Critique de la pensée de droite dans l’umps (3)
Bonjour, je poursuis la critique des précédents articles en focalisant sur les années 80. On y passe du chômage des « fainéants qui cherchent pas de boulot » à la crise du chômage, de la banlieue à la culture ghetto, et on y installe la base du nouveau moteur de la prédation, la nouvelle hiérarchie sociale : la célébrité.

Avec la gauche de l’UMPS au pouvoir, le moteur de la prédation presque neuf qu’est l’idéologie du chômage ne s’arrête plus à la simple peur qu’elle engendre, il rentre en coalition objective avec une autre idéologie, celle de la solidarité et de l’estime de soi que cette valeur offre au travailleur.
Aussi, grâce a un panel d’opinions allant « d’être fier de payer ses impôts pour les écoles et les hôpitaux », en passant par acheter solidaire ( avec au passage la banalisation de la « moralisation » des pulsions d’achat qui en découle), faire des dons (qui finissent par devenir des achats), jusqu’à « se battre pour faire gagner son entreprise, faire tourner l’économie et voir baisser le chômage »,
la pensée de droite UMPS a atteint son objectif par la solidarité, faire confondre aux salariés et petits entrepreneurs son intérêt et son estime de soi au bien de son entreprise et de la finance, ce qui induit à la fois sa soumission et aussi son volontarisme.
La prédation est alors libérée de la contrainte morale et par voie de conséquence, la culture consumériste peu imposer ses repères sur les esprits. Avec le standard VHS et les K7 (surtout vierges), la société prédatrice installe simultanément les bases marchandes de la vente location et celle de la copie illégale et du divx pirate dans les habitudes de consommation.
Et oui, déjà on constate que même si on n’achète pas le film ou le disque, on achète les produits dérivés, et que l’important pour l’exportation des produits américains, c’est d’exister dans le désir, en découle forcément une pulsion d’achat bonne pour les affaires et le « dream business ».
Le cinéma américain s’installe au quotidien dans les familles et surtout devant l’enfance avec Walt Disney. Des nouveaux repères de prédation émergent dans le paysage culturel. Le « prédateur compulsif » sérial killer rentre dans le paysage narratif et la « proie à fantasmes porno » se fait star sur Canal. Gordon Gecko, le requin de la Finance de Wall Street montre ses dents dans un espace médiatique où tous les trafiquants de drogues deviennent internationaux, millionnaires et entouré de bikinis à Miami.
Ainsi tous les leviers psychologiques sont utilisés pour faire confondre chez l’homme une exclusive mesure à sa virilité : gagner de l’argent.
La fortune rapidement créée quand on en a, avec pour icône Bernard Tapie, attise les rêves du citoyen vers les soins palliatifs de la Française des Jeux, Berlusconi fait flamber les salaires de la télévision avec la Cinq, et nombreux sont ceux qui se tournent vers la nouvelle fée faiseuse de fortune rapide, la publicité. Une bonne pub et on vend n’importe quoi. Les Nuls ont une formule : « c’est inutile donc indispensable. »
La télévision et la radio explosent d’une liberté proportionnelle à vouloir rendre l’attention du citoyen captive, et sont suivis du boum de la com qui s’impose aux consciences. Partout des offres coup de coeur (qui sont de l’incitation continue à l’achat impulsif), à la promotion en fanfare du moindre solde, l’offre médiatique affiche champagne, luxe, stupre et fornication ajouteront certains...
On promeut les bases du porno qui se voudra chic et les premières modes adolescentes de s’habiller en noir et de se prendre pour une créature de la nuit aux pouvoirs obscurs, avec ses business corollaire, le new age, la voyance, les médiums et les histoires de vampires.
La com, le mass média, le capital image de marque font passer la pensée unique de l’umps du « tout est politique » à tout est symbole et désir. LE constat est simple : si on peut vendre un paquet de cigarette a quelqu’un qui sait que cela va le tuer mais qu’il est pris dans la sensation d’être trop faible pour arrêter mais pourtant assez fort pour faire des choses insensées pour trouver une clope.
On peu lui vendre n’importe quelle politique, il continuera de faire perdurer le système s’il croit qu’il ne peut plus rien y changer individuellement, qu’il en dépend, et que les autres offres sont ou des mauvais palliatifs, ou des trucs déjà essayés qui « marchent pas », comme le communisme.
Au niveau boursier la violence de la prédation s’emballe souvent, le mot OPA rentre dans le vocabulaire courant avec la mise en lumière du métier de Trader. Les US commencent à racheter des entreprises détenant des brevets européens, les entreprises se rachètent et se liquident, on casse la concurrence, on récupère les savoir-faire.
La règle c’est que les gros mangent les petits, et la seule façon de survivre c’est de devenir gros. L’ensemble des décisions qui ont été prises par la suite pour devenir gros, de la création de la zone euro à la logique des grands groupes, sont subséquentes à cette période de face désormais visible de la prédation en période de guerre économique permanente. S’installe aussi la notion de croissance qui rentre dans la même logique d’augmentation de poids économique obligatoire.
On constate la première hausse significative de cas d’obésité aux US en même temps que son modèle de prédation bascule pour partie et pour la première fois vers la quête d’obésité comme objectif d’appétit minimal pour survivre. La seule peur américaine c’est l’implosion et son niveau de violence est en hausse. La satiété devient en matière d’affaire signe de faiblesse et de mort prochaine. La violence de la prédation américaine doit s’accroître encore et le rêve est d’autant plus obligatoire pour continuer de la canaliser.
Pendant ce temps la France UMPS admet que ses moteurs de prédation fonctionnent mais pas encore assez bien quand elle se compare au miracle Japonais et n’a de cesse que de chercher à grossir. Il ne faut pas toucher au moteur de la prédation, aussi le business modèle de ce qui est appelé aujourd’hui l’assistanat est mis en place avec la main sur le cœur.
On crée un ensemble de métiers de régulateurs sociaux subventionnés dans une logistique dépendante et fractionnée dont l’intérêt économique objectif est à la fois de faire perdurer le pouvoir employeur, si possible de gauche, et de l’autre de ne pas casser les moteurs de la prédation.
Exemple, un « travailleur social » qui emprunte sur 20 ans pour se payer sa maison n’a pas objectivement intérêt à ce qu’entre temps les problèmes sociaux disparaissent, objectif aboutie de son travail réussi, mais besoin d’un pouvoir avec une sensibilité social ou peur de la violence. On sort complètement de la logique de résultats, et même d’urgence social.
Le précaire devient un client captif dont l’essentiel de « l’aide » retourne vers les caisses directes de l’état via la TVA, vers des entreprises pas encore ou bientôt privatisées (EDF, France Telecom), le parc HLM (qui permet de gérer la prédation immobilière) et les grandes surfaces ( de groupes Français) ou les petits commerce. C’est du trajet financier bon pour les banques, de l’aller retour dans les caisses de l’état, du financement indirect et de la part de marché garantie.
Sa situation justifie le travail de régulateurs sociaux, qui sont autant d’argent pour partie issue d’une prédation mondiale vers l’économie nationale et vers le maintien d’un niveau de consommation pour tous les citoyens sauf pour le précaire bien sûr, dont la fonction sociale est d’inciter les autres à travailler sans rechigner, d’être moteur de la prédation des autres, sous peine de devenir comme lui.
Apparaît la première star planétaire, Mickael Jackson, au talent époustouflant, et le business rayonnant de la chanson, de la célébrité et des produits dérivés. Chaque semaine dans le top 50 le meilleur vendeur de disque est glorifié, rite assez semblable au meilleur VRP de la semaine. Chaque semaine des produit à l’effigie d’une star, des vêtements comme eux, des coupes de cheveux et des accessoires de mode sont proposés et vendus.
Le Hip hop et les débuts du rap commencent leur mode eux aussi, et la culture du ghetto Bronx commence à transformer la vision de la banlieue, autant d’elle même, que du système. Les bandes se pensent gangs et les skin head unifient contre eux. Ces derniers se font finalement chasser des rues sans aucun soutien de la population qui y voit des pro nazis. Le territoire est conquis. La notion de ghetto est le premier pas vers celle de la zone de non droit, le moment où l’on passe d’une banlieue partie intégrante normée du territoire à une partie au droit différencié, se vivant comme extérieur a la France dont les symboles du nationalisme sont laissé au Front National.
La célébrité rend riche et en impose à tous, partout il y a un écran, une affiche, une revue, voilà le message constamment envoyé, et devient, dans ces fondations d’un village monde de consommateur de lui même, un but en soi de la prédation. Auparavant, la célébrité était une conséquence presque indirecte et chanceuse du talent. Pendant toutes les années 80 on va en faire un nouveau moteur de prédation, un but de la volonté.
Mais vu que le temps d’antenne et de disponibilité des cerveaux n’est pas extensible à l’infini, les gardiens du temple de la célébrité gagnent en pouvoir et en influence, tout comme le niveau de rémunération moyen des journalistes commence à leur permettre de sortir des lieux de vie populaire, et une nouvelle caste de gagnants émerge et s’organise pour couvrir à la fois les cases, les quotas et les temps d’antenne, mais aussi l’ensemble du spectre du marché de la demande des sensibilités, notamment politiques.
Le moteur de prédation qu’est la célébrité à le mérite de laisser croire qu’il donne sa chance d’exister « à tout le monde », mais génère rapidement, et plus significativement après l’arrivée du SIDA, ( le point de départ de la nécessité de se former en lobby pour survivre des gays), les bases de la concurrence victimaire et du recours communautaire.
C’est une logique de proportionnalité entre l’intensité de la situation de victime, l’attention médiatique qui en découle et le gain de l’aide, des acquis, des passe-droits et de l’accès à la tolérance accordés.
Fondamentalement, dans une société de pensée chrétienne, la célébrité repère est celle de Jésus Christ, dont un des attributs est l’intensité de la souffrance, le principal comme le souligne si brillamment René Girard, étant l’innocence. Il y a collusion des symboles, aussi la notion de « plus on est victime plus on est innocent » devient une base acquise dans tout discours.
S’installe alors naturellement dans le moteur de la prédation que devient la célébrité et son étape obligatoire, la quête de la visibilité médiatique, le recours à la rhétorique victimaire sur base d’intensité et d’évènementielles de visibilité de la douleur, ensuite sélectionnés par « ceux qui décident » de ce qui passe à l’antenne ou pas.
Mais on constate simultanément dans les moteurs de prédation installé en 70 un premier signe de dératé. Suite à l’initiative de Coluche, les resto du coeur, et de l’ensemble du tissu sociale adjacent, comme le secours catholique, on peut survivre sans travailler à partir d’un certain niveau d’intensité dans sa situation précaire.
Le précaire est alors considérable comme une classe sociale à part entière que l’histoire du système et des révolutions nous apprend qu’il faut diviser pour régner. Sa place dans le moteur de prédation doit rester inchangée et sans perspectives de changement qui ne vient pas d’en haut, il faut infantiliser l’individu, diviser les solidarités et ne pas permettre que cela devienne un mode de vie,un habitus transmissible par la famille normé.
On installe avec la lutte contre le racisme qui divise les précaires en donnant à chacun l’impression que c’est la faute de l’autre la baisse de la solidarité d’une classe sociale soumise aux mêmes moteurs qui s’ignore comme tel, et par la politique de la Famille on casse le droit à la paternité officielle du précaire,
après avoir modifié le statut de chef de famille vers la mère pour les allocations familiales et rendu plus rentable le statut de mère isolée que jeunes parents précaires. Les conséquences de cette ensemble de décisions sont légions.
Mais dans la conscience masculine, la plus classique est que le droit au statut de père affirmé légalement ne s’acquiert pas sans le gain d’argent adéquate. Les précaires rentrent dans la paternité clandestine et le moteur de prédation vers l’argent comme unique mesure de la virilité s’impose avec plus de violence à tous. Le droit d’aimer officiellement ses enfants devient un coût pour les uns, impossible si on veut les nourrir pour d’autres.
On génère ainsi dans les familles précaires l’habitude d’être dans la paternité hors la loi vis-à-vis des déclarations et des « allocs ». On motive ainsi plus d’une paternité ainsi mise en souffrance à quitter femme et enfants. On parlera par la suite de démission des pères comme seule explication à l’ampleur du phénomène.
En 1983 un jeune avocat RPR devient maire de Neuilly, ville du quartier général du groupe HAVAS depuis 1972, QG qui voit chaque jour défiler les entrepreneurs, les patrons du CAC 40, les patrons de presse, de radios, de télé, les communicants et tous ceux qui veulent communiquer. Il s’y fera des amis, dont brièvement Jacques Martin, alors présentateur vedette du dimanche. Son nom deviendra extrêmement médiatisé.
Et pendant ce temps la jeunesse goûte aux jeux de rôle, à la SF, aux jeux vidéo, aux super héros, aux mangas, à l’Héroic/ Dark Fantasy, et aux premiers ordinateurs avec lesquels ils rêvent déjà de futur, sans se douter de ce que toutes leurs passions, parfois underground, méconnues et ultra minoritaires, deviendront.
Arrivent les années 90, et la suite dans le prochain article.
Amicalement, barbouse.
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