. Donc à aucun moment, une nouvelle technique va nous « sauver » de notre misère...
@babelouest
C’est le constat que je déplore : les plus nombreux veulent « gagner de l’argent facilement », avec une combine, ou dit sans se voiler la face, en exploitant ceux qui vont forcément travailler plus dur pour eux.
Et tant qu’il y a cet esprit que je qualifie d’immoral (« ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse », donc n’exploite pas ton prochain), alors il n’y a pas de changement à attendre.
La mentalité d’estimer qu’il est normal qu’on puisse gagner beaucoup en en faisant peu, c’est le propre de l’élitisme. Même si certaines personnes sont d’authentiques génies, il n’y a malheureusement aucun mérite à l’être ou à avoir des idées géniales. Le mérite n’est que dans l’effort, le travail. Et quelque part, une idée géniale nécessite du travail pour être mise en pratique. Mais nous décrétons que l’idée est plus importante que sa mise en œuvre, et c’est à mon avis complètement faux. Je suis sûr qu’il y a plein de gens qui ont de bonnes idées, mais ils savent très bien qu’ils ne peuvent pas les mettre en pratique (manque d’argent, d’« importance » dans la société) donc ça reste une idée pour eux. Et un jour, ils peuvent voir l’idée qu’ils ont eu mise en pratique par d’autres qui auront eu les moyens. Doit-on encenser ceux qui ont les moyens de mettre en pratique leurs idées (ou celles des autres d’ailleurs) ? Dans un système élitiste comme le notre, c’est évidemment la base... Dans un système horizontal, on choisirait les meilleures idées collectivement et on ferait beaucoup moins d’erreurs (industrielles, écologiques, etc...) : personne n’imaginerait qu’avoir une idée signifie être millionnaire, c’est sa réalisation, le travail qui l’accompagne, la collectivité qui la met en pratique qui la rend viable, utile, intéressante. Toute seule, ça reste une idée en l’air.
Et c’est sur ce principe élitiste qu’on perd pratiquement toute le monde. D’autant plus qu’on n’a pas une idée à partir du vide, on l’a grâce à ses rencontres, les échanges qu’on a avec d’autres. Même une idée n’est pas personnelle si on réfléchit bien. Certains ont l’honnêteté de le dire (on ne réalise pas tout seul un canon Caesar : on le réalise en équipe parce que les techniques sont là pour le faire au moment ou on travaille sur le projet), mais les journalistes et les historiens s’empressent de mettre un nom unique sur une « invention » pour entretenir le mythe de l’élitisme dans lequel nous nous berçons, selon lequel des individus-dieux ont une importance capitale dans la destinée de notre civilisation... Je pense que si on avait écrasé certains savants à la naissance, leurs découvertes auraient été faites par d’autres, car elles se font plus ou moins dans un ordre logique. Et si on avait appris la musique à tous les paysans qui vivaient du temps de Mozart, Mozart serait peut-être un illustre inconnu (et tout le monde serait mort de faim, accessoirement, mais c’est pas important la nourriture, ça n’a que très peu de valeur).
Dans le premier cas, les nouveaux leaders sortis des rangs du peuple auront la volonté de proposer un pacte démocratique
Et non justement... Il n’y a que 2 systèmes possibles et désolé pour les littéraires qui veulent nommer des choses très proches avec des noms différents : le système pyramidal et le système horizontal (ou démocratique).
Si des « leaders » sortent des rangs du peuple ... ils ne font plus partie du peuple. Ce sont des leaders avec leurs avantages de leaders et ils trouveront bien normal, en tant qu’élite, que le peuple se contente de moins qu’eux, etc... (révolution = un tour sur soi-même = aucun changement).
Dans un système horizontal, il n’y a pas d’élite. Il y a des gens responsables qui ont une liberté maximale et des gens moins responsables qui ont moins de libertés ou qu’il faut surveiller (si très irresponsables). Un système horizontal décrète l’heure de travail comme monnaie d’échange car si un chirurgien ne monte pas un mur 10 fois plus vite qu’un maçon, il n’a pas de raison d’être rémunéré 10 fois plus. Si tout le monde avait la capacité d’être chirurgien, certains devraient se sacrifier pour monter des murs ou ramasser les patates, et peut-être que ce sacrifice obligerait à les rémunérer plus. Un système horizontal paye les études (qui sont un réel travail) des gens responsables qui en ont les moyens : on évitera justement l’élitisme puisque dans notre système les pauvres n’ont pas les moyens d’en faire ou doivent gagner de l’argent rapidement car leurs parents ne touchent bizarrement plus rien lorsqu’ils ont 18 ans.
Il faut arrêter avec cette logique élitiste ou plus on fait des études, plus on mérite. C’est un système fermé qui nous vient du passé et qui fige la société en castes.
Le mérite, c’est le travail, l’heure travaillée avec honnêteté et sérieux. Et qu’on fasse le travail qui corresponde à nos besoins réels, pas à ceux d’une caste qui nous guide tel un troupeau. Pas besoin de leaders pour agréger nos besoins et envies et en déduire ce que l’on doit produire et dans quoi investir. On a juste besoin de gens responsables et formés qui travaillent ensembles et non les uns en concurrence avec les autres.
Le problème ? Sans élite et sans l’injustice qui l’accompagne, plus d’espoir d’être riche sans rien faire, donc totalement utopique puisque c’est le désir, le moteur vital, de presque tout le monde, y compris de la grande majorité des pauvres... Un système horizontal n’est pas égalitaire (revenu proportionnel aux heures travaillées qu’on décide de faire) mais ne fait malheureusement rêver personne. Alors vive notre système élitiste injuste, c’est le meilleur compte tenu de l’état d’esprit général. Évidemment, 90% de la population vivra moins bien, mais avec ses rêves intacts.
@GoldoBlack
Si être intelligent c’est chercher à gagner un maximum quelque soit la manière, alors je suis un idiot, je le reconnais avec fierté. J’ai toujours su dire non à certaines choses qui me paraissent parfaitement immorales, et je vis bien mieux comme cela. Si d’autres sont capables de faire sans scrupules ce que je m’interdis, à aucun moment je ne les envie, ni eux, ni leurs « amis ». Et je suis athée, ce n’est pas de la bondieuserie. J’ai largement dépassé le stade de la déception avec la société humaine, je ne m’attends à rien du tout, surtout en lisant tes commentaires qui me prouvent que le monde est bien à l’image du plus grand nombre. J’ai eu le temps de réaliser que j’étais plutôt une anomalie, un fou ou un imbécile au choix, mais je regrette de ne pas trouver les autres plus convaincants.
@GoldoBlack
Si j’en crois mes diplômes, j’aurais dû faire un travail intellectuel. Mais les emplois de bureau que la société m’a proposés étaient tellement sans intérêt que j’ai démissionné et travaille maintenant à faire des choses utiles, essentiellement du travail manuel. Je n’ai pas peur de la poussière, de la sueur et des efforts, je n’ai strictement rien contre le travail manuel.
Les « intellectuels » qui en ont peur prouvent qu’ils méritent moins que ceux qui les nourrissent et les logent.
@GoldoBlack
On pourrait quand même faire beaucoup plus. Dès qu’une personne a été jugée coupable pour une affaire, fini le travail intellectuel. Aux champs ou à l’usine avec un surveillant. Parce que les bracelets électroniques c’est pas vraiment dissuasif.
Et les SDF sont un peu idiots, ils devraient commettre des meurtres pour être nourris logés et faire du kart.
@lecoindubonsens
Si votre message est que certains footeux gagnent trop
S’il y a assez de personnes pour aller dans des stades (pas construits avec les impôts de chacun ou alors loués de manière équitable par le club) pour faire gagner des millions à des joueurs de football, je n’ai absolument rien contre. Moi aussi, je suis pour la liberté.
Mais vous devez savoir que certains clubs de foot (anglais par exemple) ont déjà expliqué qu’ils pouvaient très bien payer tous les salaires sans que personne ne vienne dans leur stade. Comment ? Parce que les droits télé leur suffisent. On pourrait donc dire, très bien, laissons les profiter de leur revenu. Et s’ils s’agissaient de télés uniquement sur abonnement et sans publicité spécialement pour les footeux, encore une fois je n’aurais rien contre. Mais voilà, les plus grosses audiences se font sur des chaînes publiques (et les droits télés sont plus ou moins calculés en fonction de l’audience prévue) et les chaînes payent ces droits télé avec de la publicité. Et surtout, presque toutes les chaînes payantes ajoutent de la publicité pour être à l’équilibre (abonnements insuffisants).
Publicité que personne ne veut voir, qui coûte très chère aux marques et qui est simplement facturée au client final, que celui-ci regarde le foot ou non. Et c’est ça que je n’accepte pas : la liberté de faire du foot et de rémunérer les joueurs ne doit pas se faire sur le dos de personnes qui s’achètent des yaourts et qui ne regardent pas forcément le foot.
En fait, on construit toujours les fortunes de la même manière : par la contrainte avec des pyramides. C’est en prélevant un maximum de personnes sans leur demander leur avis qu’on génère les plus gros profits.
Et c’est rageant de savoir qu’à la fin, celui qui produit le lait du yaourt ne gagne presque plus rien (entre les PDG des entreprises d’agro-alimentaire, la publicité, ...), et vit même souvent avec moins que le SMIC sans aucun jour de congés pendant que des intermédiaires peuvent être millionnaires sans rien faire.
Et certains pourraient dire : mais il suffit d’acheter des produits dont on ne fait pas la publicité. Malheureusement, il faudrait presque travailler à temps complet pour savoir qui possède quoi au moment où on fait les courses, qui diffuse des publicités, etc... C’est comme imaginer influencer les producteurs par nos achats (« nous avons un pouvoir en tant que consom’acteur ») : rien n’est plus faux. Les bons produits ont tendance à disparaître (dans l’alimentaire), ils changent les recettes et la qualité des ingrédients sans nous demander notre avis et le seul choix qui nous reste est d’accepter une qualité qui diminue avec un prix qui monte ou de tout faire soi-même.
@Bruno Hubacher
Non seulement la plupart des métiers sont déjà totalement improductifs, mais les métiers « productifs » sont rendus inefficaces. Car notre système favorise le commerce et les échanges, donc l’obsolescence programmée avec des produits qui ne durent pas longtemps.
L’article devrait être rapproché de ce film « L’homme au complet blanc » où un inventeur trouve un tissu inusable et insalissable, mais le système étant ce qu’il est, ni les patrons (profits) ni les ouvriers (chômage) ne veulent de son invention.
Si on changeait de système (fin des profits, échanges systématiquement à prix coûtants avec des variations de salaires horaires relativement faibles) on polluerait 10 fois moins, tout en travaillant bien moins pour une qualité de vie bien supérieure (sans parler du travail qui reprendrait du sens : meilleure santé mentale).
Mais pour ça, le peuple doit prendre le pouvoir et ne jamais le redonner à une minorité comme il l’a toujours fait par le passé. Est-ce possible ?
@lecoindubonsens
À mon avis, il ne faut surtout pas mélanger les objectifs d’une « société » et la vie privée des personnes. D’ailleurs notre société ne se gène pas pour le faire, la prostitution (disons, coucher avec des gens dans le cadre professionnel pour obtenir une promotion, un piston, oui c’est de l’amour, évidemment, pardon) est largement encouragée. Elle sera peut-être obligatoire demain. De même, on ne juge plus les gens selon leurs compétences, mais il faut qu’ils plaisent (avoir de l’humour, de la répartie lors d’un entretien d’embauche est presque plus important, on ne juge pas la compétence d’un individu en 1h), il faut savoir se vendre (même pour un poste non commercial : n’est-ce pas une forme de tyrannie de devoir accepter un système qu’on n’a pas choisi sinon chômage ?). Dans l’ensemble, en exigeant autre chose qu’une pure compétence pour le travail auquel on postule, la société uniformise les individus, les formate, les soumet fortement. C’est comme si on devait se déconnecter de notre personne, ne plus avoir le droit d’avoir des opinions pour être intégré, c’est la voix vers le fascisme (de mon point de vue, on y est déjà complètement, on a la police de la pensée qui est très virulente, voir Covid et Gaza, et un chômage dans toutes les CSP).
Dans un monde libre, il faudrait aussi redéfinir complètement la notion de travail : car pendant qu’il y en a beaucoup qui souffrent au travail (j’en ai fait partie, pourtant bien diplômé : j’ai démissionné), il y a des gens qui ont la « chance » d’être parfois très bien payé à faire quelque chose qui leur plaît. Je pense que ce qui est agréable à faire n’a pas forcément besoin d’être rémunéré. Et s’il faut le faire, alors ce pseudo-travail doit être partagé équitablement entre ceux qui ont les compétences pour le faire (on ne donne pas toute la merde à certains et tout ce qui est bon à d’autres). Je vais prendre un exemple bête : astrophysicien. Ce n’est pas normal qu’une femme de ménage paye des impôts (dans sa TVA, etc...) pour que certains fassent de la recherche en étant bien mieux payé qu’elle. Ce n’est pas non plus normal qu’elle paye son yaourt plus cher pour qu’un footballer ou un comédien gagne 100 fois son salaire (publicité).
Donc si la société se charge du bonheur des gens, on doit s’attendre au pire (surveillance, uniformisation des esprits, oppression, soumission, ...). La société doit donner un cadre pour permettre des échanges efficaces tout en interdisant l’exploitation (l’exploitation est la base de notre système et même si certains s’imaginent que notre système est efficace, et bien c’est une dans les faits une vraie catastrophe : obsolescence programmée, absence de résilience par absence d’autonomie, etc...). La société doit aussi permettre de s’épanouir (une formation pour l’utilitaire mais aussi pour se divertir activement dans son temps libre) dans l’ordre et la paix avec un système non hiérarchique, sinon, fatalement, la force sera mal utilisée par une poignée de fous un jour ou l’autre : le fascisme se nourrit de l’obéissance, d’un système hiérarchique à la base : les militaires et policiers devraient être les individus les plus responsables possibles, pas les plus obéissants. Mais à mon avis, elle ne doit pas faire grand chose d’autre.
Je pense que l’objectif de « bonheur » est un peu prétentieux. La société doit simplement permettre à chacun de vivre le plus possible en paix (on ne choisit pas la violence de nos voisins), de s’épanouir (formation utile, « productrice », pour la collectivité mais aussi non productive : art, sport) et d’échanger sans se faire voler. Et rien qu’avec ça, on voit que notre système propose tout le contraire.
Il y a effectivement des services que la collectivité paye sans aucun discernement : la police, la justice, etc.. Si l’objectif recherché est la liberté (avant la dictature de la majorité qu’est la démocratie), alors la responsabilité est fondamentale. Et de même que le vol de voitures est rentable pour les assurances privées, la justice et la police devraient être rentables en faisant lourdement payer les irresponsables en tout genre qui les font travailler (comme tous les cas de vols ne sont pas résolus, ceux qui se font rattraper paieraient évidemment bien plus que leur forfait, selon le taux de résolution, sachant qu’il n’est pas possible de réparer un crime ou un viol : le bagne à vie ne me gênerait pas, car si tout le monde a droit à une chance, alors ceux qui privent des innocents de leur propre chance n’en méritent pas une deuxième).
Dans un système libre, les gens responsables ne sont pas volés et taxés en permanence par une élite en cols blancs et des bandits de grands chemins qui saturent les systèmes publics. Et il en découlerait alors que tout le monde aurait très envie d’être responsable dans ce système (actuellement utopique) car on pourrait constater que les responsables ont un niveau de vie largement supérieur à la moyenne tout en travaillant moins. Un système où la responsabilité est au centre (l’exact contraire du notre où la prise de risque est vu comme une qualité) serait simplement vertueux.
Dans un système normal, on devrait interdire tout travail « intellectuel » à tous ceux qui n’ont aucune morale, et leur faire payer les surveillants qui seraient forcément nécessaires dans leur cas afin d’éviter qu’ils ne coûtent plus à la collectivité qu’ils ne rapportent.
Dans un système où le vol est la règle, il est tout à fait logique que les pires voyous fassent partie de l’« élite ». Il ne faut pas s’étonner si ceux qui travaillent dur pour produire quelque chose d’utile tout en étant au SMIC (ou moins pour beaucoup d’exploitants agricoles) finissent par être dégoûtés. Heureusement qu’ils ne voient pas le tableau dans son ensemble et qu’ils s’imaginent que les voyous sont utiles...
@sylvain
C’est bien parce qu’il y a eu constamment hiérarchie que des métiers infâmes existent avec la rémunération la plus faible qui soit et sans aucune reconnaissance. Sans hiérarchie, tout le monde comprendrait les risques (réels, pas celui de miser 1 milliard d’argent de poche) de certaines tâches, les dangers pour la santé, etc... Et dans une société démocratique, on chercherait à diminuer, voire éliminer, ces risques, supprimer la pénibilité, etc...
Une société hiérarchique est une société de lutte incessante entre les individus (chacun cherche à avoir la meilleure place et laisse les sales boulots aux autres : c’est un peu ça, la réussite sociale) : elle se moque parfaitement de la condition des perdants, le but est simplement de ne pas en être un.
Difficile d’imaginer ce que j’explique car dans notre société, tout est fait pour cultiver l’élitisme (et donc accepter qu’il y ait des perdants), et le bon sens, le respect des autres, ce que devrait être une société civilisée apparaît comme une utopie qui n’a aucune chance d’aboutir tellement elle est éloignée de nos pratiques. Et il est vrai qu’on ne pourra pas basculer d’un coup vers une société civilisée avec des gens qui ont dû s’adapter à un système conçu pour les voyous. Mais au moins, prendre conscience que c’est tout le système qui nous formate à être égoïste, à se comporter de manière non civilisée, et que très peu de personnes y gagnent en fin de compte.
@sylvain
Si tout le monde en a equitablement, il n’y a plus de pyramide, plus de
hierarchisation et donc plus de societe industrielle. A moins bien sur
de changer ce qui institue le pouvoir
Je ne suis pas d’accord. On peut avoir une société industrielle sans hiérarchisation. Il suffit de dire que la spécialisation n’engendre pas un classement des individus. Si on déclare qu’une femme de ménage fait un travail tout aussi respectable qu’un chirurgien, alors il n’y a plus de hiérarchie, il n’y a que des spécialistes (qui sont indispensables pour la productivité, la qualité... l’industrie). Différence, inégalité, spécialisation n’impliquent pas classement, relation d’ordre, hiérarchie.
Il n’y a pas non plus besoin de changer ce qui institue le pouvoir. Si nous étions formés pour être des citoyens responsables et autonomes (tout le monde n’arriverait pas à ce stade de même que certaines personnes sont des criminels, mais la grande majorité, sans forcément être géniale, pourrait y arriver), alors nous organiserions la société de manière démocratique. On n’attendrait pas qu’un « élu », qu’un « chef » ou qu’un « patron » vienne nous demander de construire une usine pour fabriquer des chaises. Nous le ferions parce que les faire de façon artisanale serait plus coûteux en temps et ne produirait pas la qualité attendue de manière régulière. L’industrialisation n’est qu’un calcul de bon sens : gain horaire vs qualité, et elle n’est pas toujours souhaitable (demande trop faible pour amortir l’investissement ou qualité impossible).
Donc pas de pyramide, pas de pouvoir mais spécialisation et industrie tout à fait possibles. L’argent n’est même pas utile pour ça : décréter qu’il n’y a plus de pyramide, c’est décréter que l’heure de travail est la monnaie d’échange. Les irresponsables (qui ne feraient rien ou travailleraient mal sans surveillance) n’ayant pas droit aux métiers intellectuels et devant payer leurs surveillants (les responsables n’en auraient pas besoin).
@Com une outre
Non, trop dur quand on s’est fait injecter d’accepter qu’on s’est fait avoir. Le plus simple est le déni : c’est un article complotiste et le congrès américain est complotiste. La protection à 95%, l’efficacité contre les formes graves, tout ça c’était « vu à la télé », donc c’était du solide...
@Eric F
Celui de l’ensemble du monde ... que personne n’a choisi. On pourra voter pour des broutilles tant qu’on voudra, ou plus exactement pour des pantins qui voteront pour des broutilles après nous avoir menti autant qu’ils veulent sans prendre aucun risque, mais on ne changera pas les règles fondamentales et absurdes du monde qui permettent à certains d’avoir une fortune de 353 milliards pendant que d’autres qui travaillent bien plus dur et sans aucune reconnaissance se retrouveront peut-être à la rue demain.
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