Peut-on encore sauver le passé simple ?

Le constat est évident : de nombreux élèves de seconde ne maîtrisent pas le passé simple, ils confondent les différents groupes de verbes, ils commettent d'énormes barbarismes sur certaines formes... Le passé simple est en voie de disparition...
Pourquoi cette extinction d'un temps qui est pourtant essentiel dans la langue française ?
La conjugaison du passé simple ne s'apprend plus qu'aux troisièmes personnes du singulier et du pluriel, en début de collège...
Par souci d'égalitarisme, on a voulu évincer ce temps jugé trop difficile, littéraire, comme on a voulu annihiler le latin et le grec...
Alors, forcément, les élèves sont à la peine pour reconnaître et utiliser ces formes.
Il faudrait bien sûr que cet apprentissage intervienne, comme c'était le cas auparavant, dès l'école primaire.
On le sait : le passé simple appartient à la langue écrite, on ne l'utilise jamais à l'oral, c'est pourquoi, il est important de l'enseigner le plus tôt possible.
Le passé simple fait partie de notre patrimoine littéraire : il est employé dans les récits où il marque l'enchaînement des actions, avec une idée de ponctualité, d'instantanéité.... Il indique un fait achevé, délimité dans le temps.
Certains disent qu'il faut "tuer ce temps désuet", car le temps s'accélère et d'autres connaissances seraient plus utiles.
"Utile ! Dorénavant, il faut que tout soit utile !"
Comme si les trésors de notre littérature ne méritaient pas d'être préservés !
Comme s'il fallait réécrire tous les textes en supprimant le passé simple !
La modernité ne devrait pas exclure le respect du passé.
Et même dans la littérature contemporaine, le passé simple a tendance à disparaître et à s'effacer.
Notre langue est riche de nuances : c'est ce qui en fait toute la valeur et la spécificité... Notre langue est précise, fine, avec de nombreux temps qui expriment différentes subtilités : l'imparfait marque la durée, c'est aussi le temps de la description, le plus-que-parfait indique une antériorité dans le passé, le passé simple peut aussi avoir une valeur d'imparfait à l'intérieur du passé...
Sans le passé simple, le récit perd de sa vitalité, il devient statique et morne : le passé composé ne saurait le remplacer à l'écrit.
Les grands récits de notre littérature sont écrits au passé simple : faut-il les jeter aux oubliettes ? Faut-il les mépriser ?
Faut-il renoncer à la poésie de nos grands classiques ? Faut-il ne plus enseigner ces vers célèbres :
"Ariane, ma soeur, de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !" ?
La disparition du passé simple n'est pas inéluctable : il faut restaurer son enseignement, dès l'école primaire, afin que tous les élèves aient accès aux fleurons de notre littérature.
C'est l'excellence qu'il faut viser, non la médiocrité et le nivellement par le bas.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/12/peut-on-encore-sauver-le-passe-simple.html
Source : un article du journal Le Point
Photos : Pixabay
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80 réactions à cet article
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@Rosemar
Que vient faire le « barbarisme » dans un article sur le passé simple ?
Peut-être un collègue pourrait-il vous expliquer de quoi il s’agit.
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@gegene
Le barbarisme est une forme qui n’existe pas dans la langue, une faute de conjugaison... par exemple : « il metta » au lieu de il « mit »... -
@rosemar
« « il metta » au lieu de il « mit »... »
Vous en avez beaucoup des comme ça ? -
@gegene
« Peut-être un collègue pourrait-il vous expliquer de quoi il s’agit »Taper « barbarisme » dans un moteur de recherche et lire le premier résultat :
« GRAMM. Faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot (mot créé ou altéré, dévié de son sens, impropre). Faire un malheureux, un vilain barbarisme ; le plus étrange barbarisme ; les barbarismes du latin d’Église »
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@Graal
Dans les copies, oui on en trouve des « comme ça »... -
@rosemar
Le barbarisme est une forme qui n’existe pas dans la langueBravitude ! -
@Doume65
Merci. Mais j’ai aussi mon Petit Larousse, depuis 50 ans.
A noter que le terme « barbarisme » est un peu devenu un fourre-tout. -
@rosemar
"Que vient faire le « barbarisme » dans un article sur le passé simple ?"Raisonnons un peu.
Dans combien de cas une personne (élève ou adulte) peut-elle être confrontée à l’usage du passé simple ?
1/ En parlant ? Jamais (à moins de faire du théâtre). Qui discute en employant le passé simple ?
2/ En écrivant ? C’est bien rare.
- dans une lettre, quasiment jamais (à moins de se prendre pour Voltaire ou Sévigné).
- dans un récit, possible mais le passé composé est tellement plus aisé.
- reste un roman ou une nouvelle. Mais quelle est la proportion de romanciers/nouvellistes dans la population ? En tout état de cause, ce ne sont pas ceux-là qu’on verra commettre des « barbarismes ».
3/En lisant ? Evidemment (mais, encore, pas n’importe quoi). Toute personne qui fréquente un peu la littérature française peut tomber sur des verbes employés au passé simple. Il est donc essentiel qu’elle le connaisse et sache comment il se conjugue. Mais, ce n’est certainement pas là qu’elle se heurtera à un « barbarisme ».
Essayer de réhabiliter la connaissance du passé simple, c’est bien. introduire le "barbarisme’ dans un tel plaidoyer, c’est une maladresse, voire une absurdité, et, en tout cas, sans intérêt.
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@gegene
Vous voulez changer la définition du barbarisme ?? -
@Trelawney
Quand c’est volontaire et qu’on veut forger un mot nouveau, on parle de « néologisme... » -
@rosemar
Parce que vous pensez que pour la reine des neiges c’était volontaire ? -
@rosemar
" Vous voulez changer la définition du barbarisme " ????? Comprends pas ! Tant pis !
Mais pour continuer sur le passé simple, j’ajoute ceci :
Qu’importent les « metti-metta » ? Si vos élèves sortent ces perles, c’est que vous les y avez amenés. C’est de la provocation et ça ne sert à rien. C’est comme les limitations de vitesse.
Présentez leur donc un texte d’un de nos grands auteurs (vous ferez d’une pierre, deux coups) et faites leur chercher les passés simples. Demandez leur de quel verbe il s’agit (son infinitif), à quelle personne (je, tu il…) il est utilisé dans ce texte. Ça leur suffira bien (pour leur culture personnelle) et vous, vous aurez fait du bon travail. Et le passé simple sera valorisé.
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@rosemar
Il est vrai que le passé simple, temps du passé déconnecté du présent, n’est par définition pas utilisé à l’oral alors que l’imparfait son compagnon de récit peut l’être pour traduire une habitude : « Autrefois je mangeais un œuf chaque matin » ou associé au passé composé : « J’allais partir quand il a sonné. »
Mais il est une autre conjugaison beaucoup plus usitée dont l’orthographe est souvent erronée même dans les écrits de professionnels comme les journalistes : c’est le présent du subjonctif, écrit quand il n’y a guère de différence de prononciation comme le présent de l’indicatif.
« Je vois » mais « Il faut que je voie, que tu voies, qu’il voie, que nous voyions que vous voyiez »
Bien sûr la faute vient du verbe être : que je sois, que tu sois, qu’il soit, que nous soyons que vous soyez et aussi qu’il ait.« Vous gagnez » mais « Il faut que vous gagniez »
« Vous essayez » mais « Il faut que vous essayiez »
« Nous surveillons » mais « Il faut que nous surveillions »Ce « i » doit d’ailleurs être marqué à la prononciation.
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@Cateaufoncel
...N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? -
@Cateaufoncel
« Le cidre » de Cornouaille ? -
@Cateaufoncel. Vincent mit l’âne dans un pré, et s’en vint dans l’autre.
Combien d’ânes en tout ? -
@Cateaufoncel
Eh oui, autre exemple célèbre.... -
@Père Plexe
« ...N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »Pas si simple, on est dans le passé composé, là !
@ Stupeur
« « Le cidre » de Cornouaille ? »
Au point où on est rendu, je crains que le nom Cornouaille ne soit pas familier à beaucoup de nos contemporains...
@ JC_Lavau
« Combien d’ânes en tout ? »
Cent vingt-et-un... C’est ça ` ?
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@Cateaufoncel
»Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port" ?C’est de Mélenchon ça ! -
@Cateaufoncel. Autres lectures : mille cent vingt, deux millions cent vingt.
C’était le moyen d’avoir toujours raison.Comme « Une pomme qui vient de Rome, comment l’appelle-t-on ? ».Mais non ! On la pèle avec un couteau. -
@Cateaufoncel
« ...N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »Ce n’est pas la forme ou la conjugaison, qui ont guidé mon choix pour cette citation.Ce n’est que son sens. Que je trouve à propos.Désolé de m’attacher prioritairement au sens. -
On a certainement, du côté des pédago, préféré la narration à la composition.
Raconter plutôt qu’écrire....Rosemar vous me rappelez un héros de Fenimore Cooper.-
@Montdragon
« ..Rosemar vous me rappelez un héros de Fenimore Cooper. »Est ce celui qui avait pris tant de flèches dans le postérieur.Qu’il ne pouvait plus s’asseoir sur son présent ? -
Quand ce seront les profs et le académiciens qui décideront du sort des langues, le Français sera devenu le Latin : une langue morte.
L’imparfait du subjonctif et les règles de concordance des temps sont depuis longtemps des pièces de musées et n’ont jamais servi que de rampart sociale dans les salons mondains qui se plaidaient à marquer la distance avec un peuple de gueux qui, aux dires ce cette élite cultureuse, s’exprimait comme le faisaient les charretiers !Une langue est un phénomène vivant qui évolue et les auteurs l’accompagnent Céline et Ben Jelloun n’ont que faire de vos états d’âme nostalgiques.-
@diogène
« Céline et Ben Jelloun n’ont que faire de vos états d’âme nostalgiques. »
La lecture du « Voyage au bout de la nuit » s’impose !
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@diogène. Encore eût-il fallusse que vous le sussiez vous-même, et que eux aussi le sachiassent.
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@Cateaufoncel
En effet, une lecture s’impose ! Comme si Céline n’employait pas le passé simple ! Un exemple : la description de la ville de New-York....
« Pour une surprise, c’en fut une. A travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu’on découvrait soudain que nous nous refusâmes d’abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu’on était on s’est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous… » -
@rosemar
« Comme si Céline n’employait pas le passé simple ! »
En fait, dans votre exemple, il suffit de tenter de remplacer le passé simple par le passé composé pour constater que le premier est indispensable à la narration autobiographique.P.S. - J’ajoute la suite, juste pour le plaisir :
« Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c’est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n’est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur. »
Qui peut faire aussi vrai en aussi peu de mots ?
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@diogène
Qu’attendons-nous, alors, pour utiliser notre langue vivante : l’arabe du bled ! -
http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/daudet-alphonse-la-derniere-classe.html
A écouter en entier bien entendu
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@UnLorrain
Merci pour cet exemple... -
@UnLorrain
En voici un extrait avec des passés simples :
« J’enjambai le banc et je m’assis tout de suite à mon pupitre. Alors seulement, un peu remis de ma frayeur, je remarquai que notre maître avait sa belle redingote verte, son jabot plissé fin et la calotte de soie noire brodée qu’il ne mettait que les jours d’inspection ou de distribution de prix. Du reste, toute la classe avait quelque chose d’extraordinaire et de solennel. Mais ce qui me surprit le plus, ce fut de voir au fond de la salle, sur les bancs qui restaient vides d’habitude, des gens du village assis et silencieux comme nous... » -
@rosemar
Jouons avec la conjugaison du verbe enjamberHier, j’enjambai le banc, J’aurais aimé que j’embassasse autre chose, tellement il était dur.Plût au ciel que j’aurai d’autres choses à enjamber ou alors que les bancs eussent été plus doux à mes fesses endolories. Sans ça j’enjamberais les fesses de ma blonde compagne...Je stoppe ou je continue ? . -
@L’enfoiré
Bonjour
Il vaut mieux enjamber une pute qu’amputer une jambe.
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@Rosemar,
Le Président de notre République vient d’inventer le passé complexe. Une fois il dit que nous avons commis des « crimes contre l’humanité » en Algérie, et la fois suivante, plus bas en Afrique, il en rigole et dit le contraire. Tout ça n’est pas bien simple, on s’y perd. Lui aussi, du reste : si après plus de six mois il lui faut encore un quart d’heure pour descendre l’escalier de l’Elysée, on finira par le trouver prostré au bord de l’une des marches, incapable de trouver la sortie. Son Ariane ferait bien, pour Noël, de lui faire cadeau d’une pelote de fil.
Je vous trouve bien conciliante ou désabusée de vouloir ne ressusciter que le passé simple ! L’imparfait du subjonctif se fait rare, et quand il apparaît, c’est toujours à contretemps : les règles de la concordance ont dès longtemps rejoint le fond des oubliettes.
Dans peu d’années il ne restera plus que le cri primal. Un nouveau Johnny, peut-être...
Boum ! Boum ! Badaboum ! Un peu de culture, enfin !-
@Christian Labrune
« L’imparfait du subjonctif se fait rare, et quand il apparaît, c’est toujours à contretemps : les règles de la concordance ont dès longtemps rejoint le fond des oubliettes. »c’est à peu de choses près ce que j’ai écrit à 13:39mais soyez sincère : dans une conversation ou une lettre à un ami, employez vous le passé simple, l’imparfait du subjonctif, et respectez-vous la concordance des temps.Il faudrait que vous fussiez bien persuasif pour que je vous crusse. -
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Xenozoid 19 décembre 2017 16:59@Xenozoid
c’est un spécialiste,on met ce que l’on veut,et quant les aytre ne comprenne pas , on leur dit I.R.O.N.I.E -
@diogène
J’ai vu, mais après avoir envoyé mon intervention, que vous aviez déjà écrit la même chose, et que je paraîtrais donc vous avoir copié, mais peu importe : il était inévitable que cela fût dit par l’un ou l’autre des lecteurs.J’ai horreur du passé simple et il faut bien reconnaître qu’il est très difficile de l’employer à bon escient. Dans la plupart des cas, l’effet est ridicule parce qu’on a l’impression d’avoir affaire au texte d’un bon élève entre les deux guerres, qui n’aurait cependant jamais dépassé le niveau du certificat d’études. C’est du pédantisme si on veut, mais un pédantisme vraiment primaire.
L’imparfait du subjonctif, c’est bien différent. J’y ai recours très souvent lorsque j’écris des lettres, et même dans la conversation. J’ai enseigné le français pendant près de quarante ans, et lorsque j’étais devant mes élèves, il était bien rare qu’ils pussent m’écouter dix minutes sans en voir surgir deux ou trois !
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@Christian Labrune
S’ils vous ont laissé en vie, c’est qu’ils n’étaient pas rancuniers ! -
@Christian Labrune
Comme l’imparfait du subjonctif est formé sur le passé simple, il disparaît lui aussi....Bonne soirée -
@Christian Labrune
Boum ! Boum ! Badaboum ! Un peu de culture, enfin !BonjourIl y a déjà le rap.Ceci dit, je dois avouer que je ne m’aventure jamais dans la zone du subjonctif imparfait. Trop de récifs, trop d’accents circonflexes, trop de « sassassûssiez ». -
Je suggère, afin de remédier à cet état de fait, d’offrir aux élèves de l’éducation nationale ( pour combien de temps encore) ou de réintroduire en nos écoles l’intégrale des ouvrages de la comtesse de Ségur, qui bien que russe d’origine ; noble dont la famille possédait un domaine équivalent à la moitié de la France ou à peu près, maîtrisait mieux le français que la plupart de ses contemporains. Alors aujourd’hui... Le fait est que la comtesse de Ségur manipulait les temps de verbe avec une rare virtuosité, elle pouvait utiliser présent, passé composé, imparfait, futur et bien sûr passé simple dans une seule phrase, sans faute de syntaxe !
Seul problème, le catholicisme quasi intégriste revendiqué par les personnages de ses romans extraordinairement bien écrits par ailleurs s’accorderaient-ils à notre époque ?Réflexion faite, je crois que si on faisait lire les malheurs de Sophie au djeuns dojourdui, ils croiraient sûrement que ce texte est écrit en chinois.-
@Piere CHALORY
Au contraire, l’usage des temps par la Comtesse de Ségur est bien souvent approximatif. C’est l’une des raisons, avec la méchanceté omniprésente, pour laquelle je n’utilise pas ces ouvrages avec mes enfants. -
@Giordano Bruno
Je comprends votre point de vue, chacun est libre, heureusement ; de choisir les lectures de ses têtes blondes (enfants imagés avant la novlangue, Valls & les blancos, Melenchon & les trop blonds). Par le passé, j’ai connu également une maîtresse d’école qui haïssait, allez savoir pour quoi, la comtesse de Ségur, qui écrivait pourtant pas si mal ; ’’les mémoires d’un âne’’ :Je ne me souviens pas de mon enfance ; je fus probablement malheureux comme tous les ânons, joli, gracieux comme nous le sommes tous ; très certainement je fus plein d’esprit, puisque, tout vieux que je suis, j’en ai encore plus que mes camarades. -
Je ne sais pas si l’on peut sauver le passé simple
Mais le futur compliqué se présente à nousLe plus que parfait n’est plus q’un refletEt même les pauvres mots se désintègrent au vent.Non pericoloso sporgersi !Les paysages deviennent étranges, en soi et par devers soi.Qui sommes nous ?Ou allons nous ?En ces temps étranges pleins de fautes d’orthographeOu Larousse ne sème plus au vent.Don’t lean out the window !-
@velosolex,
Vous ne parlez pas du subjonctif, présent, imparfait et plus-que-parfait.Nous sommes dans les abysses du passé du français.Please, don’t throw Willy thought the window. -
@L’enfoiré
Je ne sais comment sauver le passé simpleMais pour le futur commençons à sauver notre dame des landes -
Sauver le passé simple ?
C’est comme « Sauver Willy »Regardez la conjugaison anglaise... et vous comprendrez....-
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I’m’semble qu’Achille Talon et son rédac’chef utilisaient bien le passé simple :
« Or, vous fonçâtes ».-
@JC_Lavau
... et je te déplumâtes... -
@L’enfoiré
« Elle me dit »Voilà mon prix
Aujourd´hui, c´est un louis«
Elle m´ plut plus, j´ lui plus plus
On s´ plut plus, nous s´ plus plûmes
Sans bagage, bon voyage
Nous s´ plus p´lures d´oignon
J´ lui plus plus, elle m´ plut plus
On s´ plut plus, nous s´ plus plûmes
J´aime les femmes, j´ le proclame
Mais à l´œil, c´est plus bon »Dranemnous nous plûmes -
@diogène
La Complainte amoureuse d’Alphonse Allais n’est pas mal non plus :
Oui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah ! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez ! -
Encore un coup dur pour la biodiversité.
Tant que Rosemar ne disparait pas tout va bien : Elle + Nabum c’est 50% de la part de marché d’Agoravox.
Y a bien Christelle Néant mais à force de bloquer tout le monde elle se retrouve seule à commenter avec son chat.
Et puis Christelle n’aime le passé tout court.-
@pipiou
Vous avez vu la dernière de la Néant (elle porte bien son nom celle là). Elle nous envoie un article sur 6 blessés dans le Donbass. Elle badigeonne de sauce tomate en plaque en béton et nous colle un serpillère à côté pour faire dramatique.Mais elle oublie qu’ici la SNCF a fait mieux que les ukrainiens avec 6 morts dans le sud et 2 dans le nord (bilan provisoire)Et elle a le culot de se faire photographier avec un kevlar et un casque. Non mais qu’elle cloche ! -
Nous nous en battimes les c.... avant. Nous nous battons les c...... au présent, et on s’en battra les c..... au futur. Amen, au suivant. Tout nu dans ma serviette, au suivant ! À vos pleurnicheries du passé, tchin !
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@Bernie 2
Toujours aussi fin le Bernie ! -
@rosemar
Pour faire bonne mesure à la rosemar. Un juste reflet. Bref, comme d’habitude, le passé est en danger. Le latin, Grec, orthographe, grammaire, tout fout le camp ma bonne dame. Distribués les bons points et les tirages d’oreilles soporifiques sur ce dont vous n’avez plus la main. Votre inutilité brille a chacun de vos pseudo articles.
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Et ma grand mère utilisait le plus-que-parfait du subjonctif...
Bref, rien de neuf sous le soleil, le niveau chute mais notre calvaire est bientôt fini, le sol s’approche vite. La question est : à quelle profondeur allons nous nous immobiliser ?
Take some advance, speak white !
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Xenozoid 19 décembre 2017 23:16@Ken_le_sous-vivant
shaw shaw..... -
@Xenozoid
C’est vrai ça ! Oùssékèllé notre carpette anglaise qui utilise un générateur de phrases aléatoire ?
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Rosa Rosae Rosam...ar : Passé simple versus Passé bénit (le Temps go)
Eût-ce arrivé qu’oncques nous pûmes ?
Jamais je n’ouïs que tu le susses !-
@phan
Et en plus, le passé simple permet des jeux de mots ! Merci pour ce florilège... -
@rosemar
Je remarquai que la correctrice sarcastique hurlât point sur l’écriture du « passé béni(t) » -
C’est vrai que le passé simple dans les SMS ça le fait pas trop.
Faut vous adapter Madame Rosemar le français ne sert plus qu’à envoyer des messages« T ki toi »-
Rosemar,
Vous l’avez remarqué, je suis constamment critique envers vos articles bisounours et d’un conformisme dégoulinant de bienpensance.Là, chapeau !!Vous m’avez retourné comme une crêpe et j’ai lu votre article avec la délectation qui accompagne le partage d’un point de vue commun.Non, non ! Ne voyez ici aucun effet d’ironie sarcastique, car je suis sincèrement enthousiasmé de la façon dont vous exprimez les choses.C’est sûrement chez moi la résurgence d’un passé où la révérence aux professeurs de littérature se mesurait naturellement à l’aune de leur talent pédagogique.Le vôtre est indéniable...Ne gâchez pas votre talent dans de ridicules diatribes contre les « perversions » sociétales du moment.Merci.-
Ha la langue FRANCAISE, sa grammaire , son orthographe ..... Réel marqueur du conservatisme .
BAS LES PATTES , ON NE TOUCHE A RIEN !!!
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Il n’y a d’autre que le vivant pour succomber.
Les pierres, édifices et parfois les idées se satisfont de suivre des cycles.ie le Marais ou le quartier des Halles à Paris ainsi que la plupart des centres-villes à travers le monde,il advient parfois que qqes villes disparaissent définitivement avec les civilisations qui les ont édifiées.La vérité est celle de populations, classes sociales, lignées familiales effacées par le temps et les circonstances économiques,de la (leur) mémoire -intersection de l’espace et du temps- abolie.Viendront de nouvelles générations, des aménagements, rénovations,un environnement cosy, cleaned,cocon idéal des jeunes et dynamiques classes urbaines en expansion.Memento mori.-
Le passé simple est enseigné dans tous les CM2 des écoles publiques. Les programmes sont disponibles en ligne. L’auteur n’a pas vérifié... inutile puisque c’est écrit dans Le Point !!!!
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@Nowhere Man
Vous en avez la preuve ?? -
@rosemar
Professeur des écoles retraité depuis 5 ans. J’ai enseigné dans plus d’une centaine d’écoles dans mon département (42) pendant 39 ans.
Cela ne vous suffit pas comme preuve ?Vous préférez relayer les élucubrations d’un crétin du Point. Le Point ou un autre, c’est toujours la même musique.
« Passé simple CM2 » sur Google et vous avez de la lecture pour la nuit.
faites de beaux rêves -
Le passé simple a disparu de nombreux livres récents à destination des enfants. Et même parfois le passé tout court. Cela s’inscrit dans un phénomène plus général de dégradation de la langue française dans ces livres. La solution ? Choisir des ouvrages n’ostracisant aucun temps. Je pense bien sûr au passé simple et à l’imparfait de l’indicatif, mais aussi et surtout à l’imparfait et au plus-que-parfait du subjonctif qui subirent jadis le même sort qu’aujourd’hui ces temps de l’indicatif. Fort heureusement, on peut trouver dans la littérature enfantine des livres ne reculant pas devant ces temps (Les contes du chat perché, par exemple), ceux-ci ne pouvant être difficiles qu’en raison de l’absence de leur usage.
Fidèle lecteur de Maupassant, j’ai remarqué plus d’une fois qu’en voulant retranscrire les fautes de français des paysans normands par des fautes grossières, il les faisait néanmoins parler régulièrement à l’imparfait du subjonctif. Peut-on faire l’hypothèse qu’au XIXème siècle ce temps était utilisé couramment par tous, y compris par ceux qui ne disposaient pas d’instruction ? Et dans ce cas, pourquoi cet abandon depuis ? Je me demande si l’école n’aurait pas une responsabilité. N’aurait-elle pas donné une place subalterne à l’imparfait et au plus-que-parfait du subjonctif comme elle le fait aujourd’hui avec le passé simple ?
J’ai l’habitude avec mes proches, ma femme, mes enfants, d’utiliser tous ces temps (passé simple, imparfait et plus-que-parfait du subjonctif). Je les trouve souvent plus adéquats pour m’exprimer, et ne veux pas priver mes enfants des richesses de leur langue en l’amputant inutilement. Mais face à d’autres publics, je les remplace souvent par d’autres, pour ne pas surprendre mes interlocuteurs et passer pour un pédant. Peut-être ai-je tort... Autant je m’accommode facilement de remplacer le passé simple par le passé composé, autant j’ai bien plus de mal à remplacer le subjonctif imparfait par le subjonctif présent. Je ressens intensément la faute commise. Je déplore aussi l’inexistence d’un subjonctif futur. J’aimerais souvent pouvoir en utiliser un. Il manque aussi à la langue d’autres possibilités expressives. Certins verbes défectifs sont frustrants. J’aimerais aussi pouvoir disposer, au lieu du pronom personnel sujet « nous » de deux pronoms se différenciant par le fait que l’interlocuteur est compris ou non. Etc.
Bref, il me serait bien plus agréable de voir la langue s’enrichir que d’assister à son appauvrissement.
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Bien vu Rosemar !
C’est d’ailleurs à la disparition du passé simple que l’on reconnaît une écriture moderne (comme le dirait Charles Dantzig).
Je m’extrais du dernier ouvrage de Marc Dugain : « Ils vont tuer Robert Kennedy »* après la relecture - un entracte fantaisiste !
- du Comte de Monte Cristo du bonhomme Dumas.Le premier est une littérature de passé composé, voire de surcomposé (plus-que-parfait/voix passive), la seconde de passé simple et de subjonctif.
Eh bien, dans les moments d’actions quel est le style le plus souple et le plus fluide ? Celui de Dumas, même si, pour moi, ce fut une surprise de retrouver ces formes de vraie littérature traditionnelle.
Comme Flaubert, nos auteurs contemporains gagneraient à relire leurs textes à haute voix, ils entendraient les ruptures, les heurts, les chaos du langage et probablement retravailleraient-ils leurs phrases.
J’ai tenté une expérience avec mes apprenants issus de divers horizons : quelle différence entre ?
- Ali travaillait à l’usine ;
- Ali a travaillé à l’usine ;
- Ali travailla à l’usine.
Un chouette débat s’ensuivit. Ils partirent contents ; comme quoi !
*Plutôt un bon livre.
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Si j’ai bien compris le passé simple est compliqué
C’est un peu comme la forme interro-négative, si après la lecture d’un article alambiqué je soliloque et me dis : je ne suis pas sûr de ne pas avoir compris, finalement le texte m’est-il intelligible ?-
Simple hasard ? Article du 21.12.2017 sur Boulevard Voltaire :
http://www.bvoltaire.fr/on-se-passer-passe-simple/
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citation : On le sait : le passé simple appartient à la langue écrite, on ne l’utilise jamais à l’oral ....
Il s’agit donc bien non pas de le faire apprendre betement , mais de le faire PARLER .Car s’il est non lu par des élèves qui ne lisent plus trop , ce n’est pas par un dressage de conjugaison que nous sauverons les meubles de ce temps dit « simple » ( faut il penser que les autres passés sont compliqués ? )
Alors , pédago , tu t’y prends comment ? Eclairons nous de par nos pratiques dans l’apprentiissage de notre langue au lieu de pleurnicher sur des gens qui causent surtout sans lire ni ecrire beaucoup .
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il est plus facile de comprendre le prétérit anglais par l’analogie avec le passé simple français
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