• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Daniel Arnaud

Daniel Arnaud

Philosophe et écrivain. Auteur de :

"La Corse et l’idée républicaine", L’Harmattan, 2006.

"Dernières nouvelles du front", L’Harmattan, 2008.

Tableau de bord

  • Premier article le 12/03/2009
  • Modérateur depuis le 28/03/2009
Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 33 52 840
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0
Modération Depuis Articles modérés Positivement Négativement
L'inscription 0 0 0
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0

Ses articles classés par : ordre chronologique













Derniers commentaires



  • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 21 avril 2009 01:39


    « « Ce qui signifie que dans un pays civilisé, démocratique et libéral, les deux tiers de la population sont capables d’exécuter n’importe quel ordre provenant d’une autorité supérieure… »
    L’expérience visible dans le film [...] est basée sur celles qui ont été réalisées par Stanley Milgram, et qui montrent effectivement que des gens ordinaires peuvent facilement se transformer en bourreaux, du fait qu’ils se soumettent à ce qu’il considèrent être une autorité, et qu’ils abandonnent à cette occasion leur propre conscience.
    L’extermination des Juifs par les nazis reste l’exemple paroxysmique d’une action abominable accomplie au nom de l’obéissance. On en revient toujours à Auschwitz, rendu possible par le conducteur de locomotive qui conduit, par l’aiguilleur qui aiguille, chaque acteur se contentant juste de faire ce qu’on lui dit.
    Ce qu’il faut bien saisir cependant, c’est que les expériences de Milgram portent non pas sur les maux infligés eux-mêmes, mais précisément sur l’obéissance qui conduit un individu à les provoquer.
    Le principe de soumission se reproduit à cet égard constamment, à des degrés divers, y compris dans des situations dont on ne perçoit pas au premier abord le caractère intolérable.
    Certes, nul n’ordonnait au professeur persuadé d’accomplir une mission de service public dans l’Education nationale de recourir à une quelconque méthode d’apprentissage de la mémoire « par la douleur ».
    Pourtant, comme le « maître » des expériences de Milgram, il n’était en réalité qu’un rouage prenant part à des mécanismes qui auraient dû heurter ce qui lui restait de conscience. Au nom du respect des consignes, au nom de l’autorité du proviseur, de celle de l’inspecteur, de celle du recteur, et sous couvert de « valorisation de l’élève au centre du système » bien sûr, il en arrivait effectivement à cautionner une série de dérives confortant au bout du compte le tyran, son ignorance et sa violence, au détriment de toute instruction digne de ce nom.
    Lorsque j’entends le mot « culture », je sors mon revolver : tel était désormais le mot d’ordre auquel il était insidieusement sommé de se conformer. »

    Daniel Arnaud, Dernières nouvelles du front, choses vues dans un système éducatif à la dérive, L’Harmattan, 2008.



  • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 7 avril 2009 19:17

    Merci pour cet article, qui résume bien la situation d’après "procès".

    Cette affaire aura encore permis de révéler ce qu’il faut bien appeler le "racisme anti-Corse" de quelques uns qui, comme tous les racismes, fonctionne sur l’amalgame, le raccourci, la généralisation. Certains commentaires témoignent en outre d’une profonde méconnaissance de l’île... et du nationalisme, qui recouvre plusieurs réalités et ne saurait être réduit aux débordements du week-end dernier. Méconnaissance de l’histoire aussi, quand il s’agit d’associer définitivement la République à la France alors même que la Corse a connu sa première expérience républicaine lorsque sa puissante voisine n’était qu’une monarchie absolue. Méconnaissance du droit enfin, en suggérant régulièrement que l’accusé doit prouver son innocence, puisque la charge de la preuve incombe à l’accusation.

    Rendez-vous pour un troisième procès.



  • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 29 mars 2009 22:48

    Merci pour ce très joli texte.
    Yvan Colonna, ses proches et la Corse sont tellement diabolisés dans cette affaire que certains aimeraient faire oublier le courage et la dignité de cette femme. Je l’ai croisée lors de quelques réunions publiques, et l’émotion qu’il y avait dans sa voix m’a beaucoup touché.
    Il serait bon de rappeler au passage à quelques commentateurs butés que dénoncer la Justice lorsqu’elle est injuste ne consiste nullement à oublier, ni même à bafouer, la mémoire du préfet Erignac. Hier, à Ajaccio, certains manifestants étaient de ceux qu’on pouvait déjà voir dans la rue en 1998 pour protester, après l’assassinat.



  • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 29 mars 2009 16:40

    @ arturh

    Ecrivain, oui ; indépendantiste, non ; respectueux du droit, assurément.

    Vous devriez (vous-même et quelques autres) lire mon article au lieu de le dénaturer en fonction de vos a priori sur la Corse et sur les Corses. Vos commentaires n’en seraient que plus constructifs. C’est parce que je respecte le droit, justement, que je ne perds pas de vue que l’autorité en République ne s’arrête pas avec les juges, ni le ministre de la Justice, ni même le président de la République d’ailleurs. Et je le dirais de la même manière si j’habitais à Besançon. Tous ne sont légitimes que tant qu’ils appliquent la loi, la Constitution et les convention internationales en matière de droits de l’homme. Or, dans cette affaire, nous sommes loin du compte. Et cela, ce ne sont pas les nationalistes qui le constatent, encore moins une quelconque "mafia" (?), mais notamment les observateurs de la Fédération internationale des droits de l’homme. Ces derniers auraient-ils subi des "pressions" eux aussi ? Mais alors, il s’agit d’un complot judéo-corso-maçonnique de dimension internationale ! Cessez donc de voir des complots partout...

    J’en profite pour revenir un instant sur cette histoire de "peuple français". La République ne reconnaît comme source légitime de l’autorité que la Nation souveraine (ou le peuple français), c’est-à-dire l’ensemble des citoyens. C’est pourquoi, même s’ils ne siègent pas directement, toutes les décisions prises par une institution le sont officiellement "en leur nom". D’où la déclaration de Rachida Dati voilà quelques jours pour vilipender les avocats de la défense :

    "Quelle que soit la cause que l’on défend, il est intolérable de jeter d’une façon aussi outrancière le discrédit sur l’institution judiciaire et de bafouer de la sorte l’honneur des juges qui exercent leur office au nom du peuple français", s’est indigné le ministre de la Justice.

    Dans un précédent article, j’avais alors ajouté qu’elle n’oubliait précisément qu’une chose, c’est que le peuple français pourrait fort bien désavouer cette institution s’il ne se reconnaissait plus dans son fonctionnement. Et c’est tout le sens de mon propos, dans le respect du droit. Il y aura le pourvoi en cassation, et probablement un recours devant la cour européenne des droits de l’homme.

    Il me semble encore qu’une commission d’enquête parlementaire (comme pour Outreau... mais attention, c’était probablement un coup des indépendantistes du Nord-Pas-de-Calais !) ne serait pas excessive. Ne serait-ce que pour faire la lumière sur les conditions dans lesquelles se sont déroulés les deux procès, ainsi que sur certaines pratiques de la Division nationale anti-terroriste (DNAT). Le peuple français dans son ensemble aurait le droit à de tels éclaircissements, car cette affaire ne concerne pas que la Corse, mais pose de réelles questions quant à la Justice et à la démocratie.



  • Daniel Arnaud Daniel Arnaud 28 mars 2009 23:43

    @ Léon

    Voilà près de dix ans que je suis cette affaire, et je n’ai pas attendu la défense du procès en appel pour me faire une idée.

    @ fifilafiloche

    Vous devriez relire l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Cela vous éviterait quelques raccourcis, amalgames et contradictions quant au peuple français, à la Nation et à la République.

Voir tous ses commentaires (20 par page)


Publicité


Publicité



Palmarès

Publicité


Agoravox.tv